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littérature, traduction - Page 15

  • Editeur à découvrir

    1505626686.jpgLes éditions du Sonneur, fondées par Valérie Millet, assistée de Sandrine Duvillier et Jean-Luc Remaud, proposent une belle diversité de textes - de Maupassant (lire l'article de Myriam Gallot) à Gobineau (un tome de Nouvelles asiatiques), de Jack London (un texte autobiographique où l'auteur retrace son parcours chaotique) à Alexandre Dumas, des textes méconnus, "dignes de revivre", sans oublier les contemporains, des romans qui mettent en avant d'excellentes plumes : Marie-Noël Rio, auteure de Pour Lili ou Jean-Marie Dallet, dont je suis en train de découvrir Au plus loin des tropiques.

    Dès le début, l'éditrice a eu le souci "d'éditer peu de titres, mais de les accompagner assez longtemps pour qu’ils trouvent leurs lecteurs. Des ouvrages auxquels on revient et avec lesquels on vit. Bref, le contraire de la surproduction et de la grande consommation littéraire." Une démarche qui mérite d'être saluée, forcément.

    A paraître prochainement un recueil de chroniques : Portraits du jour, 150 histoires d'une étrange planète de Marc Kravetz, qui intervient sur France Culture, où il dresse chaque matin ses fameux portraits.

    www.editionsdusonneur.com

    http://www.myspace.com/editionsdusonneur

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  • Des traducteurs réagissent...

    691157571.jpg...suite à l'article publié dans Le Monde du 21 février dernier, intitulé "Pierre-Emmanuel Dauzat : "Tout n'est pas avouable dans une vie de traducteur", dans lequel le traducteur en question affirme : "La plupart de mes contrats, je les ai signés sans connaître le moins du monde la langue que j'allais traduire." De même, selon le journaliste, PE Dauzat aurait traduit des ouvrages (300 ?) "dans une quinzaine de langues : l'anglais, l'allemand et l'italien ("les trois langues dont je vis"), mais aussi l'espagnol, le russe, le suédois, le serbo-croate, le latin et le grec (ancien et moderne). Sans oublier l'hébreu biblique, le yiddish, l'ourdou et l'indonésien..."

    Fiction ou véritable prodige ? La question vaut la peine d'être posée (surtout quand le traducteur dit pondre entre 20 et 40 feuillets par... jour !) Il reste que plusieurs traducteurs littéraires ont réagi à ces propos surréalistes (ou en tout cas passablement exagérés) qui faussent l'image que l'on peut se faire du métier.

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  • De la nature

    f491c3e54f346912533ce6f5b831f39d.jpgRevue littéraire "qui rassemble et donne la parole", In-fusion, dirigée par Nicolas Cotten, propose un premier numéro consacré à la nature ; une vingtaine d'auteurs se sont penchés (très librement) sur ce thème (pourtant imposé !), à travers des poèmes, des textes courts, des essais, ou encore des photos-haïkus...

    Les contributions sont signées Thierry Cazals, Eric Dubois, Pierre Clavilier, Michel Cosem, Jean-Pierre Lesieur, Philippe de Boissy, Saïd Mohamed, Camille Aubaude, Daniel Brochard, Jacqueline Panorias, Cécile Guivarch, Laurent Fels, Juliette Clochelune, Emeric de Monteynard, Patrick Joquel, Thibaut Gress, Matthias Vincenot, André Duhaime, Magali Turquin, Danièle Corre, Jean-Pierre Cotten, et la revue est diffusée par les éditions du jasmin (www.editions-du-jasmin.com/)

    Elodie Guernalec en parle aussi sur son excellent blog.
    In-Fusion invité sur Paris Pluriel.

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  • Prix Rhône-Alpes du livre 2008

    Emmanuel Merle reçoit le prix de littérature pour son recueil de poèmes Un homme à la mer (Gallimard) ; Edmond Raillard est récompensé pour sa traduction du catalan du Dernier Livre de Sergi Pàmies, de Sergi Pàmies (Éditions Jacqueline Chambon) ; Olivier Ihl, pour son essai intitulé Le Mérite et la République, essai sur la société des émules. Quant au prix jeunesse, créé en 2007, il revient à Fabrice Vigne pour son roman Les Giètes, paru dans la collection « Photoroman », avec des photographies d’Anne Rehbinder (Éditions Thierry Magnier) - on pourra lire un article consacré à ce roman dans Sitartmag (roman certes publié par un éditeur jeunesse, mais dans une collection destinée aux grands ados et aux adultes et qui appartient donc davantage au domaine de la littérature générale).

    Quant à Sergi Pamies, j'avais aimé un recueil de nouvelles intitulé On ne peut pas s’étouffer avec des vermicelles
    (déjà traduites du catalan par Edmond Raillard), aux éditions Chambon / Le Rouergue.

    Lire le dossier dans Livre&Lire (mensuel du livre en Rhônes-Alpes, édité par l'Arald)

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  • Pas raccord de Stephen Chbosky

    42d6f07907548ee85244c5a5ea8d9601.jpgPas raccord, de Stephen Chbosky
    traduit de l’anglais (Etats-Unis) par B. Longre. Titre original : The Perks of being a Wallflower - Roman Exprim, Sarbacane, avril 2008

    4e de couv. Au lycée où il vient d'entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas "raccord". Pour son prof de Lettres, c'est sans doute un prodige ; pour les autres, c'est juste un "freak". En attendant, il reste en marge - jusqu'au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. la musique, le sexe, les fêtes : le voià entré dans la danse... et tout s'accélère.

    1c8519f4cad186e836bc1879b6eecb90.jpgEcrivain, éditeur, scénariste et réalisateur, Stephen Chbosky vit à New York, où il milite activement pour la défense des droits homosexuels. Pas raccord livre culte aux Etats-Unis, est son premier roman.

    Un entretien avec l'auteur (sur les tentatives de censure que rencontre son roman)

    Filmographie

    www.exprim-forum.com

    www.editions-sarbacane.com

    Voir aussi ce qui s'en est dit ici.

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  • Cassé (Kurt Cobain)

    db5ea4606bfc624ef170307d41a5928c.jpgLecture hautement recommandable...

    Cassé (Kurt Cobain), de Christophe Paviot - Naïve, 2008

    L'article est en ligne sur Sitartmag.

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  • Deux livres, deux mises en scène...

    Suite à la note présentant quelques initiatives novatrices visant à promouvoir autrement les livres et la lecture, deux autres propositions à découvrir. Une lecture pour un album, un clip pour un roman.

    156f0bfc79070d78c1e9181c130115be.jpgCécile Roumiguière invite à venir écouter/admirer une minute de lecture de son prochain album, L'enfant silence (Seuil Jeunesse), accompagnée des illustrations de Benjamin Lacombe ; un extrait mis en musique par Benoît Widemann. Une présentation réussie qui donne envie de pouvoir feuilleter l'album... http://www.cecileroumiguiere.com

    De leur côté, les éditions Flammarion jeunesse innovent aussi en proposant une bande-annonce : celle du roman de Bertrand Puard, Les Compagnons du Sablier (tome 1 : Les momies de Cléopâtre), à paraître le 3 mars prochain. Voir la bande-annonce

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  • Retour... et lectures

    Après une (forcément trop brève…) pause de l’autre côté de la Manche, quelques (là encore brèves) nouvelles de lectures dont je reparlerai prochainement. La pile d'ouvrages en souffrance ne cesse de monter et je me vois contrainte d'effectuer des choix parfois bien difficiles...

    8712925c2e0ecb2ff4187e3b4799d962.jpgLes fantômes du soir de Sébastien Doubinsky - Le Cherche Midi

    Aria des Brumes de Don Lorenjy - Le Navire en pleine ville

    Ne sois pas timide de Claire Ubac - L'école des loisirs

    Ce que la vie signifie pour moi de Jack London - Editions du Sonneur

    Les inséparables de Colas Gutman - L'école des loisirs

    Dieu vit à Saint-Pétersbourg de Tom Bissell - Albin Michel, Terres d'Amérique

    db78f9aebc557836592b223dd7fdb8b2.jpgJe me suis aussi lancée dans le dernier roman de Hanif Kureishi, Something to tell you, un grand plaisir pour l’instant… (à paraître chez Faber en mars et un peu plus tard en France), dont j'aime beaucoup la couverture (ci-contre). Du même auteur, on appréciera entre autres le recueil de nouvelles, regroupées sous le titre La lune en plein jour.

     

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  • Traduire = négocier

    Le site Non-Fiction publie un article portant sur Dire presque la même chose, expériences de traduction d'Umberto Eco (Grasset)

    "C’est pourquoi le traducteur négocie en permanence. Eco développe cette comparaison tout au long de l’ouvrage. Négocier, cela implique d’évaluer les pertes et les compensations, de distinguer les pertes absolues – les cas où il est impossible de traduire –  des pertes par accord entre les parties. Lorsqu’il n’y a pas de synonyme exact d’un mot dans la langue de traduction (et c’est le cas le plus souvent), le traducteur négocie les propriétés du mot original qui lui paraissent pertinentes – par rapport au contexte et aux objectifs que le texte s’était fixés." (François THOMAS)

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  • Archi-texture

    f44ab2059fab32470a6f2aa3afef5500.jpg

    Un ouvrage hybride, qui mêle architecture et littérature, publié dans une collection baptisée... Architexto.

     

    Martiat & Durnez, architectes + Frédéric Saenen, écrivain
    Editions fourre-tout, en co-édition avec le Centre international pour la ville, l'architecture et le paysage (Bruxelles), ouvrage en partie bilingue français-anglais, coll. Architexto, 2007

    (Re-)Constructions en tout genre...

    Architexto se présente comme une collection de neuf ouvrages hybrides (2006-2009) qui accompagnent des expositions, et dont le but avoué est de favoriser la transdisciplinarité entre architecture et écriture, un bel échange entre deux disciplines qui ont en commun l’idée de construction.

    Dans ce cinquième volume, les travaux des architectes François-Xavier Martiat et Sibrine Durnez (diplômés de l’ISA Saint-Luc de Wallonie et installés à Liège depuis 2004), côtoient La porte à côté, un texte de Frédéric Saenen – co-fondateur de la revue Jibrile et collaborateur de nombreuses revues littéraires. Une rencontre artistique féconde qui part, selon les deux architectes, du principe suivant : « Lire un livre demande une démarche personnelle et renvoie à l’acte volontaire de l’architecte qui traduit l’histoire des gens en espaces. Comme l’auteur qui écrit. » Ces derniers présentent vingt-huit maisons avec plans, photographies, accompagnés de quelques commentaires afin de situer l’édifice et les travaux réalisés (constructions neuves, extensions, transformations.)

    De son côté, Frédéric Saenen s’interroge : « Est-il deux domaines plus propices à l’enchevêtrement des regards et des destinées ? » Et c’est justement de cela dont il est question dans la nouvelle qu’il propose (une « modeste maison de la fiction », pour reprendre sa citation de Henry James) : une série d’épisodes juxtaposés, microcosmes édifiés parallèlement les uns aux autres qui mettent en scène des personnages dont les destinées sont vouées à se télescoper et dont la clé de voûte émerge peu à peu. Une histoire certes modeste dans son propos, mais à travers laquelle se déploient de multiples ramifications (sociales, familiales, existentielles) et dont les solides fondations soutiennent un puzzle narratif efficace qu’il incombe au lecteur de reconstruire… ce dernier, que l’auteur invite à entrer « par effraction » dans les territoires inconnus de ses personnages, prend ainsi plaisir à circuler dans ce dédale minuté avec précision, qui explore entre autres les notions croisées de fatalité et de hasard – pas nécessairement antinomiques – dans un décor qui pourrait fort bien ressembler à certaines des maisons exposées dans le même ouvrage... © B. Longre

    éditions Fourre-tout

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  • En avant-première

    c5094eab42be745a9614881b1f7232cc.jpgLire ICI (Tout à fait décousu) un texte inédit de Pierre Autin-Grenier (extrait d'un futur ouvrage qui s'intitulera : « C’est tous les jours comme ça - Les dernières notes d’Anthelme Bonnard »).

    Pour découvrir d'autre textes de Pierre Autin-Grenier, lire les critiques de Jean-Pierre Longre, dont la dernière porte sur Un cri (illustrations de Laurent Dierick), paru aux éditions Cadex.
    www.sitartmag.com/autingrenier8.htm

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  • Carnets du dessert de lune (mea culpa...)

    4f06c3ffa4b23afac5a254f0cb44aea8.jpgDans la liste des éditeurs qui bloguent (et/ou profitent de l'outil blog pour mieux faire connaître leurs parutions), j'en ai oublié un, et non des moindres : Jean-Louis Massot, fondateur des Carnets du dessert de Lune, une maison d'édition qui a fêté ses 10 années d'existence en 2005... et qui continue, contre vents et marées, à publier de la poésie, des travaux d'artistes, des récits, des nouvelles, et nombres d'ouvrages inclassables, dont L'Ode à la mouche dont je parle ci-dessous.

    Entretien avec J-L. Massot, (novembre 2005), précédé d'un article portant sur un ouvrage culinaire atypique : La cuisine molle pour édentés, de Michel Dehoux & Jean-Pierre Jacquemin (Les Carnets du Dessert de Lune, 2005)

    http://www.dessertdelune.be/

    Pour se procurer leurs ouvrages

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  • Bzz...

    L’Ode à la Mouche d'Odile Bonneel et Apostille de Cécile Bonneel, dessins de Nathyi Regner, Les Carnets du Dessert de Lune, 2004

    C’est bien connu, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre…

    fb434e0221af4dca27bb425d3791f2b5.jpgLa Société Protectrice de la Mouche Française (dont l’unique membre répertorié à ce jour, Cécile Bonneel, est aussi la fondatrice…) a beau s’époumoner dans son apostille, dénoncer le cruel acharnement des chasseurs – munis de tapettes manuelles ou électriques – rien n’y fait… Car Odile Bonneel (notez bien que seul change le prénom), qui signe cette Ode à la mouche (et les meurtres qui y sont étalés) n’a nullement l’intention d’abandonner son « sport favori » et nous donne, au grand désespoir de Cécile, quelques leçons dans l’art d’exterminer « ces nuisibles à six pattes », « engeance du diable »…

    « The fly killeuse » n’y va pas de main morte – tout est en effet dans le geste et dans la position : « En équilibre sur une jambe, ou en ressort sur les deux jambes pour viser le plafond, la pratique est élégante et racée. » Son record ? Soixante petits cadavres le quart d’heure… La tuerie ne connaît pas de limites et s’apparente à une véritable passion, capable de procurer une jouissance à nulle autre pareille ! Tant et si bien que lorsque le gibier vient à manquer, « il suffit de rouvrir la porte-fenêtre pour faire à nouveau le plein de mouches. »
    Stratégies dignes d’un général d’armée, plans d’attaques censés déjouer les ruses des insectes pour échapper à la tapette manuelle (L’ère préhistorique…) ou à la tapette électrique, le must… instrument de torture et arme de destruction massive autrement performante que son ancêtre, capable de transformer l’amateur en professionnel.

    Ces petits textes inventifs et décapants, accompagnés des illustrations allègrement cruelles de Nathyi Regner, composent un ouvrage fort réjouissant, dont la noirceur renforce le plaisir sadique du lecteur : bientôt, qu’il ait déjà pratiqué ou non le sport en question (prochaine discipline olympique ?) il est comme contaminé par l’enthousiasme de la killeuse, pour peu qu’il ait quelques insectes à se mettre sous la dent – pardon, à exterminer !
    © B. Longre

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  • Quand les écrivains se relisent...

    dd4e2408d35bc2209de760d38fed35bf.jpgLa relecture de l’œuvre par ses écrivains mêmes. Tome 1 : Tombeaux et testaments. Tome 2 : Se relire contre l’oubli ? (XXe siècle), Sous la direction de Mireille Hilsum, éditions Kimé, collection Les Cahiers de marge, 2007
    Le processus rétrospectif de relecture de son oeuvre par un écrivain ne doit pas être confondu avec celui de réécriture. Ces deux ouvrages font le tour de la question, de Rousseau à Proust, d'Aragon à Giono, de Michaux à Queneau...
    "Qu’est-ce que se relire ? Ressasser ? Se réapproprier ? Réinterpréter l’œuvre ancienne à la lumière de celui qu’on est devenu ? Ou plutôt rectifier une méprise, un malentendu ? Ou enfin recréer comme le font les diaristes et les poètes qui n’écrivent pas sans se relire ; le texte relu peut intervenir dans la genèse d’un autre, être le point de départ d’autres œuvres ; la relecture peut en effet passer par l’image, la musique ou l’adaptation théâtrale. Relever de la traduction, faite par l’auteur lui-même ou revisitée par lui dans les décennies qui suivent l’édition originale."

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  • Loi 1949 - suite

    37ae78c194497649d0911ad2efaff4b8.jpgDans Citrouille, Claude André, libraire à L'Autre Rive, propose un article portant sur la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ; il la resitue dans son contexte, en explique la fonction et en explore les limites avec claivoyance - en insistant sur le fait qu'il ne faudrait pas confondre enfance et adolescence... "La loi est imparfaite mais sûrement nécessaire et rien n’empêche les éditeurs qui pensent qu’on peut s’adresser à des ados comme à des adultes de s’affranchir de cette loi en ne s’y référant pas."

    Sur la censure, on lira aussi ceci.

    les autres pages de ce blog qui font référence à cette loi :

    http://blongre.hautetfort.com/archives/category/liberte_d_expression.html

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  • Qui a osé dire que l'écriture ne payait pas ?

    L'auteur Martin Amis gagnerait 4000 euros de l'heure... comme professeur de creative writing à l'Université de Manchester.

    source / Voir aussi ici et .

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  • Autour des mots - 6

    Des ouvrages qui nous racontent la vie des mots.

    33d37493094b3c782af82a801e1fdad7.jpgL’anglais, It is not the joy ! de Christiane Courbey, Chiflet & Cie

    Personne n’a oublié Sky ! My husband ! le célèbre ouvrage de Jean-Loup Chiflet (John-Wolf Whistle pour les anglicistes…), où l’auteur s’amusait à traduire mot à mot proverbes, expressions figées et autres idiotismes, du français à l’anglais. Le répertoire que Christiane Courbey, professeure d’anglais en lycée, propose aujourd’hui est né de cette rencontre avec Sky ! My husband ! et de l’usage qu’elle en a fait dans ses classes, en instaurant une «méthode ludique pour apprendre l’anglais» (selon Jean-Loup Chiflet, qui signe l’introduction) – méthode que d’aucuns jugeront fantaisiste, mais qui s’appuie pourtant sur l’idée efficace (et qui a fait ses preuves) qu’il faut exploiter les erreurs (ou les « perles ») des élèves pour les amener à progresser. Aussi, sous ses dehors humoristiques et inventifs, c’est un recueil très sérieux (et fort utile pour travailler lexique, syntaxe, etc.) que nous livre cette enseignante – on aurait malgré tout aimé qu’elle nous en dise davantage sur la manière dont elle procède au quotidien. A feuilleter sans restriction. © B. Longre

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  • La perte et le gain

    À lire sur Nuage-9 une petite explication de traductologie très instructive... ou comment passer du français au bengali.

    (Ne pas manquer de lire les autres articles de Sumana sur la traduction poétique.)

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  • Jeudi 23.01, Bruno Doucey...

    0fe797c39a3df6462e8611dd02f57177.jpgArmel Louis et la librairie La Lucarne des écrivains invitent Bruno Doucey le MERCREDI 23 JANVIER à 19h30, à  LA LUCARNE DES ÉCRIVAINS (115, rue de L'Ourcq, 75019 PARIS - Métro Crimée)
    Lecture et présentation de deux livres récemment publiés : LA CITÉ DE SABLE, éditions Rhubarbe et AGADEZ, éditions Transbordeurs. En présence d'Alain Kewes, directeur des éditions Rhubarbe.

    La Cité de sable, de Bruno Doucey, éditions Rhubarbe, 2007

    " L’écriture est une vie renversée. "

    Des neuf textes qui composent ce recueil, cinq s’imprègnent du désert, le décrivent, s’en inspirent, montrent ses paradoxes et ses beautés, ses habitants ou ses visiteurs de passage ; certains y sont nés et n’envisagent d’autre horizon que celui-ci, qui les satisfait pleinement, jusqu’au moment où il faut se sédentariser (Raïna ou les Demeures absentes) ; d’autres y voient un refuge temporaire (comme Slimane et Mounia, épris d’une liberté inaccessible, dans Morsures) ; d’autres encore répondent à l’appel du désert, en quête d’un absolu toujours fuyant (« la dune attire le voyageur comme une femme et lui échappe par caprice »), même quand on croit avoir atteint le cœur des choses.

    Lire la suite de l'article en ligne

    Les éditions Rhubarbe

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  • Parutions confidentielles...

    66834e95008e1815bbfa6d4392297791.jpgLu sur le blog de Myriam Gallot, à propos de Rescapés ordinaires de Laurence Barrère (D'un Noir si Bleu) et de 100% chimique, de Doeschka Meijsing (Le castor astral) : "Leurs publications récentes sont restées confidentielles, j'ai beau chercher sur le web, les critiques littéraires sont muettes." Elle cite ensuite Catherine Goffaux-Hoepffner, bibliothécaire du département Langues et Littérature de Lyon : "La production des éditeurs indépendants se trouve de plus en plus submergée sous les nouveautés des grandes et moyennes maisons dont le nombre a été multiplié par cinq au cours des trois dernières décennies. Tandis que simultanément les lecteurs effarouchés et la critique désemparée se focalisent sur un nombre de plus en plus réduit de titres."

    Un constat lucide qui incitera, on l'espère, les lecteurs à emprunter des chemins moins fréquentés... Il reste que Myriam, dont je recommande vivement le blog (ne serait-ce que pour la finesse de ses analyses et la qualité de ses choix) a su se pencher sur ces deux ouvrages ici.

    Parutions confidentielles... à qui la faute ?

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  • Humble, l'art ?

    c7d3731bbbd7541f07e2110d7dde3add.jpgLe journal d'Humbl'Art est une émanation du site Humblart : "le lieu d'expresion de l'art humble", selon sa créatrice, Anne Percin.

    "Il ne s'agit ni d'un mouvement artistique, ni d'une nouvelle esthétique. Ce nom n'est qu'une tentative pour définir et classer les productions involontaires de l'homme ou de la nature dont le point commun est qu'elles peuvent sembler artistiques, alors qu'elles n'étaient pas voulues comme telles. Tant il est vrai que "la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde"... Griffonnages, photos ratées, objets naturels anthropomorphes, listes, notes et dessins marginaux... Le site Humblart tente une définition et propose une nomenclature à laquelle on peut adhérer ou non."

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  • Libraires en danger ?

    Deux points de vue divergents sur la librairie et le prix des livres : l'article de Thierry Wolton paru hier dans le Monde, qui attaque (violemment selon Melico) les libraires, qui perpétueraient un "corporatisme désuet" , tout en défendant le fait que le site Amazon ne respecte pas la loi (malgré une condamnation en décembre 2007, qui l'oblige à ne ne plus proposer de frais de port gratuits).

    Ensuite, un "Appel pour le livre", en réaction à cet article, lancé par Lekti-écriture, qui explique : "La politique commerciale très agressive de ce groupe [Amazon], qui demande des marges commerciales extrêmement élevées aux plus petits éditeurs, les fragilisant de manière excessive, afin de financer leur politique de frais de port offerts, menace de manière profonde la promesse d’une plus grande accessibilité au livre pour tous, sur l’Internet." et demande à ce que les politiques renforcent la loi Lang, tout en obligeant Amazon à respecter le jugement de décembre 2007...

    On appréciera ou non les arguments de Thierry Wolton, qui met tous les libraires dans le même panier (selon lui, ils n'auraient plus le temps de conseiller leurs clients et ne sauraient plus ce qu'ils vendent...) et qui souligne (très égoïstement) que peu importent les moyens, seule compte la fin ("l'essentiel pour moi (...) est de pouvoir trouver quand je veux, où je veux, les ouvrages qui m'intéressent"), mais soulève en même temps deux points intéressants : les libraires sont "les principaux bénéficiaires de l'économie du livre" (ce qui est vrai) et "la seule profession commerciale à ne prendre aucun risque avec le produit qu'elle vend, puisque le libraire paye à l'éditeur les seuls livres qui lui ont été achetés, puis il lui renvoie le reste à ses frais" (le système des "retours" qui pénalise évidemment les éditeurs et, indirectement, les auteurs).

    48b76c5f683c5fec6774184df43b30a9.jpgIl reste que l'Appel pour le livre, de bon sens, entend protéger la librairie indépendante, sans nécessairement rejeter la vente en ligne (Lekti la pratique depuis plus de deux ans, l'avantage étant que les livres partent d'une librairie non-virtuelle située à Albi).

    A lire en prolongement : entretien avec Joël Faucilhon, fondateur de Lekti (octobre 2005)

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  • Revue décapage

    87a10e3e1be187de74284172383f9a4c.jpgA paraître le 24 janvier prochain : le dernier numéro de DECAPAGE, revue littéraire trimestrielle (éditions de La Table Ronde). Des chroniques, des traductions, des nouvelles et un mini-dossier très instructif sur les lettres de refus reçues par quelques auteurs (Stéphane Audeguy, Patrick Goujon, Serge Joncour, etc.), que ces derniers interprètent à leur façon...

    revuedecapage.blogspot.com/ ou www.myspace.com/revuedecapage

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  • Nouvelles Editions Lignes

    Lue ici une excellente chronique du dernier livre du philosophe Alain Badiou (soudain accusé d'antisémitisme par ses détracteurs...) : "Dans De quoi Sarkozy est-il le nom ? Alain Badiou formule que, face à l'utraviolence du monde et à la précarité sociale qui sonne à la porte, cette puissance en perte d'influence qu'est la France a de nouveau succombé à ses vieux démons, à savoir ni plus ni moins à son incurable "pétainisme transcendental", l'un des noms du sarkozysme."

    Sur le site de l'éditeur www.editions-lignes.com je découvre un autre ouvrage, celui d'Alain Brossat, intitulé Bouffon Imperator. 4e de couv : "À rebours d’une actualité toujours davantage soumise au rythme des déclarations officielles ou officieuses, des faux scoops et des provocations millimétrées, le philosophe Alain Brossat a pris le temps de disséquer, chaque jour, pendant 100 jours, les faits et les paroles de « Bouffon imperator » et de son entourage. Faits et paroles symptomatiques d’une « décomplexion » proche de l’arrogance, dont on souhaiterait qu’elle demeure cantonnée au registre de la simple fiction." En librairie depuis... hier !

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  • Deux traductions, deux visions…

    Ce qui va suivre risque d'en ennuyer quelques-uns, mais l'exercice m'amuse... Prenons l'extrait d'un poème "profane" de John Donne (1572-1631), intitulé The Flea (la Puce), composé dans les années 1590.

    Marke but this flea, and marke in this,
    How little that which thou deny'st me is;
    Me it suck'd first, and now sucks thee,
    And in this flea our two bloods mingled bee;
    Confesse it, this cannot be said
    A sinne, or shame, or losse of maidenhead,
    Yet this enjoyes before it wooe,
    And pamper'd swells with one blood made of two,
    And this, alas, is more than wee would doe.

    6d52f21531584d283a6c64d38a8d2834.jpgDans ce texte célèbre, le narrateur s’efforce de persuader sa presque amante de perdre sa virginité en sa compagnie ; il use pour cela d’un argument très astucieux, développé tout au long du poème, que lui inspire la présence d’une puce qui vient de les piquer ! Un poème de séduction ancré dans le réel, d'un genre nouveau à l'époque.

    Voici deux traductions françaises, composées à plus de quarante ans d’écart… (j'ai inséré les vers anglais pour faciliter les comparaisons) La première est certes plus élégante, plus raffinée (plus décorative ?), on trouve des rimes, comme dans l'original, et le nombre de pieds est dans l'ensemble respecté (approximativement). Mais le traducteur a tendance à étoffer l'original ("bagatelle" pour "little", "infamie" pour "sinne" - le péché). La seconde est à mon avis plus limpide, plus proche du texte source, reproduisant de façon plus satisfaisante, je crois, son apparente spontanéité et ses sous-entendus, tout en conservant ses complexités...

    Marke but this flea, and marke in this,
    Vois cette puce, et vois par elle
    How little that which thou deny'st me is;

    Que tu te fais prier pour une bagatelle ;
    Me it suck'd first, and now sucks thee,

    Nous ayant tour à tour piqués
    And in this flea our two bloods mingled bee;

    Elle tient nos deux sangs en elle conjugués
    Confesse it, this cannot be said
    Tu ne peux parler d’infamie,
    A sinne, or shame, or losse of maidenhead,
    De déshonneur ou de virginité ravie
    Yet this enjoyes before it wooe,
    Bien que sans cour elle ait joui
    And pamper'd swells with one blood made of two,

    Et se gonfle, gorge à nos deux sangs réunis :
    And this, alas, is more than wee would doe.

    C’est pourtant plus, hélas, qu’il ne nous est permis !

    (traduction de Jean Fuzier, Gallimard , 1962)

     

    Marke but this flea, and marke in this,
    Observe cette puce, et, ce faisant, observe
    How little that which thou deny'st me is;
    À quel point est bien peu ce que tu me refuses ;
    Me it suck'd first, and now sucks thee,
    M’ayant d’abord piqué, voici qu’elle te pique,
    And in this flea our two bloods mingled bee;

    En cette puce donc nos deux sangs sont mêlés ;
    Confesse it, this cannot be said
    Qu’il n’y a en cela ni honte ni péché,
    A sinne, or shame, or losse of maidenhead,
    Tu le sais, ni non plus virginité perdue
    Yet this enjoyes before it wooe,
    Pourtant elle jouit sans avoir fait sa cour,
    And pamper'd swells with one blood made of two,
    Et, d’un sang fait de deux gorges, elle se gonfle
    And this, alas, is more than wee would doe.
    Ce qui est plus, hélas, que nous ne saurions faire.

    (traduction de Bernard Pautrat – Rivages Poche, 2006)

    Pour plus d’informations sur John Donne http://www.luminarium.org/sevenlit/donne/

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  • Tasmanie, oeuvre visionnaire.

    4c0521fd4c76291b60a57de3ebf90fe9.jpgL'an passé, en pleine campagne présidentielle, paraissait chez L'Arche éditeur un texte essentiel, toutefois passé presque inaperçu dans les médias (ainsi que la plupart des publications théâtrales, il est vrai...) : Tasmanie, de Fabrice Melquiot ; hormis quelques lectures (comme en avril 2007 au théâtre de la Bastille), la pièce n'a toujours pas été montée - alors que les autres textes de l'auteur le sont, très régulièrement. Oubli ? Probablement pas... On comprendra pourquoi en découvrant le texte. Ci-dessous, l'article écrit en février 2007.

     

    Un dramaturge en campagne

    L’intrigue de Tasmanie vaut-elle qu’on la résume ? À force de se voir abreuvés au quotidien d’informations qui décortiquent et analysent les moindres faits, gestes et mots des candidats à la présidentielle, nous devrions en connaître en grande partie le déroulement et surtout être capable d’en comprendre les rouages… Difficile de démêler le vrai du faux pour le citoyen, sans cesse confronté au spectacle d’une campagne qui mêle allègrement autopropagande, autocongratulations et promesses (trop belles pour être vraies, creuses ou inquiétantes, c’est selon) – celles de candidats constamment sur leurs gardes, mais dont l’essence véritable, forcément narcissique et vaniteuse, transparaît par instants sous leur humilité forcée, adaptée aux circonstances ; des candidats dont il est impossible, en définitive, d’éprouver l’honnêteté intellectuelle, la solidité humaniste ou l’efficacité politique, tant le flot de paroles (de déclarations en discours, de bourdes en lapsus, de prises de bec en répliques acerbes) submergent les esprits.

    Ne faudrait-il pas aller chercher ailleurs le « parler vrai » dont d’aucuns se gargarisent ? Par exemple dans un texte de théâtre audacieux et exigeant, volontairement virulent, qui dit l’abjection et montre l’envers du décor en s’inscrivant dans l’ici et le maintenant, tout en revendiquant son caractère allégorique. Fabrice Melquiot propose d’explorer la réalité politique à travers une étude de cas, celle d’un féroce candidat à la présidence, surnommé Conrad Cyning (autant pour son cynisme que pour l’affection démesurée qu’il porte à la race canine…), à la fois arrogant, boursouflé et incohérent (à l’image de ses discours) et secrètement sanguinaire ; un « Petit-Grand-Ministre » ambitieux et sans âme, plus près de la bête que de l’humain, obsédé par ses apparitions médiatiques, par l’image qu’il renvoie à la « population » (qu’il veut métamorphoser en « peuple ») et par ses grands projets – la France devra être rebaptisée Tasmanie car il faut « faire table rase ».

    On n’aura aucun mal à deviner qui se cache derrière Cyning – le dramaturge dissimule à peine le modèle qui lui a inspiré son protagoniste (fils d’immigré…), tout en gardant suffisamment de distance avec le réel pour faire de lui un exemplum (davantage qu’un personnage), dans la tradition théâtrale shakespearienne des pièces historiques. Face à Cyning, deux candidats que l’on ne rencontrera que très tard mais dont il est assez vite question et qu’on n’aura, là encore, aucune peine à identifier : Marie Sainte-Vulve (« un fouet dans une main, un bouquet de roses dans l’autre »…), que Conrad Cyning aimerait tant « humilier » (« Qu’elle soit ridicule ! Je veux qu’on se souvienne qu’elle n’est qu’une femme ! »), et Herbert Fabre-Sangue, le vieux président sortant, qui a néanmoins tenu à se représenter…

    Autour de Cyning, gravitent plusieurs victimes et/ou complices qu’il maintient sous sa coupe de parfait psychopathe : sa femme Claire qui, pour lui, a quitté Jean Dorfail (ancien présentateur d’une émission populaire… mis au placard depuis sa maladie), Ponce Bakery, son nègre (accessoirement petit chimiste et dealer en amnésie), et Souad Arpelinge, sa jeune assistante consciencieuse. Sans oublier le Diable, à la fois spectateur, témoin et commentateur, ni le chœur des chiens… des animaux dont l’omniprésence sur scène et sur la page donne d’emblée une atmosphère étouffante à la pièce. Justement, Cyning vient de perdre sa chienne préférée… Magdalena, morte en donnant naissance à un énorme chiot que le candidat baptise « Parole » (et qui, bien évidemment, restera muet, hormis quelques grognements). Ce que personne ne sait, c’est que Cyning mène une double vie, rejoignant chaque nuit son véritable peuple, la meute des chiens sur lesquels il teste les discours qu’il destine aux électeurs. Ce qu’il cache aussi, ce sont ses enfants dégénérés – mutilés, attardés mentaux, monstres que l’on évite de… montrer (on ne les sort que pour quelques séances de photographie), qui se perdent dans le dédale des appartements trop vastes de leurs parents politiciens : « les enfants du pouvoir », reflet des monstruosités, des pulsions destructrices et des vices de leurs parents, finiront dans la gueule des chiens de Cyning, une scène qui évoque Cronos dévorant ses enfants ou rappelle encore la sauvagerie des colons qui, en Tasmanie, exterminèrent en moins d’un siècle la population aborigène, et dont certains abattaient les autochtones pour nourrir leurs chiens…

    « Ne vous écoeurez pas. Ceci est une oeuvre de fiction, vous le savez. Les personnages et les situations décrits ici sont purement imaginaires », avertit le Diable. Une œuvre de fiction ? Faut-il se fier aux paroles du Diable ? Ou aux discours glaçants (parce qu’ils éveillent des échos bien réels) du candidat Cyning, incarnation d’un monde en déliquescence, qui veut être dans le « vrai », parle de « sentiments » et clame son « amour » aux électeurs (« Je vous adore ! Adorez-moi ! »), s’efforçant de faire croire qu’il est encore capable de compassion alors que seule sa férocité apparaît ?

    La pièce de Fabrice Melquiot est sanglante, morbide et frénétique, les scènes s’enchaînent sans interruption et le rythme débridé des dernières séquences épouse le chaos des esprits ; tout ici inspire la terreur (on réservera sa pitié «aux enfants du pouvoir ») et, en contrepoint, un rire sombre. La bestialité de celui qui s’imagine en messie va de pair avec l’état moribond de son ancien conseiller en communication, Jean Dorfail, qui continue malgré tout de l’exhorter à se montrer original (« Il te reste une semaine pour inventer autre chose qu’un discours de plus»…) et à très littéralement se lâcher... En éradiquant le verbe au profit d’un "langage" ramené à sa plus stricte expression, l’accent est mis sur le caractère profondément sordide de la campagne de séduction du candidat, qui fait appel aux plus vils instincts de son électorat («fasciner les hommes de ce pays pour le pire d’eux-mêmes ») – pour mieux les dévorer ensuite. La mise en scène de ces fantasmes (du meurtre au viol, en passant par le scatologique) dit beaucoup sur les dessous de notre réel et sur les chiens (et non les loups, l’image aurait-elle été trop noble ?) métaphoriques tapis dans l’ombre de la république, qui attendent leur heure et dont on devrait se méfier.

    Sinistre satire, Tasmanie dénonce les accointances avec les médias et l’ambition démesurée d’un fou, souligne la perte du sens et pénètre l’âme et l’essence d’un candidat dévoyé, sans limites ni tabous, qui obéit à ses pulsions, en dévoilant les véritables ficelles du pouvoir dans tout ce qu’il a de plus odieux. De même qu’aucun des candidats ne rattrape l’autre, aucune rédemption n’est envisageable – les trois dénouements possibles (en attendant celui des mois d’avril et de mai prochains…) qu’envisage l’auteur ne contenant aucune parcelle d’espoir. Profondément ironique et transgressive, ancrée dans l’amertume, Tasmanie se lira comme une mise en garde contre les dérives qui menacent, une pièce qui atteste aussi que le théâtre sait encore être engagé et se faire politique quand il le faut, se nourrir du réel pour mieux le déconstruire et déciller le lecteur / spectateur. Tout sonne si juste sur la page qu'on aimerait qu’une telle pièce puisse être montée avant le printemps – ce qui semble peu probable ; il reste donc à la lire pour découvrir la vision cauchemardesque mais néanmoins lucide d’une France qui est à l’image de l’Angleterre de 1819, évoquée en exergue par le poète Shelley. © B. Longre

    www.fabricemelquiot.com/

    www.arche-editeur.com/

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  • La bataille des langues

    f266c89973b4d0c32ce194e240f3bc90.jpg"Il faut être naïf ou ignorant pour ne voir dans une langue vivante qu’un outil de communication, comme le sont les langues artificielles. Au-delà des barrières sociales, et comme le démontrent d’innombrables travaux de neurophysiologistes et de psychologues, elle ne se réduit pas à un simple code pour l’échange d’informations, mais elle constitue le creuset même de l’identité de chacun."

    Le dernier numéro de Manière de voir, publié par le Monde Diplomatique, est consacré aux langues - rapports de force, domination linguistique, multilinguisme, francophonie, fonction politique, etc.

    Sommaire complet et édito.

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  • Les auteurs ont la parole !

    7a65e73296a6a02f1a5febb649dc5464.jpgCréé par Philippe Touzet et Philippe Alkemade, le Billet des Auteurs de Théâtre est un espace dédiés aux auteurs et à leurs textes  - une initiative réjouissante dans le contexte actuel, qui certes fait la part belle aux spectacles et aux mises en scène, mais où les auteurs de théâtre sont les grands oubliés (en particulier par la critique littéraire... pourtant, on étudie bien les textes de Molière, de Racine ou de Brecht...)

    Pour les fondateurs, Le Billet des Auteurs de Théâtre est "une aventure humaine et littéraire. À l’origine, deux auteurs de théâtre qui ont éprouvé l’envie, la nécessité de faire connaître la littérature dramatique au plus grand nombre. De la donner en partage et de créer ainsi un échange. Un lien direct entre les auteurs de théâtre et ceux qui viendront nous voir. Nos invités. Car c’est bien ainsi que nous l’entendons, vous êtes ici chez vous. "

    Se présentant comme un "Webzine des écritures théâtrales", le BAT propose, pour ce premier numéro, des rubriques variées, où l'on croise Jean-Paul Alègre, président des Ecrivains Associés du Théâtre (entretien vidéo), Matéi Visniec (qui parle de sa passion pour Tchekhov), Denise Bonal et Elie Pressmann (entretien à deux voix), Eric Rouquette (qui présente l'une de ses oeuvres), Jean-Paul Farré (dans la rubrique « Les trois coups »), Stéphanie Marchais (qui dévoile les petits secrets de sa bibliothèque), quelques pages manuscrites d’une pièce de Victor Haïm,  Natacha de Pontcharra (dans « Cènes d’auteur ») et Claudine Galea qui répond au fameux « Questionnaire de Proust » (cette dernière publie ce mois Les chants du silence rouge aux éditions Espaces 34).
    Enfin, on découvrira « L’Expo du mois » dont les murs virtuels sont confiés à Bruno Allain pour ce premier numéro.

    http://www.lebilletdesauteursdetheatre.com/

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  • Autour des mots - 4

    Des ouvrages qui nous racontent la vie des mots.

    26061d255104969dce6ccc2754f27606.jpgC'est beau mais c'est faux de Patrice Louis  - Arléa

    "La difficulté d'écrire l'anglais m'est extrêmement ennuyeuse. Ah, mon Dieu ! si l'on pouvait toujours écrire cette belle langue de France ! " (Charles Dickens, 7 juillet 1850, Lettre à John Foster, écrite en français.)

    Patrice Louis prend le contre-pied des idées reçues.

    L'ouvrage de Patrice Louis se déguste dans l'ordre ou le désordre, au petit bonheur la chance, c'est le privilège du lecteur confronté à un ouvrage à rubriques ; C'est beau mais c'est faux n'est pas un dictionnaire (en dépit du classement alphabétique, preuve à la fois de neutralité et du désir de ne pas vouloir imposer de conduite de lecture...), et n'a pas non plus la prétention d'être encyclopédique ou directif ; tout simplement de divertir et de mettre le doigt sur quelques points que certains verront comme anecdotiques : erreurs, impropriétés de langage ou « mauvais » usage, contresens, pléonasmes etc. ; aussi de souligner quelques drôleries ; enfin, de tordre le cou aux idées reçues et expressions figées de toutes sortes : au lecteur d’aller ensuite approfondire ou non, vérifier, si cela lui chante, ce que l’auteur livre avec humour et légèreté.

    Sans se prendre démesurément au sérieux, refusant tout dogmatisme académique qui ferait que la règle l’emporte sur l’usage, Patrice Louis explique, pour conclure l'entrée "Une coupe sombre fait des dégâts" (justement, c'est le contraire, c'est "couper si peu d'arbres dans une forêt que cela ne se voit pas" ! On "devrait" dire "une coupe claire"...) : « Dans la plupart des cas (tous ?), l'usage l'emporte sur la règle, et le contresens devrait être admis, sauf à risquer, au nom du purisme, de ne pas être compris" ; et l'auteur de sagement conseiller à ceux qui ne veulent passer ni pour des pédants, ni pour des assassins du langage, de "s'abstenir d'utiliser ces mots ou expressions" ! Tout y passe, ou presque : le cinéma (l'Ange Bleu n'est pas Marlène Dietrich...) les emblèmes ou autres symboles (le béret n'est pas basque, mais béarnais, nuance ! La fleur de lys ne représente pas la royauté, pas plus que le Muguet n'est la fleur du 1er mai...), la géographie ("Le Rubicon a inspiré Jules César", "L'Hexagone ne peut avoir que six côtés", etc.) et les sciences ("L'échelle de Richter est graduée de 1 à 9") ou encore l'histoire ("Molière est mort sur scène", "Machiavel est un perfide"etc.)

    Mais la majorité des articles est consacrée aux erreurs ou bizarreries grammaticales, lexicales, étymologiques, phonologiques etc. qui caractérisent notre langue : par exemple, les "faux-emprunts" ("le smoking donne une élégance toute britannique"), les solécismes ("Perfectionner ce qui peut l'être"), les idiosyncrasies de la francisation (pourquoi "Elizabeth II" devient "Elisabeth", alors que "George V" reste "George" ?). L'auteur revient aussi sur les termes qui changent de genre en même temps que de nombre (amour, délice, orgue... seulement trois !), nous apprend que les Calendes n'ont rien de Grec, énumère de beaux pléonasmes ("prévoir l'avenir", "milieu ambiant" qui laissent pantois mais que nous utilisons !) ; de même, on saura désormais qu'une décade ne dure que 10 jours, un lustre cinq ans et l'on s'amusera tout particulièrement de l'article intitulé "Monsieur Carnavalet a donné son nom à un musée", dans lequel sont énumérés nombre "d'à-peu-près" cocasses (style "un bouc en train", "je ne le connais ni des lèvres ni des dents", "vieux comme mes robes", "un p'tit beurre, des touyous" et un dernier, car on ne s'en lasse pas,"et lycée de Versailles" — est-il nécessaire d'ajouter que les corrections sont dans l'ouvrage?)

    C'est beau mais c'est faux, on l'aura compris, est un joyeux assemblage qui foisonne d'anecdotes croustillantes et qui témoigne du talent de l'auteur : une érudition jamais ennuyeuse et un humour que reflètent les derniers mots de l'introduction : "Ces corrections, une fois lues doivent être aussitôt oubliées !", proposition qui s'accorde avec ce qu'écrivait déjà Montaigne : "Ceux qui veulent combattre l'usage par la grammaire se moquent."  © B. Longre

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  • Voyage en inoccident

    c858cadbb1527f4f0580dc5091b50a3a.jpgLe tireur occidental de William Pellier, éditions Espaces 34

    Quand tel est pris...

    William Pellier signe un texte théâtral habilement construit, qui tient de la fable morale, du conte philosophique, du pamphlet politique, et dont on sort le sourire aux lèvres…
    Rodolphe, jeune candide à la « cervelle bien pleine » de savoir théorique, assoiffé d’aventures et de découvertes exotico-ethnologiques, voit « à l’horizon cette tâche exaltante / Une étude grandeur nature enfin » : un périple de plusieurs semaines le mène aux confins du monde connu (c'est-à-dire « occidental »), à la rencontre de celui qui lui servira de guide, le «matricule KVV », un Tireur occidental zélé et soucieux de sa mission (dont les détails ne nous seront révélés que plus tard). Rodolphe prépare un mémoire portant sur les « races inférieures » et, afin de valider son diplôme de fin d’études, va vivre six mois durant aux côtés de ce tireur rompu à la solitude, et étudier les énigmatiques « indigènes » vivant de l’autre côté de la muraille que surveille inlassablement le Tireur – un territoire aride, « l’inoccident, paysage d’os, de crânes, d’éléments de squelette, d’ossements en couche ».
    La satire prend toute son ampleur quand Rodolphe ne peut laisser passer l’opportunité scientifique (!) d’étudier de près un « spécimen » blessé qui s’est réfugié au pied de la muraille, et il le recueille en dépit des réticences du tireur, qui l’avertit en ces termes, prévoyant une inexorable contamination : « Nous deux aux prises immédiate avec sa pustule, malgré les barreaux / En un tour de main, au travers de sa cage ses infections / Son zona, son eczéma Monsieur / Ses puces et ses poux / Le fumet suffocatoire de son haleine, d’abord ici, puis dans l’occident tout entier / la chute de nos nations comme perspective.»

    Car le Tireur est là pour veiller à ce que les « races basses » qui errent de l’autre côté ne puissent franchir la muraille protectrice : des tribus « inlassablement enclines à la férocité » – comme « le juif et l’arabe » -, des « troupeaux de roumins » ou autre « rad-jik »… Rodolphe les étudie avec la passion du débutant, et note consciencieusement ses observations naïves (qui, on l’aura compris, empruntent aux classifications pseudo-scientifiques des siècles passés), du genre :
    « B – Caractères morphologiques, suite à une première observation :
    Maigreur de leurs bras le long de leur corps
    Yeux dans le lointain de leur crâne
    Délitescence de leurs molaires
    Allure générale de batracien
    »

    Quant au prisonnier, Rodolphe (documentation à l’appui) ne peut s’empêcher de remarquer combien son visage est « si éloigné de notre beauté occidentale », et il entreprend de lui faire subir nombre de tests qui prêtent à rire. Rodolphe et le Tireur forment un étrange duo incarnant une vision exacerbée de nos politiques de surprotection et d’immigration (on se référera aux récents événements qui en France ont secoué l’opinion – arrestations diverses, évacuations et autres «invitations à quitter le territoire »…) et de l’enthousiasme candide (que sous-tend une « science » sans conscience) du premier à la glaçante sagacité du second (sans parler de son habileté à manier le fusil), tous deux dévoués corps et âme à leur mission respective, il n’y a qu’un pas.
    L’on part dans le texte de William Pellier avec l’impression diffuse de se retrouver dans un bildungsroman du XVIIIe, avec l’idée, vite démentie, que l’on va y trouver ses marques ; mais notre voyage prend des tournures imprévisibles : une ironie mordante entoure le complexe de supériorité de l’occidental et la détermination du Tireur, prompt à obéir aveuglément aux ordres qui ont été inscrits dans son cerveau, illustre à merveille l’inhumanité de sa tâche et la barbarie enfouie en chaque être, malgré le joli vernis que la "civilisation" peut conférer.
    On pense au roman de Coetzee, En attendant les barbares, fable atemporelle située aux frontières d’un empire anonyme, à une époque incertaine, où l’écrivain sud-africain dénonçait les ravages engendrés par la peur irrationnelle de l’autre ; Le tireur occidental propose une vision certes plus parodique (le dénouement est particulièrement réjouissant), plus légère (le personnage-narrateur, Rodolphe, étant le dindon de la farce), mais pas moins cauchemardesque des rapports que l’occident n’a pas cessé d’entretenir avec les pays les plus défavorisés ou avec des populations rejetées. Dans le même temps, la parole théâtrale donne un impact singulier à cette œuvre pourtant inclassable – parole qui peut néanmoins être lue et être appréciée comme telle, la versification (libérée de toute contrainte classique) apportant un aspect faussement solennel à l’ensemble et s’accordant parfaitement au ton sérieux de Rodolphe, persuadé du bien-fondé de sa mission. Une œuvre brève, il est vrai, mais qui renferme tous les paradoxes de notre civilisation moderne, et parfaitement conçue à éveiller les consciences. B. Longre

    L'éditeur (Espaces 34)

    forets.free.fr/wp/textes.html

     

    A Lyon, la Compagnie Germ36 présente Le Tireur occidental

    Mise en scène Pierre Germain, Avec Sébastien Baylet, Michel Le Gouis, Pauline Hercule, Sarah Richit, Précédé d’une lecture de l’« Avertissement » (extrait de Grammaire des mammifères (Éditions Espaces 34)) par Pierre Germain
    du mardi 8 au samedi 12 janvier 2008 à 20h 30 à l’Étoile royale - 17 rue Royale – 69001 Lyon - 04 78 28 66 98
    et le mardi 29 janvier à 12h30 à la médiathèque de Vaise - Entrée libre Place Valmy – 69009 Lyon


    A Paris, la compagnie Influenscènes présente aussi Le Tireur occidental

    Version pupitre de Jean-Luc Paliès, Avec  Frédéric Andrau, Jean-Pierre Hutinet, Maria Luisa Jamye Kosta, Musique : Francesco Agnello - lundi 28 janvier à 20h 30, dans le cadre des Théâtrales Charles Dullin, Découverte de l’écriture contemporaine — Entrée libre - Espace Gérard Philippe, 26, Rue Gérard Philipe - 94120 Fontenay-sous-Bois
    le mardi 29 janvier à 12h 30, dans le cadre des Mardis midi - Lectures de pièces inédites — Entrée libre, 2bis avenue Franklin D. Roosevelt — 75008 Paris
    le mercredi 30 janvier à 18h, dans le cadre des Mercredi 18 heures - Lecture d’écrivains du XXIe siècle — Entrée libre, Théâtre de l’Est Parisien, 159, Avenue Gambetta - 75020 Paris

    Influenscènes : http://www.influenscenes.com/influenscenes-2.htm

    Théâtre du Rond-point : http://www.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_spectacle.cfm/42617-les-mardis-midi.html

    Théâtre de l’Est Parisien : http://www.theatre-estparisien.net/Les-Mercredis-du-Theatre-de-l-Est

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