“So loveliness reigned and stillness reigned, and together made the shape of loveliness itself, a form from which life had parted; solitary like a pool at evening, far distant, seen from a train window, vanishing so quickly that the pool, pale in the evening, is scarcely robbed of its solitude, though once seen. Stillness and loveliness clasped hands in the bedroom; among the shrouded jugs and sheeted chairs, even the praying of the wind, the soft nose of the clammy sea airs, rubbing, snuffling, iterating and reiterating their questions – “Will you fade? Will you perish?” scarcely disturbed the peace, the indifference, this air of integrity, where there is no compromise, truth were there undraped, as if the question they asked needed no answering: we remain.”
(Time Passes, Virginia Woolf, 1926)
« Ainsi la beauté régnait et la quiétude régnait, et ensemble composaient la forme de la beauté même, forme dont la vie s’était séparée ; solitaire comme un étang dans le soir, au lointain, qu’on voit depuis la fenêtre d’un train, si vite évanoui que l’étang, pâle dans le soir, est à peine privé de sa solitude, quoiqu’aperçu une fois. La quiétude et la beauté liaient leurs mains dans la chambre ; parmi les pots sous leur linceul et les chaises sous leur housse, même la prière du vent, le nez délicat des souffles moites de la mer, frottant, reniflant, énonçant et répétant leurs questions – « te faneras-tu, périras-tu ? » troublaient à peine la paix, l’indifférence, l’air d’intégrité, où n’existe nul compromis, où la vérité était dévoilée, comme si à la question qu’ils posaient on n’avait nul besoin de répondre : nous demeurons. »
(Le temps passe, traduit de l’anglais par Charles Mauron - édition bilingue, postface de James M. Haule - Le Bruit du Temps, 2010)
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