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  • L'Insaisissable - Anne Roiphe (extrait 7)

    anne roiphe,blandine longre,l'insaisissable,mission pasteur,choléra,alexandrie,louis thuillier,an imperfect lens« Enfin, le rivage : les charrettes, sur lesquelles s’empilaient les marchandises, roulant bruyamment sur les planches étroites des docks, la voix insolite du muezzin appelant les fidèles à la prière, la couleur sable doré des bâtiments, le poste de douane avec ses soldats en uniforme, galons et boutons luisants dans la chaleur, les ânes aux longues oreilles plaquées vers l’arrière et les enfants aux mains tendues, accroupis sur le seuil des maisons, des mouches collées à leurs yeux chassieux. Les odeurs étaient étranges : crottin, safran, gingembre, banane, transpiration, poissons dans des tonneaux, attendant d’être portés au marché. On voyait des turbans et des pagnes, des sandales faites de papier et de bois. Des cloches tintaient, des hommes lançaient des chiffres en arabe, en français et en anglais, et des marins ferlaient les voiles. Un baril de clous s’était déversé sur le sol, à ses pieds – Louis avait la tête qui tournait. Marcus posa sur un chariot la grosse boîte en carton qu’ils avaient apportée ; Louis sauta sur le siège avant, Roux et Nocard s’installèrent derrière lui. Marcus resta à l’arrière, debout sur une barre de métal. Ils se dirigèrent vers l’hôtel Khedivial, à l’angle de la rue Chérif Pacha et de la rue Rosette, où ils avaient réservé une suite pour la semaine à venir. » (extrait du chapitre 3)

    L'Insaisissable, Anne Roiphe 
    traduction de l’anglais (États-Unis) Blandine Longre
    (traduit avec le concours du CNL), avril 2015, les Editions du Sonneur.

    http://www.editionsdusonneur.com/livre/linsaisissable-anne-roiphe/

    (tous les posts : http://blongre.hautetfort.com/tag/l%27insaisissable)

     

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  • "L'inconciliable dans un poème..."

    Hamlet contre Shakespeare

    L'autre mot derrière le mot.

    Derrière le meurtre l'autre mort.

    L'inconciliable dans un poème :

    L'ordre. Et, le brisant, la brèche.

     

    Hamlet Gegen Shakespeare

    Das andere Wort hinter dem Wort.

    Der andere Tod hinter dem Mord.

    Das Unvereinbare in ein Gedicht:

    Die Ordnung. Und der Riß, der sie zerbricht.

     

    Thomas Brasch, Belles sont les rimes, Les rimes te mentent
    édition bilingue, traduction de l’allemand par Bernard Banoun et Aurélie Maurin
    Editions Hochroth Paris, 2015

    Poète, dramaturge, prosateur, cinéaste, traducteur, Thomas Brasch (1945-2001) peut être considéré comme l’héritier et successeur méconnu de Brecht.

    http://www.paris.hochroth.eu/fr/3286/belles-sont-les-rimes-les-rimes-te-mentent/

     

    hochroth, Thomas Bracht, Bernard Banoun, Aurélie Maurin, poésie, traduction

     

     

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  • L'Insaisissable - Anne Roiphe (extrait 6)

    "C’était le docteur Koch, pressé de regagner son laboratoire. Désireux d’étudier une lamelle préparée la veille, il ne pouvait attendre le lever du soleil. Il avait prélevé un peu de tissu de l’intestin d’une victime du choléra qu’il avait examiné avec soin, aux côtés de celui d’une femme morte en couches. Il avait obtenu ces échantillons à force d’insister, de distribuer des pots-de-vin, d’envoyer son assistant, Gaffkey, à l’entreprise de pompes funèbres du quartier. Il comparerait les deux spécimens. S’il faisait une trouvaille digne d’intérêt dans le tissu du cholérique, il la dessinerait dans son carnet. Il la conserverait, au cas où celle-ci pût être observée de nouveau. Si un élément devait apparaître sous son microscope, qui ne fût pas présent dans l’intestin de la femme, sans doute aurait-il obtenu quelque chose. Mais rien n’était moins sûr. Le corps d’une femme en couches sécrétait peut-être des substances différentes de celles d’un homme. Il ne tirerait pas de conclusions hâtives. Il se contenterait de consigner ses observations. Il faisait confiance à sa vue. À sa main, habile au dessin. À son cerveau."

    (extrait du chapitre 4)

    L'Insaisissable, Anne Roiphe 
    Traduction de l’anglais (États-Unis) de Blandine Longre
    (traduit avec le concours du CNL), avril 2015, les Editions du Sonneur.

    http://www.editionsdusonneur.com/livre/linsaisissable-anne-roiphe/

    (tous les posts : http://blongre.hautetfort.com/tag/l%27insaisissable)

     

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    Robert Koch dans son laboratoire à Berlin. Dessin Marold. Gravure Dochy, 1890 (Musée Pasteur).

     

     

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  • "Le maestro cassa alors sa baguette..."

     

    Toscanini_HD-FICHE-2.jpgLe nouveau Premier ministre, cependant, souhaitait être considéré comme un homme de culture. Quant à la Scala, elle avait besoin, pour des raisons économiques, de rester dans les bonnes grâces du gouvernement. Lorsqu’en avril 1923 Mussolini se rendit à Milan, il se fit photographier avec toute la troupe de l’opéra, y compris Toscanini. Et ce, en dépit du fait que ce dernier avait eu, quelques mois plus tôt, sa première passe d’armes avec les partisans du nouveau régime. En décembre 1922, pendant une représentation de Falstaff, une poignée de fascistes avait accueilli le retour du chef dans la fosse, au début du dernier acte, par des hurlements. Que Toscanini interprète d’abord l’hymne du parti, Giovinezza ! Toscanini fit signe à l’orchestre de poursuivre Falstaff, ce qui ne réduisit pas les perturbateurs au silence. Le maestro cassa alors sa baguette et quitta la fosse, écumant et rageant. Après une longue interruption, un employé des services administratifs vint annoncer que l’hymne serait joué à la fin de l’opéra. Toscanini revint alors au pupitre. Maria Labia, qui chantait le rôle d’Alice Ford, raconta ainsi la suite des événements : « A la fin de la représentation, le directeur nous dit : “Attendez, vous allez chanter l’hymne accompagnés au piano.” Toscanini arrive : “Ils ne chanteront rien du tout, les artistes de la Scala ne sont pas des chanteurs de variétés. Retournez dans vos loges. ” On s’en va. L’hymne a été joué au piano [seul], car l’orchestre, disait-il, ne savait pas le jouer… » Mais le pire était à venir…

    Harvey Sachs, Réflexions sur Toscanini, musique et politique
    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel et Laura Brignon pour les textes d'origine italienne.
    Editions Notes de Nuit, 2014

    ***

    Auteur de nombreux ouvrages sur Toscanini, dont il est considéré comme « le » biographe, Harvey Sachs livre ici l’essentiel de la vie et de la carrière du légendaire chef d’orchestre, mais dévoile aussi des documents inédits sur les rapports que Toscanini, antifasciste de la première heure, entretint avec Mussolini et Hitler.

    http://www.notesdenuit-editions.net/ouvrage/reflexions-sur-toscanini-de-harvey-sachs/

    http://www.notesdenuit-editions.net/

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  • L'Insaisissable - Anne Roiphe (extrait 5)

    anne roiphe,blandine longre,l'insaisissable,mission pasteur,choléra,alexandrie,louis thuillier,an imperfect lens"De grands palais bordaient la large avenue qui suivait la courbe du rivage, tandis que des demeures plus humbles se dressaient au centre de la ville. Les mosquées blanches, coiffées de dômes, s’élevaient au-dessus des ruelles. La coupole de l’église orthodoxe brillait comme une moitié de citron, dominant les arbres qui flanquaient les rues. Sur les pavés du bazar, les noyaux d’olive et les éclaboussures de vin et de fruits trop mûrs se mêlaient au sang des animaux égorgés. Les bruits de la ville, le clic-clac des souliers aux semelles de bois, le tintement des cloches, les cris des marchands, le claquement des sabots des baudets sur les pierres, la course des petits âniers qui lançaient des « promenade à dos d’âne, promenade à dos d’âne » en italien, anglais, arabe, français, les aboiements des chiens, les piaillements des oiseaux en cage, la chaleur lourde et humide qui régnait ce jour-là, la poussière dans laquelle toutes ces choses remuaient et soupiraient, se déplaçaient et changeaient de position – tout cela fatiguait le mousse. (…)
    Plus tard, le garçon s’endormit sur le banc d’une taverne. Il se réveilla en sursaut. Il avait mal au ventre. Il se précipita dans la rue et, aux premières heures, à la lueur du million d’étoiles pâles qui baissaient au-dessus de lui, le contenu de son estomac se répandit dans la fange du trottoir en pierre. Quand le soleil se leva, que les animaux et les hommes commencèrent à s’agiter et que par les fenêtres cintrées, ouvertures sans vitres, filtrèrent les rayons innocents d’un jour nouveau, ce fut dans le caniveau que le mousse s’allongea, tremblant de tous ses membres, couvert de saleté – la sienne et celle qu’il avait récoltée dans la rue. (…)
    On était en 1883. Le choléra était arrivé à Alexandrie."

    (extrait du chapitre 1)

    L'Insaisissable, Anne Roiphe 
    Traduction de l’anglais (États-Unis) de Blandine Longre
    (traduit avec le concours du CNL), avril 2015, les Editions du Sonneur.

    http://www.editionsdusonneur.com/livre/linsaisissable-anne-roiphe/

    (tous les posts : http://blongre.hautetfort.com/tag/l%27insaisissable)

     

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  • Le Rêve du mouvement perpétuel / Dexter Palmer

    "Si tant est que je parvienne encore à mesurer le temps, je commence ce journal le jour du premier anniversaire de mon emprisonnement à bord du vaillant Chrysalide, zeppelin de très grande altitude conçu par le plus prodigieux et le plus doué des inventeurs du xxe siècle, Prospero Taligent. Un an qui s’est écoulé sans que je prononce un seul mot. À l’attention de qui que ce soit. À ma geôlière moins qu’à quiconque. Si je refuse de lui adresser la parole, c’est précisément parce qu’elle ne souhaite rien d’autre ; je ne peux protester que par mon silence.
    Écrire, ce n’est pas du tout la même chose. Le mot sur la page a d’autres qualités, d’autres pouvoirs. Si le monde d’avant mon incarcération m’a appris quelque chose, c’est bien cela.
    Excepté moi, il n’y a sur le Chrysalide que Miranda, la fille adoptive de Prospero Taligent. Durant l’année qui vient de s’écouler, la voix de Miranda m’a constamment harcelé. Elle me suit sans relâche dans les couloirs de l’immense habitacle du zeppelin tandis que j’essaie de trouver sa cachette, où j’espère l’affronter en personne. Sa voix ne s’interrompt jamais : même quand je dors, elle s’insinue dans la plupart de mes rêves et dans tous mes cauchemars, scintillant fil d’argent qui chuchote, supplie, menace..." (Prologue)

    Dexter Palmer, Le rêve du mouvement perpétuel
    traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel et Blandine Longre
    (traduit avec le concours du CNL)
    Passage du Nord-Ouest, 2014
     

     

    Le site de l'auteur
    http://dexterpalmer.com/

    Anne-Sylvie Homassel
    http://ashomassel.wordpress.com/

    L'éditeur sur Lekti
    http://www.lekti-ecriture.com/editeurs/Le-reve-du-mouvement-perpetuel.html

     

    Quelques articles :

    http://jplongre.hautetfort.com/tag/dexter+palmer

    http://addict-culture.com/dexter-palmer/

    http://www.undernierlivre.net/blog/reve-du-mouvement-perpetuel-dexter-palmer/

    http://laccoudoir.com/romans/le-reve-du-mouvement-perpetuel-dexter-palmer-6367/

    et cet article, paru dans Les Inrocks en octobre 2014

    rdmp.jpg

     

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  • Le collectionneur d’oreilles - Esteban Bedoya

    LCO.png« La forêt de l’Yvytúruzu s’éveilla sous la pluie. Le manteau de neige argenté qui recouvrait l’épaisse végétation ne résista pas longtemps à la bruine hivernale. Il faisait froid. La vapeur s’échappait des naseaux des bêtes qui arrachaient les herbes fraîches, les orchidées, les mousses, les broméliacées perchées sur d’autres plantes. Ici, seuls les êtres habitués à la pénombre éternelle pouvaient s’aventurer sans craindre les prédateurs.
    Chaque matin, sur ce sol humide où la matière organique se décomposait, un enfant albinos cherchait sa nourriture. Né dans une tribu mbya, il avait été banni dès son plus jeune âge à cause de sa peau couleur de lait, suspecte, et de ses yeux translucides. Sa mère était l’une des filles du village. Quant à son père, nul ne savait qui il était. Seule, dans la forêt, la jeune fille l’avait mis au monde, puis l’avait offert à la communauté. Mais les villageois ne tardèrent pas à suspecter chez le nouveau-né quelque chose d’étrange. Quand le chaman l’examina, il conclut que le follet démoniaque avait trompé la vigilance des gardiens avant d’engendrer cet enfant qui finirait par les asservir.
    Sombre époque pour la tribu. Les villageois ne pouvaient plus se fier aux êtres surnaturels, ni même aux chrétiens. Une telle méfiance n’avait rien d’étonnant : depuis plusieurs décennies déjà, les étrangers pillaient le cœur de la forêt, dévastaient la faune, séquestraient les quelques Mbyas qu’ils rencontraient sur leur chemin. »

    Le collectionneur d’oreilles, Esteban Bedoya 
    Traduit de l'espagnol (Paraguay) par Frédéric Gross-Quelen
    La Dernière Goutte, 2014

    http://www.ladernieregoutte.fr/livres/le-collectionneur-doreilles/

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  • L'Insaisissable - Anne Roiphe (extrait 4)

    anne roiphe,blandine longre,l'insaisissable,mission pasteur,choléra,alexandrie,louis thuillier,an imperfect lens"Louis Pasteur alla chercher un lourd volume sur ses étagères. C’était L’Histoire du choléra asiatique de Macnamara ; publié quelque douze années plus tôt à Londres, le livre était déjà un classique. (…)
    Il y avait dans un temple du Gujarat, en Inde occidentale, un monolithe datant de l’époque d’Alexandre le Grand et sur lequel était inscrit : « Les lèvres bleues, le visage hagard, les yeux caves, l’estomac affaissé, les membres contractés et ratatinés, comme par le feu : tels sont les symptômes de la grande maladie qui est invoquée par une malédiction des prêtres et s’abat sur les braves pour les occire. » Hippocrate décrivit cette diarrhée mortelle. Il l’avait vue à l’œuvre à bord des navires qui entraient dans les ports grecs. Il avait examiné les suintements liquides qui s’écoulaient des corps des victimes et les grumeaux de mucus dans leurs intestins. (…)
    Anonyme, invisible, cet organisme minuscule, recourbé et muni d’une queue mobile, flottait dans les fleuves où les grands dieux avaient plongé, dérivait près des rochers sur lesquels les femmes battaient leurs draps, effaçant les souillures laissées par l’amour et la procréation, par le sang et la salive, par les mucosités, le pus, les taches fécales, les caillots des bronches. Ces êtres n’avaient pas de poésie propre, aucun mythe ne les soutenait en chemin, et pourtant ils prospéraient sur les panses des poissons, se cachaient dans les carapaces des crabes – à la jointure des pattes et des pinces –, et là, se multipliaient au cœur des bouquets d’algues qui filaient dans les courants, vers la mer. Quel était l’objectif de ce vibrion, quelle place tenait-il dans le grand dessein, si grand dessein il y avait ? Ses errances servaient-elles Satan, où était-il simplement une chose en soi, s’efforçant de survivre, ne contenant aucun souvenir, mais dotée d’une férocité plus grande que celle du tigre, que la puissance d’une chute d’eau, que le tonnerre dans le ciel, une férocité concentrée sur sa propre pérégrination ? Ce vibrion était-il seulement une autre manifestation de la colère de la nature contre l’humanité ?"

    (extrait du chapitre 2)

    L'Insaisissable, Anne Roiphe 
    Traduction de l’anglais (États-Unis) de Blandine Longre
    (traduit avec le concours du CNL), avril 2015, les Editions du Sonneur.

    http://www.editionsdusonneur.com/livre/linsaisissable-anne-roiphe/

    (tous les posts : http://blongre.hautetfort.com/tag/l%27insaisissable)

     

     

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    A young Venetian woman, aged 23, depicted before and after contracting cholera.
    Coloured stipple engraving. Courtesy of Wellcome Library, London Iconographic Collections, Library reference no.: ICV No 10741. source: 
    http://www.branchcollective.org/?attachment_id=1297

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    Albert Edelfelt: Louis Pasteur en 1885, huile sur toile (source: Musée d'Orsay)

     

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    Le choléra en France. Paris - mesures de désinfection prises à la gare de Lyon, à l'égard des voyageurs arrivant de Toulon et de Marseille, L'Illustration Edition Paris, 1884

     Source : http://www2.biusante.parisdescartes.fr/img/?refphot=CISC0238x1

     

     

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  • Cigogne - Jean-Luc A. d’Asciano

    Cigogne
    Jean-Luc A. d'Asciano
    Serge Safran éditeur, 2015

    « Mon frère vient de sombrer dans le coma, à moins qu’il ne me faille le considérer comme mort. Si c’est le cas, alors nous accomplissons un miracle de plus, une obscénité nouvelle, celle d’être à la fois mort et vivant. Car plus que le gardien de mon frère, je suis mon frère, son jumeau, sa chair, son double perpétuel : nous sommes siamois. Vu de l’extérieur, nous possédons trois jambes, deux sexes, deux bras, deux têtes. Nos organes internes, eux, sont d’une complexité telle que les décrire, les comprendre ou simplement les énumérer conduirait au plus étrange blasphème. Mon frère, mon éternel gaucher, me semble mort. Je ne vais pas tarder à le rejoindre. Sofia nous veille, Sofia nous pleure, notre sœur, notre mère, notre dévouée, si incroyablement maigre et chaste, si incroyablement nécessaire. Puisse notre mort la délivrer. J’aimerais chanter.
    Nous sommes nés monstrueux et notre vie fut belle. Nous sommes nés au plein milieu d’un été admirablement chaud. Nuls signes mystérieux – pluie de crapaud, migrations de rates, passages de comètes à la ponctualité détériorée, naissances d’agnelles à six pattes ou tournée de saltimbanques – n’annoncèrent notre venue. Juste le cri de douleur de notre mère lorsqu’elle accoucha, et son silence obstiné lorsqu’elle nous vit. »

    (extrait de Siamois, première nouvelle du recueil)

      

    cigogne_couverture.jpg

     

    L'auteur est par ailleurs éditeur:
    http://loeildor.free.fr/

    L'auteur présente son recueil :
    http://youtu.be/Aqo3VJEYOs4

    Quelques articles:

    http://leblogduvisagevert.wordpress.com/2015/04/06/des-hommes-et-des-betes/

    http://addict-culture.com/cigogne-livre/

    http://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/Le-monde-au-bout-de-l-impasse-2015-04-08-1300044

    http://blog.paludes.fr/post/2015/04/17/Paludes-757-du-vendredi-17-avril-2015

    L'éditeur

    http://www.sergesafranediteur.fr/

    http://www.sergesafranediteur.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=564:cigogne-jean-luc-a-dasciano&catid=37:deja-paru

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  • 33e Marché de la poésie, Paris - du 10 au 14 juin 2015

    Le 33e Marché de la poésie se déroulera place Saint-Sulpice, Paris VIe, du mercredi 10 à partir de 14h au dimanche 14 juin 2015. Black Herald Press sera sur le stand 710, en compagnie de la Dernière Goutte et des Carnets d'Eucharis.

    couv_33_marche_poesie-ef024.jpg

    http://www.poesie.evous.fr/

    http://poesie.evous.fr/Liste-des-participants-au-33e-Marche-de-la-Poesie.html

     

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     Marché de la poésie 2014

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