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la dernière goutte

  • Le collectionneur d’oreilles - Esteban Bedoya

    LCO.png« La forêt de l’Yvytúruzu s’éveilla sous la pluie. Le manteau de neige argenté qui recouvrait l’épaisse végétation ne résista pas longtemps à la bruine hivernale. Il faisait froid. La vapeur s’échappait des naseaux des bêtes qui arrachaient les herbes fraîches, les orchidées, les mousses, les broméliacées perchées sur d’autres plantes. Ici, seuls les êtres habitués à la pénombre éternelle pouvaient s’aventurer sans craindre les prédateurs.
    Chaque matin, sur ce sol humide où la matière organique se décomposait, un enfant albinos cherchait sa nourriture. Né dans une tribu mbya, il avait été banni dès son plus jeune âge à cause de sa peau couleur de lait, suspecte, et de ses yeux translucides. Sa mère était l’une des filles du village. Quant à son père, nul ne savait qui il était. Seule, dans la forêt, la jeune fille l’avait mis au monde, puis l’avait offert à la communauté. Mais les villageois ne tardèrent pas à suspecter chez le nouveau-né quelque chose d’étrange. Quand le chaman l’examina, il conclut que le follet démoniaque avait trompé la vigilance des gardiens avant d’engendrer cet enfant qui finirait par les asservir.
    Sombre époque pour la tribu. Les villageois ne pouvaient plus se fier aux êtres surnaturels, ni même aux chrétiens. Une telle méfiance n’avait rien d’étonnant : depuis plusieurs décennies déjà, les étrangers pillaient le cœur de la forêt, dévastaient la faune, séquestraient les quelques Mbyas qu’ils rencontraient sur leur chemin. »

    Le collectionneur d’oreilles, Esteban Bedoya 
    Traduit de l'espagnol (Paraguay) par Frédéric Gross-Quelen
    La Dernière Goutte, 2014

    http://www.ladernieregoutte.fr/livres/le-collectionneur-doreilles/

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  • 33e Marché de la poésie, Paris - du 10 au 14 juin 2015

    Le 33e Marché de la poésie se déroulera place Saint-Sulpice, Paris VIe, du mercredi 10 à partir de 14h au dimanche 14 juin 2015. Black Herald Press sera sur le stand 710, en compagnie de la Dernière Goutte et des Carnets d'Eucharis.

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    http://www.poesie.evous.fr/

    http://poesie.evous.fr/Liste-des-participants-au-33e-Marche-de-la-Poesie.html

     

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     Marché de la poésie 2014

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  • Le mal dans la peau, Gabriel Báñez

    LMDLP.png« À cet instant précis, je me remémorai l’histoire d’un vieux pêcheur qui, jour après jour, jetait son filet à la mer pour ne recueillir que des méduses dont il s’empressait d’aller enterrer les corps gélatineux derrière sa cabane parce que, disait-il, c’étaient les fœtus dont le monde avait avorté. C’était une histoire sordide, bien sombre ; je l’avais lue en cachette lors d’un cours au séminaire, même si je ne me rappelais pas qui l’avait fait circuler, ni de quel livre elle était tirée. D’une façon ou d’une autre, Rachel avorterait elle aussi et le destin, étrangement, se manifesterait non comme la résolution illusoire d’une somme de possibles, mais comme l’unique certitude où menait cette histoire : un fœtus dans le fleuve. »  

    Le mal dans la peau, Gabriel Báñez, traduit de l’espagnol (Argentine) par F. Gross-Quelen, La Dernière Goutte, 2012

    Lire l'article de Romain verger

    http://anagnoste.blogspot.fr/2012/09/gabriel-banez-le-mal-dans-la-peau.html

     

    Du même auteur : Les enfants disparaissent


    Pour commander l’ouvrage :

    http://www.ladernieregoutte.fr/livres/le-mal-dans-la-peau/

     

    Anne-Françoise Kavauvea présentait ici les éditions de La Dernière Goutte.


    Gabriel Báñez est décédé en juillet 2009, on peut consulter son blog ici :

    http://cortey.blogspot.com/

     

    4e de couverture :

    La nuit qui habite Damien Daussen est noire comme son amertume et sa médiocrité, et rougeoyante comme sa haine à l’encontre de tout ce qui vit et cherche à grandir. C’est à une plongée dans ces ténèbres que nous convie Gabriel Báñez pour exorciser le cauchemar d’une humanité indécente, sans rédemption, sans innocence. Car il fait sombre, parmi les hommes, quand le rire des enfants ressemble au rictus des bourreaux et quand les victimes jouissent, à l’instar de leurs tortionnaires, des coups qu’on leur assène. Qui dit conscience humaine dit pouvoir et prédation, et à côté d’une telle humanité, seules les bêtes apparaissent comme des êtres sans défense. Une fable glaçante sur le mal qui, au-delà de la cartographie mentale d’un antisémite, s’avance tout au bord du gouffre de l’histoire des dominations et des violences politiques.

     

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  • Les enfants disparaissent - Gabriel Báñez

    la dernière goutte,gabriel báñez,roman,argentine,littérature« Il ne rêva pas. Il ne rêvait jamais. À peine savait-il ce qu’était un rêve. Les enfants lui racontaient leurs rêves, mais leurs récits lui paraissaient toujours incohérents et imaginaires. De sa propre enfance aussi, il ne lui restait que peu de souvenirs. Rien d’autre qu’une époque scandée par les changements successifs de fauteuil et par les périodes d’adaptation auxquelles il devait se soumettre à mesure que son thorax grandissait. Pour lui, la croissance avait été une série constante de transformations.

    Cependant, il avait fini par se sentir vieux. Cette conscience du temps le dérangeait, l’empêchait de s’en tenir aux pures sensations, le contraignait à admettre les années, les jours. L’âge lui avait toujours semblé une idée abstraite. Les adultes se remémoraient les meilleurs moments de leur vie, et c’est ainsi qu’ils se rassuraient quand il était trop tard. Pour les adultes, il était toujours trop tard, pour tout. L’enfance, au contraire, était un printemps toujours neuf qui repoussait la vieillesse dans un au-delà. Le vertige des pentes et l’éternel assemblage des mécanismes, eux aussi, nécessitaient de faire abstraction des années. Les adultes, se disait-il, n’avaient pas ce genre de préoccupations. Les adultes pensaient.

    Il ne faisait part de ses obsessions qu’avec réticence. Entrer dans le giron des innombrables associations pour handicapés, c’eût été renoncer à sa condition. Il avait ces cercles en horreur. Ils étaient aussi traîtres que l’écoulement de son sablier ou que les mécanismes de mesure qui faisaient croire à la plupart des gens que le temps était uniforme. Pour Macias, le temps n’était rien d’autre qu’une définition, un ordre arbitraire, sans effet ni cause. »

    Les enfants disparaissent, de Gabriel Báñez - Traduit de l'espagnol (Argentine) par Frédéric Gross-Quelen, La Dernière goutte, 2010


    http://www.ladernieregoutte.fr/livres/les-enfants-disparaissent/


    Anne-Françoise Kavauvea présentait ici les éditions de La dernière goutte.


    Gabriel Báñez est décédé en juillet 2009, on peut consulter son blog ici :

    http://cortey.blogspot.com/

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  • L’insurrection pour sauver le jeune hobereau Ernest...

    L_Affabulateur1.pngOu, plus précisément, sous son titre français L'Affabulateur de Jakob Wassermann, un roman traduit de l'allemand par Dina Regnier Sikiric et Nathalie Eberhardt et publié par La dernière goutte en octobre dernier.

    « Les mots se jetaient sur lui à tel point qu’il avait l’impression d’être sous une cascade l’empêchant de respirer. Toutes les choses entre ciel et terre étaient capturées en eux ; on pouvait les jeter dans le désordre comme les pions d’un jeu : chacun signifiait quelque chose, derrière chacun s’érigeait un événement. »

    Pour le découvrir, lire l'article d'Anne-Françoise Kavauvea et celui d'Eric Bonnargent.

    http://www.ladernieregoutte.fr

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