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Littérature jeunesse

  • Le Cycle d'Oz - à paraître en mars

    Le Cycle d'Oz, tome 1
    comprenant Le Magicien d'Oz et Le Merveilleux Pays d'Oz
    de Frank L. Baum
    traduits de l'anglais 
    par Blandine Longre & Anne-Sylvie Homassel
    illustrations de Stéphane Levallois
    postface de Fabrice Colin
    Le Cherche-midi, mars 2013

    plusieurs présentations en ligne

    http://www.magazine-litteraire.com/mensuel/529/over-oz-01-03-2013-61695

    http://towardgrace.blogspot.fr/2013/01/bientoz.html

    http://jeunesse.actualitte.com/adaptations/la-magicien-d-oz-est-de-retour-tout-le-cycle-le-suit-353.htm

    http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/03/07/la-route-du-pays-d-oz-est-ouverte_1844133_3260.html

    http://www.lefigaro.fr/livres/2013/03/06/03005-20130306ARTFIG00642-l-incroyable-histoire-du-magicien-d-oz.php

    http://www.liberation.fr/livres/2013/03/13/en-chair-et-en-oz_888329

    http://blogs.lexpress.fr/allonz-enfants/2013/03/14/the-yellow-brick-road/

     

     

    le cycle d'oz,blandine longre,anne-sylvie homassel

     

    le cycle d'oz,blandine longre,anne-sylvie homassel

    (1900 first edition cover, George M. Hill, Chicago, New York.)


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  • "Le Monde de Charlie" ("Pas raccord") de Stephen Chbosky

    Le Monde de Charlie de Stephen Chbosky
    traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Blandine Longre
    Titre original : 
    The Perks of being a Wallflower
    Roman Exprim, Sarbacane, nov. 2012 (réédition)


    A l'occasion de la sortie en France du film The Perks of being a Wallflower (Le Monde de Charlie en VF, réalisé par Stephen Chbosky) en janvier prochain, adaptation du roman du même nom, les éditions Sarbacane (collection Exprim') rééditent la traduction française du roman (première édition 2008, Pas Raccord, traduit de l'anglais par B. Longre).

     

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    Quelques articles à propos du roman 

    un article de Madeline Roth

    un article d'Antoine Dole

    un article de Joannic Arnoi

     

    le site officiel du film http://perks-of-being-a-wallflower.com/

     

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  • A paraître, Le Diadème de béryls

    béryls.jpgd'Arthur Conan Doyle

    illustrations de Christel Espié

    nouvelle traduction de Blandine Longre

    Editions Sarbacane, octobre 2011

    http://www.editions-sarbacane.com/

     

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  • Lectures théâtrales

    Articles parus dans le n° 251 de la Revue des Livres pour Enfants (Joie par les livres / BNF), février 2010


    rengade-a-chaque-etage-7d70d.jpgÀ chaque étage on voit la mer

    de Claire Renegade

    Éditions Espaces 34, théâtre jeunesse, 2009


    Le périple de Pitch et Tiote, parsemé de rencontres (avec le loup, la fée, ou encore « plein d’enfants ») les mènent à la recherche de leur mère. L’originalité des dialogues doit beaucoup à la façon dont le langage enfantin subvertit sans relâche la syntaxe et le lexique et à la manière dont les deux enfants s’approprient et commentent le réel par le biais de leur débordante imagination. Les niveaux de lecture satisfont autant le lecteur adulte que les plus jeunes et cette aventure ludique, spontanément poétique, est une réussite. À noter, cette nouvelle collection jeunesse des Éditions Espaces 34, initiative qui mérite d’être soulignée, propose des textes de qualités, à l’égal des autres collections de la maison.

     

    tostain-par-la-voix-e2235.jpgPar la voix !

    de Christophe Tostain 

    Éditions Espaces 34, théâtre jeunesse, 2009

     

    Rosalie, bientôt dix ans, souffre d’un handicap majeur : elle déteste sa voix, semblable à celle d’un cochon. Elle se promet désormais de ne plus jamais parler et « d’enfermer sa voix dans un endroit secret ». La consternation de ses parents est grande, mais la fillette ne cède pas aux pressions et reste muette, « aphasique » selon l’orthophoniste qu’elle prend d’abord pour un ogre. En dépit d’une résolution un peu prévisible, ce texte de belle facture, entre théâtre et court roman (en effet, il s’agit plutôt du récit d’un narrateur omniscient, émaillé de monologues), propose des scènes oniriques dignes d’un conte de fée, l’auteur jouant sur plusieurs registres et réalités parallèles.

     

    9782742787029.jpgL'enfant caché dans l'encrier

    de Joël Jouanneau, Illustrations : Annie Drimaracci

    Actes sud papiers, Heyoka jeunesse, 2009

     

    On admire d’abord les illustrations abstraites d’Annie Drimaracci, entre calligraphie, aquarelle et collage, qui accompagnent intelligemment le texte, celui-ci restant parfois à décrypter ou à interpréter lui aussi ; il s’agit du journal de bord des aventures estivales et maritimes du petit Ellj, dont l’orthographe et la grammaire laissent à désirer : « Je doive vous raconter une histoire qu’elle être plus que trop vraie pour que je la mentir pas. » La poésie chaotique, primitive et involontaire qui en émane est peut-être adaptée à ce vagabondage imaginaire et enfantin, mais reste abrupte et le lecteur risque de se lasser de ce trop-plein de verbes à l’infinitif, entre autres, et de ce langage un peu forcé. Cependant, l’éditeur conseille de lire ce texte à haute voix afin de percevoir « la musique de la langue », et le parti-pris de l’auteur aura peut-être plus d’impact sur une scène que sur la page.

     

     

    9782742787036.jpgLes Orphelines

    de Marion Aubert, Illustrations : Fanny Michaëlis

    Actes sud papiers, Heyoka jeunesse, 2009

     

    Comment aborder le sujet des enfants que l’on tue car ils naissent filles ? L’approche de Marion Aubert sort de l’ordinaire : elle a imaginé un pays peuplée de petites filles disparues, celles « qui n’ont pas eu droit à la vie » ; elles sont recueillies par Violaine, elle-même tuée à la naissance, qui décide d’enlever un écrivain venu enquêter sur leur destin (« Elles se sont perdues entre les pages », dit-il, « Dans l’ombre. Et sous les mots. Il faut soulever les mots pour les voir. ») La violence est omniprésente, l’auteur ne cherchant pas à édulcorer les faits, mais tout passe par la parole, libératrice, un langage limpide et souvent direct, et par les jeux de rôle qu’un diablon et une diablonne infligent à des marionnettes, qui permettent de sonder ce qui demeure habituellement dans le non-dit.

     

     

    couv-Veilleurs-de-jour.jpgLes Veilleurs de jour

    de Laurent Contamin, illustrations Laurent Corvaisier

    Éditions du Bonhomme Vert, Théâtre illustré, 2009

     

    Les Veilleurs de jour aborde indirectement les débuts du cinématographe en s’inspirant d’une histoire vécue par les frères Lumière, ici représentés par Alex et Pierrot, toujours entre chamailleries et attachement, comme le sont souvent les frères. Ces derniers, en vacances à la mer, découvrent la « goule-aux-fées », une grotte magique qui permet d’évoquer différentes phases de la naissance du cinéma et de réconcilier les deux garçons. L’originalité de l’ouvrage vient plus particulièrement de la combinaison texte théâtral / album jeunesse, une approche qui redonne sa place au texte dramatique tout en ébauchant, par le biais des illustrations, une mise en scène possible.

     

     

    Couv-2-PH.jpgPetit homme

    de Françoise Gerbaulet, illustrations : Sylvaine Jenny

    Éditions du Bonhomme Vert, Théâtre illustré, 2009


    Camille, une petite fille qui se pose beaucoup de questions, des « pourquoi ? » incessants sur ceux qui l’entourent, mais aussi sur elle-même et sur l’univers, sur le temps et l’espace (« Tous ces signes que je ne comprends pas… »), part aux pays « des songes et des signes » ; là, quelques personnages (dont un « Raconteur ») lui apprennent à remonter aux origines (la préhistoire) pour qu’elle puisse comprendre d’où viennent les choses (la danse, l’écriture, le dessin, le feu…). Les illustrations, comme en mouvement, accompagnent joliment cette pièce aux aspects philosophiques évidents qui confronte le jeune lecteur à sa propre existence (« qui suis-je ? »).

     

     

    p705.jpgDe l'amour, de la rage et autres cocktails Molotov

    de Filip Forgeau

    Lansman, Urgence de la jeune parole, 2009

     

    Les scènes s’enchaînent sur un rythme alerte entre des filles et garçons à la dérive, qui entrent et sortent sur une scène terrain vague, où trône un énorme gâteau à la chantilly. Aucun ne se sent à sa place, tous ont « perdu quelque chose » ou quelqu’un, et ont aussi en commun un désir de révolte teinté d’un certain désabusement ainsi qu’une détresse parfois extrême comme celle de « la fille qui pleure », anonyme et invisible. Aucune résolution n’est attendue, car seul semble compter le partage temporaire d’histoires et d’émotions qui se bousculent en eux. Un texte cru, mais aussi poétique, entrecoupé de chants et d’échanges collectifs qui devraient toucher le lectorat ciblé.

     

    Dans la même collection :  

    La Mélancolie des Barbares de Koffi Kwahulé

    Deus Ex Machina de Perrine Griselin


    Collection Urgence de la jeune parole, Éditions Lansman

    Dirigée par Dominique Mercier, cette collection est le fruit de l’expérience menée depuis 1997 dans l’agglomération toulousaine, afin de sensibiliser les adolescents aux écritures et aux formes théâtrales contemporaines. Aussi, ces textes s’adressent d’abord aux lecteurs de plus de 14-15 ans, mais proposent divers niveaux de lecture susceptibles de satisfaire amplement un lectorat adulte.

     

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  • A paraître en mars 2010

    cto6.jpgLes Chroniques des Temps Obscurs, Chasseur de Fantômes, tome 6

    de Michelle Paver (traduction de l'anglais Blandine Longre)

    Eostra, la dernière Mangeuse d’Âme encore en vie, s’est installée dans les Montagnes, depuis lesquelles elle tourmente les clans : elle leur envoie la maladie des ombres afin de les terroriser et n’a qu’un but en tête, contrôler les esprits des morts, et en particulier ceux des autres Mangeurs d’Âme. Elle s’attend aussi à ce que Torak, l’Esprit qui Marche, Celui-Qui-Écoute, vienne la trouver afin de le vaincre une bonne fois pour toutes. En effet, Torak part l’affronter seul, contre l’avis de son père adoptif, Fin-Kedinn, et sans prévenir Renn et Loup...

     

    Hachette romans jeunesse

    Les tomes 4 et 5

    Critique en ligne

    http://www.torak.info/

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  • En librairie

    sherl2.jpg

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    (Merci à la photographe !)

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  • L'école des loisirs, théâtre

    E114962.gifL'hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains de Philippe Dorin
    L'Ecole des loisirs, 2008

    Un homme et une femme occupent un espace scénique presque vide, où ils attendent que l’auteur veuille bien écrire leur histoire. À défaut, ils font connaissance, s’efforcent de s’inventer une vie, bon gré mal gré, d’effectuer quelques gestes quotidiens, d’accueillir deux enfants ; ainsi, leur quête identitaire prend peu à peu du sens, malgré l’absence supposée de l’auteur… Cette pièce, Molière du Spectacle jeune public 2008, parle finement de l’illusion théâtrale et des ficelles qui sous-tendent toute création dramatique (les personnages, loin d’être dupes, savent qu’ils ne sont que des personnages, aussi ne jouent-ils pas toujours le jeu…) et déconstruit en creux les clichés associés à des rôles figés (l’homme, la femme, les enfants) que ce soit dans l’univers théâtral ou dans le monde réel.

    E114975.gifLa morsure de l'âne de Nathalie Papin
    L'Ecole des loisirs, 2008

    Paco, un « égaré » entre la vie et la mort, se retrouve dans un espace hors du temps, où il croise plusieurs personnages : un âne qui fait office de guide, son fils qui vient lui demander de faire un choix (vivre ou mourir), une petite à naître qui aimerait être sa fille… En errance dans un purgatoire étrange, réinventé pour l’occasion, le protagoniste passe par diverses phases, jusqu’à se séparer de son enveloppe charnelle, pour se décider plus tard à la réintégrer et à revenir dans le monde des vivants. L’auteure s’efforce ici de mettre en mots et en scène le processus du passage de la vie à la mort (et vice-versa) de façon métaphorique, mais l’ensemble, malgré ses qualités, reste fort abstrait et, sans être morbide, manque un peu de fantaisie.

    (B. Longre)

    Ces articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 245 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

     

    D'autres chroniques

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  • Un peu de théâtre

    9782742777815.gifMoi et ma bouche, de Denis Lachaud, illustrations Patrick Fontana
    Actes Sud-Papiers, Heyoka jeunesse, 2008

     

    Pièce créée sur scène en octobre dernier, Moi et ma bouche donne la parole à Pauline, adolescente plongée dans un long coma (« enfermée à l’intérieur d’elle-même »), mais aussi à certains de ses organes : sa bouche, ses yeux, ses oreilles et son cerveau. Les dialogues qui s’instaurent entre elle et eux lui permettent de tromper son ennui, tandis que grâce à son cerveau, elle revit certains souvenirs (dont l’accident qui l’a mené sur ce lit d’hôpital), et parvient peu à peu à reprendre contact avec le monde extérieur. Le procédé rappelle En voiture Simone, de Luc Tartar (Lansman jeunesse, 2006), où les cinq sens de la jeune héroïne étaient personnifiés. Si Denis Lachaud traite la thématique avec moins de fantaisie, le ton reste léger. Les phrases sont brèves, sobres et vont à l’essentiel sans pourtant se départir de poésie, via les séquences oniriques qui succèdent aux scènes des deux mondes de Pauline.

     

    9782070616176.gifThomas More ou L'homme libre de Jean Anouilh
    Gallimard jeunesse, Scripto, 2008

     

    Thomas More (1478-1535) auteur de l’Utopie (1516), s’opposa, par fidélité à ses principes (et au pape), à la volonté royale, ce qui lui valut d’être condamné à mort par Henry VIII. Figure historique qui a inspiré une autre pièce célèbre (A Man for All Seasons de Robert Bolt, 1954), More incarne ici l’homme libre qui jamais ne plie, prêt à se sacrifier, à l’instar d’Antigone, au nom de ses principes et de ce que lui dicte sa conscience. Publiée en 1987 à La Table Ronde, peu de temps avant la mort d’Anouilh, cette pièce est rééditée en Scripto, visiblement à l’attention des grands collégiens ou des lycéens, sans que cette parution propose pour autant d’appareil critique (hormis une brève biographie de Thomas More en fin d’ouvrage) – ce qui est regrettable, vu la complexité des questions éthiques et politiques abordées et les nombreuses références au contexte historique.

     

     

    9782070618316.gifJe vais au théâtre voir le monde
    de Jean-Pierre Sarrazac, illustrations Anne Simon

    Giboulées, collection Chouette penser ! 2008

     

    Cet ouvrage entre essai et documentaire propose un panorama diachronique (mais non linéaire) et générique du théâtre en tant qu’art du spectacle, « du présent et de la présence » ; hormis le retour sur les origines grecques du théâtre, l’auteur offre des tentatives de réponses à des questions rarement abordées : pourquoi aller au théâtre ? Seulement pour se divertir ? Pourquoi la comédie ? La tragédie ? Quels éléments distinguent le roman du théâtre ? De la même façon, on comprendra comment le théâtre est toujours « action », qu’il y a « des » théâtres, chacun s’inscrivant dans une société donnée, et que le spectateur sera nécessairement impliqué dans une représentation. Une lecture stimulante, dans une prose simple qui n’exclut cependant pas le développement d’idées complexes et paradoxales.

     

    (B. Longre)

     

    couv245_grand.jpgCes articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 245 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

     

    D'autres chroniques

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  • A paraître, le 5e tome des Chroniques des Temps Obscurs

    CTO5fr.jpgà paraître le 4 mars 2009

    Chroniques des Temps Obscurs
    Tome 5 - Le serment

    de Michelle Paver
    traduction de l'anglais B. Longre
    Hachette roman jeunesse.

    Lorsque son « cousin » Bale est tué par Thiazzi, l’un des derniers Mangeurs d’âme, Torak jure de le venger. Accompagné de son amie Renn, jeune apprentie-mage, il part aussitôt à la poursuite du terrible Mage. Au cours de leur quête, ils vont peu à peu s’enfoncer dans la Forêt Profonde. C’est un lieu sombre, mystérieux… et dangereux depuis que les Clans qui y vivent ont perdu la raison

    Sur le site de l'éditeur

    Recension du tome 4

    http://www.michellepaver.com/

    http://www.torak.info/

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  • Du côté des blogs

    Plusieurs blogs ont fait leur apparition ces temps, dont ceux-ci.

    Le making-of d'Ammi, un album illustré de Françoise Malaval et Patrice Favaro
    http://ammi-editionsmassala.hautetfort.com/

    Mon p'tit mot m'a dit - une invitation à mognoter, par Martine Falgayrac
    http://mognoter.blogspot.com/

    Anne Mulpas, en résidence à la médiathèque de Cormontreuil (51), ouvre un blog intitulé L'être en lettres
    http://alphabetre.over-blog.com/

    Les 7 mains - Sept auteurs pour un même blog : Stéphane Beau, Jean-Claude Lalumière, Fabrice Lardreau, Claire Le Cam, Bertrand Redonnet, Emmanuelle Urien et Marc Villemain.
    http://lesseptmains.canalblog.com/

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  • RectoVerso, revue

    rectoverso4.gifLa revue Recto/Verso est un espace de travail et d’échange autour de l’étude de la création littéraire et artistique. Dévouée à la jeune recherche internationale dans l’étude de la genèse des œuvres et des manuscrits d’écrivains, dans différents domaines littéraires, linguistiques et artistiques, Recto/Verso est une revue interdisciplinaire et quadrilingue. Elle publie des articles en anglais, français, espagnol et italien et se compose de cinq rubriques - « Cahiers de genèse », « Rendez vous », « Passerelles », « Marges » et « Apprentissages ».

    Le numéro 4 vient de paraître, intitulé "Mauvais genres".

    Le sommaire 

    "Du roman noir à la littérature de jeunesse, de la science-fiction au roman sentimental ou policier, cette littérature, pour faire l’objet, depuis de nombreuses années, d’études scientifiques, reste prise dans le spectre du genre à contraintes. Souvent abordée sous l’angle exclusif du procédural ou de l’archétypal, elle peine à s’extraire, malgré la diversité de ses réalisations, du carcan des mauvais genres, ceux-là même qu’on fréquente sans (trop) le dire, et qu’on hésiterait en principe à interroger dans le cadre d’une recherche génétique. (...) Au cœur de ce numéro, l’importance prise par la réflexion théorique de la section « Passerelles » met justement en lumière la question de la valeur. Quels sont les codes socioculturels et historiques, les implicites qui entravent la pleine jouissance de cette littérature ? Alors même que seul le plaisir de la lecture semblerait à même de sauver ces mauvais genres, il apparaît que sous la contrainte, la liberté de la création sourde, comme une évidence plus éclatante encore d’avoir été longtemps contenue – sinon retenue. À ce titre, l’entretien avec Blandine Longre permet de mesurer, du côté de l’auteur, cette évidence de la création en littérature jeunesse, là où il serait trop facile de ne voir que la mise en œuvre d’un cahier des charges plus ou moins invariant." (Editorial, Guillaume Bellon)

    http://www.revuerectoverso.com/

     

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  • Lectures théâtrales

    carel.gifInséparables ! de Fanny Carel
    L’école des loisirs, théâtre, 2008

     

    Violette et son frère Bruno sont aux prises avec Nasta, une abominable marâtre qui a tué leurs parents ; refusant de les voir grandir, elle affame délibérément les deux petits. Mais Violette n’y tient plus et les enfants prennent la fuite. L’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre ne suffira pas à les sauver des griffes de Nasta, et il faudra l’intervention d’un roi pour qu’enfin ils puissent vivre en paix.
    Dans cette pièce inspirée de nombreux contes, la résilience enfantine (ou simplement humaine) est à l’honneur. Le conte s’achève avec la mort de la sorcière, incarnation du mal et de la cruauté, mais aussi de la part sombre de la maternité (quand elle maintient volontairement les enfants dans un état de dépendance alimentaire). Ces ramifications psychanalytiques fort intéressantes (qui satisferont les lecteurs adultes) témoignent de la richesse des niveaux de lecture de ce texte.

     

    milovanoff.jpgLa carpe de Tante Gobert de Jean-Pierre Milovanoff, illustrations de Lino

    Actes Sud papiers - collection Heyoka jeunesse, 2008

     

    Selon son père, Philippon pourrait être « le meilleur élève du collège », s’il n’était pas un cancre… Pour le remettre dans le droit chemin, on envoie le garçon en vacances forcées chez Tante Gobert, une « femme rude et imprévisible » qui n’a qu’une obsession depuis 30 ans : pêcher le plus beau poisson du lac situé devant sa masure. Au fil des rencontres – un lutin, une carpe, un peintre, une jeune fille, un pêcheur – la tante revêche se radoucit… Mais Philippon mûrit-il vraiment ? Rien n’est moins sûr. Cette histoire fantaisiste, agréablement illustrée, entrecoupée de chansons, est une comédie légère qui célèbre avant tout l’insouciance de l’enfance : « Enfant, on reste un enfant / Pas moyen de faire autrement, On s’amuse et on attend / Le jour où l’on sera grand / Pour regretter le bon temps », ainsi que l’affirme l’un des chants.

     

    gauthier.gifUne jeune fille et un pendu de Philippe Gauthier

    L’école des loisirs, théâtre, 2008

     

    Dans un décor indéfini dominé par un vieux chêne, Marc, une corde autour du cou, voit arriver Déborah, une jeune fille aux jambes ensanglantées. Tandis que le garçon tâche de lui transmettre sa passion pour les chiffres (et son besoin compulsif de compter tout ce qui lui tombe sous la main, des feuilles aux flocons de neige), Déborah lui apprend à danser. Ils s’attachent l’un à l’autre au fil des saisons, jusqu’au jour où un certain Pierre entre en scène...
    Le texte, qui met en contact deux souffrances, est composé dans une langue familière, aux phrases brèves, coupantes. La vie, la mort, l’amour s’enchevêtrent entre tragédie et légèreté, tandis que les corbeaux qui s’insinuent entre les scènes, commentant les activités des humains ou vivant leur propre vie (avec ses querelles, ses amitiés ou ses attachements) participent de la tonalité parfois très irrévérencieuse de l’ensemble ; une impertinence qui, au-delà du sort tragique des personnages et de la thématique, nous arrache quelques sourires.

     

     (Blandine Longre, décembre 2008)

     

    Ces articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 244 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

    les autres numéros : les sommaires des numéros des deux dernières années sont consultables en ligne. Les numéros des années précédentes ont été numérisés et sont consultables en texte intégral sur le site. 

    http://www.ecoledesloisirs.fr/index1.htm

     

    http://www.actes-sud.fr

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  • D'album en album

    Quelques albums dont je tâcherai de parler prochainement, mais dont je recommande d'emblée la lecture.

    Regarde !
    de Christine Beigel, illustré par Carole Giblas-Odin. - Mouton-Cerise, 2008

    Un Pantin
    M.P. Rivière et Elisabeth Brami - Océan jeunesse, 2008

    Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer
    de Claude Ponti - Ecole des loisirs, 2008

    Au coin du fourneau
    d'Adrienne Barman, La Joie de lire, 2008

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     pantin.jpgcatalogueponti.jpgadrienne.jpg

     

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  • Anansi, l'homme-araignée

    anansi.jpgAnansi, conte africain / Figures futur 2008-2010
    Editions courtes et longues - CPLJ-93, ouvrage bilingue français-anglais, 2008

    Le Centre de promotion du livre de jeunesse Seine-Saint-Denis organise chaque année le salon du Livre et de la Presse jeunesse de Montreuil et, tous les deux ans (depuis 1990), un concours international : Figures futur, dont l’objectif est de repérer les grandes tendances de l’illustration de demain et de découvrir de nouveaux talents. Publié par les éditions Courtes et longues, ce bel ouvrage regroupe les contributions de plus d’une trentaine d’illustrateurs sélectionnés par le jury, dont la lauréate, Julia Marti, d’origine suisse – son trait économe et son dessin épuré ayant retenu l’attention des jurés. Cette fois, après Peter Pan et Alice (concours 2006), les candidats ont pu choisir entre deux contes africains : Pourquoi on trouve toujours les araignées aux coins des plafonds et Anansi et la Mort - qui mettent en scène le même personnage traditionnel, Anansi, mi-homme, mi-araignée, ambivalent et fluctuant. L'ensemble est forcément éclectique et très varié et, pour ma part, j'ai surtout apprécié les travaux de Katinka Reinke ou de Lisa Nanni (ci-dessous) dont les univers graphiques me semblent plus aboutis que d'autres.

    anansi2.jpgPour compléter le tout, plusieurs illustrateurs, peintres, artistes ou graphistes ont été interrogés sur ce que l’illustration représentait pour chacun d’eux - on retiendra entre autres les propos d'Olivier Douzou, fort justes : « l’illustration est une musique qui donne des inclinaisons à la parole. C’est un accompagnement qui joue finalement avec les mots, qui donne à lire plutôt qu’à voir, qui propose des interrogations plutôt que des réponses… »

    http://www.cleditions.com/

    http://www.salon-livre-presse-jeunesse.net/

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  • Une grande petite

    olga.jpgLe grand livre d'Olga, de Geneviève Brisac, illustrations Michel Gay - L'Ecole des loisirs, 2008

    Excellente idée que de rassembler les douze histoires d’Olga, la jeune héroïne imaginée par Geneviève Brisac il y a déjà quelques années (en 1990, pour être exact, date de sa première apparition dans la collection Mouche) dans un seul volume grand format d’une belle épaisseur, ponctué des esquisses de Michel Gay : pas moins de 420 pages d’aventures familiales qui mettent en scène une fillette, entre candeur et lucidité, toujours prompte à s’interroger et à enquêter (sur l’existence du Père Noël, dans Le Noël d’Olga), à remettre en question l’ordre des choses, à s’inquiéter de ce qui pourrait passer pour des broutilles aux yeux des adultes (quand il s’agit d’inviter des amies qui risquent de se moquer de sa maison « nid de souris », dans Olga fait une fête), ou à se révolter face à des injustices flagrantes – comme dans Olga et les traitres (où l’arrivée d'une remplaçante terrifiante incite certains enfants à céder à la peur), Chaque histoire dévoile habilement les appréhensions, les bonheurs et les difficultés qui font grandir, à travers les expériences quotidiennes d’une petite fille volontaire et attachante, dans une famille ou la liberté d’expression prévaut. 
    (Blandine Longre, décembre 2008)

    http://www.ecoledesloisirs.fr/index1.htm

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  • Une femme disparaît

    barbebleue.jpgBarbe-Bleue de Chiarra Carrer, La Joie de Lire, 2008 (traduit de l'italien)

    Une hache.
    Une cuve.
    Une mare de sang épaissi.

    Réinvention partielle du célèbre conte, cet album minimaliste marque l'esprit du lecteur : texte contenu, en vers libres, où les non-dits abondent ; illustrations en beige, noir, bleu ou jaune pâle, ponctuées de quelques traces rouge sang. L'horreur et l'angoisse sont présentes à chaque page, tantôt brutes, que ce soit verbalement ou visuellement, tantôt suggérées par l'expressivité d'un visage, la position d'un corps, ou quelques mots qui laissent l'imaginaire faire le reste. Un beau travail d'artiste, glaçant à souhait, qui rend hommage au conte et à ses aspects symboliques mais qui en propose aussi une vision singulière, quasiment théâtrale.

    On pourra lire la chronique d'Anne-Marie Mercier.

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  • Maléfiques ?

    sorcieres.jpgLes sorcières sont à l'honneur dans trois ouvrages parus récemment, d'abord sous forme de glossaire poétique dans Les Sorcières d'Elisabeth Brami (accompagnée de trois illustrateurs, Arthur Leboeuf, Amélie Jackowski et Brigitte Susini) : d'Abracadabra à Zibeline (en passant par chaudron, vipère, incantations, pustules ou bosse), chaque terme est défini par un court poème en rimes, drôle et léger, auquel est associé une brève explication étymologique. Un bel album grand format qui permet de présenter ces dames sous un jour sinon favorable, du moins largement sympathique.

     

    Sur le même thème, dans un format similaire mais dans une autre veine graphique et narrative, on ira découvrir un coffret comprenant un album de Benjamin Lacombe et Sébastien Perez, La petite sorcière, ainsi qu’un Grimoire de Sorcières (signé des mêmes), qui accompagne la lecture de l’album. L’histoire est celle de Lisbeth, qui découvre sa vraie nature lors d’un séjour chez sa grand-mère Olga. À cette occasion, elle trouve aussi un vieux grimoire, qui relate la généalogie et les parcours de plusieurs sorcières – ou plus précisément, de femmes considérées (par les hommes et la société) comme maléfiques au fil de l’histoire, en commençant par Lilith, l’ancêtre de toutes les autres. Suivent Isis, Méduse, Yama Uba (terrible dévoreuse d’hommes...), Gretchen, ou encore les siamoises Mary et Anny. Un beau livre peuplé de portraits en couleurs et agrémenté de documents inventés, de photographies ou de reliques très particulières.

     

    ptesorciere.jpgLes Sorcières d'Elisabeth Brami
    illustrations : Arthur Leboeuf, Amélie Jackowski et Brigitte Susini

    Hachette jeunesse, 2008

     

    Généalogie d’une sorcière
    (coffret contenant un album et un grimoire)
    de Benjamin Lacombe et Sébastien Perez
    Seuil jeunesse, 2008

     

    Pour découvrir d’autres sorcières : une visite du blog de Caroline Scandale s'impose.

     

    http://www.benjaminlacombe.com/

     

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  • Sélection 2008

    revue243.jpgLe numéro 243 de la Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008) vient de paraître : un numéro spécial qui propose, comme chaque année à cette période, une sélection d'ouvrages choisis parmi les nouveautés éditées de septembre 2007 à septembre 2008 - un choix de plus de 800 titres...
    Livres illustrés, contes, romans, poésie, théâtre, BD, documentaires, chansons, multimédia, magazines, etc.

    Articles consultables en ligne.

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  • Du côté de blogs et sites dédiés (entre autres) à la littérature jeunesse

    hf.jpgLes éditions Hongfei-cultures (lire entre autres Yllavu de Gambhiro Bhikkhu et Samuel Ribeyron, ou découvrir une collection pour tout petits) : malgré son jeune âge (un peu plus d'un an d'existence), la maison, entre Chine et France, a déjà un site et vient d'ouvrir son blog, géré par Chun-Liang YEH, l'un des deux éditeurs.

    http://blog-de-hongfei-cultures.hautetfort.com/

     

     

    ljacob.jpgDe son côté, Loïc jacob, le second éditeur, tient un blog, joliment baptisé Pavillon du lac de l'ouest, qui entend "accoster le continent culturel chinois, pour son exploration délicate, subtile, précise, par touches impressionnistes. "

    http://pavillondulacdelouest.hautetfort.com/

     

     

     

     

     luciole.jpgLa Luciole masquée, un site qui se trouve dans mes liens depuis longtemps mais dont je n'avais pas encore parlé : une plateforme qui se présente comme un site informatif, créé et géré par "Ezra et La Luciole Masquée alias Maryse Alonso, à usage des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse - des informations, mais pas seulement, car on y trouve aussi des "cartes blanches", sous forme d'entretiens avec des illustrateurs et des éditeurs (parmi eux, quelques-uns dont je ne connaissais pas l'existence). http://luciolemasquee.hautetfort.com/

     

     

    ddurand.jpgOn ira aussi faire un tour sur le blog tenu par l'illustratrice Delphine Durand, à qui l'on doit nombre de personnages amusants et décalés, dont la Mlle Zazie de Thierry Lenain.

    http://www.delphinedurand.blogspot.com/

     

    Du côté de l'édition, Flammarion a ouvert un site dédié aux publications jeunesse et certains des sites des éditions Hachette jeunesse ont fait peau neuve.

    salonmontreuil2008.jpgLe site du salon du livre de Montreuil propose aussi de nombreuses ressources (liens, catalogue des exposants, pistes de lecture, etc). Il se tiendra du 26 novembre au 1er décembre 2008 à Montreuil. Pour résumer : 322 exposants, 2 000 auteurs et illustrateurs présents, une quinzaine d’espaces de programmation dédiés à tous les genres littéraires, pour les publics de tout âge, sur le thème "Peurs et Frissons" et autour de l’actualité éditoriale. Pour être informé, on peut s'abonner à la newsletter.

    On pourra aussi découvrir la nouvelle version du site Ricochet et, pour terminer, on trouvera sur le site du CNL une synthèse dédiée à la littérature jeunesse - un tour d'horizon fort intéressant signé Claude Combet, effectué dans le cadre de Lire en fête 2008.

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  • Le temps suspendu

    8h32.jpg8h32, de Stéphane Servant et Alice Sidoli
    Editions Où sont les enfants ? collection Chahu-Bohu.

    Le passage du temps est une notion assurément relative et les minutes qui s’écoulent ont une durée variable selon l’état d’esprit dans lequel on se trouve – un sentiment habilement rendu dans ce bel album, qui égrène de menus incidents se déroulant l’espace de 60 secondes x2, du point de vue d’un petit garçon. Depuis sa fenêtre, celui-ci cherche à chasser son ennui en observant ce qui se passe en bas, dans la rue – un monde en mouvement qu’il contemple, immobile : un éternuement, un avion qui passe, un taxi qui arrive, une fillette sur sa balançoire… « Pourquoi le monde était obligé de tourner si lentement » ? s’interroge-t-il soixante secondes plus tard… il décide alors de faire « tourner le monde » à sa façon, les yeux fermés, et de faire défiler dans sa tête la suite des incidents auxquels il vient d’assister…

    L’ennui du jeune narrateur prend corps à travers les moments figés par la photographe – tandis que même sans lui, le monde continue sa course, la vie ne s’arrête pas, ce qu’il découvre ensuite (quelques secondes plus tard, en réalité…).

    Avec sérénité et espièglerie (amplifiée par une mise en page originale qui ose découper les images, y superposer des chiffres – censés nous rappeler que les aiguilles tournent… – y ajouter des lignes droites – lignes de fuite ou fuite du temps ?), les photographies captent le rythme de ces instants fluctuants, leur lenteur, leur simultanéité, leur accélération (des scènes dans le flou où l’objectif semble balayer le décor en un seul mouvement)… Un livre pour réfléchir aux liens étroits qui se nouent entre espace et temps, entre temps vécu, rêvé, subi ou maîtrisé, par le biais d’une histoire du quotidien, pourtant poétique, qui témoigne d’une belle créativité narrative et graphique.

    (B. Longre)

    http://ousontlesenfants.hautetfort.com

    http://mondalice.canalblog.com/

    http://stephaneservant.20six.fr/

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  • Dans un livre, tout est permis

    mammouth.jpgLes mammouths, les ogres, les extraterrestres et ma petite sœur d’Alex Cousseau, illustrations Nathalie Choux, Sarbacane, 2008

     

    Cet album en apparence inoffensif (si l’on se contente de se fier à la mine sympathique des personnages et au rose bonbon de la couverture) dissimule en réalité des questions retorses (mais essentielles) qui permettent à la fois de découvrir, à travers quelques décors fantaisistes, le parcours d’un jeune narrateur fort curieux et de s’interroger sur le livre en tant que création (et collaboration) : une mise en abîme que l’on trouve rarement dans cette catégorie littéraire.
    On y suit un enfant…(en fait, il s’agit d’un jeune mammouth, mais c’est tout comme) qui aime les choses « compliquées » et qui se demande, par exemple, s’il existe pour de bon – angoissante question… sans compter que la réponse de son père n’est pas si simple à appréhender : « Alors voilà. Nous ne sommes pas dans la vraie rue ni dans le vrai monde. Nous sommes dans un livre. Ça veut dire qu’il y a un monsieur qui écrit l’histoire, et une dame qui fait les dessins ». La fiction est un « autre monde », certes inventé, mais comme l’affirme très justement, avec un sens logique implacable, le petit mammouth (désormais assuré d’exister), c’est un monde palpable, qui se met à exister dès lors qu’il est créé : « Alors si ces moutons existent dans un livre qui existe, ces moutons existent et un point c’est tout ! »

    Le didactisme de cet album n’échappera à personne ; pourtant, dans le même temps, le traitement facétieux et les illustrations de Nathalie Choux, émaillées d’amusants détails, permettent de dépasser cet aspect purement fonctionnel et de savourer l’ouvrage comme il se doit ; un hommage à la création, qui affirme que dans un livre, tout est permis, que les auteurs s’inspirent du réel ou qu’ils déploient l’imagination la plus débridée.

     

    (B. Longre)

     

    http://www.editions-sarbacane.com/

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  • Tour d’horizon

    tgornet3.jpgDe nombreuses lectures achevées et peu de temps pour en parler ces jours… Je tiens néanmoins à en dire quelques mots.

     

    Du côté des romans, j’ai lu Je n’ai plus 10 ans (Neuf de l’Ecole des loisirs), de Thomas Gornet, dont j’aime beaucoup le ton et le style minimaliste – entre naïveté et sagacité. Dans ce récit en apparence paisible, ancré dans le quotidien, la parole candide, souvent littérale, du jeune narrateur est constamment en décalage avec les tensions ténues qui affleurent ; sa grande solitude face au monde adulte (qui rejette, parfois par déni, parfois en pensant agir pour son bien, les amorces de dialogue que le garçon tente de mettre en place) est palpable tout au long du roman, tout comme son désarroi. On pourra lire sur Sitartmag l’article que Madeline Roth consacre à ce roman destiné à un large lectorat.

     

    http://thomasgornet.blogspot.com/

     

    http://www.ecoledesmax.com/portail/

     

     

    amoureuxgrave.jpgAmoureux grave d’Élisabeth Brami et de Philippe Lopparelli (T. Magnier, collection Photoroman) met en scène, avec une grande finesse, une autre solitude : celle d’un jeune homme, le temps d’un week-end – une solitude soudain troublée par l’arrivée d’e-mails dont l’expéditeur reste anonyme. Paul est un personnage très vraisemblable, construit avec soin, et l’on se sent proche de lui dès les premières pages ; il souffre d’être « la honte de la famille » parce que littéraire dans une famille de scientifiques, de devoir cacher ses angoisses à sa mère envahissante et de supporter des pulsions, pourtant fort naturelles, qui le mettent mal à l’aise. À travers l'étrange dialogue qui s’instaure via l’écran, Paul retrouve un semblant d’espoir – ou du moins de quoi avancer, temporairement. La manière dont Élisabeth Brami a su intégrer les photographies de Philippe Lopparelli au cœur même du récit est très habile et permet de souligner davantage encore leur présence. J’invite à lire le point de vue de Joannic Arnoi, plus élaboré que le mien.

     

    Dans la même collection, on peut lire Les Giètes de Fabrice Vigne (qui se « réjouissait » ici de ce que certains « critiques » avaient pu en dire…), avec des photos d’Anne Rehbinder, ou encore Derrière le rideau de pluie de Guillaume Le Touze, photographies Michel Séméniako.

     

    atlantis.jpgDans un tout autre genre, j’ai lu le premier tome de la série Atlantis, L’Héritière, écrit à quatre mains par Christine et Madeleine Féret-Fleury (Hachette romans). L’écriture est d’une grande précision et l’histoire de la jeune Adel, qui s’enfuit de l’orphelinat où elle est maltraitée, est bien menée, ponctuée de multiples références à la littérature d’aventure, entre autres à Jules Verne. On apprécie le suspense, toujours ménagé, et la narration alternée –  le parcours d’Adèle, entre deux mondes (le réel et un univers parallèle qui intrigue d'emblée), et la quête d’un inconnu prêt à tout pour mettre la main sur la fillette. Des énigmes, de multiples rebondissements, beaucoup d'inventivité, et une héroïne dont la naïveté première n'amenuise en rien ses côtés batailleurs.

    On peut lire un extrait en ligne.

     

     

    hof.jpgQuant à Une petite chance, de Marjolijn Hof (traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandron, Seuil jeunesse, collection Chapitre), cela faisait un moment que je souhaitais en parler. Un roman à la fois grave et léger, très audacieux dans son propos. On y découvre une petite fille aux prises avec des angoisses qu’elle tente d’apaiser en échafaudant des stratégies déroutantes, qui témoignent pourtant d’un sens logique étonnant. Une façon comme une autre de conjurer la mort possible de son père médecin, porté disparu. D’aucuns verront là une morbidité qui ne devrait pas avoir sa place en en littérature jeunesse… Est-il utile de répéter que la mort et son lot d’angoisses sont communs à tous ? Rien de malsain, en tout cas, dans ce court roman dont la justesse de ton est fort appréciable, car au-delà de la « thématique », l’auteure a donné vie à un personnage complexe, loin de tout stéréotype, que l’on découvre intimement à travers de nombreux dialogues bien menés et de menues anecdotes d’un quotidien qui se voit soudain bouleversé. 

     

     

    jturin.jpgJustement, j’ai sous les yeux un ouvrage qui a retenu mon attention : Ces livres qui font grandir les enfants, de Joëlle Turin (Didier jeunesse, collection Passeurs d’histoires). L’auteure développe nombre d’analyses pointues à partir d’un matériau d’une grande richesse : l’album jeunesse. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser entendre, il n’est nullement question d’ouvrages didactiques ou formatés, mais de livres qui « ne s’embarrassent pas d’intentions pédagogiques explicites, de principes éducatifs affirmés et trop évidents, de propos lénifiants censés protéger le jeune lecteur de tout traumatisme. » Des albums dont les niveaux de lecture multiples font qu’ils sont pétris d’implicite : tout en donnant du plaisir au lecteur (enfant ou plus grand…), ils sont susceptibles de susciter nombre d’émotions et de questionnements, en lien direct avec le quotidien, mais aussi de participer au développement de la vie psychique et de l’imaginaire de chacun. L’auteure a choisi quelques grands thèmes (le jeu, les peurs, les « grandes questions » - la vie, la mort, les origines - les relations avec autrui, les chagrins) autour desquels elle bâtit ses analyses, toujours à l’aune d’albums représentatifs et tous différents les uns des autres (de Claude Ponti à Anaïs Vaugelade, en passant par Beatrix Potter ou Quentin Blake), nécessairement singuliers, sans jamais instrumentaliser son objet d’étude : les livres, écrit-elle entre autres, ne sont pas « des outils thérapeutiques », mais des « œuvres artistiques ». Et on lui en sait gré.

     

     

    annees70.jpgÀ propos d’album, et pour finir en beauté, un grand format que je recommande tout particulièrement : le dernier-né de Claudine Desmarteau, Mes années 70 (Panama), qui donne sacrément envie de (re)descendre dans la rue, de clamer « peace and love » ou d’écouter du Janis Joplin… L’impertinence salutaire et l’humour vivifiant de ce revival se goûtent sans modération et l’auteure, qui parle d’expérience, a l’habileté de mêler souvenirs personnels (sa garde-robe, ses lectures, ses goûts et ses activités, etc.) et thèmes plus vastes (libération de la femme, interdits et progrès sociaux, mode et musique, politique, etc.) ; une façon d’offrir une fresque variée, entre documentaire très subjectif et album de famille, qui met en avant la culture, au sens large du terme, caractéristique de l’époque. La drôlerie de l’ensemble permet de toucher un vaste lectorat - certains pourront revivre leur enfance en partie, d’autres (plus jeunes), n’en reviendront pas de découvrir qu’il est possible de survivre sans mangas ni mp3, affublés de sous-pulls synthétiques et entourés d’affreux papiers peints orange… c’est à eux que l’album, (où l’auteure ne craint pas de représenter des corps nus ou des hippies le joint au bec) s’adresse avant tout (« Quand j’avais ton âge, c’était les années 70 »).

     

    http://www.desmarteau.fr/index.html

     

     

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  • Quelques lectures... variées.

    mazard.jpgUn cow-boy dans les étoiles de Claire Mazard, Seuil jeunesse, collection chapitre, 2008

     

    Une fillette passe des vacances estivales à la Fariguette, où elle a retrouvé ses grands cousins, Louis et Tristan, qu’elle admire ; en leur compagnie, Anne se fait aventurière, partage leurs rêves et découvre un trésor (un vrai, qui sera en quelque sorte l’un des fils conducteurs du récit) et grandit un peu. Ces instants presque idylliques sont pourtant anéantis, peu de temps après, par un coup du sort sur lequel aucun des personnages n’aura de prise. Des années plus tard, Anne se souvient, revenant sur cette période figée dans un passé à jamais révolu, mais pourtant inoubliable, toujours vivante en elle. Une évocation nostalgique de l’insouciance bouleversée, un récit entre enfance et adolescence qui se goûte avec un plaisir rare.

     

     

     

    truc.jpgMoi, mon truc, de M. Lisa et D. Perret, L’Atelier du poisson soluble / musée du Louvre, 2008

     

    Un titre du Poisson soluble à classer, une fois encore, parmi les inclassables et autres curiosités… D’abord, la couverture astucieuse de ce petit ouvrage souple offre la possibilité de l’envoyer tel quel par la poste ; mais on insistera davantage sur ce qu’il contient : une énumération de situations où l’on se sent en position d’infériorité, par la faute de petits détails en réalité bien anodins ; des situations qui sentent assurément le vécu et qui partent d’un postulat commun à nombre d’entre nous (« Quand je ne peux plus me voir en peinture… », d’où l’une des raisons du partenariat éditorial avec le Louvres). Les auteures nous offre une petite solution simple mais efficace pour s’accepter tel que l’on est – encore fallait-il y penser.

     

     http://www.poissonsoluble.com/

     

     

    soon.jpgApocalypse Maya de Frédérique Lorient, Syros, collection Soon, 2008

     

    Une nouvelle collection a vu le jour aux éditions Syros : dirigé par Denis Guiot, Soon entend proposer des romans de SF intelligents, ouverts sur l’ailleurs – une façon comme une autre d’inciter à réfléchir à l’ici et au maintenant, mais aussi de divertir le lecteur. Des caractéristiques habilement conjuguées dans Apocalypse Maya, qui peut se lire de diverses manières – comme un roman d’apprentissage relatant l’éveil d’une conscience sociale et environnementale ; comme une fable qui rappellerait que l’Histoire est composée de situations cycliques et d’atrocités (il est ici question de deux génocides, à des décennies de distance) vouées à se répéter à moins d’agir pour en atténuer l’ampleur ; comme une illustration de ce qui ne manque pas d’arriver si on laisse la rentabilité l’emporter sur l’humain, sur l’éthique et sur l’équilibre naturel (le fameux « science sans conscience »…) ; ou encore comme une aventure plutôt bien menée et écrite, qui réserve nombre de rebondissements. Certaines « leçons » écologiques ou historiques sont parfois amenées de manière très explicite (trop, peut-être), mais on lit d’une traite l’histoire du jeune Jové, du vieil Indien qui le convertit à ses valeurs et de l’étonnant peuple des Suris (leur langage, en particulier, fascine, tout comme leur propension artistique), confrontés à l’organisation toute-puissante qui a colonisé la planète Maya.

     

    (B. Longre, septembre 2008)

     

     

    http://www.syros.fr/nouveautes.asp

     

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  • La Cabane sur le Chien met le loup en cabane...

    cabane.jpgDu 20 septembre 2008 au 4 janvier 2009, à la Maison de la Réserve (Labergement-Sainte-Marie, Doubs), 35 auteurs ou illustrateurs jeunesse exposent avec la maison d’édition La Cabane sur le Chien sur le thème du Loup, Mythes et Légendes…

    ALLARD Pascale / BENOIT A LA GUILLAUME Gérard / BORGEN Eric / BOUDIN Charlotte / BOUNAB-WEXLER Cherifa / BUGAUT Marie-Hélène / CALLEJA Audrey / CHAUSSON Julia / DA COSTA Adeline / DEMUYNCK Corinne / DUBOIS Bertrand / GAGLIARDINI Joëlle / GOUST Mayalen / HABRAN Laurent / HANRIOT COLIN Julien / HANRIOT COLIN David / KROUG Simon / LABAUME Violaine / LACOMBE Carole / LACROIX François / LOSA Valérie / MILLARD Fanny / NIESS Coline / PAULHIAC Nathalie / PERIN Aurélie / POURCHET Marjorie / RACH’MEL / RICH Maryline / SADOUN Chloé / SALVI Corinne / SCARANELLO Jessica / VOLTZ Christian / VURPILLOT Lise / YTAK Cathy / ZAZZERONI Sophie.

    vernissage le vendredi 19 septembre à 18h30.

    www.maisondelareserve.fr

    www.lacabanesurlechien.com

     

    Pour tout savoir sur le loup...

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  • Petit miracle

    edouard.jpgLe miraculeux voyage d’Édouard Tulane, Kate DiCamillo, illustrations de Bagram Ibatoulline, traduit par Sidonie Van Den Dries, Editions Tourbillon, 2007

     

    Miraculeux ? Assurément. Ce roman illustré, aux allures de beau-livre, réserve d’insoupçonnables ravissements au lecteur. Littérature « jeunesse » ? Pas vraiment. Éminemment picaresque, et pourtant bâtie comme un conte qui s’inspirerait de nombreux autres tout en demeurant unique, l’histoire d’Édouard, lapin de porcelaine narcissique et superficiel, recèle tant de niveaux de lecture que chacun est susceptible d’y trouver son compte. Malmené par de multiples événements, balloté par les éléments ou les humains qui croisent sa route, Édouard est un héros au prime abord peu sympathique, qui évolue bien malgré lui, de la déchéance à la rédemption : il s’humanise peu à peu, se métamorphosant au fil des ans, tandis qu'il se découvre un cœur et des sentiments. Le raffinement des illustrations à l’ancienne rappelle par instants la précision d’un Norman Rockwell et ajoute à l’ensemble un charme désuet qui s’accorde à la perfection à ce roman sans âge, qui a déjà tout d’un classique.
    (B. Longre, sept. 2008)

     

    http://www.katedicamillo.com/

    http://www.editions-tourbillon.fr/

     

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  • Lire du théâtre ? Quelle idée !

    revue242.jpgCes articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 242 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, septembre 2008)

    Ce numéro comprend entre autres un dossier complet sur Nicole Claveloux, des dizaines de recensions (romans, albums, documentaires, poésie, etc.), un entretien avec Christian Bruel (Editions Être), une revue des revues, etc.

    les autres numéros : les sommaires des numéros des deux dernières années sont consultables en ligne. Les numéros des années précédentes ont été numérisés et sont consultables en texte intégral sur le site.

    bonbon.jpgLes Sœurs Bonbon, d'Emmanuelle delle Piane, Lansman - Lansman Jeunesse

    Dans la famille Bonbon, je voudrais… les sœurs (Réglisse et Guimauve) et le père. Quant à la mère, morte il y a longtemps, Monsieur Bonbon l’a beaucoup pleurée. Confiseur hors pair, il fournit en sucreries la famille royale et ses savantes recettes réjouissent la Reine, ses « larmes au sucre » ayant des vertus curatives sur le Prince. Et quand la souveraine exige que l’on double, puis triple, la production, les sœurs Bonbon s’en chargent. Mais bientôt, les larmes viennent à manquer…
    Emmanuelle delle Piane publie cette année trois pièces (Moi, tit Jack, ed.Mise en mots, et Orage à Belle Maison, éditions Campiche), dont Les Sœurs Bonbons, comédie familiale et sentimentale entrecoupée de chants, où les dialogues fusent sans temps mort ; un texte pour gourmands des mots qui offre une vision très positive (et idéaliste) de la solidarité, quand le bien commun l’emporte sur les clivages de classes sociales et que les individus, sans sacrifier leur bonheur, parviennent à s’ouvrir aux autres. Pour en savoir plus http://www.dellepiane.ch/

    petula.jpgWanted Petula de Fabrice Melquiot, L’Arche Editeur - collection Théâtre Jeunesse

    Après Bouli Miro (2002) et Bouli Redéboule (2005), Fabrice Melquiot offre un nouvel opus centré sur Bouli, garçon tout rond, à présent 12 ans et 101 kilos. Celui-ci gère comme il peut parents et beaux-parents (Daddi et Améthyste… peut-être une vampire, Mama Binocla, remariée à Jo Moudugenou, lanceur de javelot) et s’interroge toujours sur la disparition de sa cousine Petula, introuvable. Bouli, persuadé qu’elle fait « la grève des humains », part à sa recherche… dans l’espace : des rencontres saugrenues, entre poésie et fantaisie pure, contrebalancées par le bon sens de Bouli - qui ne peut s’empêcher de « mettre une rouste » au Petit prince, jeune arrogant… La route vers Petula n’est pas « une ligne droite », il faut surmonter ses peurs, accepter les questions sans réponses, mais l’histoire d’amour est émouvante à souhait. On ne se lasse pas du théâtre jeune public de F. Melquiot, qui ne se cantonne pas à des mises en situation formatées ; à chaque pièce, il renouvelle le genre et montre une inventivité illimitée.

     

     

    hubert.jpgHubert au miroir de Dominique Richard, Editions Théâtrales

     

    « Faire le deuil pour grandir », écrit l’auteur, parlant de son personnage narcissique ; Hubert, sur le seuil de l’adolescence, rêve de « traverser le miroir », de se fondre dans le double insaisissable qu’il admire tant. Grandir, « mais tout conserver avec moi, tout retenir » de son enfance ; tout comme il aimerait détester son père, en trouver un autre ou se débarrasser de son encombrant petit frère. Les paradoxes de l’entrée dans l’entre-deux adolescent se côtoient, dans cette pièce d’apprentissage intelligente, qui explore plusieurs pistes, pose de vastes questions : « Les plus beaux mystères ne sont pas toujours ceux qu’on pense déchiffrer » ; ainsi, d’énigmes en questionnements, de sautes d’humeur en réconciliations, le protagoniste grandit, même s’il devient maladroit et n’est plus certain de sa beauté d’antan... Succession de brèves séquences, entrecoupées de soliloques d’Hubert ou de son père et de rêves, la pièce décline les frustrations à surmonter et les questionnements d’un garçon intelligent, dont on suit le parcours avec plaisir.

     

     

     

    mechant.jpgMéchant ! d'Anne Sylvestre, Actes Sud Junior - Poche Théâtre

     

    Entre Croch’patte la brute et Biquette la vaillante, pourtant « copains », rien ne va plus. Le premier fait de son mieux pour harceler la seconde (en lui volant son goûter), qui résiste pourtant aux attaques verbales ou physiques de son assaillant. Croch’patte cherche le point faible, la faille qui pourrait lui donner l’illusion de soumettre Biquette à sa volonté, mais plus il attaque, mieux elle se défend, astucieusement, en fine stratège, sans pour autant nourrir une quelconque haine envers celui qui voudrait faire d’elle un souffre-douleur. En plaçant l’action dans une cour de récréation, l’auteur facilite l’identification entre le lecteur et ses personnages et permet aux enfants de rapidement établir des correspondances entre une histoire au prime abord farfelue et leurs propres expériences. Elle examine ainsi les mécanismes des conflits, leurs sources (en particulier la crainte de passer pour un faible ou encore la jalousie et le manque d’affection) et propose quelques façons de les résoudre. Des répliques brèves, des mises en situation ludiques qui parleront d’emblée au jeune lecteur : cette fable sur l’amitié est un jolie réussite. On ne manquera pas de consulter le mini dossier pédagogique établi par Christophe Lécullée.

     

     

    http://www.arche-editeur.com/index.htm

    http://www.actes-sud-junior.fr/

    http://www.editionstheatrales.fr

    http://www.lansman.org

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  • Grand traité d'esthétique mathématique

    ncauwet4.jpgCompter le monde, la naissance des nombres de Nouchka Cauwet, ill. de Patricia Reznikov - éditions Belize, 2008

    Après Ecrire le monde et Parler le Monde, Nouchka Cauwet offre un autre ouvrage tout aussi réussi que les précédents, qui se penche cette fois sur l’histoire des chiffres et de leurs combinatoires ; un ouvrage ludique, vivant et encyclopédique qui passionnera même les plus réticents des écoliers…
    Tout débute par un petit conte astucieux qui dévoile comment l'humanité en est venue, au fil des siècles, à devoir inventer un moyen pour dénombrer les objets sans perdre trop de temps. D’abord très concrètement, à l’aide de cailloux (d’où le terme « calcul », tout droit descendu du latin « calculus », « le petit caillou »), d’encoches gravées dans des os, de cordelettes ou de petits cônes d’argile, puis, selon les régions du monde, à l’aide d’idéogrammes, de pictogrammes ou de hiéroglyphes, des codes qui permettent de simplifier les calculs. Après nous avoir appris que c’est aux savants indiens que l’on doit l’invention des chiffres actuels (ainsi que le zéro et l’idée de la position du chiffre dans le nombre), un système arrivé en occident par l’intermédiaire des Arabes, l’auteure entreprend de raconter avec précision la genèse de chaque chiffre, du 0 au 10. L’agencement de chaque double page reprend celle qui avait été adoptée pour les lettres de l’alphabet : des éclaircissements étymologiques, historiques et scientifiques et, en regard, ou en accompagnement, une approche artistique, à travers diverses reproductions picturales – le Zéro de Jasper Johns, les Trois personnages d’Aurélie Nemours, L’Autoportrait aux sept doigts de Marc Chagall ou encore les Ten Lizes de Warhol – et des extraits poétiques – Desnos, De Vigny, Baudelaire, etc.
    Plus loin, le lecteur pourra « jongler avec les nombres » et, sur près d’une vingtaine de pages, s’amuser avec les peintres ou résoudre de petites énigmes mathématiques. La mise en page aérée, la variété des décors (illustrations, photographies, schémas, peintures, etc.) conjuguée à une typographie qui se fait parfois mouvante et s’échappe de la ligne, les jeux et les problèmes proposés au lecteur, la grande clarté des textes et des explications… Faut-il en dire davantage pour convaincre de l’excellence de cet ouvrage unique en son genre, qui s’efforce, à chaque instant, d’impliquer son lecteur et de le rendre actif, tout en éduquant son regard et éveillant sa sensibilité à l’art ?

    (B. Longre)

    Cet ouvrage est publié dans la collection "Pour comprendre le monde", dirigée par Sophie Comte-Surcin. à paraître : Regarder le monde, la naissance d'une image. Il avait fait l'objet d'une première édition aux éditions Belem.

     http://www.editions-belize.com

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  • Une couleur à part

    macouleur3.jpgMa couleur de Catherine Leblanc & Sophie Charpin (illustrations), éditions Balivernes

    Fathi, bouleversé par la séparation de ses parents, a perdu sa « couleur de famille », sa «couleur d’enfant » ; il se cherche, ne se retrouve plus, et seule une question le taraude à présent : « De quelle couleur je suis ? » ; une question qu’il pose à tous ceux qui l’entourent (au point d’exaspérer sa mère) sans entendre de réponse satisfaisante, ni dans la famille de son père, ni dans celle de sa mère, ni à l’école… Noir, blanc, chocolat, couleur de poussière ou couleur « de crotte » (selon certains camarades de classe…) ? En tout cas, il sait qu’il n’est pas couleur « lait tourné », contrairement au nouvel amoureux de sa mère...

    L’écriture sobre et sereine de Catherine Leblanc retranscrit à merveille cette quête identitaire et les tourments d’un petit garçon attachant, déboussolé par des événements sur lequel il n’a pas prise ; Ma couleur explore avec finesse un drame intime que les enfants ont parfois du mal à mettre en mots : comment accepter qu'un univers confortable, construit autour d'un couple que l'on croit inséparable, s'écroule ainsi ? Et dans ce cas, comment se positionner face à cette cassure ? Mais c’est d’abord la poésie des mots (et le symbolisme des couleurs – en réalité très relatif… comme le montrent les réponses des différents protagonistes) que l’on retiendra, associée aux douces illustrations sépias et pastels de Sophie Charpin, qui s’accordent aux sentiments (et aux couleurs changeantes...) du jeune narrateur.

    Un court roman où tout est parfaitement dosé – un peu de mélancolie, du chagrin, quelques pointes d’humour et de bonheur, de la musique et des clowneries, et un dénouement où l’on découvre un Fathi métamorphosé, joyeux et réconcilié avec la vie, avec lui-même, avec le principe de réalité, mais aussi avec sa double identité franco-malienne, qui fait de lui un être unique parmi d’autres êtres uniques.
    Une ode à la différence, à la diversité, qui développe habilement l’idée, en filigrane, qu’il faut apprendre à se séparer (de ses parents, de son enfance…) et à accepter les séparations des autres pour, finalement, grandir…
    (B. Longre)
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  • Au voleur !

    9782211089395.gifJe suis la fille du voleur de Jean-François Chabas, Neuf de l’école des loisirs

     

    Ce roman relate, sous la forme d’un journal intime, quelques mois de la vie d’une fillette de onze ans, seule face aux « autres » (la police, la prison, les institutions…) qui lui ont enlevé son père en détention provisoire, en attente de son procès. Il a beau être un voleur, les « autres » ont beau dire qu’il ne serait qu’un inadapté, il n’en demeure pas moins l’unique repère de la narratrice, un homme doux et gentil dont elle a hérité l’esprit subversif qui transparaît dans les émotions successives confiées à son journal – à défaut de pouvoir se faire comprendre et entendre par l’oncle et la tante mesquins qui l’hébergent. Malgré quelques situations un peu stéréotypées, on s’attache à la jeune diariste qui manie bien l’ironie, et l’on suit avec plaisir son parcours, émaillé de questionnements sociologiques essentiels : comment vivre la pauvreté au quotidien, comment faire la part des choses entre l’être et l’avoir, entre la solidarité et la pitié, et faire en sorte de ne jamais baisser les bras face aux injustices.

    (B. Longre, août 2008)

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  • Re-naissance

    shapeimage_1.jpgMonsieur Truc
    de Thierry Cazals et Julia Chausson
    - Editions de la renarde Rouge, 2008

     

    Thierry Cazals a déjà de nombreux ouvrages derrière lui, dont quelques-uns publiés par les éditions Motus (dans la collection Mouchoir de poche, ainsi que Le petit cul tout blanc du lièvre, recueil de haïkus) – sans oublier Olga et les masques, bel album illustré par Maurizio A.C. Quarello (Editions Sarbacane). Il signe là un conte initiatique, album de belle facture accompagné des gravures sur bois épurées et soignées de Julia Chausson : le périple mouvementé d’un certain Monsieur Truc, bien obligé de laisser de côté son « train-train » le jour où il croise brutalement la route d’un oiseau noir et rouge et que, soudain, des ailes lui poussent… littéralement. Devenu homme-oiseau, il dérive, se laisse emporter loin de chez lui et atterrit dans un volcan en éruption ; là, il prendra conscience de l’absurdité de sa condition solitaire :

     

     « Si tout est vivant,

    si tout est peuplé et habité,

    se demanda Monsieur Truc,

    comment se fait-il que je me sente

    si seul ? »

     

    Cette épreuve par le feu (là encore littérale et symbolique) est incarnée par l’oiseau flamboyant qui a fait de lui un être hybride, en éveil, prêt à accepter que sa vie puisse basculer. Cette histoire d’une renaissance au monde et aux autres, narrée en vers libres, donne à voir ce qui se dissimule derrière la réalité : elle ouvre les portes d’un univers poétique singulier, peuplé de créatures imaginaires et habité par un personnage en marge, qui apprend à se réconcilier avec l’existence.

    (B. Longre, août 2008)

     

     

    www.thierrycazals.fr

     

    www.juliachausson.com

     

    Fondées en 1994 par Joëlle Brière, les éditions La Renarde Rouge proposent des romans et de la poésie à destination des adultes et des enfants, « des textes courts, forts, de tout genres littéraires et pour tous ».

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