Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sarbacane

  • "Le Monde de Charlie" ("Pas raccord") de Stephen Chbosky

    Le Monde de Charlie de Stephen Chbosky
    traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Blandine Longre
    Titre original : 
    The Perks of being a Wallflower
    Roman Exprim, Sarbacane, nov. 2012 (réédition)


    A l'occasion de la sortie en France du film The Perks of being a Wallflower (Le Monde de Charlie en VF, réalisé par Stephen Chbosky) en janvier prochain, adaptation du roman du même nom, les éditions Sarbacane (collection Exprim') rééditent la traduction française du roman (première édition 2008, Pas Raccord, traduit de l'anglais par B. Longre).

     

    vz7l2r.png

    Quelques articles à propos du roman 

    un article de Madeline Roth

    un article d'Antoine Dole

    un article de Joannic Arnoi

     

    le site officiel du film http://perks-of-being-a-wallflower.com/

     

    stephen chbosky,le monde de charlie,the perks of being a wallflower,littérature,roman,sarbacane,blandine longre

     

    Lien permanent Catégories : Edition, Littérature étrangère, Littérature jeunesse, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • En librairie, Sherlock Holmes

    Bel article de Sophie Van der Linden à propos du Diadème de béryls d'Arthur Conan Doyle

    nouvelle traduction de Blandine Longre

    illustrations de Christel Espié, éditions Sarbacane, 2011

    "Le présent titre Le Diadème de Béryls est le deuxième opus des Enquêtes de Sherlock Holmes. Face à ce texte canonique, la série poursuit une grande élégance éditoriale : format, papier, impression et nouvelle traduction très réussié (réalisée par Blandine Longre) qui s'inscrit absolument dans la tradition des publications d'Arthur Conan Doyle tout en lui apportant une réelle modernité. Christel Espié s'attache dans ses illustrations à faire ressortir l'ambiance du récit, par un souci du détail, qu'il soit architectural ou vestimentaire ou par ses vues d'ensemble sur des paysages urbains marqués par la révolution industrielle."

    Lire l'article

     

    Sophie Van der Linden, sherlock holmes, Christel Espié, Sarbacane

     

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • A paraître, Le Diadème de béryls

    béryls.jpgd'Arthur Conan Doyle

    illustrations de Christel Espié

    nouvelle traduction de Blandine Longre

    Editions Sarbacane, octobre 2011

    http://www.editions-sarbacane.com/

     

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Littérature jeunesse, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • Dans un livre, tout est permis

    mammouth.jpgLes mammouths, les ogres, les extraterrestres et ma petite sœur d’Alex Cousseau, illustrations Nathalie Choux, Sarbacane, 2008

     

    Cet album en apparence inoffensif (si l’on se contente de se fier à la mine sympathique des personnages et au rose bonbon de la couverture) dissimule en réalité des questions retorses (mais essentielles) qui permettent à la fois de découvrir, à travers quelques décors fantaisistes, le parcours d’un jeune narrateur fort curieux et de s’interroger sur le livre en tant que création (et collaboration) : une mise en abîme que l’on trouve rarement dans cette catégorie littéraire.
    On y suit un enfant…(en fait, il s’agit d’un jeune mammouth, mais c’est tout comme) qui aime les choses « compliquées » et qui se demande, par exemple, s’il existe pour de bon – angoissante question… sans compter que la réponse de son père n’est pas si simple à appréhender : « Alors voilà. Nous ne sommes pas dans la vraie rue ni dans le vrai monde. Nous sommes dans un livre. Ça veut dire qu’il y a un monsieur qui écrit l’histoire, et une dame qui fait les dessins ». La fiction est un « autre monde », certes inventé, mais comme l’affirme très justement, avec un sens logique implacable, le petit mammouth (désormais assuré d’exister), c’est un monde palpable, qui se met à exister dès lors qu’il est créé : « Alors si ces moutons existent dans un livre qui existe, ces moutons existent et un point c’est tout ! »

    Le didactisme de cet album n’échappera à personne ; pourtant, dans le même temps, le traitement facétieux et les illustrations de Nathalie Choux, émaillées d’amusants détails, permettent de dépasser cet aspect purement fonctionnel et de savourer l’ouvrage comme il se doit ; un hommage à la création, qui affirme que dans un livre, tout est permis, que les auteurs s’inspirent du réel ou qu’ils déploient l’imagination la plus débridée.

     

    (B. Longre)

     

    http://www.editions-sarbacane.com/

    Lien permanent Catégories : Critiques, Littérature jeunesse 1 commentaire 1 commentaire
  • De la critique - mise au point.

    titre1.jpg

    J'ai laissé passer un peu de temps, mais tiens à revenir sur ce qui est survenu suite à mon billet intitulé : De la critique - entre censure et ouverture, entre fiction et réalité..." qui a, à l'évidence, déplu à la rédaction de Citrouille, de même que mes brèves interventions sur le forum que la même revue avait ouvert sur son site  - pour le fermer quelques jours plus tard, en annonçant que les échanges "s'étaient envenimés ici et là", sans préciser davantage. Envenimés ? Il n'était question que de débattre d'idées et de livres, en toute franchise, sans pour autant cesser d'être courtois, sans déverser un quelconque "venin" et surtout, sans faire d'amalgames entre livres et individus.

    Difficile de saisir, même avec du recul, ce qui a pu ébranler certains libraires, car je me suis contentée de critiquer un article précis, qui m’a profondément choquée, intitulé « Femme fantasme en pâture » (et non le dossier dans son intégralité) et d'émettre des réflexions sur ce que la lecture faussée d'un roman (qu'on l'aime ou pas), à partir de critères subjectifs et moraux, sans proposer d'analyse littéraire, pouvait entraîner. Mon billet se situait sur le terrain des idées et n'avait nullement pour objectif d'attaquer des individus ou, comme on a pu me le reprocher à demi-mot, de lancer une polémique qui aurait eu des « conséquences douloureuses » (franchement, relativisons, il ne s’agit "que" de livres !), de discréditer les libraires de l'association en question, voire l'ensemble de la profession ! C'est dire jusqu'où les généralisations (à défaut de proposer des contre-arguments solides) peuvent entraîner.
    De même, on m'a vertement rabrouée sur le forum de Citrouille suite à des commentaires plus constructifs qu'agressifs, et certainement pas "venimeux" ; chacun pourra en juger ci-dessous. Voici l'échange en question :

    [ Carole - Olivier ] Peut-être faut-il admettre que les adolescents veulent encore qu'on leur raconte des histoires "amples", dans lesquelles l'imaginaire peut se déployer, dans lesquelles l'auteur laisse une place à son lecteur et ne pas seulement les enfermer dans des livres corsetés hyper-réalistes. "

    Mon commentaire : Des livres de fiction hyper-réalistes ? Qu'entend-on par là exactement ? J'ai toujours du mal à mettre des étiquettes sur les livres... Une fiction peut être en lien avec la réalité, mais reste toutefois de la fiction, donc de l'ordre de l'imaginaire... et le "roman-miroir" (j'entends par là des livres dans lesquels un lecteur pourra éventuellement retrouver des éléments de sa propre existence mais pas seulement, vu la diversité des expériences humaines) n'empêche pas une histoire "ample", une amplitude des émotions et des propos... Aussi, quand on parle d'enfermer le lecteur, j'avoue avoir du mal à comprendre, surtout que la plupart de ces romans (comme Point de côté d'Anne Percin, ou tant d'autres - en vrac : La fille du papillon d'Anne Mulpas, Entre dieu et moi c'est fini de Katarina Mazetti, ou Qui suis-je ? de Thomas Gornet , etc. etc.) sont loin d'être formatés ou de présenter des intrigues prévisibles. Au lecteur de se faire sa place ou non, d'aimer ou non et de prendre la parole s'il le souhaite, en essayant cependant d'argumenter et de ne pas se contenter de parler de la "thématique" - car entre différentes histoires qui peuvent se ressembler ( la littérature a toujours traité de thèmes récurrents...), c'est le traitement poétique (je parle de poétique et non de poésie) et narratif qui fait la différence.

    et ma seconde intervention :

    [ Carole - Olivier ] "Nous sommes extrêmement choqués des propos relatifs à la prétendue "intolérance" des libraires de l'ALSJ. Je suis d'accord avec Thierry, il y a des propos que l'on ne peut pas aujourd'hui tenir sans être aussitôt taxée de "réac", c'est cette étroitesse d'esprit là qui prédomine à l'heure actuelle. "

    Mon commentaire : Ce qui me choque, ce sont les généralités et les jugements à l'emporte-pièce de certains articles de ce dossier - ensuite, chacun est en droit de faire des choix, d'aimer ou non un roman et de le dire, mais encore faut-il que ce soit argumenté sans que des jugements moraux et moralisateurs (donc réac...) prennent le pas sur l'analyse littéraire, éventuellement nuancée et pas livrée brutalement comme c'est parfois le cas... Ce point de vue n'engage que moi, ce qui ne m'empêche pas d'apprécier et de reconnaître dans l'ensemble le travail des libraires indépendants.

    amulpas3.jpgSuite à cette intervention, somme toute cohérente et très inoffensive, que je continue d'assumer, la rédaction de Citrouille m'a adressé en ligne une missive sous forme d'avertissement, (qui s'achevait sur un "nous l'actons", un terme généralement réservé au domaine juridique), signalant en gros que le débat était clos ; une mise au point qui a choqué nombre de gens, et dans laquelle on me comparait à "une vigie parano qui veillerait à la moindre dérive morale des Librairie s Jeunesse et de leur revue" et/ou, à "une prof de lettres qui noterait la pertinence argumentaire de ses élèves". A défaut de me répondre sur le même terrain, celui du fond et des idées, on me « réprimandait » sur la forme. J'ai cessé depuis d'intervenir sur le blog de Citrouille, où la contradiction n'était apparemment plus de mise : une première, fort regrettable, étant donné que j'ai toujours considéré cette revue comme un espace de liberté généralement accueillant, malgré les avis divergents qui y circulent souvent, du moins jusqu’à récemment.

    D’après ce que j’ai cru comprendre, ce serait le terme « CENSURE » qui aurait froissé la rédaction de Citrouille. Je l’explicitais ainsi dans les commentaires : « La censure peut prendre divers visages, souvent insidieux - car une revue comme Citrouille, certes libre de publier ce qu'elle veut (mais cela ne m'ôte pas la liberté de commenter), a cependant de l’impact : elle sera lue et certains (libraires, bibliothécaires, lecteurs lambdas) s’en serviront comme guide d’achat. Les jugements moraux portés sur ce livre sont proches du discours de certains censeurs. De même, le fait que dès les premières lignes, l’une des clés essentielles de l’intrigue du roman soit dévoilée, montre qu’on entend, consciemment ou non, dérober au lecteur potentiel le plaisir de la découverte de la construction narrative. La censure peut se faire diabolisation ou bien mise à l’index (« attention : misogynie. Propos malsains. Ecartez-vous de ce roman » - je schématise, mais c’est bien cela qui est dit au fond), en particulier en s’appuyant sur des jugements moraux. (…) Ce livre ne serait pas choisi par la librairie Comptines à cause de sa prétendue misogynie (…) : ce sont les raisons de refuser ce livre qui me semblent erronées - et non le fait de ne pas le proposer en soi, bien évidemment - les libraires font des choix, quelle question ! Mais si l'on refuse ce livre pour misogynie autant expurger une bonne partie de la littérature classique et moderne... (…) On exagère l’impact des livres, tout comme ceux des films ou de la musique (voir la façon dont on diabolise Marilyn Manson et consorts). Si les créations littéraires aident à vivre, à penser, à s’interroger, tant mieux, en même temps, là n’est pas leur fonction à l’origine. L’article en question parle de livre « malsain ». C'est-à-dire « nuisible », « pervers », ou bien pour reprendre le dictionnaire : « QUI CORROMPT L'ESPRIT», «immoral et pernicieux » (Petit Robert) Si ce ne sont pas des termes de censeurs, dites-moi dans ce cas ce qu’ils signifient dans un article qui se veut critique littéraire ? »

    Par ailleurs, j'ai appris récemment que la revue avait refusé de publier le droit de réponse (suite à l'article de Citrouille portant sur Je Reviens de mourir) demandé par Tibo Bérard, directeur de la collection Exprim et par les éditeurs de Sarbacane, Frédérique Lavabre et Emmanuelle Beulque. Même chose pour une "tribune" que ceux-ci ont ensuite proposée. Des refus dont je ne connais pas les raisons et que je ne commenterai pas, mais un constat, fort regrettable, paraît s'imposer : le rejet du débat d'idées semble bel et bien confirmé. Car quelle autre conclusion pourrait-on tirer de cette position fermée ?

    Pour ma part, j’estime que la tribune des éditeurs de Sarbacane, intitulée « Smells Like Teen Spirit », en référence à la célèbre chanson de Nirvana (l’une des musiques de Charlie, dans Pas Raccord de S. Chbosky) apporte nombre de précisions sur la genèse et les objectifs de la collection Exprim et qu'il serait dommage de s'en priver. Les tentatives pour définir l’idée même de « jeunesse » en littérature et la notion de « distance » (le B.A.-BA de la fiction et de la critique littéraire, du moins à mon avis) sont marquées au coin du bon sens, en particulier l’idée qu’en fiction, « Le fait de montrer une situation de violence, d’humiliation ou de déchéance physique ou morale ne revient pas à la cautionner ». Chacun est en droit de commenter, d’émettre des réserves, de s’interroger, mais ne serait-ce que par principe (celui de la liberté d'expression), il me semble important de proposer ce texte, qu’on peut aussi lire depuis quelques heures sur http://bibliobs.nouvelobs.com/2008/07/09/smells-like-teen-spirit).

     

     
     

     ************************************************************

    Smells Like Teen Spirit

    Que signifie le mot « jeunesse » ? C’est, selon nous, la question qui doit présider à toute démarche éditoriale effectuée dans ce secteur.
    À ce titre, il nous a semblé urgent et important, suite au débat amorcé sur les « romans ado » dans le numéro 50 de la revue Citrouille , de repréciser ici notre position, les idées et les convictions qui nous ont amenés à lancer la collection EXPRIM’, et à défendre tous les titres qui y sont parus.
    Le roman d’Antoine Dole, Je reviens de mourir, ayant fait l’objet d’une polémique particulièrement vive, nous tenons aussi à expliquer pourquoi nous sommes fiers de l’avoir publié, et convaincus qu’il mérite sa place sur les tables des librairies jeunesse. 

    Que signifie le mot « jeunesse » ? En fait, cette question s’est imposée à nous en même temps que les trois premiers romans de la collection EXPRIM’, dont nous avions jeté les bases au cours d’un passionnant débat d’idées sur la modernité de la littérature, l’explosion des cultures urbaines, la nécessité de remettre la question du langage au cœur des problématiques éditoriales, et l’ambition de proposer de nouvelles voix à ceux que nous allions appeler les « nouveaux lecteurs ».

    exprim.jpgNous venions de découvrir le manuscrit de Treizième Avenir, de Sébastien Joanniez, lors d’une réjouissante lecture scénique donnée devant un parterre de jeunes et d’adultes captivés ; un hasard providentiel nous avait permis, au détour d’un coup de fil passé au label Desh Music, de rencontrer Sarcelles-Dakar, d’Insa Sané. La fille du papillon d’Anne Mulpas nous était arrivé par la poste, épousant comme par magie toutes les problématiques que nous avions soulevées : rapport ludique et créatif au langage, refus des codes du roman-miroir, jeux d’écriture, de structure et de typographie… La collection EXPRIM’ naissait sur ces trois axes, conjuguant veine urbaine, héritage surréaliste et métissage truculent du genre romanesque, de la poésie, du théâtre, du slam, du cinéma, de la musique et de la BD.
    Il était clair que nous avions affaire à une nouvelle génération d’ auteurs, nés avec la culture multimédia et désireux de nourrir la littérature d ’autres modes d’expression artistique, tout en l’inscrivant dans son époque. À notre idée, il allait ainsi de soi que ces trois romans étaient animés d’une « jeunesse » littéraire et que, par conséquent, ils toucheraient en priorité les jeunes, lecteurs de demain, lecteurs curieux et désireux d’être déroutés. Et pourtant, ces romans n’avaient pas été écrits ni spécifiquement formatés « pour eux ».

    C’est alors que nous avons réfléchi à l’acception de ce mot : « jeunesse ». Pourquoi, lorsqu’il est accolé au mot « livre », dans l’expression «  livre jeunesse  », ce mot renvoie-t-il uniquement à l’âge du lectorat, alors que partout ailleurs il est synonyme de renouveau, d’énergie, de désir, de curiosité ? Par exemple dans la rue, où la jeunesse « emmerde le Front National » ; dans les concerts, où elle veille tard ; sous la plume d’écrivains comme Dos Passos, où elle est « un regard en alerte, des sens aux affûts, des oreilles aux aguets » ? 
    Peut-on se satisfaire du fait que les jeunes, passé l’âge du « roman ado » traditionnel, peinent à trouver des romans qui les excitent ou les remuent autant qu’un film, une série TV ou un CD ? Peut-être, avons-nous alors songé, faut-il prendre le problème par l’autre bout : au lieu de proposer des romans « pour jeunes », censés les séduire par le choix des thématiques abordées, osons ces romans dont la modernité et l’inventivité entrera en résonance avec la jeunesse, des romans rapides, pleins d’audace, détonants, subversifs. 

    Nous savons que cette nouvelle acception du mot jeunesse, ne se référant plus spécifiquement à l’âge du lectorat mais plutôt à un état d’esprit, vient chahuter les frontières actuelles de ce secteur : un adulte curieux de nouvelles formes littéraires sera tout aussi intéressé de découvrir les romans EXPRIM’ qu’un grand adolescent ou un jeune adulte. La loi 1949, au vu de cette acception du mot, devient du même coup hors cadre.
    Certains prescripteurs préféreraient nous envoyer dans le secteur adulte plutôt que de nous accueillir dans un secteur jeunesse repensé. À les entendre, nous aurions « peur » de nous risquer en adulte. D’ailleurs, ajoutent-ils, les adolescents qui le souhaitent pourront toujours trouver nos romans dans le secteur adulte.
    Mais ce constat n’est-il pas triste ? Le réseau jeunesse ne devrait-il pas être justement, plus que tout autre, le territoire des nouvelles générations ? Est-ce que ce n’est pas justement là que les choses devraient bouger ? Passé quinze ans, un lecteur n’a certes pas besoin d’être « tenu par la main », et il n’est pas question de « garder un œil » sur la jeunesse. En revanche, ne peut-on pas ouvrir un territoire, une zone libre où les jeunes pourront trouver tout un panorama de propositions romanesques excitantes ? 

    Si on pense le contraire, il faut accepter de reconnaître que les grands ados « ne vont pas en jeunesse », et se dire qu’ils iront se « débrouiller en adulte » tout en sachant que ce n’est pas le cas. Et qu’entre le dernier Nothomb et le prochain Angot, ils pourront bien avoir le sentiment que la littérature est un lieu rigide, sans lien avec le bouillonnement culturel de notre époque. De leur époque.
    Car enfin, cette nécessaire évolution du réseau jeunesse répond bien à une attente de la part des lecteurs ! Et d’ailleurs, elle correspond bien à un discours de plus en plus récurrent dans les salons, les bibliothèques et les librairies  : d’ autres  éditeurs, comme le Rouergue , Le Navire en pleine ville ou Thierry Magnier , l’appellent aussi de leurs vœux. Comme nous, ils plaident pour l’apparition de nouveaux rayons (« jeunes adultes », « passerelle », « nouvelles littératures ») qui, accueillant toutes formes de propositions romanesques innovantes, passionneront les jeunes.

    De livre en livre, au fil des salons et des rencontres en bibliothèque ou en lycée, notre vision de notre lectorat s’est affinée ; notre discours éditorial aussi. Si nous avons dû parfois – par souci d’être compris (et sans doute à tort !) – recourir à l’expression « 15-25 » pour définir ce lectorat qui souhaitait découvrir du nouveau en littérature, nous n’avons jamais perdu de vue l’idée selon laquelle la jeunesse à laquelle nous faisons référence ne se découpe pas en tranches d’âge, mais se pense comme l’état d’esprit d’un nouveau courant littéraire, celui de ses auteurs et ses lecteurs.
    Ainsi, quand le mot « jeunesse » – à ne pas confondre avec le mot « enfance » – signifiera dans la librairie ce qu’il signifie partout ailleurs, trouvera-t-on normal de découvrir, en jeunesse, un roman de Bret Easton Ellis aux côtés des opus d’Antoine Dole, Marcus Malte, Insa Sané ou Guillaume Guéraud. Alors, la littérature jeunesse ressemblera à la jeunesse  : elle sera déroutante, énergique, subversive. 

    C’est dans cet état d’esprit que nous avons publié Je reviens de mourir d’Antoine Dole. Un roman que nous avons choisi selon des critères littéraires. Un roman éblouissant du point de vue de l’écriture, les allitérations rugueuses venant, tout comme les ruptures de rythme et les déconstructions syntaxiques, forer une problématique contemporaine, celle de l’incommunicabilité et du dysfonctionnement des relations sociales, amoureuses, sexuelles. C’est d’ailleurs sur des critères littéraires, et non moraux, que nous aurions aimé voir critiquer ce roman.

    Reste qu’il nous faut répondre à la double accusation de « roman misogyne » et de « roman voyeur ».

    La misogynie d’abord. Est-ce que Je reviens de mourir, sous prétexte qu’il met en scène, à travers une histoire, une situation de violence entre les sexes, « véhicule » une vision misogyne ?
    En ce cas, allons jusqu’au bout des choses : lorsque Flaubert présente son Emma comme une inconséquente, incapable de faire la part entre le réel et la fiction – croyant tant aux romances des « mauvais livres » qu’elle veut les vivre à son tour –, l’écrivain abaisse-t-il l’image des femmes ? Et lorsqu’il la fait agoniser sur plusieurs dizaines de pages, prenant un malin plaisir à torturer son personnage, ne serait-il pas un brin misogyne et complaisant ?
    Réponse : NON. Un écrivain de roman fait parfois subir mille et une violences à ses personnages, soit pour dénoncer cette violence, soit simplement pour la décrire, soit pour avouer la fascination qu’elle lui inspire, soit pour d’autres raisons encore. Le fait de montrer une situation de violence, d’humiliation ou de déchéance physique ou morale ne revient pas à la cautionner.

    629-mme-bovary.jpgVient ensuite l’accusation de voyeurisme. Celle-ci est censée étayer la première : la différence entre Flaubert et Dole, ce serait le regard porté sur l’héroïne ; Antoine Dole serait voyeur, Flaubert non. Car Flaubert, lui, serait dans l’empathie, il s’identifierait à son héroïne. La preuve, il a écrit : Madame Bovary, c’est moi. LA citation. 
    Mais enfin, qui peut sincèrement croire Flaubert capable d’énoncer un poncif tel que « Je m’identifie à mon héroïne » ? En lisant ses correspondances, en relisant son œuvre de près, on verra que Flaubert marque sans cesse une immense distance avec Emma, et ce afin de condamner, non pas ses agissements moraux, mais son attitude de lectrice – celle qui l’amène à s’identifier aux héroïnes des « mauvais livres ». Cette distance est d’ailleurs l’argument qui épargna à Flaubert, en 1857… la censure.

    Distance. C’est la clef de voûte de cette question. Antoine Dole est écrivain et, de ce fait, tout comme Flaubert, il marque une distance avec son héroïne. À la différence du témoignage (ou récit, ou « document »), qui est fondé sur l’empathie, le roman se définit par la distance que met l’auteur entre son sujet et lui – la fameuse distance romanesque.
    Cette distance, ce n’est pas celle du voyeur – terme qui découle d’une vision moraliste de la littérature – mais celle du « voyant », au sens où l’entendait Rimbaud. En tant qu’écrivain, Antoine Dole se soucie surtout d’écrire et, via la fiction, de livrer une vision du réel. Devient « voyeur », alors, le lecteur qui ne peut voir… sans se donner l’impression de voir ce qu’il ne devrait pas.

    Nous pensons que lire le mot « Putain » ne revient pas à l’entendre ou à le prononcer ; que lire une scène de viol, ce n’est pas la même chose que la vivre. Il nous semble que la magie de la lecture tient justement à ce que, exigeant du lecteur un effort intellectuel, elle lui permet de ressentir les situations tout en conservant une distance. Celle qui est inhérente à la fiction.
    Dès lors, si la violence entre les sexes existe – et n’est donc pas « fantasmagorique » –, nous ne comprenons pas pourquoi la littérature ne pourrait pas s’en emparer ; les jeunes, que cette violence concerne, nous semblent capables de faire la part entre fiction et réel. Nous ne pensons pas non plus qu’un livre puisse « donner aux lecteurs l’horizon du suicide ». Ou alors, il faudrait croire qu’un adolescent lisant L’étranger d’Albert Camus risquerait de tuer le premier Arabe qu’il croiserait… l’auteur n’ayant pas ajouté la mention Don’t do it at home.

     À nos yeux, Camus n’apprend pas à son lecteur à tuer, pas plus qu’Antoine Dole ne lui apprend à se suicider. En tant qu’écrivains, leurs questionnements ne sont pas moraux, mais littéraires. Lire n’apprend pas « à vivre » – pas dans ce sens-là.

    Frédéric Lavabre directeur des Editions Sarbacane, Emmanuelle Beulque , directrice éditoriale, Tibo Bérard, directeur de collection eXprim’.

     

    Lien permanent Catégories : Critiques, Edition, Littérature francophone 13 commentaires 13 commentaires
  • Un article de Madeline Roth

    A lire dans Citrouille, revue des libraires jeunesse, un article de Madeline Roth.

    Pas Raccord de Stephen Chbosky, Traduction B. Longre, Exprim', Sarbacane - 10,50 €

    4234775.jpg« Tout ce que j'aimerais, c'est que Dieu ou mes parents ou Sam ou ma sœur ou n'importe qui d'autre me disent simplement pourquoi je suis pas « raccord ». Qu'ils m'expliquent ce qui tourne pas rond chez moi. Qu'on me dise juste comment être différent d'une façon qui soit logique. Comment faire partir tout ça. Le faire disparaître. Je sais que c'est pas une bonne idée : c'est mon problème à moi et je sais qu'avant d'aller mieux, les choses sont toujours pires (comme dit mon psy), mais là c'est trop de pire à supporter ».
    Je m'étais pourtant dit que je ne rédigerais plus de critiques à la première personne. Mais impossible. Pas raccord traîne depuis des semaines sur la table, tout corné, et j'ai beau chercher les mots, je pense qu'il n'y en a sans doute pas de plus forts que ceux-là : j'ai fini le livre en larmes, en vraies larmes.
    Charlie vient d'entrer au lycée. Le texte s'ouvre sur une lettre qu'il écrit à quelqu'un qu'il ne connaît pas. Prétexte à un journal intime, mais adressé. La première page, déjà, je l'ai cornée : « Il faut d'abord que tu saches que je suis à la fois triste et heureux, et que j'ai toujours pas compris comment ça se fait ». On suit Charlie pendant un an. Au début, je ne comprenais pas vraiment. Et puis – je ne sais pas où – un déclic se fait et le livre devient impossible à quitter. Pas raccord est un « roman d'apprentissage » : en vrai ça veut dire que Charlie grandit. Il apprend l'amitié, l'amour – et la différence entre les deux – , il découvre la sexualité, les fêtes, la drogue, la musique, les livres et… la violence. La violence inouïe qu'il y a à se retrouver seul avec soi.
    1444236797.jpgL'épilogue dénoue beaucoup de choses. Je pensais – évidemment – à L'Attrape-cœurs, de Salinger, mais aussi au Bizarre incident du chien pendant la nuit, de Haddon, pour cette écriture verbale, heurtée. Cette naïveté propre à l'adolescence, cette innocence qui « ouvre » Charlie à la vie en même temps qu'elle l'enferme dans des choses inavouables. Pas raccord est le premier roman de Stephen Chbosky, écrivain, éditeur, scénariste et réalisateur new-yorkais qui milite activement pour la défense des droits des homosexuels. Livre culte aux Etats-Unis, il est l'un de ces textes rares qui donnent – je l'espère – la vie comme elle est : la morsure du vent à la sortie du tunnel. « J'ai décidé d'être la personne que je suis vraiment. Et je vais essayer de trouver cette personne ».

    Madeline Roth, L'Eau Vive

    Lien permanent Catégories : Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • On parle de Pas Raccord ici et là...

    Un article en ligne

    welcome.to.the-place-to-be.fr/?p=1034

    et quelques points de vue chez Gawou

     

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Traductions & publications 1 commentaire 1 commentaire
  • Femme, nue et fière de l'être

    1437728764.jpgLa Femme toute nue de Karine Bernadou, Sarbacane, BD, 2008

    Femme, nue et fière de l'être

    D'étonnantes saynètes muettes composent cet album construit autour d'un personnage attachant et plutôt cocasse :  LA femme toute nue, telle qu'elle s'affiche d'emblée, qui déambule sur des pages sobres et des décors à peine esquissés, entre rires et larmes, coups de foudre, jouissances et peines de cœur, découverte de soi et des autres, naïveté et lucidité… assumant son statut et sa nudité avec un naturel confondant – et revendiquant avant toute chose le droit à la liberté individuelle, à l'amour libre et à l'erreur, à travers des expériences qui forgent un parcours. L'absurdité des vignettes n'est qu'apparente, car ce à quoi elles renvoient fait toujours sens et mouche, avec subtilité – en particulier dans des histoires intitulées La trace de ton ombre (où l'ombre de l'amant qui la délaisse reste collée à sa peau…) ou bien Printemps (quand la fusion des corps donne littéralement naissance à une petite fleur). Ces jeux de miroirs (et de masques) parfois cruels (mais il faut savoir se défendre…), jeux sur les mots (pris au pied de la lettre, sans cesse explorés), jeux des corps et des sexes (comme le très réjouissant Arbre à moustaches), ou jeux tout court donnent à voir un réel délibérément décalé, nimbé de légèreté.
    (B. Longre)

     

    Lien permanent Catégories : Critiques 2 commentaires 2 commentaires
  • Pas Raccord vu par Antoine Dole

    Un article qui me fait grand plaisir, paru dans le n° 23 du magazine Sensitif et qu'Antoine Dole propose maintenant sur son blog 

    1444236797.jpgMilitant actif pour la défense des droits des homosexuels à NY, Stephen Chbosky est un témoin pluridisciplinaire : écrivain, scénariste, éditeur, réalisateur, autant de casquettes qui n’ont d’autre but que de témoigner d’une réalité où marginaux et vilains petits canards ont une place prépondérante. Pas étonnant, donc, de le retrouver co-créateur de la série « Jericho » (actuellement diffusée sur M6) où l’isolement et ses dérives sont des données obsessionnelles de premier plan.
    « Pas raccord » est la traduction du roman culte « The perks of being a wallflower », traduit dans pas moins de six langues. On y suit Charlie, un ado « freak » pour ses petits camarades, lycéens formatés, mais un surdoué pour son prof de littérature qui tente de l’éveiller à sa singularité en lui proposant des oeuvres exigeantes et hors circuit. Bonhomme à deux vitesses, en dehors des normes assurément, et "parce qu'il est unique, le monde dans lequel il vit ne lui pardonnera pas d'exister". On se réjouit quand le pote homo et la jolie Sam décident de le prendre sous leur aile, de séances du Rocky Horror Picture Show en apprentissage de soi et de la vie : l’éveil est total. Le tour de force de Stephen Chbosky est de restituer cette adolescence faussement naïve, dont les bouleversements se révèlent à la fois drôles et douloureux. La langue chahutée du héros de l’édition originale est parfaitement confortée dans cette traduction habitée de Blandine Longre, restituant la singularité du bonhomme : de la (dé)construction syntaxique particulière et baignée d’un lexique azimuté, émerge un Charlie à fleur de peau, tout en décharges, faux contacts et explosions. (A. Dole)

    Lien permanent Catégories : Critiques, Littérature étrangère, Sur le Web, Traductions & publications 3 commentaires 3 commentaires
  • Pas raccord sur Croq'Livre

    Je découvre avec plaisir un petit article portant sur Pas raccord de Stephen Chbosky (Exprim' Sarbacane - en librairie le 11 avril prochain) sur le site de l’association Croqu’Livre.

    2055261559.jpg"Charlie a besoin de se confier. Il a choisi d’écrire à un correspondant alter ego pour lui raconter tout ce qui lui arrive : la vie au lycée, en famille, les soirées avec ses amis plus âgés, qui vivent leur vie en marge de celle des adultes. Il confie ces moments très forts où il se sent intense, qui tranchent avec les périodes de tristesse abyssale. Et les crises enfin, quand il ne comprend plus ce qui lui arrive… Lorsqu’il tente de relater ses souvenirs d’enfance, on sent comme un point d’achoppement. Quelque chose d’infiniment douloureux en lui, qu’il n’identifie pas encore. D’emblée, Charlie nous touche. On chemine avec lui pour découvrir ce qui a fait de lui ce qu’il est, un être hypersensible, qui préfère se dévouer tout entier à ses amis plutôt que de se mettre en avant. Certes, il est l’ami idéal, tellement attentif et respectueux, mais il comprendra, avec l’aide de son amie Sam, qu’il doit apprendre à vivre pour lui-même, à écouter ses envies, même si pour cela, il doit affronter ses traumatismes…Le passé conditionne ce que l’on est, mais le déterminisme n’est pas de rigueur. Charlie démontre qu’avoir été sali ne l’a pas empêché de devenir une personne lumineuse, que le lecteur a peine à quitter."

    On ne s'arrêtera pas sur le fait que le nom de la traductrice ne soit pas cité (cela est si courant...), mais on remerciera l'auteur (qui n'est pas non plus mentionné !) de sa lecture attentive.

    Depuis 1981, l’association Croqu’livre s’est donné pour but de lutter contre l’exclusion et l’illettrisme par des actions qui permettent l’accès à la lecture pour tous : de la petite enfance, âge de toutes les découvertes, à l’adolescence, moment charnière, de ruptures. Afin d’élargir son champ d’action, Croqu’livre gère depuis 1997 le Centre régional de ressources en littérature jeunesse de la région Franche-Comté .

    Croqu’Livre - Centre régional de ressources en littérature jeunesse - 27, rue de la République - 25000 Besançon 
    http://croqulivre.free.fr/

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Sur le Web, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • Pas raccord de Stephen Chbosky

    42d6f07907548ee85244c5a5ea8d9601.jpgPas raccord, de Stephen Chbosky
    traduit de l’anglais (Etats-Unis) par B. Longre. Titre original : The Perks of being a Wallflower - Roman Exprim, Sarbacane, avril 2008

    4e de couv. Au lycée où il vient d'entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas "raccord". Pour son prof de Lettres, c'est sans doute un prodige ; pour les autres, c'est juste un "freak". En attendant, il reste en marge - jusqu'au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. la musique, le sexe, les fêtes : le voià entré dans la danse... et tout s'accélère.

    1c8519f4cad186e836bc1879b6eecb90.jpgEcrivain, éditeur, scénariste et réalisateur, Stephen Chbosky vit à New York, où il milite activement pour la défense des droits homosexuels. Pas raccord livre culte aux Etats-Unis, est son premier roman.

    Un entretien avec l'auteur (sur les tentatives de censure que rencontre son roman)

    Filmographie

    www.exprim-forum.com

    www.editions-sarbacane.com

    Voir aussi ce qui s'en est dit ici.

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Traductions & publications 1 commentaire 1 commentaire
  • A paraître en 2008

    42d6f07907548ee85244c5a5ea8d9601.jpgPas raccord, de Stephen Chbosky
    traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Blandine Longre
    Roman Exprim, éditions Sarbacane, avril 2008

    Oui, je sais, il va falloir patienter...

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Traductions & publications 9 commentaires 9 commentaires
  • La vie rêvée de mademoiselle S.

    12a34c9355af42cc1a4cafc9a960d0c5.jpg

    La vie rêvée de Mademoiselle S. roman de Samira El Ayachi, dans la collection Exprim des éditions Sarbacane.

    Rêver pour vivre et vice-versa

    Entre deux eaux, Salima a bien du mal à réconcilier son présent et ce qu’elle éprouve (et laisse rarement sortir) – ses frustrations, sa lassitude face aux pressions qui viennent de toutes parts, ou tout ce qu’elle n’ose espérer vivre un jour. Fille d’immigrés marocains, issue d’un milieu modeste, la jeune lycéenne de terminale, pétrie de contradictions, semble ne plus savoir quelle route emprunter : certes, elle reconnaît la valeur de son travail scolaire et ses camarades lui en savent gré (profitant de « la » bonne élève comme bouée de sauvetage), tout comme ses professeurs (qui peuvent compter sur elle quand les autres les désespèrent…), mais Salima reste pourtant lucide sur la finalité de ce qu’elle apprend au lycée. Simultanément, cette étiquette d’élève brillante et consciencieuse (« dans le système, attrapée docile », dit-elle) lui pèse tout autant que certains rituels familiaux qui l’ennuient ou les incitations à « continuer ainsi » de ses parents qui veulent lui assurer le meilleur avenir possible. Alors, quoi faire ? Chercher un petit boulot ? Entrer dans la vraie vie ? Oui, mais comment ?

    Lire la suite...

    Lien permanent Catégories : Critiques, Littérature francophone, Littérature jeunesse 0 commentaire 0 commentaire
  • Mélanie Cuvellier

    7396b7639c19639c1ed163ada9911d5f.jpgLes mots, ça m’est égal
    de Mélanie Cuvelier - Exprim’ Sarbacane, 2007

    Un tout nouveau roman paru dans la collection Exprim' des éditions Sarbacane (destinée aux grands ados, jeunes adultes et grands adultes...)
    lire l'article sur Sitartmag

    Lien permanent Catégories : Critiques, Littérature francophone 0 commentaire 0 commentaire