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publications théâtrales

  • Lire du théâtre ? Quelle idée !

    revue242.jpgCes articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 242 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, septembre 2008)

    Ce numéro comprend entre autres un dossier complet sur Nicole Claveloux, des dizaines de recensions (romans, albums, documentaires, poésie, etc.), un entretien avec Christian Bruel (Editions Être), une revue des revues, etc.

    les autres numéros : les sommaires des numéros des deux dernières années sont consultables en ligne. Les numéros des années précédentes ont été numérisés et sont consultables en texte intégral sur le site.

    bonbon.jpgLes Sœurs Bonbon, d'Emmanuelle delle Piane, Lansman - Lansman Jeunesse

    Dans la famille Bonbon, je voudrais… les sœurs (Réglisse et Guimauve) et le père. Quant à la mère, morte il y a longtemps, Monsieur Bonbon l’a beaucoup pleurée. Confiseur hors pair, il fournit en sucreries la famille royale et ses savantes recettes réjouissent la Reine, ses « larmes au sucre » ayant des vertus curatives sur le Prince. Et quand la souveraine exige que l’on double, puis triple, la production, les sœurs Bonbon s’en chargent. Mais bientôt, les larmes viennent à manquer…
    Emmanuelle delle Piane publie cette année trois pièces (Moi, tit Jack, ed.Mise en mots, et Orage à Belle Maison, éditions Campiche), dont Les Sœurs Bonbons, comédie familiale et sentimentale entrecoupée de chants, où les dialogues fusent sans temps mort ; un texte pour gourmands des mots qui offre une vision très positive (et idéaliste) de la solidarité, quand le bien commun l’emporte sur les clivages de classes sociales et que les individus, sans sacrifier leur bonheur, parviennent à s’ouvrir aux autres. Pour en savoir plus http://www.dellepiane.ch/

    petula.jpgWanted Petula de Fabrice Melquiot, L’Arche Editeur - collection Théâtre Jeunesse

    Après Bouli Miro (2002) et Bouli Redéboule (2005), Fabrice Melquiot offre un nouvel opus centré sur Bouli, garçon tout rond, à présent 12 ans et 101 kilos. Celui-ci gère comme il peut parents et beaux-parents (Daddi et Améthyste… peut-être une vampire, Mama Binocla, remariée à Jo Moudugenou, lanceur de javelot) et s’interroge toujours sur la disparition de sa cousine Petula, introuvable. Bouli, persuadé qu’elle fait « la grève des humains », part à sa recherche… dans l’espace : des rencontres saugrenues, entre poésie et fantaisie pure, contrebalancées par le bon sens de Bouli - qui ne peut s’empêcher de « mettre une rouste » au Petit prince, jeune arrogant… La route vers Petula n’est pas « une ligne droite », il faut surmonter ses peurs, accepter les questions sans réponses, mais l’histoire d’amour est émouvante à souhait. On ne se lasse pas du théâtre jeune public de F. Melquiot, qui ne se cantonne pas à des mises en situation formatées ; à chaque pièce, il renouvelle le genre et montre une inventivité illimitée.

     

     

    hubert.jpgHubert au miroir de Dominique Richard, Editions Théâtrales

     

    « Faire le deuil pour grandir », écrit l’auteur, parlant de son personnage narcissique ; Hubert, sur le seuil de l’adolescence, rêve de « traverser le miroir », de se fondre dans le double insaisissable qu’il admire tant. Grandir, « mais tout conserver avec moi, tout retenir » de son enfance ; tout comme il aimerait détester son père, en trouver un autre ou se débarrasser de son encombrant petit frère. Les paradoxes de l’entrée dans l’entre-deux adolescent se côtoient, dans cette pièce d’apprentissage intelligente, qui explore plusieurs pistes, pose de vastes questions : « Les plus beaux mystères ne sont pas toujours ceux qu’on pense déchiffrer » ; ainsi, d’énigmes en questionnements, de sautes d’humeur en réconciliations, le protagoniste grandit, même s’il devient maladroit et n’est plus certain de sa beauté d’antan... Succession de brèves séquences, entrecoupées de soliloques d’Hubert ou de son père et de rêves, la pièce décline les frustrations à surmonter et les questionnements d’un garçon intelligent, dont on suit le parcours avec plaisir.

     

     

     

    mechant.jpgMéchant ! d'Anne Sylvestre, Actes Sud Junior - Poche Théâtre

     

    Entre Croch’patte la brute et Biquette la vaillante, pourtant « copains », rien ne va plus. Le premier fait de son mieux pour harceler la seconde (en lui volant son goûter), qui résiste pourtant aux attaques verbales ou physiques de son assaillant. Croch’patte cherche le point faible, la faille qui pourrait lui donner l’illusion de soumettre Biquette à sa volonté, mais plus il attaque, mieux elle se défend, astucieusement, en fine stratège, sans pour autant nourrir une quelconque haine envers celui qui voudrait faire d’elle un souffre-douleur. En plaçant l’action dans une cour de récréation, l’auteur facilite l’identification entre le lecteur et ses personnages et permet aux enfants de rapidement établir des correspondances entre une histoire au prime abord farfelue et leurs propres expériences. Elle examine ainsi les mécanismes des conflits, leurs sources (en particulier la crainte de passer pour un faible ou encore la jalousie et le manque d’affection) et propose quelques façons de les résoudre. Des répliques brèves, des mises en situation ludiques qui parleront d’emblée au jeune lecteur : cette fable sur l’amitié est un jolie réussite. On ne manquera pas de consulter le mini dossier pédagogique établi par Christophe Lécullée.

     

     

    http://www.arche-editeur.com/index.htm

    http://www.actes-sud-junior.fr/

    http://www.editionstheatrales.fr

    http://www.lansman.org

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  • Théâtre !

    Tête à claques de Jean Lambert, Lansman, 2008

    Les jumeaux Stef et Mika s’apprêtent à fêter leur douzième anniversaire, quand l’un d’eux est arrêté, accusé d’avoir incendié l’école du village, une grange et un café. Le garçon revient douze ans plus tard et découvre que son frère et la table de banquet l’ont attendu, figés dans le temps. De courtes saynètes se succèdent, retraçant l’enfance difficile des deux enfants, en butte aux moqueries de leurs pairs – tout comme Sauveur, leur père, et Gina, leur mère, étaient méprisés par les villageois. L’écriture presque scandée (des phrases brèves en vers libres et des redites qui tendent à la ritournelle) permet d’apprécier ce texte, qui restera cependant ardu à suivre pour de jeunes lecteurs, de par son découpage et les non-dits qui s’accumulent. On s’intéressera cependant à la genèse atypique de Tête à claques, résultat d’un travail scénique qui lui-même s’inspirait d’une nouvelle de Jean Lambert (disponible en fin d’ouvrage) ; une façon de montrer combien écriture et mise en scène sont parfois interdépendantes. (B. Longre)

    Cette pièce, mise en scène par les Ateliers de la Colline (en coproduction avec le Théâtre de la Place, Liège), se joue actuellement. Lire l'article de Samia Hammami.

     

    p638.jpgOù est passé Mozart ? d’Ariane Buhbinder - Lansman, 2008

    Depuis un an, Félix prend des cours de chant avec Anna, trentenaire comme lui, dont il est tombé amoureux. Elle éprouve des sentiments similaires mais tous deux tournent autour du pot, ne savent comment s’avouer les choses, hésitent, parlent à mots couverts, sans cesse interrompus par les appels téléphoniques de la fille d’Anna qui a perdu son doudou, Mozart le canard…
    Les références à Tolstoï (par le biais du roman Anna Karénine) interpelleront les lecteurs adultes, tandis que les plus jeunes s’amuseront des chants et du jeu (parfois enfantin) de ces adultes, tous deux parents divorcés, qui abordent nécessairement la difficulté de leurs enfants respectifs à accepter la situation. Un éclairage original pour traiter avec pudeur de la séparation, de l’amour et de la difficulté d’accepter le changement. Souvent ludique et farfelue, Où est passé Mozart ? reste pourtant ancrée dans l’ici et le maintenant, et l’écriture, faite de ruptures, de blanc, de phrases avortées, reflète parfaitement la difficulté de dire le désir, les sentiments et les émotions. (B. Longre)

    http://www.lansman.org

    revue2412.jpgCes articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 241 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, mai 2008).
    Ce numéro propose, hormis nombre de recensions sur des parutions récentes, un vaste dossier intitulé : "Mais qui sont les héros de la littérature de jeunesse ?" Les héros d'hier et d'aujourd'hui, figures paradoxalement atemporelles, y sont analysés, expliqués, interrogés - de Fifi Brindacier à Tom-Tom et Nana, de Tobie Lolness aux nouveaux héros des romans de fantasy.

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  • Pouce-Pouce, Petite-Peau et Petit Poucet

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    Ah la la ! Quelle histoire, de Catherine Anne – Actes sud junior, Théâtre, 2008

    Pouce-Pouce a beau être « malin-malin », il est plutôt mal parti dans l’existence : dernier de sa fratrie, le plus petit (de la taille d’un pouce), il est « hyper-pauvre » et, pour couronner le tout, sa famille l’a abandonné dans la forêt… Quant à la princesse Petite-Peau, elle vit cachée sous une peau de chien depuis sa fuite du château familial, par crainte de devoir épouser son père… Les deux enfants perdus se croisent, décident de faire route ensemble et de s’entraider. Ils font plusieurs rencontres – Boustifaille, la fille de l’ogre, une vieille femme qui leur fait boire de l’herbe d’obéissance, un serpent indolore, une maison magique et une fée… Chaque aventure étant le prétexte d’une épreuve à surmonter. On aura compris que Catherine Anne applique ici la formule du détournement de contes (Tom-pouce, Le Petit Poucet, Peau d’Âne, Hansel et Gretel…), certes classique, mais amplement réussie, à laquelle elle ajoute de multiples clin d’œil en entrelaçant les récits ; cela donne une histoire d’amour à la fois grave et légère, des dialogues enlevés, une intrigue rythmée (avec de multiples rebondissements et changements de cadres) et le tout se lira avec délectation.
    B. Longre

    9782742774180.jpgLe petit poucet de Caroline Baratoux - illustrations Vincent Fortemps - Collection Heyoka – Actes sud papiers, 2008

    Une nouvelle fois, le théâtre se propose de réinvestir un conte qui appartient au répertoire habituel  : une histoire qui mêle le désespoir des parents à l’aventure d’un petit garçon courageux et malin, qui prend peu à peu son indépendance. Ce Petit Poucet se distingue néanmoins de la version originale, d’abord en insistant sur les dilemmes parentaux et leurs ambivalences, souvent occultés dans les versions traditionnelles : la mère passive et le père qui culpabilise à l’idée de devoir laisser ses fils dans la forêt – une solution qui l’arrange cependant, en cela qu’il peut retrouver un peu de la tranquillité amoureuse d’antan, seul à avec son épouse (« sans nos enfants… loin et heureux peut-être, / soulagés au moins… plus légers… / Pour nous retrouver comme avant », dit-il). De même, Caroline Barratoux a créé un héros humain, qui saura non seulement guider ses frères mais aussi aider son père à grandir, à prendre confiance en lui et à devenir un vrai père. Les échanges en vers libres sont de qualité, à l’instar des illustrations de Vincent Fortemps. Celui-ci propose sa version à lui de la pièce, plus sombre, peut-être, que le texte, mais admirablement crayonnée.
    B. Longre

    Ces articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 241 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, mai2008).

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  • Ange ou démon...

    1775849530.jpgLes ogres pupuces
    de Guillaume Le Touze, illustrations Julien Rancoule
    Actes Sud-Papiers, collection Hekoya jeunesse, 2008

    Les ogres pupuces, petites boules de poils imprévisibles découvertes par le Professeur Sebastianovitch, vont enfin quitter leur incubateur afin d’être adoptés par des enfants (les jeunes spectateurs en personne). Mais leur nature véritable (angélique ou diabolique – d’où l’oxymore que l’on décèle dans leur appellation) reste incertaine… On sait seulement qu’ils ont besoin d’un bon dosage d’amour et de rire pour ne pas se transformer en créatures sanguinaires ! Les personnages pittoresques (une interprète amoureuse, une chercheuse vouée corps et âme à la science, un nain capable d’apprivoiser les ogres pupuces, sans parler de Sebastianovitch, quelque peu paranoïaque) présentent tour à tour les créatures aux futurs adoptants, quand une erreur de manipulation provoque la fuite des petites peluches.
    L’interaction entre le public potentiel et les protagonistes fonctionne parfaitement, même sur la page, et on appréciera l’inventivité débordante du texte, aventure scientifico-fantaisiste décalée qui rejoint d’autres quêtes imaginaires, les illustrations (crayonnés, esquisses en couleur, parfois destinés à accompagner les délires scientifiques de Sebastianovitch) jouant un rôle essentiel dans la mise en place de cet univers. Comme les autres ouvrages de la collection Hekoya jeunesse, un soin particulier a été apporté à la mise en page, une façon d’inciter les jeunes lecteurs à lire la pièce seuls, comme ils iraient ouvrir un roman. (B. Longre)

    Cet article a paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 240 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, avril 2008).

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  • Quand tombent les masques

    1502748721.jpgMascarade de Sacha et Nancy Huston 
    Actes Sud Junior, collection poche théâtre, 2008

    Un loup, une chèvre… jusqu’ici, on se trouve en terrain connu. Mais quand s’engage le dialogue (véritable quiproquo dû à des confusions lexicales et phonétiques), que tombent les masques et qu’apparaissent successivement d’autres protagonistes (dont un rappeur et un psychanalyste…), on comprend qu’aux mains des auteurs (mère et fils), la base du conte risque de subir quelques détournements. La scène initiale devient scène de ménage puis scène de séduction, et ainsi de suite. Ludique (autant au niveau langagier que scéniquement), Mascarade propose des dialogues vifs, des altercations rythmées, au fil des transformations parfois surprenantes. Par le biais de références que seuls les adultes reconnaîtront, sans pour autant devenir des obstacles de lecture pour les plus jeunes (pas avant le collège, semble-t-il, contrairement à ce qui est proposé par l’éditeur), le texte présente plusieurs niveaux de lecture qui enrichissent le propos, évoquant en filigrane l’idée d’une quête identitaire sans fin – en écho avec les mots du loup (« où vais-je ? D’où viens-je ? Qui sois-je ? »…) – et la notion que les masques métaphoriques que nous revêtons et les méprises qui s’ensuivent sont le lot commun. (B. Longre)

    Cet article a paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 240 de  La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, avril 2008).

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  • Rester soi

    311272372.jpgAlice pour le moment de Sylvain Levey
    Ed. Théâtrales jeunesse, 2008

    Toute jeune fille fantasque, discrète et rêveuse, Alice, « observatrice du monde », sait glaner un peu de bonheur dans d’infimes détails – malgré sa solitude, son sentiment d’exclusion, les « garçons » anonymes (et interchangeables) qui la raillent ou sa difficulté à accepter le nomadisme de ses parents immigrés. Elle affirme être « une solitaire heureuse et volontaire » et se plie, sans aigreur, aux changements de décor successifs, dans un monde où l’important est de « rester soi ». À peine s’est-elle fait une amie que la famille part s’installer plus loin, au gré des petits boulots du père saisonnier. Et quand elle rencontre Gabin et commence à s’habituer à ses baisers, il faut repartir, encore. Le transitoire, le provisoire et l’instabilité sont ici source d’inspiration et les premiers émois adolescents s’inscrivent dans une poésie limpide, dont la simplicité de surface est à l’image de la jeune Alice, narratrice, récitante et fil conducteur du récit rétrospectif : «transparente » pour les autres mais riche et dense vue de l’intérieur. (B. Longre)

    http://www.editionstheatrales.fr

    Cet article a paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 240 de  La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, avril 2008).

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