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littérature, traduction - Page 18

  • De la critique

    f91877b89e1a5ffd288c5165df6a15bc.jpgJ'ai récemment découvert cette note sur le blog de Vincent Cuvellier, auteur jeunesse (pour plus d'informations, lire l'entretien en ligne et cet article).

    "Alors voilà une critique de mon nouveau livre... houlà, ils m'aiment pas, eux ! ça fait dix livres qu'ils me démolissent!  j'aime particulièrement le: "L’intérêt éducatif indéniable de ce roman, est malheureusement contrebalancé par le style littéraire employé. Pour aborder ce thème important, l’auteur a choisi de s’adresser aux enfants dans un vocabulaire très familier, truffé de gros mots, qu'il considère être le leur... "

    et l'auteur de donner ce lien : www.choisirunlivre.com/fiche_lecture.php5?livre_id=9286 qui mène sur le site intitulé "Choisir un Livre".

    En réaction à son post, Anne Percin, elle aussi auteure jeunesse, écrit :

    cf34330f7e966e52110128e4565cdb26.jpg" Salut Vincent ! je me sens tout à fait solidaire, ayant subi la même attaque de la part de ces mystérieux "critiques". www.choisirunlivre.com/fiche_lecture.php5?livre_id=7881 
    article où j'ai appris avec stupeur que mon roman était une sorte de traité de la masturbation masculine, écrit dans une langue "très relâchée". Et l'auteur de ce commentaire (ChB = Christine Boutin ?) de citer dans son article les deux ou trois seules phrases qui pouvaient voir en effet quelque chose de cru, tout le reste étant, de l'avis général, très pudique... Bref. Là où j'ai ri, c'est en lisant leur critique au sujet de mon 2eme roman..."

    Que des lecteurs lambdas donnent leur point de vue sur des ouvrages qu'ils ont lus n'a rien de gênant en soi, au contraire (la diversité de la critique est source de débat), mais que ces personnes qui ne signent pas leurs commentaires (les recensions sont signées par des initiales) s'érigent en "prescripteurs" ou critiques littéraires (on les retrouve en "prescripteurs" plus ou moins officiels sur un site de vente en ligne bien établi sur la toile) laisse dubitatif...

    Justement, qui sont ces "mystérieux" auteurs qui ne signent pas leurs avis ? Sur leur site, on trouve cette brève présentation : "Parents, bibliothécaires, enseignants, près de 30 personnes toutes actives auprès des enfants. Les comités de lecture sont présents en province et à Paris."
    Leur motivation ? "Donner le goût de lire ! Répondre à la demande croissante de conseils des parents et des éducateurs en général, ainsi que des enfants, en les informant sur le contenu des livres qui paraissent."

    Autant dire qu'on reste sur sa faim. Par ailleurs, il suffira de lire quelques-unes de leurs prétendues critiques, émaillées de jugements à l'emporte-pièce et adoptant un ton moralisateur d'un autre âge (j'ose espérer...) pour se faire une idée de leur ouverture d'esprit, de leur professionnalisme et de la rigueur de leurs analyses.

     

    Quelques exemples en vrac (voir aussi ceux qu'a relevés Vincent), d'ouvrages que je pense bien connaître.

    4047e4eece67cb801e8a1cbbb9d2e1d1.jpgSur On n'aime pas les chats de François David et Géraldine Alibeu (Sarbacane), voici ce que "CHB" nous dit, "Cette fable sur l'intolérance et la différence est difficile d'accès pour les enfants. Elle fait référence à des situations qu'ils ignorent. Les illustrations sont agressives et expriment une grande violence. Les adultes comprendront le message mais peuvent choisir de le transmettre par d'autres moyens moins perturbants. "

    Illustrations "agressives" ? C'est un point de vue... Mais en quoi ? Sur quels arguments se fonde ce jugement ? "perturbant" ? De savoir que le racisme épidermique est une absurdité ?

    Pour ma part, j'ai dû passer à côté de quelque chose en lisant cet admirable album, dont je parle ici : www.sitartmag.com/chats.htm
    (Quelle inconscience de l'avoir partagé avec mes enfants !)

     

    Sur Jeu Mortel de Moka (Medium de l'école des loisirs), voici ce qu'on lira (cette fois signé par "HB")
    "La violence des situations, le manque de respect d’autrui ainsi que la volonté de blesser avec cruauté celle qui n’est pas de son milieu social, pour en arriver au meurtre, ne permettent pas de donner à lire ce livre aux adolescents (...) l’absence de culpabilité, de remords ou de pardon devant le meurtre, ne peuvent laisser le lecteur indifférent. Même si l’actualité nous en donne parfois une telle image, les adolescentes ne sont pas aussi perverses."

    Ah bon ? Honte sur moi, qui l'ai conseillé ici : www.sitartmag.com/moka.htm 

     

    Plus fort encore (et là, on dépasse le cadre de la simple morale pour atteindre des sommets dignes des censeurs américains dont je parlais précédemment), sur Lady, ma chienne de vie de Melvin Burgess, paru chez Gallimard (Scripto), et qui obtient un zéro pointé (si ! Ils osent !)
    "Il est inadmissible qu'un ouvrage de ce type, faisant l'apologie des plus bas instincts, soit le "nec plus ultra" proposé par cette nouvelle collection, présentée avec éloge par l'éditeur qui nous annonce des grands textes de qualité. On reste très mal à l'aise, pensant que les adolescents méritent mieux !

    "CHB" termine en beauté : "A ne pas acheter, à oter des bibliothèques et à mettre à la poubelle."
    (tant qu'à faire, l'auteur de cette charmante diatribe devrait peut-être ajouter qu'il faudrait y jeter aussi l'auteur et brûler le tout).

     

    Je ne vais pas plus loin, parce que j'en ai un peu assez de perdre mon temps à lire des textes aussi pathétiques, et parce qu'on aura saisi quelles valeurs sous-tendent ses pseudo analyses, qui véhiculent une vision réductrice de l'enfance, de l'adolescence et de la littérature (encore faudrait-il qu'ils sachent ce qu'on entend par là). Allez, juste une dernière, histoire de rire de la (touchante ? Alarmante, plutôt) naïveté de lecteurs/commentateurs anonymes, assez dévoués pour nous transmettre leur bonne parole.

    5ac6c442a5270db6dc3db41b4afa49fc.jpgA propos de Je me marierai avec Anna de Thierry Lenain (illustré par Aurélie Guillerey, chez Nathan Jeunesse, Première Lune)
    "Dans cette histoire, la mère n’a pas une attitude constructive du tout : elle ne sanctionne rien et n’explique pas pourquoi deux filles ne peuvent pas se marier ensemble. Elle contente de se mettre en colère, puis de confectioner un gâteau au chocolat pour se faire pardonner. Quant au père, il ne va même pas expliquer à sa fille pourquoi deux femmes ne peuvent pas avoir d’enfant ni seule ni ensemble! Et Cora ne s’est pas sentie comprise par ses parents. Ce livre n’apporte aucune réponse à l’enfant qui se trouve dans une situation analogue, ni à celui qui ne la vit pas personnellement... ni aux adultes qui chercheraient une explication afin d'aider un enfant. "

    Merci à "IV" pour cette lecture certainement sincère, mais en tout cas si naïve que même de très jeunes lecteurs ont compris qu'il fallait aller au-delà des apparences. (et je passe sur les allusions chargées de relents homophobes - car justement, le sujet n'est pas celui que l'on croit...) J'en parle ici : www.sitartmag.com/thierrylenain.htm

     

    Pour les parents démunis (qui sont apparemment la cible de "Choisir un livre"), un conseil : faire confiance aux sites suivants (liste non-exhaustive) et à leurs publications.

    http://lsj.hautetfort.com

    La Joie par les livres

    Pour finir, un conseil à Vincent Cuvellier : qu'il tâche de soigner son français (ça suffit, les "gros mots" !) dans ses prochains livres, histoire de voir si c'est pour cette seule raison qu'ils ont pris ses textes en grippe...  Quant aux autres ouvrages victimes de ce comité de vigilance, que leurs auteurs n'hésitent pas à se manifester...

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  • Littérature et (tentatives de) censure - 2

    Suite à ma note qui concernait la Banned Books Week organisée par l'ALA afin de sensibiliser l'opinion américaine aux diverses pressions que subissent les bibliothèques (en particulier les départements jeunesse et ado) ou les enseignants de littérature, quelques informations supplémentaires sur les ouvrages "incriminés" et les lobbies qui remettent en cause la liberté d'expression.

    On peut consulter le site d'une organisation baptisée la "Library Patrons Of Texas" : des utilisateurs des bibliothèques texanes qui affirment être opposés à toute censure, ce qui ne les empêche pas de recenser en ligne les ouvrages qui ne devraient pas se trouver sur les rayons jeunesse des bibliothèques publiques... selon eux, les contribuables devraient pouvoir approuver le choix des ouvrages proposés au prêt et contrôler les achats des bibliothécaires... A défaut, ils se contentent d’informer le public (très subjectivement, on l'imagine) et proposent en ligne des exemples d’ouvrages qu’ils ont pris la peine de lire afin d'en extraire et de citer tous les passages propres à corrompre les lecteurs (qu’ils aient 3 ou 16 ans…) ; les objections les plus fréquentes concernent, on s'en doute, la sexualité, les termes injurieux, le blasphème ou encore les familles recomposées… On l’aura compris, ce ne sont pas les éventuelles qualités littéraires ou documentaires des ouvrages discriminés qui retiennent l’attention de ces citoyens vigilants (et plein de bonne volonté, il faut le reconnaître).
    Attention, la consultation de ce site peut s'avérer néfaste... Justement, l'association demande aux internautes de bien réfléchir avant de consulter les fiches des ouvrages répertoriés ("PLEASE BE ADVISED that some of the following excerpts contain profanity, explicit sexual content and graphic violence") et aux utilisateurs de moins de 18 ans de ne pas consulter leurs pages !

    4f5d621ef545c4a7d78aa803b16f4483.jpgUn exemple de "fiche", histoire de voir jusqu’où certains poussent le vice... : It’s Perfectly Normal, Changing Bodies, Growing Up, Sex, and Sexual Health  – un célèbre ouvrage documentaire destiné aux 10-14 ans, qui ose parler de sexualité (et d’homosexualité, grand dieu !), de reproduction et de puberté, sans même « citer une seule fois le mariage »…  www.librarypatrons.org/book.asp?ID=39

    Un autre exemple amusant, la façon dont sont relevés les jurons dans un roman ado-adulte (The Perks of Being a Wallflower de S. Chbosky) : "Swirlie, A**holes, F**king, Hell, A**hole, smear the queer, cut and hunky, blow queen, knocked up, J****, b***hy dyke, bulls**t, bulls**t, Jesus, S**t, “I swear to G**, took a dump, blow job, F**k, f**ked-up, J****, F**king, G**, f**king freak, Faggot, G**, Faggot, Bulls**t, G**, F**k, F**k you, F**k you, f**king bastard, Pr**k, Hell, Pu**y, J****, Pu**y, A**hole, G**, Hell"

    Un autre site du même acabit, tenu par une association qui a choisi de s'appeler très puérilement PABBIS, "Parents against bad books in schools" (ouh les vilains livres!). Ils proposent entre autres un manuel du parfait petit censeur (ou comment intervenir si un ouvrage choque la sensibilité des parents) www.pabbis.com/news.htm
    De quoi donner des idées à certains... ?

    Pire encore, on ira jeter un coup d'oeil à www.factsonfiction.org/ où les banques de données vont jusqu'à indiquer le nombre exact de profanités, de baisers ou d'attitudes "négatives" que l'on peut trouver dans des dizaines d'ouvrages (de Dahl à Twain en passant par Bradbury et London... sans parler des albums.) Là non plus, pas l'ombre d'un point de vue sur la qualité littéraire des ouvrages (hormis les "comportements positifs" de certains personnages)

    Ce ne sont que quelques exemples (plutôt savoureux) du puritanisme exacerbé auquel doivent souvent faire face les enseignants ou les bibliothécaires américains. Nous n'en sommes pas là, mais on peut lire ce qui est arrivé récemment au Livre de L'Hiver de Rotraut Susanne Berner (La Joie de Lire) www.snuipp.fr/spip.php?article4691 

     

    dc6d61471ab064ab2309e3f18627cb66.jpgDans un autre genre, mais toujours à propos de la liberté d'expression et de création, on s'inquiétera de l'affaire Camino 999 (roman de Catherine Fradier) qui est relatée sur deux sites http://www.rue89.com/2007 et http://passouline.blog.lemonde.fr/ainsi que sur le site de l'éditeur mis en cause.

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  • La vie rêvée de mademoiselle S.

    12a34c9355af42cc1a4cafc9a960d0c5.jpg

    La vie rêvée de Mademoiselle S. roman de Samira El Ayachi, dans la collection Exprim des éditions Sarbacane.

    Rêver pour vivre et vice-versa

    Entre deux eaux, Salima a bien du mal à réconcilier son présent et ce qu’elle éprouve (et laisse rarement sortir) – ses frustrations, sa lassitude face aux pressions qui viennent de toutes parts, ou tout ce qu’elle n’ose espérer vivre un jour. Fille d’immigrés marocains, issue d’un milieu modeste, la jeune lycéenne de terminale, pétrie de contradictions, semble ne plus savoir quelle route emprunter : certes, elle reconnaît la valeur de son travail scolaire et ses camarades lui en savent gré (profitant de « la » bonne élève comme bouée de sauvetage), tout comme ses professeurs (qui peuvent compter sur elle quand les autres les désespèrent…), mais Salima reste pourtant lucide sur la finalité de ce qu’elle apprend au lycée. Simultanément, cette étiquette d’élève brillante et consciencieuse (« dans le système, attrapée docile », dit-elle) lui pèse tout autant que certains rituels familiaux qui l’ennuient ou les incitations à « continuer ainsi » de ses parents qui veulent lui assurer le meilleur avenir possible. Alors, quoi faire ? Chercher un petit boulot ? Entrer dans la vraie vie ? Oui, mais comment ?

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  • Salons

    Quelques rendez-vous à retenir

    3cc0d3fd2046ebbde211c044442e93c1.jpgLe 8è salon PETITE EDITION JEUNE ILLUSTRATION se tiendra du 9 au 11 novembre au Château de Saint-Priest (69), une manifestation qui est devenue un rendez-vous des amoureux des livres de jeunesse et de l’univers de l’édition indépendante. L'occasion de croiser les univers de petites maisons d’édition novatrices et d’illustrateurs originaux.

    a8b26216dbd20979b81054db7548e6b2.jpgL’association L’autre livre organise, en partenariat avec le Secours populaire, le 5ème Salon de L’autre livre, sur le thème de la solidarité, du vendredi 7 au dimanche 9 décembre 2007 de 10h à 20h, à la Maison des métallos (94 rue JP Timbaut, Paris 11e). Une centaine d'éditeurs présents. dont l'Atelier du gué
    Plus d'informations.

    604d88341250e537491d16f73a9efb12.jpgDu 28 novembre au 3 décembre 2007, Salon du  livre et de la presse jeunesse de montreuil.
    Invité cette année, le Royaume-Uni.
    Site officiel

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  • Salon du livre de Lyon - quelques éditeurs

    Place aux Livres ! salon National du Livre en Région, réunit depuis quelques années tous les professionnels de la chaîne du livre : auteurs, éditeurs et libraires qui s’unissent pour offrir aux Lyonnais la plus belle librairie de la Cité. Fort de son succès en 2003, 2004, 2005 et 2006 le Salon du Livre prend de l’ampleur et poursuit son ouverture aux régions francophones, entamée en 2006 avec la participation du Québec.
    Lyon, du 9 au 11 novembre 2007 - Place Bellecour
    http://www.salonlivrelyon.com

    Plusieurs éditeurs venant d'autres régions sont invités, dont les éditions du Chemin de fer, qui proposent des ouvrages soignés, qui allient art et littérature, D'un Noir si Bleu, éditeur de nouvelles, ou encore les éditions du Jasmin, spécialisée en jeunesse, mais pas seulement... Quelques présentations d'ouvrages qui méritent le détour, ci-dessous.

     

    ce7b1aa68b0ad77a4f2de9049972aab3.jpgOn a marché sur la tête de Marie Le Drian, vu par Raphaël Larre, Editions du chemin de fer, 2006

    Les éditions du chemin de fer ont la particularité de proposer des textes de fiction d’excellente qualité, accompagnés d’illustrations ; des ouvrages format poche qui mettent en vis à vis deux univers expressifs, l’un langagier, l’autre visuel, parfois contrastés ou d’autres fois en symbiose, comme ici avec les croquis décalés de cimetières de Raphaël Larre ; Albert-Léonard, un vieux célibataire, a en effet décidé, de son vivant, d’organiser ses funérailles. Il fait appel à une entreprise de pompes funèbres moderne et organisée, qui lui envoie une commerciale chargée de monter le contrat… La narration est à la première personne mais ce court récit enlevé, un long dialogue ponctué de réflexions en aparté d’Albert-Léonard pourrait tout aussi bien être adapté pour le théâtre. La naïveté, la circonspection et l’étonnement du futur décédé face aux complexités inattendues de cet arrangement amusent beaucoup et la froideur détachée (toute professionnelle) de l’employée permet de mettre en exergue l’acidité et l’ironie qui se dégage de la démarche même du « vieux gars ». Une nouvelle pour plaisanter d’un sujet grave et rire des absurdités des vivants face à la mort. B. Longre (mars 2007
    http://www.chemindefer.org

     

    819aa456d0c643cc4ea9c1e7a6e06fb7.jpgLa Mosaïque du fou de Sylvie Huguet, D’un Noir si bleu, 2006

    En dix nouvelles, Sylvie Huguet nous fait traverser bien des mondes intimes, et rencontrer des personnages solitaires qui tous ont en commun un certain penchant morbide, une tendance à se rapprocher inéluctablement des portes de la folie ou à y sombrer sans espoir de rémission. La plus terrifiante de toutes est peut-être Le Cri, le récit d’une emprise, quand la fascination (fatale) que le narrateur éprouve pour le célèbre tableau de Munch l’incite à se rendre à Oslo. D’autres récits, souvent en lien avec l’art, basculent dans le fantastique ou l’hallucinatoire, telle La dernière toile ou Agonie. On s’arrêtera aussi sur une série de brefs tableaux intitulée Névroses, qui illustre différentes pathologies, en écho avec Camouflage, l’histoire d’un effondrement psychique. Des histoires grinçantes ou glaçantes, mais toujours réjouissantes, qui parlent avec finesse de l’angoisse d’être humain et de celle de la mort, toujours présente en creux, au cœur des choses. B. Longre (déc. 2006)
    http://dnsb.chez-alice.fr

     

    1ed67fb2f30297c3981f2160fe6bc7cf.jpg

    Papa-barque de Magali Turquin et Yan Thomas - Editions du Jasmin, 2007

    Papa invisible

    Magali Turquin, qui dédie cet album à son « père pardonné », donne ici la parole à un enfant « né sans papa ». C’est en tout cas ce que prétend la mère, bien décidée à élever seule son petit garçon. Mais celui-ci n’est pas dupe, et pour combler le vide qu’il ressent, il s’invente l’histoire d’un « papa seul », un papa-barque qui aurait « une ancre énorme à la place du cœur », un poids qui l’empêcherait d’avancer et de venir le retrouver. Dans l’incapacité de se confier à sa mère, il se parle à lui-même, s’interroge sur l’absence et le manque, sur l’histoire de ses parents... Lire la suite
    http://www.editions-du-jasmin.com

     

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  • Revue Brèves n° 83

    aa605ea5d9346ddd3129a07f433265d9.jpgA l’occasion des Belles Etrangères 2007, la revue BRÈVES présente deux écrivains libanais.

    RACHID EL-DAÏF témoigne du dynamisme d’une littérature qui puise à la fois dans le patrimoine arabe et dans une large ouverture aux cultures du monde ; une nouvelle inédite, traduite de l’arabe par Franck Mermier.
    ZEINA ABIRACHED, illustratrice et créatrice de bandes dessinées conjugue la recherche graphique et le témoignage sur la vie des habitants à Beyrouth pendant la guerre. Elle capte ainsi des petits moments de vie au centre de la grande histoire.

     

    Ce numéro revient aussi sur le dossier Nouvelle-Zélande et poursuit le dialogue entamé au cours des Belles Etrangères 2006 avec « Retour au pays du long nuage blanc » avec PATRICIA GRACE dont on lira deux nouvelles inédites et un entretien. Patricia Grace, née en 1937, encore peu connue en France (un seul roman est paru en 1993 aux éditions Arléa, Potiki) écrit depuis près de trente ans. Voici ce que je disais (il y a quelques années en arrière...) de son roman Cousins (paru en 1992 en Nouvelle-Zélande).

     

    af00ae6c856014b0abcb50bce4b637fe.jpgCousins de Patricia Grace (Penguin NZ / The Women's Press)

    Trois cousines aux parcours différents mais partageant des racines communes : Mata, élevée dans un orphelinat, déracinée, séparée de sa famille maori, passive et résignée ; Missy, qui grandit sur les terres de sa grand-mère malgré le rejet de cette dernière, mais qui sauvera l'honneur de son clan ; enfin, Maraketa, choyée et servie, prisonnière des espoirs de la famille, mais prête à tout pour s'échapper.
    Ce roman retrace les histoires de trois femmes, des Maoris avant d'être néo-zélandaises. Patricia Grace, première auteure maori à avoir été publiée en 1975 (Waiariki), tisse ses récits autour de sa culture, ses rituels et ses chants, mais aussi autour de la douleur et des difficultés à vivre d'un peuple souvent oublié et rejeté. Les différents récits se séparent et se recoupent, et les chemins de ces trois femmes se croisent si subtilement qu'on a parfois le sentiment de lire des nouvelles. Ces histoires féminines ne sont pas sans rappeler les romans de la Canadienne Margaret Atwood (par la façon dont sont analysées les relations entre les personnages), les nouvelles de l'Indo-Américaine Chitra Divakaruni (la difficulté de vivre entre deux cultures), ou encore les romans de Toni Morrison (dans le traitement des relations entre les communautés, les oppresseurs et les opprimés) : une littérature qui dépasse les frontières néo-zélandaises et maoris, et qui nous parle de l'humain.

    Patricia Grace

    voir la présentation de Brèves n° 79 - à l'occasion des Belles étrangères 2006

    voir la présentation de Brèves n° 82

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  • Miniatures

    b89654156e86ebb3b79ae93ac126d4f4.jpgMiniatures de Youssouf Amine Elalamy - Editions Hors'champs (Casablanca)
    prix 12 €, Maroc 65 dh

    Portraits collés

    Recueil atypique et stimulant, Miniatures se compose de cinquante portraits hétéroclites, graves et/ou légers, de brefs tableaux vivants qui renforcent l'idée shakespearienne de l'existence comme une scène (l'auteur avouant en introduction aimer "l'idée d'un livre qui se donne en spectacle") sur laquelle se démènent des personnages pathétiques, amusants, effrayants ou tragiques, à tous les âges de la vie, issus de toutes catégories sociales : on y croise une comédienne obnubilée par le rôle d'Ophélie au point d’en mourir, un journaliste partageant une cellule avec de "vrais" criminels, le seul "trash artist" marocain, un jeune publicitaire sans scrupules, une institutrice battue par son mari et qui maltraite à son tour ses élèves, un enseignant islamiste "hypocrite pratiquant", un foetus ignorant du sort social qui l'attend, une secrétaire qui rêve de romantisme, une fillette que son grand frère rejoint la nuit, un "diplômé-chômeur", un cyber-dragueur, une jeune prostituée, un apprenti kamikaze qui rêve d'un glorieux destin... La société marocaine est ici passée au crible d'une plume acide et réjouissante, faussement neutre, et la satire n'est jamais loin, même lorsque l'auteur se contente de raconter très factuellement, avec un détachement délibéré, et d'accumuler des visions juxtaposées dévoilant avec acuité l'absurdité du monde et les contradictions de la condition humaine en général.

    Saynètes satiriques teintées d'un cynisme amusé, ces Miniatures de Youssouf Amine Elalamy révèlent donc les petits et les grands dysfonctionnements d'un monde entre tradition et modernité, saturé d'images contradictoires et de miroirs déformants, un monde qui oscille entre désespoir (lié au chômage, à la misère sexuelle, aux rapports faussés entre les hommes et les femmes...) et enthousiasme pour des progrès technologiques factices qui apportent un réconfort dérisoire et purement matérialiste ; l'auteur, ne pouvant prendre parti pour l'un ou pour l'autre, rejette avec la même intelligence et la même force à la fois les hypocrisies de l'obscurantisme traditionnel et la misère morale et/ou sociale qui l'accompagne, et la vision d'une humanité manufacturée et posée sur papier glacé — à l'image de Rochdi, ce golden boy qui imite maladroitement le modèle américain, de Btissam, une étudiante qui, ayant posé pour la couverture d'un magazine féminin, est maintenant prise au piège de sa propre image, ou de Soraya, qui "ne peut survivre sans porter de masque", victime d'une "crise de masquillage aiguë"...

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  • Anna K. de Marti Rossello

    b1410a55d31e2f949e408c8fbe8f26e5.jpg

    Anna K. de Marti Rossello
    traduit du catalan par Marie-José Castaing, éditions Tinta Blava.

    Anna K. existe-t-elle ?

    Quel mystère recèle le nom de famille laconique de l'héroïne éponyme ? Le lecteur sera-t-il à même de percer l’énigme ou bien l'auteur lui en livrera-t-il la clé ? D'emblée, ce nom tronqué est une incitation, une tentation. Il arrive parfois que ce qu'évoque la combinaison d’un simple prénom et d’un patronyme épouse à la perfection les caractéristiques du personnage ainsi nommé : Anna K. est sans nul doute tout aussi fascinante que sa dénomination et l'ouvrage, qui retrace par le menu l'existence tour à tour mouvementée et paisible de cette création littéraire hors normes, se présente comme une biographie intime et une fresque familiale déjantée, entre domesticité domptée et romanesque débridé.

    Profondément hybride, proche et lointaine, affreusement quelconque et pourtant captivante, Anna K. résiste à toute tentative d’enfermement dans un résumé ; disons que l’intégralité du roman repose sur l'histoire d'une famille marquée par un incontrôlable fatum et dont les péripéties tragi-comiques, loufoques et sauvages valent bien celle des mythiques Atrides...

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  • Littérature et (tentatives de) censure

    suite de cette note ici :  Littérature et (tentatives de) censure - 2

    c2e19d5141db9efdf411d22a82715d34.jpgUn professeur de littérature a été suspendu début octobre par la direction de son lycée suite à une plainte déposée par les parents d’un de ses élèves, pour avoir proposé à ce dernier un roman contenant des scènes de nécrophilie… Que l'on se rassure, ceci se passe au Texas, dans une ville de moins de 1000 habitants, forcément en émoi... (source Associated Press du 22 octobre dernier). Le roman incriminé est Un enfant de dieu (Child of God, 1974) de Cormac McCarthy (un auteur qui fait figure de « classique »). Je ne l'ai pas lu mais je tends à penser qu'il doit être excellent ou du moins qu'il présente quelques qualités littéraires... Il figurait en tout cas sur une liste d’œuvres sélectionnées par les enseignants du lycée.

    L’affaire fait déjà couler beaucoup d’encre – d’autant que l’enseignant en question serait maintenant accusé d’avoir fait des avances à l’une de ses élèves… (on ne voit pas le rapport, mais la police texane semble justement penser que tout est lié…) Bref. Là n’est pas le problème. Car même s’il est rare que les controverses de ce type prennent de telles proportions aux Etats-Unis, il reste que l’incident est loin d’être isolé, les bibliothèques publiques et les établissements scolaires étant fréquemment confrontés à des ingérences parentales disproportionnées, relayées par divers lobbies religieux, réactionnaires, néo-conservateurs et tutti quanti.

     

    Il existe fort heureusement un contre mouvement, mené par plusieurs associations (dont l’importante American Library Association, mais aussi des regroupements de librairies, d’auteurs, de journalistes et d’éditeurs) qui organisent chaque année depuis 1982 une semaine des « livres interdits » : Banned Books Week, dont la devise est « Free People Read Freely » ; un événement qui incite le grand public à lire ces ouvrages sulfureux (!) que d’aucuns aimeraient voir mis à l’index (et pourquoi pas brûlés… comme cela est souvent arrivé à Harry Potter), après avoir fait boire la ciguë à leurs auteurs, cela va de soi.

    b349d2656645f0cdb65e4ffeb8cbfe19.jpgAussi, l’ALA recense-t-elle les livres qui ont été le plus souvent conspués chaque année. Le grand vainqueur, en 2006, serait le désormais célèbre And Tango Makes Three, un (inoffensif ?) album pour petits de Justin Richardson et Peter Parnell, qui raconte comment un couple de pingouins mâles (il paraît que ça existe) adopte un œuf orphelin… (Un exemple qui m’en rappelle un autre, qui a eu lieu chez nous, à propos de Jean a deux mamans) et qui, selon ses adversaires, véhiculerait des valeurs propres à déstructurer le psychisme dès la plus tendre enfance...

     

    En jetant un oeil au "top 10" de cette même année, on découvre un roman de... Toni Morrison aux côtés de séries pour jeunes filles, mais les gagnants des années précédentes méritent eux aussi le détour : L'Attrape-coeur de Salinger, Des Souris et des hommes de Steinbeck ou encore Huckleberry Finn de Twain ! Pour les curieux, l'ALA recense les 100 livres les plus "controversés" entre 1990 et 2000, une liste dont on ne sait s'il faut rire ou s'effrayer : www.ala.org/ala/oif/bannedbooksweek/bbwlinks/100mostfrequently.htm

     

    www.ala.org/

     

    bannedbooksweek.htm

     

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  • Lecture Jeune - revue

    14f2c413c1a5ffca6d64643bd9738ff7.jpgL'association Lecture Jeunesse fait paraître, quatre fois par an, une revue baptisée Lecture Jeune,qui traite spécifiquement des ouvrages pour ados. Le dossier du dernier numéro est consacrée à Arnaud Cathrine, un auteur qui navigue entre littérature générale (Sweet Home, Exercices de deuil) et littérature jeunesse (Nous ne grandirons pas ensemble, publié à L'Ecole des Loisirs, est l'un des derniers parus). Un dossier détaillé et précis, qui retrace le(s) parcours de l'auteur et analyse son rapport à l'écriture.

    Sommaire du n°123, septembre 2007.

    www.lecturejeunesse.com 

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  • Les Boréales

    7bfcd887e66359198e9b3a0f6ebefe36.jpgL'affiche du prochain festival pluridisciplinaire (littérature, musique, danse, photo, cinéma…) que propose chaque année le Centre régional des lettres de Basse-Normandie est une invitation à elle toute seule... Les manifestations se déroulent du 12 au 25 novembre 2007 à Caen et en région. Cap sur la Suède pour cette 16e édition, à laquelle sont conviés de nombreux auteurs scandinaves, dont Laila Stien, auteure des Têtards dans un bocal ( Thierry Magnier , traduction de Jean-Baptiste Coursaud – un roman fantaisiste à souhait), lors d’un débat sur la littérature jeunesse norvégienne ; l’artiste finlandaise Kaisa Leka, auteure de I am not these feet (éditions Cactus), le romancier norvégien Gunnar Staalesen (dont il faut lire Le Roman de Bergen aux éditions Gaïa, traduction d’Alexis Fouillet), la romancière finlandaise Riikka Ala-Harja (Tom Tom Tom et Reposer sous la mer chez Gaïa), la suédoise Katarina Mazetti (il ne faut surtout pas passer à côté du Mec de la tombe d’à côté vendu à plus de 450000 exemplaires en Suède et publié en 2006 chez Gaïa).

    Programme en ligne

    5cdd43e18c8fa4c1fbc7df4ee5f5bd44.jpgLe mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti, traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Gaïa, 2006

    Comment deux êtres que tout sépare (Désirée, bibliothécaire cultivée et Benny, éleveur de bovins) peuvent-ils envisager une vie ensemble ? Leurs points communs : tous deux ont laissé filer les années et, arrivés à la trentaine, supportent mal leur solitude (Désirée a perdu son mari, avec qui elle s’ennuyait, et Benny vit en vieux garçon, dans la ferme héritée de ses parents). Leur histoire d’amour mouvementée, aussi étonnante que douloureuse, sera le fil conducteur de ce roman cocasse et piquant, dans lequel l’auteur donne la parole en alternance à chacun des deux protagonistes : ils s’interrogent sur ce qu’ils aimeraient enfin faire de leur vie et sur qui ils sont vraiment. Même si le fossé social et culturel paraît impossible à combler, l’histoire touchante et fantaisiste de leur relation emporte le lecteur dans le tourbillon sans fin de leurs brouilles et de leurs rabibochages, de leurs chagrins et de leurs doutes, de leurs colères et de leurs manies... on ne s’en lasse pas, et le lecteur sera rassuré d’apprendre que deux autres titres de Katarina Mazetti paraissent en novembre de cette année, Les larmes de Tarzan et Entre Dieu et moi, c'est fini.
    B. Longre (juillet 2007)

    www.gaia-editions.com

     

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  • Marie-Salope de Gisèle Bienne

    113f35177987acd7fe488acd04a264c8.jpg

    Marie-Salope ou La Jeune Fille et la Vie, de Gisèle Bienne
    Ed. Climats, Collection Arc-en-Ciel, 2004

    Le Péril jeune…

    Cet âpre roman, d’abord paru en 1976 aux Editions Des Femmes, met en scène et en mouvement perpétuel une toute jeune fille impétueuse, curieuse et révoltée, dont les envies d’évasion vont naturellement à l’encontre de ce qui est attendu d’elle. Incomprise, insoumise, elle souffre de la médiocrité ambiante, de l’existence éteinte de ses parents agriculteurs et de frères et sœurs (« les autres », comme elle les appelle) déjà dans le moule, passés dans le monde adulte et appelés à vivre raisonnablement ; elle n’accepte pas non plus la violence d’un père volage et le manque d’affection maternel – en dépit de ses tentatives pour qu’enfin sa mère la reconnaisse et l’accepte comme son enfant, telle qu’elle est. Les humiliations et les petites persécutions, pas forcément délibérées, s’intègrent naturellement au quotidien, s’accumulent et forment un nœud de souffrance, tout au long de l’été ici conté, élargissant le gouffre qui déjà sépare Marie de son milieu familial.

    « On l’appelle Marie-Salope pour rire, naturellement, mais aussi parce qu’elle se salit facilement, parce que leur propreté ne la fascine pas. » Devant cette fille qui ne « veut jamais faire comme tout le monde » et qu’ils ne comprennent pas, ils ont recours, au gré de leurs humeurs, aux moqueries, aux stratégies culpabilisantes, à la mesquinerie inscrite en eux, aux interdictions absurdes et normalisantes, et enfin à la violence : celle des mots, puis celle des mains qui régulièrement s’abattent sur Marie – le dégoût qu’elle semble inspirer à son père la poussant à le provoquer – comme après le grand « complot » qu’ils ont fomenté un soir (lui couper ses beaux cheveux de force parce que « ça ne fait pas propre »), un événement vécu (par Marie et le lecteur) à la manière d’un viol identitaire, une dépossession qui engendre une amertume légitime – amplifiée par le silence complice de sa mère.

     Lire la suite de l'article

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  • Editions Belize

    f38acf2a2909da6989e47b90a8813a94.jpgJ'apprends avec plaisir que l'ex maison d'édition Belem (une aventure débutée en 2003, qui avait dû s'interrompre il y a quelques mois) renaît de ses cendres et devient BELIZE ("la route vers la mer" en langue maya...).
    J’avais eu l’occasion d’apprécier plusieurs publications chez Belem, dont les deux ouvrages de Nouchka Cauwet, entre art et documentaire, qui relataient pour l’un la naissance de l’écriture, et pour l’autre celle des mathématiques, sans oublier les titres de la collection Carré d’Art dirigée par Sophie Comte-Surcin et les romans de la collection Prémices, placée sous la direction éditoriale d’Héliane Bernard (co-fondatrice de la revue et des albums Dada, de la Revue 9 de Cœur, puis des étonnants albums Tatou chez Michalon, toujours avec Alexandre Faure ).

    b127f063137a02784393ac38f625bfe4.jpg

    Bref, les éditions Belem sont mortes, vive les éditions Belize, qui proposent déjà 3 titres à découvrir sur leur site, dont deux albums très amusants (collection dirigée par Francesco Pittau) : Ça devait arriver de Gaëtan Dorémus et Il était une chaise de Bruno Heitz.

    En novembre, paraîtra un troisième opus signé Nouchka Cauwet, Parler le monde La naissance d’une langue, illustré par Sylvie Serprix, que j’ai hâte de découvrir...

    www.editions-belize.com
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  • La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse

    6e181d262033503ef8d1832ff0dea237.jpgLa Charte des Auteurs et des Illustrateurs jeunesse a mis en ligne une toute nouvelle version de leur site.
    www.la-charte.fr

    On y retrouve le répertoire des membres, des informations sur le métier, les revendications, le dernier n° des Nouvelles à télécharger, ou encore une histoire de l'association signée Claire Nadaud qui écrit : "Faire l’historique de la Charte alors qu’elle atteint ses 20 ans comme association 1901 et ses 30 ans d’existence et qu’elle est passée d’une vingtaine d’auteurs militants et déterminés, à près de 700 aujourd’hui, c’est faire la longue liste de tous ceux et toutes celles qui ont su donner du temps et de l’énergie pour que vive une association très originale..."

    La charte sera présente sur le salon du livre jeunesse de Montreuil 2007 du 28 novembre au 3 décembre (stand H1).

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  • Harry Potter

    bd0effa481915fdd9d35a15ee3804c62.jpgJ'ai appris hier (merci à Anne) une chose dont j’avoue avoir du mal à me remettre… Albus Dumbledore, mentor d’Harry Potter, aurait été gay (là n’est pas le problème) et je ne m’en serais pas rendue compte – même en ayant lu le septième et dernier tome ? (Tome réussi dans l’ensemble, en dépit d’un épilogue superflu…) Soit je suis passée à côté d’indices essentiels, soit ces mêmes indices n’existent pas… (N’ayant cependant pas le temps de me replonger dans les ouvrages, qu’on n’hésite pas à me signaler une quelconque allusion qui aurait pu m’échapper…)

    La créatrice de Potter a révélé l’orientation sexuelle du vieux sorcier il y a quelques jours. La plupart des fans (je ne parle pas des simples lecteurs, mais des fanatiques) sont paraît-il ravis, et la communauté gay se réjouit (ce n’est pas le cas des intégristes de tous bords, mais on sait que de ce côté, la série était de toute façon déjà conspuée et mise à l’index – entre autres pour satanisme – comme quoi, il n’y a pas que les accros à Potter qui confondent réalité et fiction…)

    Il reste qu’on se demande ce qu’une révélation de ce genre peut bien apporter à l’humanité… surtout quand on sait que les livres ne contiennent rien pour confirmer les dires de l’auteure. En revanche, il est fort dommage qu’un auteur cherche à imposer a posteriori des interprétations sur tel ou tel personnage… les romans devraient se suffire à eux-mêmes. Libre ensuite au lecteur d’imaginer ce qui lui chante selon ce que le texte lui évoque. Un auteur est en droit de parler de ses romans, mais est-il censé faire l’exégèse de ses propres écrits ? Pourquoi pas. Encore faut-il que cela ait un quelconque intérêt…

     

    On lira aussi l'analyse que Joannic Arnoi en fait sur son blog (après avoir proposé une traduction d'un article relatant LE coming-out dans le détail). Il écrit très justement : "D'un autre côté, cette façon naïve de "traiter" un personnage de fiction comme s'il était un être de chair et d'os est typiquement américaine. Comme est aussi très connotée cette reprise ultra sérieuse par la principale agence d'information US, et la multiplication des réactions de par le monde. Aujourd'hui, il semblerait qu'un personnage "virtuel", de par la puissance du dispositif médiatique dans lequel il s'insère, soulève des passions qui n'ont rien de virtuel."

     

    db94879c19e12791d42e654cf81f0d12.jpgJustement, Joannic Arnoi propose aussi une analyse fouillée de Point de côté, roman d'Anne Percin (T. Magnier) que j'aime moi aussi beaucoup et dont je parle sur Sitartmag. Le narrateur est homosexuel, mais là n'est pas le plus important à mes yeux.

    A propos du même roman, lire aussi le petit débat spontané (et instructif) qui avait eu lieu sur le site de Ricochet.

     

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  • Magazine TOC - Chroniques 2005-06

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     Les Démons caca de Fabienne Loodts, Editions Esperluète, 15 euros.

    Vade retro…

    « Nous avons tous notre démon caca », raconte Fabienne Loodts, talentueuse auteure-illustratrice belge ; dans cette étonnante série de portraits pleine page exécutés au fusain, chaque personnage se retrouve affublé, en guise de couvre-chef, d’une étrange bestiole (démon grimaçant, dragon difforme, gargouille aux griffes acérées, gremlins en noir et blanc…), à la manière d’un ornement maléfique qui le suit partout où il va : ces diablotins sont l’incarnation de la noirceur que l’on porte en soi, et on peut accepter leur tyrannie, s’en accommoder, ou l’accueillir à bras ouverts, on peut aussi tenter de dissimuler son démon ou l’affronter violemment, en vain ; l’on choisira alors d’apprivoiser la bête et de minimiser son emprise par le biais d’un dialogue lucide…
    En dépit de son titre surprenant, cet ouvrage n’a rien de scatologique (hormis la malfaisance infantile et primaire de nos propres démons), et c’est d’abord un objet artistique remarquable où les textes, brefs et limpides, accompagnent les illustrations sous forme de légende. L’allégorie évoque quelque ancienne vision infernale, tel un bestiaire moyenâgeux remis au goût du jour –  et sous-entend l’idée que l’humain est bel et bien une créature hybride, capable du meilleur comme du pire, mais seule responsable de ses choix.
    © B. Longre

    www.esperluete.org/

    www.wesentlich.com/fabienne

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  • Revue Brèves n° 82

    910ffdc54d096ba7376afe0ec8672126.jpgLe numéro 82 de la revue Brèves, "Anthologie permanente de la nouvelle", vient de paraître.
    Ce numéro comprend des nouvelles de Anne Pietri, Janine Teisson, B. Bohuon, Anne Riocreux, Marco Wolf, David Doma, Stéphane Mot, Sophie Stern, Lika Launay-Spitzer, Karima Berger, Philippe Nieto, et Marc de Montifaud, un dossier portant sur Huysmans et des articles critiques (dans la rubrique si joliment intitulée "Pas de roman, bonnes nouvelles"), dont quelques-uns que je signe.

    Disponible en librairie, par abonnement ou en vente ici.

    L'Atelier du gué

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  • Amélie-les-crayons

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    Un peu de pub pour Amélie et ses musiciens (dont mon "petit" frère Olivier, compositeur, arrangeur et multi instrumentiste !), que l’on peut voir en mini concert sur le site de Télérama depuis plus d’une semaine.

    L’album est sorti le 8 octobre et une longue tournée vient de démarrer…

    www.amelielescrayons.com

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  • Magazine TOC - Chroniques 2005-06

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    Chroniques des quais, David Wojnarowicz, Ed.Désordres, trad. de l’anglais par Laurence Viallet

    La vie à vif

    C’est au cours de pérégrinations aux quatre coins des USA que David Wojnarowicz (écrivain, artiste militant de la scène underground, mort du Sida en 1992) a collecté de saisissants témoignages retranscrits sous forme de brefs monologues, l’écriture calquant habilement leur oralité originelle. Près d’une cinquantaine de voix anonymes, celles des laissés pour compte, orphelins d’une « amérique » dévoyée, confrontés à un ordinaire de violence (physique et morale) : jeunes fugueuses, prostitué(e)s, ex-taulards, travestis, routiers et vagabonds confient leurs errances, leurs dérives choisies ou non. A partir de ces lambeaux d’existences, instantanés sordides, paradoxalement cocasses et vivifiants, Wojnarowicz, porte-parole de la marge, fait rejaillir l’humanité, généralement déniée, de cette multitude invisible et tourmentée ; humanité qui prend le pas sur la subversion, l’impudeur ou l’obscénité de surface. Reflet inversé du capitalisme, ce strip-tease urbain vaut bien nombre d’études sociologiques.
    editions-desordres.com
    Entretien avec Laurence Viallet

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  • Magazine TOC - Chroniques 2005-06

    638fa913e781d66332084f4095d620f3.jpgJ'ai récemment appris que le magazine TOC, mensuel indépendant et contributif, était sorti en kiosques pour la dernière fois en juin 2007.  Les numéros (le premier datant d'octobre 2003) sont néanmoins répertoriés dans leurs archives. J'avais contribué à quelques numéros dans la rubrique littérature en 2005-2006, en proposant des critiques d'ouvrages décalés ou souvent sous-médiatisés (lesquels sont toujours en bonne place sur mes étagères !) En voici déjà une, d'autres suivront - histoire de les faire partager à nouveau.

     

    04489fd9dae60794a5ba2f22e1bd3b73.jpgNorma de Maïa Brami, Editions Folie d’Encre, 2006 - 160 p. 15 euros.

     

    Fêlures

    Que fait Norma, maigrichonne de sept ans, crâne rasé sous une casquette qu’elle refuse d’ôter, dans un foyer pour enfants abandonnés ?  Et que lui veut Léo, adolescent rêveur et buté, réputé pour son comportement instable ? Le personnel du centre s’en méfie, surveille ses moindres faux pas, alors que Léo ne cherche qu’à prendre Norma sous son aile, à se perdre dans le regard de cette petite sœur rayonnante mais brisée, et à partager avec elle ses rêves de liberté.
    Maïa Brami écrit aussi pour la jeunesse mais dans ce roman, il n’est pas seulement question d’enfance abîmée : les adultes sont tout autant fragiles que les enfants dont ils ont la charge, leurs fêlures n’ayant pu s’atténuer avec le temps - le psychologue agressif, agacé par les silences de ses jeunes patients, la surveillante solitaire qui ne peut réfréner son mal d’enfant et qui perd le sens des réalités, la mère de Norma, attendant d’être jugée, ou bien celle de Léo, dont il se souvient avec terreur… Pour s’évader d’un univers loin d’incarner le réconfort attendu, les enfants forment des alliances implicites et se confient à leurs pairs, avec leurs mots à eux, plutôt que de répondre aux questions des adultes qui tentent de contrôler leurs amitiés ou leurs émotions.
    Un récit poignant, pudique, où s’entrecroisent des quêtes affectives dont il n’est pas certain qu’elles aboutissent, mais qui, libérées par les mots, ouvrent de nouveaux horizons aux personnages malmenés par l’existence. Sans misérabilisme ni mièvrerie, dans une langue exigeante, regorgeant d’heureuses trouvailles poétiques, l’auteure mêle la froideur du réel à la douceur accueillante des rêves, entre dialogues spontanés, tensions intérieures et douleurs muettes.
    Editions et librairie Folies d'encre, 9 Avenue de la Résistance, 93100 Montreuil
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  • La Promesse de Shanghai

    e8d4282884921315d2bbfe40ef3dd605.jpgUn roman que j'avais lu d'une traite, La Promesse de Shanghai, d'abord publié chez Bleu de Chine (une maison de qualité, dont l'excellent catalogue se trouve ici), vient se sortir en Babel. Son auteur, Stéphane Fière (qui vit en Chine depuis plusieurs années) propose depuis peu quelques chroniques en ligne sur un blog qu'il a intitulé "Chine Nouvelles" ; un site où il entend  parler "de la Chine ordinaire, celle que l'on cache habituellement et dont personne ne parle jamais; je prends des faits divers tirés de la presse chinoise et je "fictionnalise", c'est un peu comme du réel romancé ou de la fiction réaliste! tous les deux jours j'écris une courte nouvelle mais tout ce que j'invente est vrai, ou vraisemblable." On y retrouve le regard lucide et critique de La Promesse de Shanghai - pour découvrir la Chine sous son vrai jour...

    Article et entretien (mai 2006) avec S. Fière à lire sur Sitartmag.

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  • Mélanie Cuvellier

    7396b7639c19639c1ed163ada9911d5f.jpgLes mots, ça m’est égal
    de Mélanie Cuvelier - Exprim’ Sarbacane, 2007

    Un tout nouveau roman paru dans la collection Exprim' des éditions Sarbacane (destinée aux grands ados, jeunes adultes et grands adultes...)
    lire l'article sur Sitartmag

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  • Parution - L'APPRENTI D'ARALUEN

    L'APPRENTI D'ARALUEN Le Chant des Wargals (tome 2)
    un roman de John Flanagan - traduit de l'anglais (Australie) par Blandine Longre - Hachette romans jeunesse - 2007

    cd491851a843106cc8ac5fc274fcf4e5.jpg

    4e de couv - L'apprentissage de Will auprès du sombre Halt a porté ses fruits. Le voilà prêt à accompagner Gilan, Rôdeur aguerri, en Celtica, pour prévenir le Roi des Celtes des plans diaboliques de Morgarath. Will doit faire preuve de courage et de perspicacité pour résister au chant morbide des Wargals, déjouer tous les pièges que sa périlleuse mission lui réserve et affronter le ténébreux Seigneur de Pluie et de Nuit... Will saura-t-il gagner sa place dans l'Ordre des Rôdeurs ?

    Le tome 1 sur Ricochet
    Le tome 2 sur Ricochet
    En douce - chronique
    Chroniques de l'imaginaire
    L'auteur
    L'éditeur français
    acheter

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  • Parution - L'APPRENTI D'ARALUEN 1

    L'APPRENTI D'ARALUEN L'Ordre des Rôdeurs (tome 1)
    un roman de John Flanagan - traduit de l'anglais (Australie) par Blandine Longre - Hachette romans jeunesse - 2007

    096e713a65dc61100a4e5c4ba517404c.jpg

    4e de couv - Will rêve de devenir chevalier, comme son père, mort en héros au combat. Mais c'est un tout autre destin qui lui est réservé. Il sera désormais l'apprenti sorcier du sombre Halt, un Rôdeur aux pouvoirs troublants, défenseur secret du royaume d'Araluen. Pour maintenir la paix du domaine, Willdoit apprendre la magie de la dissimulation et devenir une ombre parmi les ombres. Et il lui faut faire vite car les montagnes désoles de Pluie et de Nuit murmurent que Morgarath, noir seigneur et baron félon, serait de retour... Et qu'il compterait bien reprendre le pouvoir par le feu et le sang.

    Présentation du tome 1 sur Ricochet
    L'auteur
    L'éditeur français
    Publishers Weekly
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