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Sur le Web - Page 2

  • I leave this at your ear...

    graham_newcp.jpg

    New collected poems de W.S. Graham (Faber)

    "The beast that lives on silence takes
    Its bite out of either side.
    It pads and sniffs between us. Now
    It comes and laps my meaning up.
    Call it over. Call it across
    This curious necessary space.
    Get off, you terrible inhabiter
    Of silence. I’ll not have it. Get
    Away to whoever it is will have you."

    Le point de vue de Harold Pinter

    Le poète en lecture (1979)

    Sur le site de Faber

    I LEAVE THIS AT YOUR EAR
    For Nessie Dunsmuir

    I leave this at your ear for when you wake,
    A creature in its abstract cage asleep.
    Your dreams blindfold you by the light they make.

    The owl called from the naked-woman tree
    As I came down by the Kyle farm to hear
    Your house silent by the speaking sea.

    I have come late but I have come before
    Later with slaked steps from stone to stone
    To hope to find you listening for the door.

    I stand in the ticking room. My dear, I take
    A moth kiss from your breath. The shore gulls cry.
    I leave this at your ear for when you wake.

    Copyright © The Estate of W.S. Graham, 2000.

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  • Crucifixion (triptych, 1965) de Paul Stubbs - et sa traduction.

    Crucifixion (triptych, 1965)
    After Francis Bacon

    1.

    A woman, unscripted, she bends into her
    flesh; fidgeting, squirming, contorted:

    As if the molten-metal from the mould
    of the swastika

    it was being intravenously fed into her
    veins…

    While Satan, upon his sunbed, grins.

    2.

    Arms pinioned, the epoch is suspended.

    From the ripped-open gut spills the
    detritus of the century:

    fragments of a failed despot’s
    speech, a bishop’s vertebrae,
    bomb-shells etc

    – A crucifixion also begins to stop.

    3.

    Two journalists, at lectern, in court:

    Idly discuss the cricket game or the
    gas-chambers.

    “I am moving” cries the Nazi behind them,
    “back through the death-throes of my sins!”

    – God, out of frame, indifferent:
    force-feeding him the ashes
    of the survivors of Auschwitz.

    © Paul Stubbs
    (The Icon Maker, Arc Publications, 2008)

    crucifixion.jpg

    Crucifixion (triptyque, 1965)
    D’après Francis Bacon

    1.

    Une femme, improvisée, elle se replie sur sa
    chair ; s’agite, se tortille, se contorsionne :

    Comme si le métal fondu du moule
    de la croix gammée,

    on le lui injectait par
    intraveineuse…

    Tandis que Satan, sur son lit à bronzer, affiche un large sourire.

    2.

    Les bras cloués, l’ère demeure suspendue.

    De ses tripes déchirées, se déversent
    les détritus du siècle :

    le discours fragmenté d’un despote
    déchu, les vertèbres d’un évêque,
    des obus etc.

    – une crucifixion commence elle aussi à prendre fin.

    3.

    Deux journalistes, au pupitre, au tribunal :

    discutent nonchalamment du match de cricket ou des
    chambres à gaz.

    « Je repars », s’écrie le Nazi posté derrière eux,
    « en arrière, et traverse les affres mortelles de mes péchés ! »

    — Dieu, hors-cadre, indifférent :
    l’oblige à avaler les cendres
    des survivants d’Auschwitz.

    (translation © B. Longre)

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  • Apocalyptique, métaphysique, subversive

    capturepstubbs.jpgEn ligne, le site de Paul Stubbs, dont la poésie ne se résume pas aux quelques adjectifs ci-dessus, adoptés en guise de titre.

    The Icon Maker, by Paul Stubbbs (Arc Publications, 2008)

    Paul Stubbs's disruptive poems definitely go off every known trodden path: fraught with paradox, saturnian-like reversals, universal questioning about death, decay, doom, cosmic and spiritual disorder, fragmentation of selves and human condition, they generate stunning images that reach heart and mind alike and that are rooted in the metaphysical but also in the concreteness of the flesh; the way the poet spontaneously subverts language triggers a constant enthusing stimulation as the recurrent synctatic ruptures produce an almost unexpected rhythmic fluidity that constantly rings true, vividly spontaneous yet cerebral and never dully trite nor mainstream at all, the least that can be said – a voice whose genuine uniqueness stands out above that of many other living poets, charged with Donnian & visionary Blakian overtones (without mentioning Yeats, Trakl, Holderlin or Milton, among others) and which, as such, will undoubtedly withstand the test of time.

     (B. Longre, sept 2009)

     

    Deathbed vision of Ungaretti

    in the desert: the trinity
    like a mirage of some giant
                                      termite

    (using Adam's lost
    rib as a pincer)

    Writing man's last
    date into the sand.

    © Paul Stubbs.

    Vision d’Ungaretti sur son lit de mort

     

    dans le désert : la trinité,

    pareille au mirage d’un termite

    géant.

     

    (se servant de la côte perdue

     d’Adam comme d’une tenaille)

     

    Inscrivant la dernière date

    de l’homme dans le sable.

    (© traduction : B. Longre)

     

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  • Online poetry

    3am.jpgLe magazine 3:AM (critiques littéraires, fiction, poésie, flash fiction, interviews, essais...) publie trois de mes poèmes ce jour.

    Merci à Darran Anderson, rédacteur de la rubrique poésie et lui-même poète , dont je recommande vivement le recueil Tesla's Ghost (Blackheath Press, 2010).

     

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  • Zanzibar

    cache_1219656802.png?t=1263944175A découvrir en ce début 2010, les Editions Zanzibar, éditeur indépendant de "FICTIONS, ROMANS & NOUVELLES, VINELAND GENRE NOIR & AMERICANA POESIE & ROCK 'N' ROLL", avec une vingtaine de titres prévus entre janvier et décembre 2010, dont Minuit Privé de Kris Saknussemm (roman traduit de l’anglais par Anne-Sylvie Homassel), Des bienfaits de la respiration de Lydia Peelle (Nouvelles traduites de l'anglais par Luc Baranger) et Edson de Bill Morrissey (Roman traduit de l'anglais par Luc Baranger).

    Pour plus d'informations

    http://zanzibar-editions.com/

    et les Zanzinews

     http://zanzibar-editions.com/la-lettre-d-info/

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  • Brian Evenson (lecture obligatoire)

    wavering_knife.jpgA l’occasion de la sortie de Père des Mensonges (Cherche-midi, Lot 49, traduit de l'anglais par Héloïse Esquié) de Brian Evenson, voici une présentation et un entretien originellement parus dans Le Magazine des Livres du mois de novembre 2009, à découvrir sur le blog de Bartleby.

    "La trajectoire de Brian Evenson est si étrange qu’elle pourrait être celle d’un personnage de fiction. Né en 1966 dans une famille mormone depuis six générations, Brian Evenson fut lui-même prêtre et enseigna à l’Université mormone de Brigham Young jusqu’à la parution, en 1996, de son premier recueil de nouvelles Altmann’s Tongue qui provoqua la colère des hautes autorités de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Brian Evenson est menacé d’excommunication et subit de telles pressions qu’il est contraint de quitter l’Eglise, l’Université et de rompre avec sa famille. Le prêtre mormon est mort, l’écrivain est né. La reconnaissance de son talent est immédiate. Les critiques sont élogieuses." (Bartleby)
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  • Parution du Zaporogue 7

    zap7.jpg

    Avec / with : Jerry Wilson  -  Diala Gemayel - Marco Carbocci -  Cynthia Hogue - Blandine Longre - Paul Stubbs - Pierre Cherruau - Juan-Carlos Cruz Suáres - Vinicius Mario de Carvalho - Koji Tajika - Stéphane Prat - Thomas Vinau - Christophe Lichtenauer - Serge Muscat - Alain Descarmes - Anne-Olivia Belzidsky - Sabine Wyckaert - Sofiul Azam - Abdullah Khan - Gil Duc - Jacques Sicard - Gary Cummiskey - Emmanuel Bourdaud - Philippe Laurent - Krystin Vesterälen - Marie Simon - Myriam Gallot - Simon Frost - Ole Wesenberg - D. James Eldon - Jørn Erslev Andersen - Claro - Lionel Osztean - Diniz Galhos - Olga Zeri - Robert Freeman Wexler - Anne-Sylvie Salzman.

     

    J'y publie quelques poèmes et recommande entre autres les textes d'Anne-Sylvie Salzman, de Claro, de Myriam Gallot et de Sabine Wyckaert, ainsi que les poèmes de Paul Stubbs.

     

    Publication : Sébastien Doubinsky

    Téléchargement gratuit - ou commande de l'ouvrage papier.

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  • Questionnaire de l'étrange

    nng_images.jpg

    Eric Poindron, dont on recommande vivement le blog, a questionné de manière bien étrange Anne-Sylvie Homassel, traductrice et auteure – on lira entre autres Lamont, recueil de nouvelles délicatement illustré par Stepan Ueding, paru récemment aux éditions du Visage vert, des fictions parfaitement opaques et inquiétantes, pourtant composées dans une langue limpide, précisionniste, peuplée de terreurs qui prennent des formes imprévisibles ; de même, on pourra découvrir la nouvelle Fox into Lady, parue dans le dernier numéro du Zaporogue (téléchargeable gratuitement, est-il besoin de le rappeler ?) en compagnie d'illustrations de Marc Brunier Mestas dont il faut visiter le blog.

    livre_l_544.jpgPour connaître le travail d'Anne-Sylvie Homassel dans le détail, une visite de son netvibes s'impose, de même que celle du blog du Visage Vert, revue littéraire publiée par les éditions Zulma et dont le dernier numéro comporte entre autres un bien beau dossier sur la sorcellerie concocté par Michel Meurger et la petite équipe dirigée par Xavier Legrand-Ferronnière, secondé par A-S. Hommassel et la traductrice Elisabeth Willemz.

    Rappelons aussi que Le Visage Vert est aussi une structure éditoriale (à ce propos, lire ce billet sur la petite édition, très justement intitulé Les nains aussi...) dont les publications peuvent être commandées en ligne.

    Le Visage vert est de nouveau l’invité de Bulles Noires / Bulles de rêve, samedi 4 juillet, à Radio Libertaire.

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  • Soyons Babyloniens

    babylonian_trilogy.jpg"Yellow: color of the sun, of blindness and summer. Color attached to the meaning of fear and fire. Too much yellow in a room can lead to mental confusion, schizophrenia or worse. On the other hand, it is said that if you dress up a baby in yellow clothes three days after he is born, luck will be with him all his life. Yellow is the color of the East and South. It is one of the three primary colors. It is only justice to start with it then."

    Extrait de The Babylonian Trilogy de Sébastien Doubinsky (PS Publishing, 2009), avec une introduction signée Michael Moorcock himself. Un triple roman foisonnant, ingénieusement construit, réjouissant kaléidoscope où tout semble pesé, pensé, calculé ; les différents niveaux de lecture et la variété narrative qu'il propose témoignent de l’ampleur du projet, tout comme l'habileté à naviguer entre les genres, entre dystopie, allégorie, polar, poésie, drames intimes de l'humaine condition et ce qui pourrait passer pour du réalisme (mais qui n'en est pas, l'auteur restant prudemment en-deçà, dans un monde à la fois familier et pourtant délibérément décalé). Une lecture hautement recommandable.

    D'autres extraits sont disponibles en ligne.

    Sur Sitartmag, un entretien avec Sébastien Doubinsky qui, non content d'écrire, de traduire et d'enseigner, est aussi le dynamique créateur du Zaporogue.

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  • LE ZAPOROGUE #6

    zap6.jpgLe numéro 6 de la revue le Zaporogue, dirigée par l'irremplaçable Sébastien Doubinsky, est arrivé.

    On peut commander l'ouvrage en ligne ou le télécharger gratuitement.

    Au sommaire, poésie, nouvelles, illustrations, créations, etc.

    JERRY WILSON – THIBAULT DE VIVIES – ANDRÉ ROBÈR – CATHY YTAK TABISH KHAIR – MÉTIE NAVAJO – DÉBORAH REVERDY VS ENTORTILLÉE STEPAN UEDING – LIONEL OSZTEAN – LUC BARANGER – DANIEL LABEDAN – JEFF SYLVA – ALEX SCHREIBER – JONAS LAUTROP – JEAN-FRANÇOIS MARIOTTI ANNE-SYLVIE SALZMAN MARC BRUNIER MESTAS – JOHANNES HØIE –YANNIS LIVADAS BLANDINE LONGRE – ERIC BEAUNIE – CELINA OSUNA – FRANÇOIS BONNEAU – SOFIUL AZAM – MYRIAM GALLOT – OLE WESENBERG NIELSEN – CHRIS ROBERTS – OLGA ZERI.

    http://lezaporogue.hautetfort.com/archive/2009/06/22/le-zaporogue-6.html

    Le Visage Vert en cause ici http://www.zulma.fr/visagevert/?p=170

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  • Zaporoguons - ter...

    celina.jpgLes éditions du Zaporogue, passerelle dont j'ai déjà parlé ici et là, se dotent d'une vitrine :

    http://lezaporogue.hautetfort.com/

    Derniers titres parus : COLLECTION DE SOMBREROS par Thomas Vinau et HAPPINESS IS A RUMOUR par Ole Wesenberg.

    J'incite aussi à aller découvrir, entre autres, la poésie de Celina Osuna.

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  • Du côté des blogs

    Plusieurs blogs ont fait leur apparition ces temps, dont ceux-ci.

    Le making-of d'Ammi, un album illustré de Françoise Malaval et Patrice Favaro
    http://ammi-editionsmassala.hautetfort.com/

    Mon p'tit mot m'a dit - une invitation à mognoter, par Martine Falgayrac
    http://mognoter.blogspot.com/

    Anne Mulpas, en résidence à la médiathèque de Cormontreuil (51), ouvre un blog intitulé L'être en lettres
    http://alphabetre.over-blog.com/

    Les 7 mains - Sept auteurs pour un même blog : Stéphane Beau, Jean-Claude Lalumière, Fabrice Lardreau, Claire Le Cam, Bertrand Redonnet, Emmanuelle Urien et Marc Villemain.
    http://lesseptmains.canalblog.com/

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  • Araluen - la série

    araluenpoche1.jpgAinsi que je l'indiquais récemment, le tome 4 des aventures de Will, apprenti Rôdeur, vient de paraître, accompagné de la parution en poche du tome 1.

    J'ai découvert récemment plusieurs mentions et recensions de la série sur le net. D'abord sur le site La feuille charbinoise (merci à Cathy pour le lien !), mais aussi sur le site d'une librairie québécoise, et sur le site de Citrouille.

    Quant au tome 1, il figure dans la sélection d'un prix que je découvre.

    Sur le site officiel de la série, on ira aussi voir les différentes publications et leurs couvertures...

    L'Apprenti d'Araluen
    tomes 1 à 4
    de John Flanagan
    (traduction de l'anglais, Australie, B. Longre) - Hachette roman jeunesse.

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  • RectoVerso, revue

    rectoverso4.gifLa revue Recto/Verso est un espace de travail et d’échange autour de l’étude de la création littéraire et artistique. Dévouée à la jeune recherche internationale dans l’étude de la genèse des œuvres et des manuscrits d’écrivains, dans différents domaines littéraires, linguistiques et artistiques, Recto/Verso est une revue interdisciplinaire et quadrilingue. Elle publie des articles en anglais, français, espagnol et italien et se compose de cinq rubriques - « Cahiers de genèse », « Rendez vous », « Passerelles », « Marges » et « Apprentissages ».

    Le numéro 4 vient de paraître, intitulé "Mauvais genres".

    Le sommaire 

    "Du roman noir à la littérature de jeunesse, de la science-fiction au roman sentimental ou policier, cette littérature, pour faire l’objet, depuis de nombreuses années, d’études scientifiques, reste prise dans le spectre du genre à contraintes. Souvent abordée sous l’angle exclusif du procédural ou de l’archétypal, elle peine à s’extraire, malgré la diversité de ses réalisations, du carcan des mauvais genres, ceux-là même qu’on fréquente sans (trop) le dire, et qu’on hésiterait en principe à interroger dans le cadre d’une recherche génétique. (...) Au cœur de ce numéro, l’importance prise par la réflexion théorique de la section « Passerelles » met justement en lumière la question de la valeur. Quels sont les codes socioculturels et historiques, les implicites qui entravent la pleine jouissance de cette littérature ? Alors même que seul le plaisir de la lecture semblerait à même de sauver ces mauvais genres, il apparaît que sous la contrainte, la liberté de la création sourde, comme une évidence plus éclatante encore d’avoir été longtemps contenue – sinon retenue. À ce titre, l’entretien avec Blandine Longre permet de mesurer, du côté de l’auteur, cette évidence de la création en littérature jeunesse, là où il serait trop facile de ne voir que la mise en œuvre d’un cahier des charges plus ou moins invariant." (Editorial, Guillaume Bellon)

    http://www.revuerectoverso.com/

     

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  • Un auteur à ses lecteurs

    spielberger4.jpgDepuis le 1er janvier, l'écrivain Christophe Spielberger (Touché !, Editions du Seuil, Otto le puceau, Florent Massot) propose aux internautes de lire gratuitement ses derniers romans inédits, à partir de son site où les textes sont consultables sur écran, mais également imprimables en intégralité. Selon l’auteur, cette démarche n’est pas une fin en soi et ne saurait se substituer au travail de l’éditeur (dont il espère à nouveau bénéficier un jour), mais elle représente le moyen de permettre à ses lecteurs de continuer à le suivre, voire de le découvrir avant de se rendre en librairie, où plusieurs de ses ouvrages restent disponibles.

    Pour bénéficier de cette bibliothèque en ligne, il suffit de contacter l’auteur à partir de la page d’accueil de son site afin d’obtenir un accès personnel à une vingtaine de textes, parmi lesquels cinq romans.

    Christophe Spielberger est l'auteur de plusieurs romans dont On part, et d'un ouvrage intitulé La vie triée.
    On pourra lire quelques chroniques le concernant dans Sitartmag.

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  • Le Visage Vert - bis

    Je parlais récemment de la revue de littérature Le Visage Vert et de son numéro 15.

    Romain Verger, que l'on retrouve aussi ici, lui consacre un bel article dans Sitartmag.

     

    Le Visage vert , revue de littérature, n° 15 (éditions Zulma, responsable de la rédaction : Xavier Legrand-Ferronnière)

     

    Pour information : Le Visage Vert est édité par l'association Le Visage Vert depuis 1995. Le n° 1, auto-édité, est épuisé, mais un retirage est envisagé. Les numéros 2 à 13 — coédités avec les Éditions Joëlle Losfeld — ne sont plus disponibles en librairie, mais on peut les commander directement auprès du Visage Vert, au numéro, ou sous forme de collection « complète ». Enfin les numéros les plus récents (14 et 15) sont coédités avec les Éditions Zulma et donc disponibles en librairie. A partir de cette année (2008) le Visage Vert propose une collection d'ouvrages.

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  • Archivages... again.

    De "nouveaux" articles désormais en ligne sur la nouvelle version de sitartmag.

    colapinto3.jpgAbout the author, de John Colapinto - Fourth Estate, 2002

    Auteur en sursis - traduit de l’anglais par Cécile Arnaud - Belfond, 2003

     

    La poursuite de la célébrité peut se décliner de multiples façons, souvent sur le mode satirique. Avec About the author, les amateurs de suspense et d'humour trouveront leur compte, car ce premier roman (palpitant, admettons-le) ne manque pas d'efficacité (on serait tenté de dire "à l'américaine"). Mais sous des dehors de thriller littéraire un peu facile, le récit est avant tout une confession angoissée, écrite dans l'urgence par un homme qui a longtemps caché son jeu, et qui a donc beaucoup à nous apprendre : Cal Cunningham revient ainsi sur ses pas et raconte comment, fraîchement sorti de l'université, il s'installe à Manhattan dans l'espoir de devenir écrivain, mais surtout, "célèbre". LIRE LA SUITE

     

    kaikisen3.jpgKaikisen, retour vers la mer
    Satoshi KON
    - Casterman, collection Sakka, 2004

     

    S'inspirant d'une mythologie poétique qui prête à l'ondine (représentée ici sous les traits de la femme-poisson, telle que nous la connaissons) des pouvoirs sur la mer et ses créatures, Kaikisen se présente comme un manga émouvant, palpitant et engagé, dont l'action se déroule à Amidé, une petite ville côtière imaginée par l'auteur, et qui s'accroche à son passé tout en essayant de s'adapter à une modernité galopante, avec la promesse d'un essor économique sans précédent. L'histoire débute sur un œuf mystérieux dont Yôsuké, un jeune homme rêveur et respectueux des traditions, sera bientôt l'unique gardien, comme l'est encore son grand-père, prêtre Shintô. LIRE L'ARTICLE

    choe1.gifPoétique de la soif de Ch’oe Yun
    récits traduits du Coréen par l'auteure et Patrick Maurus - Actes Sud, 1999

    Dans cet ouvrage sont regroupés quatre récits écrits à différentes périodes, mais ayant pour dénominateur commun la Corée du "miracle économique" et les répercussions dévastatrices de ces changements sur l'individu et la société entière. Une tristesse ineffable semble adhérer aux êtres qui ont un profond sentiment de solitude dans des foules anonymes : ils intériorisent leurs émotions, ne parvenant pas à communiquer dans un monde clos et oppressant. Par bonheur, l'écriture ouvragée de Ch'oe Yun leur permet d'exister et de révéler leurs peurs et leurs rêves, leurs lâchetés et leurs courts bonheurs : une écriture alambiquée, une prose empreinte d'une poésie mouvementée qui illumine les récits. LIRE LA SUITE

    christophedufosse1.gifL'heure de la sortie de Christophe Dufossé
    Denoël, 2002 - Folio Gallimard, 2004

    Les enseignants seraient-ils des créatures à part ? A en croire Christophe Dufossé, ils formeraient une catégorie atypique, une espèce sclérosée et obnubilée par des relents d'enfance, et pourtant en tous points génétiquement semblables aux autres humains... C'est du moins le point de vue, non pas tant énoncé qu'esquissé, qui domine ce sombre roman. L'histoire est racontée par l'esprit en perdition d'un jeune professeur de français, Pierre Hoffman, qui porte un regard désabusé, cynique mais aussi très amusant sur la profession, une vision amère mais teintée de drôlerie du microcosme de la salle des profs de son collège : des descriptions et des remarques peu flatteuses qui sonnent juste de bout en bout, en dépit d'un penchant à noircir allègrement le tableau. LIRE LA SUITE

    charlesmasson3.jpgSoupe froide de Charles Masson
    Casterman, Écritures, 2003

    Quand frappe l'hiver, on a tous quelques pensées fugaces pour les plus démunis ; les journaux et les radios se chargent de nous le rappeler et entonnent une litanie (c'est la faute à la froidure...) qui, à force d'être répétée, perd de son sens et devient, comme beaucoup d'autres sujets, une façon de combler le vide. La mauvaise conscience refait surface, mais tout s'efface très vite des esprits qui habitent des corps à l'abri du froid, de la faim et de la déchéance. L'ouvrage de Charles Masson est exemplaire, car il force le lecteur à l'intimité d'un rude face à face... LIRE LA SUITE

     

    genevievebrisac6.jpgAngleterre, de Geneviève Brisac
    Médium de L’Ecole des Loisirs, 2005

     

    Les parents d’Adélaïde décident de l’envoyer en séjour linguistique sans l’avoir consultée au préalable (pour des raisons d'abord obscures), la toute jeune fille est révoltée – et se plie malgré tout à l’autorité parentale… Quand elle arrive en Angleterre, elle va de surprises en déconvenues, portant un regard critique sur tout et sur tous – transformant ainsi certaines scènes au demeurant banales en une comédie très acide : la famille d’accueil en prend pour son grade, mais les Français qui l’accompagnent aussi. LIRE LA SUITE

     

    deltenre1.jpgLa cérémonie des poupées de Chantal Deltenre - Maelström, 2005

    Tout fait sens dans ce palpitant roman, d’un bout à l’autre du récit de Keiko qui relate son séjour au Japon – un pays qu’elle ne connaissait pas en dépit de ses origines. Elle le découvre aux côtés de Pierre, son ami français que la langue et la culture japonaises fascinent. Cela fait maintenant un an qu’ils se sont installés dans un petit appartement, à Tokyo, un lieu que Keiko s’est approprié avec une férocité dont elle seule a conscience (« m’arracher à l’appartement m’est devenu aussi douloureux qu’une amputation »), sacralisant secrètement l’endroit et engageant, au quotidien, un dialogue muet avec les objets et les meubles qui étaient déjà là lors de leur emménagement... LIRE LA SUITE

    loupsarbacane3.jpgUn LOUP peut en cacher un autre
    collectif d'illustrateurs - textes de François David - Sarbacane, 2006

    Après l’éléphant, un animal autrement plus ambivalent a été retenu par les éditions Sarbacane pour ce deuxième album grand format, qui réunit une trentaine d’illustrateurs, et dont le fil conducteur est une nouvelle fois offert par François David et ses poèmes – en regard de chacune des créations graphiques. Un bel éventail, donc, qui permet à la fois de (re)découvrir des artistes et d’observer le loup à travers le prisme d’univers imaginaires forcément très hétérogènes. LIRE L'ARTICLE

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  • Quand Twain revisite le Paradis

    twain.gifLe blog du Visage Vert, loin d'être replié sur lui-même, propose quelques belles idées de lectures recensées ici, des ouvrages publiés par des éditeurs indépendants. On y trouve entre autres certains textes de Mark Twain, publiés par L'Oeil d'or.

    Lettres de la Terre, L'Oeil d'or, 2005 / Journal d'Adam et journal d'Ève, de Mark Twain
    L'Oeil d'or, 2004 -
    collection fictions & fantaisies - Traduction Freddy Michalski, ill. Sarah d'Haeyer
    The diary of Adam and Eve (Hesperus Press 2002)

    La véritable histoire d'Adam et Eve...

     

    Journal d'Adam et journal d'Ève réunit plusieurs textes peu connus de Mark Twain et dont les diverses publications s'étendaient jusqu'à lors de 1906 à 1962 en anglais. Tous ont en commun les deux ancêtres bibliques, revus et corrigés par le satiriste Twain, qui a imaginé les journaux intimes d'Adam et d'Eve, depuis leurs premiers jours au paradis jusqu'à leur chute, en passant par leur exploration de l'Eden et la découverte de l'arbre de la connaissance. En résulte une chronique à l'humour décapant, qui dérive en partie de la naïveté originelle des deux protagonistes et de la description de leurs tâtonnements intellectuels et empiriques, leurs conclusions (souvent erronées) et leurs questionnements sur le monde idyllique et totalement absurde dans lequel ils vivent : Eve s'étonne avec justesse qu'un tigre ou qu'un lion soit condamné à se nourrir de framboises ou de légumes, alors que leur mâchoire semble plutôt indiquer qu'ils sont destinés à être des carnivores... De même, Adam s'interroge sur l'origine de sa compagne, qui déclare avoir été créée à partir d'une de ses côtes, alors que ses côtes sont toujours bien en place... Celle qu'il nomme "la nouvelle créature" (en la gratifiant tout d'abord du pronom anglais "it", en lieu et place de "she") avec une pointe de misogynie (déjà !) l'agace par ses bavardages incessants et dérange sa solitude : elle le suit partout où il va, s'obstine à nommer les choses qu'ils rencontrent avant même que lui ait eu le temps de réfléchir à un nom... Twain accorde ainsi le pouvoir du verbe à Eve, qui pense que le mutisme d'Adam est dû au fait "que peut-être, il n'est pas très intelligent." Assurément, elle ne se trompe guère sur son compte, lui qui s'obstine à ne pas reconnaître ses propres enfants, les prenant d'abord pour de mystérieux poissons, puis des kangourous, et enfin des ours, pour enfin comprendre, bien des années plus tard, qu'ils sont des "garçons" ! Une façon d'insister sur l'ignorance crasse du premier homme mais aussi d'illustrer avec drôlerie les stades par lesquels passe chaque être humain, de la naissance à l'âge adulte.

    twain2.jpgL'humanité naissante selon Mark Twain peut se résumer ainsi : un homme peu curieux, acceptant son lot sans se poser trop de questions et déjà désireux d'éviter une compagne désignée par un créateur invisible, qui n'apparaît que sous forme de "voix" lointaine, (contrairement à Satan...) ; Eve est une femme active, impatiente de découvrir ce monde qu'elle explore sans relâche, charmante dans sa hâte à nommer tout ce qui croise son chemin et dans son entêtement à vouloir comprendre chaque phénomène (le feu, les étoiles ou l'instinct maternel...). Et pourtant, peu après la chute, Adam prend conscience de cette énergie bouillonnante et se dit qu'il pourrait en tirer profit (puisqu'il leur faudra maintenant travailler pour vivre...). Eve seule est consciente de la beauté qui les entoure (la femme est déjà poète, s'abreuvant de courtes phrases qu'elle compose spontanément), alors que son compagnon a une fâcheuse tendance à ne considérer les choses qu'à travers un prisme utilitariste...
    Ces textes amusants, subtils et semi-philosophiques abordent aussi des questions d'ordre générique et social, et, tout particulièrement, dénoncent en filigrane certains comportements typiquement masculins (qui auraient donc été véhiculés par la bible ?). Suivent quelques extraits "autobiographiques" de la main d'une Eve vieillie qui revient sur son "enfance" au paradis, se remémorant sa soif de savoir quand elle était encore une "scientifique", une rivale d'Adam et que tous deux recherchaient le sens du terme "mort" (bien entendu soufflé par le serpent ; Lettres de la Terre sont dédiées au "Journal de Satan"). Un autre passage ("Adam's soliloquy") voit Adam en visite au Musée d'histoire naturelle de New-York puis discutant avec une dame, l'une de ses descendantes, assise sur un banc...
    Dans cette « compilation», Twain joue (et se joue) des mythes bibliques et du conte de la genèse, tout en faisant montre d'un humour brillant : une relecture de la bible (et de ses incongruités, inhérentes à toute légende) particulièrement savoureuse et amorale, à la lumière des découvertes scientifiques de son temps, livrant de délicieux anachronismes darwiniens ou parsemant son Eden de quelques ptérodactyles ou autres brontosaures...

    (B. Longre)

     

    http://loeildor.free.fr/

     

    http://www.hesperuspress.com

     

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  • 2009

    Belle année 2009 à tous.

    (merci à mon amie liégeoise, Samia, pour cette carte lumineuse).

    henne.jpg

     

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  • Un peu de lecture

    book2.jpgÀ découvrir, entre autres, dans le Zaporogue Magazine n° 5, revue de littérature, un texte intitulé " Dernier séjour ".

    Lien direct: http://www.lulu.com/content/5336540

    À télécharger gratuitement ou à acheter en ligne
    - édité par Sébastien Doubinsky, éditions du Zaporogue
    http://www.myspace.com/zaporogue

    Merci de vos lectures.
    Belles fêtes à tous.

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  • Des blogs pour (mieux) passer l'hiver

    Quelques suggestions, liste non-exhaustive... (les liens ne sont plus mis à jour très régulièrement dans la colonne de gauche - mais plutôt de ce côté.)

    Ailleurs ici presque sans sommeil - Veille internet hautement subjective de Romain Verger.

    http://ailleursicipresquesanssoleil.tumblr.com/

    Livrenblog - Littérature fin de siècle. Textes et images. bibliographies, portraits littéraires, informations.

    http://livrenblog.blogspot.com/

     Solko - Littérature, théâtre, histoire et polémiques à Lyon et ailleurs ... Blog de Roland Thevenet

    http://solko.hautetfort.com/

    Locus Solus - Le blog de Thierry Horguelin - Littérature, Cinéma, Typographie

    http://locus-solus-fr.net/

    Au Carrefour étrange - Trouvailles et introuvables

    http://aucarrefouretrange.blogspot.com/

    Bartleby les yeux ouverts - Des livres et des livres : études de personnages, de situations, etc. à la marge, en décalage avec la réalité quotidienne.

    http://bartlebylesyeuxouverts.blogspot.com/

    Littératures orientales, questions de traduction

    http://jelct.blogspot.com/ 

    Mister M.

    http://print-temps.over-blog.com/

     Le Tampographe Sardon

    http://le-tampographe-sardon.blogspot.com/

    Morbid anatomy

    http://morbidanatomy.blogspot.com/

     A journey round my skull -  Unhealthy book fetishism from a reader, collector, and amateur historian of forgotten literature.

     http://ajourneyroundmyskull.blogspot.com/

    Adventures in the print trade

    http://adventuresintheprinttrade.blogspot.com/

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  • Zaporoguons - suite...

    zaporogue5.jpg

    LE MAGAZINE "LE ZAPOROGUE" #5 EST SORTI
    "THE ZAPOROGUE" MAGAZINE ISSUE #5 IS OUT NOW

     

    Textes et images de/Texts and images by: Thibault de Vivies, Didier Dæninckx, Jean-Yves Lemesle, Lynn Hoggatt, Kim « Kix» Jeppesen, Sébastien Doubinsky, Michel Embareck, Jonas Lautrop, Michael Moorcock, Tabish Khair, Jean-François Mariotti, Hélène Dassavray, Métie Navajo, Pierre Cherruau, La bande des 4 (Doubinsky, de Vivies, Mariotti, Sendek), Zach Seemayer, Claro, Nicolas Richard, Eric Coulaud, Lionel Osztean, Alexandre Planque, Blandine Longre, Arlene Colombe, Hiquily Ole Wesenberg, Nielsen Johannes Høje, Cathy Ytak, Manu Rich, Celina Osuna, Matt Gangi.

     

     

    Lien direct: http://www.lulu.com/content/5336540

    À télécharger gratuitement ou à acheter en ligne.

     

    – édité par Sébastien Doubinsky, éditions du zaporogue

    http://www.myspace.com/zaporogue

     

     

    Lire aussi l'entretien que La Revue des ressources a accordé à Sébastien Doubinsky
    http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1043

     

     

    Et la présentation de quelques publications, vivement recommandées.

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  • Le VV sur les ondes...

    livre_l_524.jpg

    L'émission Mauvais genres, ce samedi 13 décembre de 21 à 22 heures sur France Culture, sera consacrée à Gaston Leroux, Fu Manchu... et à la revue Le Visage vert. Avec la participation d'Anne-Sylvie Homassel (membre de la rédaction du Visage vert et traductrice des aventures de Fu Manchu chez Zulma).

     

    Le numéro 15 du Visage Vert est en cours de lecture de mon côté, et j'y ai déjà découvert quelques auteurs dont les histoires, pour la plupart glaçantes, sont à leur place dans cette parution intitulée "Hantises et malédictions".

    On lira entre autres Le Succube de Jules Bois (1868-1943), où libido et mortido sont indissociables. Bois, ami de Huysmans, journaliste, féministe, versé dans l'occultisme, y relate comment la victime masculine, peu à peu, se laisse posséder par le démon qui a pris les traits de sa compagne décédée ; et le récit se fait plus décousu, le style plus saccadé à mesure que le narrateur bascule dans un état fébrile, engendré par ses terreurs...

    D'autres scènes propres à générer quelques plaisants cauchemars composent N° 252, rue Monsieur-le-Prince de Ralph Adams Cram (auquel Michel Meurger consacre un dossier stimulant), une histoire de fantôme (et de maison hantée) atypique, aux révélations imprévisibles ; tout comme La vallée morte, du même auteur, au début de laquelle le narrateur nous met en garde : "des histoires qui deviennent, alors que la nuit court à son plus profond, et que le feu s'affaisse, de plus en plus étranges, de moins en moins crédibles ; mais je les tiens, moi, pour vraies." Une façon de souligner le pacte narratif qui s'instaure entre l'auteur et son lecteur, invité à jouer le jeu et à entrer dans des mondes imaginaires oppressants - pourtant fort vraisemblables...

     

    On lira aussi les autres nouvelles qui composent ce numéro,  signées Jean Cassou (avec un dossier d'Eric Vauthier), Leopoldo Lugones, Anne-Sylvie Salzman, Norbert Sevestre, etc.

     

    Le Visage Vert, revue de littérature, n° 15 (éditions Zulma, responsable de la rédaction : Xavier Legrand-Ferronnière)

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  • Des vertus du tumblelog

    tumblelog.jpgUne découverte récente : le tumblelog - littéralement, un "journal de bord en désordre" - qui permet de poster très rapidement des billets courts, des visuels, des vidéos, des liens ou de l'audio. Une formule qui pourrait sembler superflue, mais qui, à l'usage, s'avère efficace lorsque l'on veut simplement transmettre ou partager des informations, sans faire ou attendre de commentaires. On imagine aussi l'utilisation vitrine que peuvent en faire les artistes, les musiciens, les écrivains... voire les éditeurs.

    Quelques tumblelogs

     http://inajumble.tumblr.com/

    http://soamesbox.tumblr.com/ (à qui je dois la découverte, que l'auteure en soit remerciée !)

    http://ailleursicipresquesanssoleil.tumblr.com/

    http://locus-solus.tumblr.com/

    http://summasmiff.tumblr.com/

     

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  • Archives, toujours.

    De "nouveaux" textes en ligne.

    chung1.gifKimchi
    Ook Chung
    Le serpent à plumes, 2001

    On sait comment, à travers leurs écrits, de nombreux écrivains de l'entre-deux (entre deux civilisations, pays, langages...) exorcisent l'apparent fardeau de la double-identité, l'idée d'appartenir à deux cultures sans jamais pouvoir véritablement s'approprier pleinement l'une ou l'autre : Hanif Kureishi ou Kazuo Ishiguro en sont de parfaits exemples en littérature anglophone. Ook Chung est néanmoins un auteur encore différent, pur produit du déracinement multiple, généré par une situation originelle plus complexe : né au Japon de parents coréens qui s'exilent ensuite à Montréal, cet écrivain francophone mais polyglotte vit aujourd'hui au Japon, un pays (re)découvert sur le tard. Ses Nouvelles orientales et désorientées attestaient, ne serait-ce que par le titre même de l'ouvrage, de son désir d'être reconnu comme une anomalie littéraire, un déraciné notoire et dysfonctionnel. Lire la suite

    fdavidalibeu.jpgOn n’aime pas les chats
    François David et Géraldine Alibeu

    Sarbacane, 2006

    En des temps bien mouvementés pour les différences et la pluralité (des origines, des couleurs, des opinions…) cet album tombe à point nommé : On n’aime pas les chats se présente comme une fable universelle qui transcende les époques et les lieux, à la fois grave et éminemment ironique, et le texte de François David, illuminé par les étonnantes illustrations pleine page de Géraldine Alibeu, se lit et se relit avec un bonheur toujours renouvelé, chaque lecture apportant des éléments nouveaux et engendrant de multiples échos avec ce que l’on peut lire ou entendre quotidiennement, dans la presse ou autour de soi. Lire la suite

    changraelee1.gifLes sombres feux du passé
    Chang-Rae Lee

    Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Pavans
    Editions de l'Olivier, 2001 /
    Seuil, Points, 2002

     

    Le docteur Hata vit une retraite paisible et ordonnée dans la petite ville de Bedley Run, dans l'état de New-York. Rien dans son existence routinière ou dans son allure de citoyen respectable ne semble trahir "les sombres feux" d'un passé tragique. Et pourtant, tandis qu'il se remémore comment il a perdu de vue sa fille unique Sunny, une jeune coréenne adoptée à l'âge de six ans, une adolescente difficile et distante, d'autres souvenirs font surface, nourris par la vision d'un visage apeuré : celui d'une autre jeune coréenne rencontrée des années auparavant, alors qu'en tant qu'officier médical dans l'armée japonaise durant la deuxième guerre mondiale, il était cantonné dans un sinistre campement en Birmanie. Lire la suite

     

    aliettearmel3.jpgLe voyage de Bilqîs

    Aliette Armel
    Autrement, collection Littératures, 2002

     

    La reine de Saba et sa rencontre avec le roi Salomon n'ont eu de cesse, au fil des âges, que d'inspirer nombre d'écrivains et poètes (Nerval, Flaubert...) et, dans le même temps, cette histoire mythique (dont les sources historiques demeurent plutôt vagues), n'a cessé d'être récupérée et remaniée par les juifs, les chrétiens, les musulmans, ou encore les Ethiopiens, quand elle servait leurs intérêts spirituels ou politiques... Dès lors, quoi d'étonnant qu'une auteure française se l'approprie et la réinvente, tout en l'incrustant délicatement dans un autre récit, celui d'une lutte entre le peintre de la Renaissance italienne Piero Della Francesca (1415?-1478) et sa passion dévorante pour son art ? Lire la suite

     

     

    alkennedy3.jpgIndelible Acts

    A.L. Kennedy
    Jonathan Cape, 2002

     

    En quelques lignes, A.L. Kennedy pose chacun de ses personnages avec une minutie qui sied parfaitement au genre nouvellistique : êtres égarés, repliés sur eux-mêmes, qui se racontent (ou se laissent raconter) en amplifiant chaque geste anodin, en analysant la moindre pensée ; c’est ainsi que se dessine une succession de révélations intimes (la désormais très classique "épiphanie" joycienne, chère à Raymond Carver, autre nouvelliste de talent), ici microscopiques, par le biais d’une exploration solitaire et toujours imprégnée de doute... Lire la suite

     

    chenez3.jpgLe Resquilleur du Louvre
    Bernard Chenez

    Editions Héloïse d’Ormesson, 2005

    Pensant pénétrer dans l'univers d'une humanité aux abois, celle des abandonnés rencontrés par hasard au coin d’une rue (et dont on évite soigneusement de croiser le regard, par crainte d'y lire, justement, trop d'humanité) le lecteur entre sans grande méfiance dans le récit d'un "sans domicile fixe" ; de magouilles en combines, entre débrouillardise et roublardise, entre désespérance lucide, nostalgie et illusion comique, le narrateur anonyme se métamorphose pourtant en sage éclaireur, philosophe dépenaillé mais détenteur d'une vérité unique. Lire la suite

    chomeurs3.jpgChômeurs, qu'attendez-vous pour disparaître ?
    Collectif - textes réunis par Jean-Jacques Reboux
    Collection Tous les possibles
    Editions Après la lune, 2007

    Ce n’est pas un scoop : les chiffres et autres statistiques du chômage sont « grossièrement truqués ». Dans le Canard Enchaîné du 4 avril, on apprend même que la soixantaine d’experts de la Dares (Ministère du travail) protestent contre la très optimiste baisse récemment annoncée par le gouvernement (et que de nombreux médias ont allègrement relayée sans la commenter), une baisse « concomitante avec une série de changements dans les règles administratives de gestion des listes et dans les modalités du suivi des demandeurs d’emploi», et le Canard d’ajouter, « en bon français », que c’est « le résultat d’une tricherie qui a consisté à radier massivement les chômeurs ». Lire la suite

    etc.

     

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  • Leçon d'orthographe intelligente

    sur nonfiction.fr

    nonfiction.fr : Pourquoi, selon vous, assiste-t-on parfois à tant de réactions "passionnées" lorsque l'on parle de l'orthographe ?

    Pierre Encrevé : Parce que les Français ignorent généralement tout de l'histoire de l'orthographe du français, langue dont ils semblent souvent penser qu'elle est la propriété privée de la France alors qu'on parlait français à Québec, Bruxelles ou Genève quand la langue commune était toujours la langue d'oc à Toulouse, l'alsacien à Strasbourg, le breton à Quimper et le basque à Bayonne. L'orthographe du français n'a pas cessé de varier depuis qu'on écrit cette langue, et c'est l'Académie qui a joué le rôle principal dans cette métamorphose continue des formes des mots, avec les nombreuses variantes co-existantes que cela entraîne dans les usages. Mais les français ont toujours tendance à croire que chaque mot possède, de toute éternité, dans le ciel des idées une forme graphique unique et perpétuelle à laquelle, par on ne sait quelle magie, les dictionnaristes et eux seuls auraient accès. L'École des "noirs hussards" chers à Péguy a beaucoup fait pour enraciner et répandre cette croyance naïve, fondée sur une ignorance soigneusement entretenue parce qu'indispensable à légitimer la sélection par l'orthographe. L'orthographe est une production culturelle multiple, complexe, et continue des écrivains, éditeurs, imprimeurs, lexicologues et lexicographes ainsi que des usagers ordinaires dont les prétendues "fautes" finissent souvent par s'imposer lorsqu'elles rectifient l'arbitraire de la convention.

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  • Du côté de blogs et sites dédiés (entre autres) à la littérature jeunesse

    hf.jpgLes éditions Hongfei-cultures (lire entre autres Yllavu de Gambhiro Bhikkhu et Samuel Ribeyron, ou découvrir une collection pour tout petits) : malgré son jeune âge (un peu plus d'un an d'existence), la maison, entre Chine et France, a déjà un site et vient d'ouvrir son blog, géré par Chun-Liang YEH, l'un des deux éditeurs.

    http://blog-de-hongfei-cultures.hautetfort.com/

     

     

    ljacob.jpgDe son côté, Loïc jacob, le second éditeur, tient un blog, joliment baptisé Pavillon du lac de l'ouest, qui entend "accoster le continent culturel chinois, pour son exploration délicate, subtile, précise, par touches impressionnistes. "

    http://pavillondulacdelouest.hautetfort.com/

     

     

     

     

     luciole.jpgLa Luciole masquée, un site qui se trouve dans mes liens depuis longtemps mais dont je n'avais pas encore parlé : une plateforme qui se présente comme un site informatif, créé et géré par "Ezra et La Luciole Masquée alias Maryse Alonso, à usage des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse - des informations, mais pas seulement, car on y trouve aussi des "cartes blanches", sous forme d'entretiens avec des illustrateurs et des éditeurs (parmi eux, quelques-uns dont je ne connaissais pas l'existence). http://luciolemasquee.hautetfort.com/

     

     

    ddurand.jpgOn ira aussi faire un tour sur le blog tenu par l'illustratrice Delphine Durand, à qui l'on doit nombre de personnages amusants et décalés, dont la Mlle Zazie de Thierry Lenain.

    http://www.delphinedurand.blogspot.com/

     

    Du côté de l'édition, Flammarion a ouvert un site dédié aux publications jeunesse et certains des sites des éditions Hachette jeunesse ont fait peau neuve.

    salonmontreuil2008.jpgLe site du salon du livre de Montreuil propose aussi de nombreuses ressources (liens, catalogue des exposants, pistes de lecture, etc). Il se tiendra du 26 novembre au 1er décembre 2008 à Montreuil. Pour résumer : 322 exposants, 2 000 auteurs et illustrateurs présents, une quinzaine d’espaces de programmation dédiés à tous les genres littéraires, pour les publics de tout âge, sur le thème "Peurs et Frissons" et autour de l’actualité éditoriale. Pour être informé, on peut s'abonner à la newsletter.

    On pourra aussi découvrir la nouvelle version du site Ricochet et, pour terminer, on trouvera sur le site du CNL une synthèse dédiée à la littérature jeunesse - un tour d'horizon fort intéressant signé Claude Combet, effectué dans le cadre de Lire en fête 2008.

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  • Articles et livres à re-découvrir

    Je continue d'archiver sur Sitartmag (rythme très irrégulier...). L'occasion de reparler d'ouvrages passés inaperçus ou peut-être trop vite oubliés... en voici quelques-uns.

    canxue1.gifLa rue de la boue jaune
    de Can Xue

    traduit du chinois par Geneviève Imbot-Bichet, Introduction de Françoise Naour , Bleu de Chine, 2001

     

    Can Xue, considérée comme "la plus moderniste des écrivains chinoises contemporaines" a écrit La rue de la boue jaune en 1983 : un ouvrage atypique et extrême, qu'on aurait du mal à qualifier de roman, quoiqu'il en possède certaines caractéristiques. Publié en Chine en 1987, cette allégorie sauvage et semi-fantastique d'une Chine en pleine mutation capitaliste est terrifiante : la rue de la boue jaune est une rue introuvable, souvent invisible, peuplée d'environ six cents êtres qui composent un grouillant microcosme grotesque et mesquin. La plupart des habitants de cette rue maudite sont accablés de fatigue, affectés de tous les vices ou de tous les maux possibles, qui s'accumulent au fur et à mesure que l'on avance dans les descriptions : maladies de peau, intestinales et surtout, folie dévastatrice. Lire l'article

     

    alavi3.jpgDanse macabre
    Bozorg Alavi
    traduit du persan par Renaud Salins, L'Aube, 2004

     

    Bozorg Alavi, comme nombre de ses compatriotes iraniens, a préféré l'exil à la censure et à l'enfermement ; en 1953, l'écrivain part pour l'Allemagne, terre d'accueil où il s'éteindra quelque quarante années plus tard. C'est pourquoi les textes que contient ce recueil (les premiers à paraître en français) prennent des teintes occidentales tenaces et l'atmosphère parfois tchékhovienne qui s'en dégage y est tout à la fois étonnante et délicieuse. Lire l'article

     

     

    adaniashibli3.jpgReflets sur un mur blanc

    Adania Shibli

    traduit de l'arabe (Palestine) par S. Dujols, Actes Sud, 2004

     

    L'écriture de ce roman (qui se déroule en Palestine, mais qui semble comme hors du temps et de l'Histoire) repose sur une lecture intime et singulière du réel : une vision décomposée en infimes détails qui forment un réseau d'impressions visuelles, tactiles et sonores (taches de couleur, fissures, matières écaillées — un leitmotiv) où chaque sens joue un rôle bien défini. Des personnages anonymes, désignés par leur fonction sociale ou familiale, tissent un univers entropique qui enveloppe la jeune fille, pivot submergé de la narration : comme si cette dernière, impuissante, ne pouvait influer sur les événements et les êtres qui l'entourent et la malmènent, parfois involontairement. Lire l'article

     

     

    christophepaviot3.jpgMissiles. Et souvenirs cardiaques
    Christophe Paviot

    Le Serpent à Plumes, 2002

     

    Christophe Paviot a ajusté son tir à la perfection et en 18 nouvelles, il dynamite tabous et préjugés ; des récits qui flirtent avec un gore décapant, de petites plongées dans un univers inquiétant et paradoxalement très familier et qui oscillent entre horreur et burlesque. Chacune de ces nouvelles nous réserve une surprise explosive, à tendance macabre...
    Lire l'article

     

    Christophe Paviot est aussi l'auteur de Cassé (Kurt Cobain).

     

    rupertthomson1.gifThe Book of Revelation
    de Rupert Thomson -
    Bloomsbury, 2000

    Rupture - Stock, 2001
    traduit de l'anglais par Bernard Turle

     

    La ville d'Amsterdam ne cesse d'inspirer nombre de brillants auteurs, de Ian McEwan (Amsterdam) à John Irving (Une veuve de Papier), jusqu'à Rupert Thomson qui signe là son sixième roman. The Book of Revelation narre avec précision l'épopée identitaire et urbaine d'un homme dont on ne connaîtra jamais le nom. Mais ce que le narrateur révèle de lui-même est de loin plus essentiel qu'un simple prénom : cet homme, jeune danseur anglais, chorégraphe déjà talentueux, vit à Amsterdam depuis quelques années. Tout bascule le jour où il croise trois femmes en noir qui l'enlèvent puis le retiennent prisonnier, enchaîné, dix-huit jours durant, dans une pièce nue... Lire l'article

     Rupert Thomson est aussi l'auteur de Mort d’une tueuse.

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  • Livre & Lire

    Je n'avais pas encore remercié l'écrivain Frédérick Houdaer pour son article consacré entre autres à ce blog, et paru dans le n° 231 de la très dynamique revue Livre & Lire (mensuel du livre en Rhône-Alpes et supplément régional à Livres Hebdo, publié par l'Arald).
    L'occasion de mentionner le blog http://houdaer.hautetfort.com/ et le travail d'éditeur de Frédérick, qui dirige depuis peu la collection À Charge, aux éditions À plus d’un titre. Une collection "dédiée à une littérature noire, vibrante et contemporaine", avec deux premiers romans : LES RUINES DE LA FUTURE MAISON d’Hélène Dassavray et CURTIS de Dominique Salon.

    arald.jpg

     

     

     

     

     

     

    Tous les numéros de Livre & Lire sont disponibles ici http://www.arald.org/journal_archives.php.

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  • D'une langue à l'autre

    tingo3.jpgJe découvre, via http://jelct.blogspot.com/2008/11/kmutonla-et-cetera.html, une excellente initiative intitulée "le Dictionnaire des Intraduisibles", mise en place par la Bulac. L'occasion de reparler de deux ouvrages qui se penchent sur les mots français et de nombreux autres.

    Tingo, Drôles de mots, drôles de mondes, d'Adam Jacot de Boinod, traduit de l’anglais par Jean-Baptiste Dupin - 10-18, 2007

    Les mots Oiseaux de Marie Treps, illustrations Gwen Keraval - Le Sorbier, 2007

    Adam Jacot de Boinod, un amoureux des langues, a répertorié et classé des dizaines de mots appartenant à une centaine d’idiomes plus ou moins connues chez nous (de l’anglais au japonais, en passant par le persan, le maori, le pachto, le tulu…). Des mots amusants ou surprenants, qui recouvrent souvent diverses réalités culturelles, ou bien l’universalité de l’expérience humaine.
    Cet ouvrage d’ethnolinguistique, de prime abord léger et divertissant, est malgré tout le résultat de recherches longues et fouillées (plus de 200 dictionnaires consultés) ; sans pourtant céder à la simplification, l’auteur a su mettre son érudition au service du plus grand nombre en vulgarisant le jargon linguistique, et aborde divers domaines de la vie quotidienne (de l’alimentation à l’amour, des expressions animales à la météo…). On remarque que certaines langues font preuve d’un sens de l’économie étonnant, un terme très court pouvant exprimer une situation ou une idée pour laquelle aucun équivalent n’existe dans les autres langues. Ainsi, que signifie le fameux « tingo » du titre en rapanui (langue de l’île de Pâques) ? («Emprunter une à une les affaires d’un ami jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien chez lui. ») Même chose pour «rujuk », verbe indonésien (« se remarier avec une femme dont on a divorcé»), pour « ilunga », un mot tchiluba, langue africaine (« personne prête à pardonner n’importe quelle offense la première fois, à la tolérer une deuxième fois, mais jamais une troisième »…) L’auteur recense par ailleurs un grand nombre d’expressions figées, montrant que les métaphores varient avec la géographie. Un panorama qui témoigne en tout cas de l'indéniable richesse et de la diversité des langages humains.

    motsoiseaux.jpgIl en est de même avec Les mots Oiseaux, de Marie Treps (linguiste, attachée au Laboratoire d’anthropologie urbaine au CNRS) ; un ouvrage illustré avec finesse et humour par Gwen Keraval, certes d’abord destiné à de jeunes lecteurs (à partir de 8-9 ans), mais que les adultes auront plaisir à découvrir et feuilleter. Cet abécédaire des mots français venus d’ailleurs part du principe que « les mots sont des oiseaux », qu’ils « ignorent les frontières » et « nous relient à d’autres gens ». Le lecteur comprend comment, à travers les multiples exemples recensés par l’auteure, la langue n’est pas un matériau fixe, mais est en perpétuelle évolution, au fil de l’histoire et des échanges entre les peuples (d’où la nécessité de fuir les puristes ou censeurs qui aimeraient momifier le français). On apprendra ainsi d’où viennent des termes aussi banals que « cauchemar », « toboggan », « matelas », « caramel » ou « ballon »…

    (B. Longre)

     

    Toujours du côté de la traduction, je recommande un article fort instructif publié par Emmanuel Pallier : "Satané fucking", où l'on comprend que le terme en question n'est pas si simple à traduire...

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