Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

littérature, traduction - Page 7

  • À l’école du voyage

    pendant-le-reste-du-voyagebd.jpgPendant le reste du voyage, j'ai tiré sur les Indiens

    De Fabio Geda, Traduit de l’italien par Augusta Nechtschein

    Gaïa Éditions.

     

    par Jean-Pierre Longre.

     

     

    Emil, 13 ans, pourrait être un garçon comme les autres. Avec juste un peu plus d’imagination et de malice que la moyenne. Comme d’autres, il aime les bandes dessinées de Tex, et se prend parfois pour le vaillant cow-boy, son héros ; comme d’autres il aime les mots, surtout ceux qu’il ne connaît pas : « Grand-Père Viorel dit que parfois, il est possible de tomber amoureux d’un mot qu’on n’a jamais entendu auparavant, un mot nouveau, et que d’un seul coup on commence à l’entendre partout et à s’en servir en permanence ». Comme tous les autres, il a besoin de tendresse et de protection, même s’il sait farouchement défendre son indépendance.

     

    Mais à la différence des autres, Emil n’est nulle part chez lui. Avec son père, il a fui la Roumanie pour l’Italie, puis se retrouve seul avec son sac Jansport, sans papiers, pratiquement sans identité. C’est alors qu’il se met en quête de son Grand-Père Viorel, qu’il n’a jamais vu mais dont il reçoit régulièrement des lettres. Grâce à sa débrouillardise et à son obstination, grâce à la générosité naturelle de quelques personnes pour qui la vie est le contraire du repli sur soi, grâce même à une chance parfois ambiguë, il parcourra l’Europe, de Turin à Berlin, de Berlin à Madrid en passant par Carcassonne, et mènera le plus loin possible sa quête familiale, mais aussi son initiation personnelle : « Ce voyage, c’est comme aller à l’école ».

     

    À l’image de son titre, Pendant le reste du voyage, j'ai tiré sur les Indiens est un beau roman, tant par son écriture et sa construction que par l’émotion qu’il suscite. Avec l’auteur, nous nous prenons d’affection pour ce jeune Roumain qui réussit à transformer son enfance perdue en enfance européenne, et au-delà de l’errance parvient à retrouver ses racines.

     

     

    http://www.gaia-editions.com/

    Lien permanent Catégories : Littérature francophone 0 commentaire 0 commentaire
  • Wicked Lovely

    mmarr.jpg

    De Melissa Marr, Albin Michel - Wiz

    Traduction : B. Longre

    Parution 6 janvier 2010

    Un article en ligne

    L'éditeur

    4e de couv : Aislinn les voit depuis toujours, lui et les siens. Aussi cruels que séduisants, ils se déplacent sans bruit dans le monde des mortels. Depuis quelques jours, l’un d’eux poursuit inlassablement Aislinn. Il chuchote à son oreille qu’elle est l’Élue. Aussi charmée que terrifiée, Aislinn le repousse de toutes ses forces. Jusqu’au jour où il lui révèle pourquoi il a tant besoin d’elle…

    Critique en ligne

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • Belle année

    year2010.jpg

    Lien permanent 2 commentaires 2 commentaires
  • Revue Rue Saint Ambroise 24

    revue242.jpgTextes de Guillaume Boppe, Juan Carlos Mendez Guedez, Isabelle Renaud, Danielle Lambert, Marc Chevallier, Blandine Longre, Guillaume Attal, Anne-Marie Teysseire, Denis Sigur, Anita Fernandez, Fabienne Lambard, Pierre Favory et Ignacio Padilla

    http://ruesaintambroise.weebly.com/

    à paraître en janvier 2010

    Lien permanent Catégories : Edition, Littérature étrangère, Littérature francophone, Revues, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • Parution du Zaporogue 7

    zap7.jpg

    Avec / with : Jerry Wilson  -  Diala Gemayel - Marco Carbocci -  Cynthia Hogue - Blandine Longre - Paul Stubbs - Pierre Cherruau - Juan-Carlos Cruz Suáres - Vinicius Mario de Carvalho - Koji Tajika - Stéphane Prat - Thomas Vinau - Christophe Lichtenauer - Serge Muscat - Alain Descarmes - Anne-Olivia Belzidsky - Sabine Wyckaert - Sofiul Azam - Abdullah Khan - Gil Duc - Jacques Sicard - Gary Cummiskey - Emmanuel Bourdaud - Philippe Laurent - Krystin Vesterälen - Marie Simon - Myriam Gallot - Simon Frost - Ole Wesenberg - D. James Eldon - Jørn Erslev Andersen - Claro - Lionel Osztean - Diniz Galhos - Olga Zeri - Robert Freeman Wexler - Anne-Sylvie Salzman.

     

    J'y publie quelques poèmes et recommande entre autres les textes d'Anne-Sylvie Salzman, de Claro, de Myriam Gallot et de Sabine Wyckaert, ainsi que les poèmes de Paul Stubbs.

     

    Publication : Sébastien Doubinsky

    Téléchargement gratuit - ou commande de l'ouvrage papier.

    Lien permanent Catégories : Edition, Littérature étrangère, Littérature francophone, Poésie, Sur le Web, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • Lectures vampiriques...

    Quelques suggestions et autres variations draculéennes, des classiques aux plus récentes.

     

    a5709af3c0dbe70d01da0807aba1fb24.jpgCarmilla de Sheridan Le Fanu Zulma Classics, 2005

    La fiancée de Vlad

    Que les amateurs se réjouissent : ce roman atypique aurait été une source d'inspiration non négligeable pour Bram Stoker ; publié en 1872, bien avant le (presque trop) célèbre Dracula (1897), Carmilla est l'une des premières histoires de vampires de la littérature anglophone et met en scène une femme redoutable (désignée comme « oupire ») ouvertement attirée par les jeunes filles ; un saphisme cannibale évoqué avec finesse et qui confère à ce roman (ou longue nouvelle) une touche érotique résolument subversive, la narratrice étant une jeune fille assez candide, justement, sur laquelle Carmilla a jeté son dévolu. Récit rétrospectif - et subjectif -, aux fonctions thérapeutiques évidentes, Carmilla est une curiosité littéraire raffinée et brutale tout à la fois, dont l’atmosphère en huis clos renvoie, par instants, au roman d’Henry James Le tour d’écrou. B.L. (août 2005)

    Le roman est paru en français en 1996 chez Actes Sud / Babel (traduction de Girard Gaïd) et en 2004 en Livre de Poche (traduction de Jacques Papy)

     

    *************************

     

    L'historienne et drakula d’Elizabeth Kostova (trad. de l'anglais Evelyne Jouve, éditions XO, 2006 - parution en poche : Pocket, octobre 2007) (titre original : The Historian - Little, Brown, 2005)

    Variations draculéennes

    Plus de cinq siècles après sa mort, Vlad Tepes frappe encore : cette fois par l’intermédiaire d’Elizabeth Kostova, dont le volumineux premier roman renouvelle intelligemment le folklore qui entoure l’ombre sinistre de Dracula (littéralement « le fils du dragon ») – depuis que Bram Stoker a vulgarisé le mythe du vampire, comme certains de ses prédécesseurs (dont Sheridan Le Fanu avec Carmilla). D’emblée, il est clairement énoncé qu’en dépit de sa cruauté, Vlad Tepes n'a pas été soupçonné de vampirisme de son vivant – c’est Bram Stoker qui popularisa cette association en recourrant à des légendes, plus tard (sur-)exploitée par le cinéma ou la littérature gothique (en particulier les romans d’Ann Rice).

    c94570f4f2482f50d23e388d83a85610.jpgThe Historian est une palpitante chasse au vampire étalée sur plusieurs décennies, orchestrée par des personnages dont le sort est fatalement lié à l'emprise de Dracula sur leurs existences (tout part d’un livre aux pages vierges, orné d’un dragon en son centre) ; il s'oppose cependant à cet être évanescent qui semble se jouer d’eux, tout en les attirant à lui, pour d’obscurs motifs. Le premier d’entre eux, le professeur Rossi, l’affirme : Dracula est bien vivant… Ce terrible secret, il le transmet, quelques instants avant de disparaître, à l’un de ses étudiants, Paul, qui lui-même le lèguera plus tard à sa fille – la narratrice du récit principal. La complexité de ces parcours entrelacés et des récits juxtaposés (auxquels s'ajoutent archives, lettres et témoignages d'un autre temps) témoigne d’une excellente maîtrise narrative ; véritable « page-turner », ainsi que l’écrivent les anglophones, ce roman possède une intrigue subtile et exploite agréablement les données historiques, tout en y mêlant des faits imaginaires.

    A plusieurs années d’écart les uns des autres, de bibliothèques en monastères, d’hypothèses en trouvailles, des Etats-Unis à Oxford, d’Istanbul à la Hongrie, les personnages apportent leur contribution à la quête et progressent dans leur invraisemblable investigation, parsemée de fausses pistes et de présages, d’apparitions ou d’amicales rencontres, d’inquiétants bibliothécaires et d’agents communistes peu affables (ou encore de personnages ambigus, que l’on apprend à reconnaître à leurs traits tirés et à leurs lèvres rouge sang…). Mais le roman d’Elizabeth Kostova, même s’il en comporte quelques caractéristiques génériques, n’est pas seulement un roman gothique : fresque familiale et quête historique, The Historian est une relecture qui s’efforce de reconstruire les origines – sinon les raisons - de la légende et de sa propagation, en particulier à travers l’Europe de l’Est. Plus spécifiquement, la romancière s’attaque à des domaines rarement explorés (après quelques années de recherches), à savoir les liens entre Vlad L’Empaleur et l’Empire Ottoman, une manière d’exposer ses propres vues sur l’Histoire, sa signification et sa fonction.
    Le récit est un hommage ardent au roman de Stoker sans pour autant en être une pâle copie ou un « remake » contemporain : en réinventant un Dracula particulièrement érudit, assoiffé de savoir, Elizabeth Kostova mène son lecteur en terra incognita, et fait preuve d’un admirable talent de conteuse – et d’historienne – multipliant les mises en abîmes, créant une vaste spirale temporelle qui englobe peu à peu l’ensemble des personnages, tout en dégageant, à travers de perpétuelles répétitions, une certaine idée de l’Histoire en tant que discipline essentielle à l’appréhension du temps présent. Blandine Longre (août 2005)

     

     *************************

     

    Une histoire sans nom de Sarah K. (Hachette jeunesse, 2006)

    813bbfe87a0727ac3d9e738f07845d2e.jpgLe dernier roman de de Sarah K  s’inspire très librement d’une nouvelle fantastique de Barbey D’Aurevilly, transposée à notre époque. Et pourtant, on a d’emblée l’impression d’être transporté dans un univers hors du temps, dans la sinistre maison que la jeune Aurore, pensionnaire à Reims, retrouve lors des Fêtes de Noël. Il y a là sa mère, une veuve murée dans sa dignité, autoritaire et rétrograde, et une vieille servante, Agathe, qui fait de son mieux pour égayer la vie de la jeune fille. Un prêtre étranger est invité à séjourner chez ces trois femmes, le temps des vacances ; il se montre énigmatique, presque séduisant, et tient des propos qui choquent la mère d’Aurore. Mais ce n’est qu’après son départ qu’Aurore semble perdre toute vitalité ; elle s’affaiblit de semaine en semaine et seule la fidèle Agathe paraît s’en inquiéter…
    L’atmosphère, oppressante à souhait, et les forces sinistres qui pèsent sur la jeune Aurore inquiètent le lecteur, pourtant partagé entre rationalité et fantastique : histoire de vampire ou simple affaire de mœurs ? Et plus que le personnage du prêtre, c’est sans doute la mère de la jeune fille qui terrifie dans ce conte cruel – dont le dénouement reste étonnant et agréablement ambivalent. A déguster un soir d’hiver... B. Longre (octobre 2006)

    De Sarah K. on conseille aussi la lecture de Disparus (Grasset jeunesse, 2006), dont Catherine Gentile fait la chronique.

     

     *************************

     

    V-Virus de Scott Westerfeld (traduit de l’anglais par Guillaume Fournier - Milan, Macadam, 2007)

    V. comme… vampire

    Originaire du Texas, venu faire des études de biologie à New York, Cal est un jeune homme tout ce qu’il y a de plus banal –– en apparence. Personne ne se doute qu’il appartient, depuis quelques mois, à une organisation secrète surnommée la Garde de Nuit, ayant pour mission de pourchasser des créatures sanguinaires, victimes d’un virus qui existe depuis la nuit des temps, afin de les contenir – à défaut de pouvoir les guérir : des peeps (abréviation de « positifs au parasite »). Un virus appelé très simplement « le parasite », qui modifie durablement le métabolisme de celui qui le porte et lui donne des pouvoirs qui le rapprochent de la bête et l’écartent du reste de l’humanité. Un virus qui se transmet par morsure ou par voie sexuelle, et dont Cal a lui aussi été victime, lors d’une rencontre sans lendemain avec la belle Morgane – à la différence que Cal est un porteur sain : « je suis partiellement immunisé – l’heureux gagnant de la loterie génétique », nous dit-il ; il peut donc transmettre le parasite sans en subir toutes les conséquences, et vivre à peu près normalement… à condition de se priver de toute vie amoureuse (il a déjà contaminé, sans le savoir, quelques conquêtes) et de nourrir son parasite en engloutissant de la viande plusieurs fois par jour.
    Rapidement repéré par la Garde de Nuit qui l’a informé de son état (et de celui de ses ex-petites copines…) et recruté dans ses rangs, Cal a suivi des cours intensifs en parasitologie et a appris à pourchasser les peeps, monstres cannibales terrorisés par la lumière et victimes du processus d’abomination (qui les incite à prendre en horreur tout ce qu’ils aimaient avant d’avoir été infectés). Il recherche à présent sa « génitrice » (plus exactement celle qui lui a transmis son parasite), Morgane, dont il ne sait presque rien… mais ce qu’il va découvrir va bientôt ébranler ses convictions.

    d113341dd6e32a039d74ee81de06af1c.jpgUne quête, un jeune héros solitaire hybride, en lutte permanente contre un ennemi intérieur (qui aimerait voir son hôte propager le virus…) et doté de sens ultradéveloppés, des adversaires visibles ou non (dont certains encore inconnus), une alliée à venir, au caractère bien trempé, (Lacey, étudiante en journalisme malencontreusement impliquée), une histoire d’amour et de pulsions réprimées (jusqu’à un certain point), des créatures cruelles mais pathétiques et désemparées, des chats et, surtout, des rats par milliers… Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce roman une aventure urbaine à l’intrigue palpitante, un thriller d’anticipation ambivalent qui plonge le lecteur dans un univers cohérent de bout en bout, et si proche de notre réalité que l’on serait tenté d’y croire.

    Mais l’auteur est aussi parvenu à exploiter avec originalité le mythe du vampire en apportant une explication scientifique très vraisemblable aux légendes véhiculées depuis des siècles aux quatre coins du monde, explication qui lèverait le voile sur bien des incidents (la chasse aux sorcière, la lycanthropie, certaines idées reçues généralement associées au vampirisme…). Le tout est ainsi ancré dans une démarche rationnelle ingénieusement incorporée à la trame centrale, par le biais de courts chapitres pairs construits comme des leçons d’histoire naturelle mettant en scène des parasites divers et variés… des plus inoffensifs aux plus terrifiants, des plus utiles au plus retors (toxoplasmes, wolbachias, et autres Cochliomyia hominivorax…), qui tous ont en tête la survie de leur espèce. Loin d’être rébarbatifs, ces interludes (!) concoctés par Cal (au ton faussement badin…) donnent à voir tout un monde microscopique dont on n’a généralement pas conscience et interrogent très intelligemment la notion de libre-arbitre. Incontournable, V-Virus s’achève sur un épilogue très satisfaisant qui laisse toutefois deviner que l’auteur prépare une suite… Blandine Longre (mai 2007)

     

    *************************

     

     

    Dracula’s guest and other weird stories de Bram Stoker (introduction de Kate Hebblethwaite - Penguin Classics, 2006)

    Transgressions

    Le Dracula de Stoker a laissé dans l’ombre les autres écrits de l’écrivain, pourtant prolifique ; cet ouvrage érudit permet de les découvrir, tout en incitant à mieux comprendre les diverses évolutions du mythe vampirique ainsi que tout un pan de la veine « gothique », à laquelle appartiennent entre autres Sheridan Le Fanu ou Ann Radcliffe, et qui continue d'inspirer nombre d'écrivains. Stoker lui-même était un homme énigmatique (sa discrétion a suscité nombre de conjectures sur sa vie sexuelle) et on a souvent eu tendance à émettre des hypothèses biographiques à l’aune de son œuvre. Il est vrai que Dracula (« le texte freudien par excellence » selon un critique) est révélateur de désirs refoulés et de préoccupations d’ordre pulsionnel, mais il faut aussi savoir étudier les écrits en tant que tels, comme le rappelle Kate Hebblethwaite dans son excellente introduction.

    Le premier des récits, Dracula’s guest, a parfois été considéré comme un fragment qui aurait pu être le premier chapitre original de Dracula ; l’histoire de ce voyageur anglais qui se retrouve seul dans un village abandonné des Carpates a en effet des points communs avec le roman, et tout se prête évidemment à une étude comparative – l’atmosphère sinistre de l’aventure, les éléments surnaturels, la présence d’une créature tapie dans l’ombre, les effets « spéciaux »…

    960521104040b17bc19f61e9d8ae9e0f.jpgLe surnaturel réapparaît dans chacun des récits suivants, plus ou moins cruels et toujours ambigus. The Squaw relate la vengeance d’une chatte dont le petit vient d’être tué par un grossier personnage, un Américain qui visite la forteresse de Nuremberg en compagnie d’un jeune couple d’Anglais. La tour des tortures, la tradition de la « vierge de fer » (un engin diabolique), l’émotivité de la jeune femme et la farouche détermination de l’animal tendent vers une inéluctable tragédie dont le lecteur devine le dénouement, sans pourtant pouvoir lâcher le livre… Tout comme dans The Secret of the Growing Gold, où un autre assassin est poursuivi sans relâche par sa victime. Le destin est parfois moins terrible et l’on peut aussi lui forcer la main, comme dans A Gipsy Prophecy.

    La transgression est au cœur de ces récits, qui posent en creux la notion de limite ; les frontières entre la vie et la mort, entre l’animalité et l’humanité, entre le réel et l’imaginaire sont allègrement franchies. Même si les intrigues ne sont jamais novatrices, c’est dans l’évolution du suspense et dans l’habileté à créer des atmosphères et des tensions que l’auteur excelle. Ces « contes de l’étrange » décrivent un univers où l’horreur côtoie le quotidien, où le monstrueux l’emporte sur les sentiments et où le macabre et le mortifère règnent en maîtres. Un pur régal. Blandine Longre (février 2007)

    La traduction de ces nouvelles ou courts romans se trouve dans le recueil Œuvres publié chez Omnibus (Edition établie par Alain Pozzuoli et Jean-Pierre Krémer.)

     

    *************************

     

    6b8996f13b389c925fcd10c58ca65b96.jpgFascination, Tentation, Hésitation de Stephenie Meyer (Hachette roman jeunesse, collection Black Moon, traduit de l’anglais par Luc Rigoureau)

     

    Tout commence le jour où Isabella rencontre Edward, un jeune homme troublé par la présence de la jeune fille, au point qu'il la repousse, apparemment sans raison. On comprend assez vite que le garçon est un vampire, et que pour la première fois de sa longue existence, il est en train de tomber amoureux. Le traitement vampirique s'écarte là encore des stéréotypes habituels et l'auteure a su créer un univers singulier dans lequel le lecteur est entraîné malgré lui, si bien que fantastique et réel se côtoient de manière très cohérente – une belle alchimie romanesque. (B. L.)

     

    à lire également : 

    Sanguine
    de Cynthia Leitich Smith, traduction Blandine Longre
    Editions Intervista, 2009

     

    *************************

     

    Je découvre un blog qui parle des vampires sous toutes leurs formes... en particulier littéraires, et qui propose quelques articles intéressants.

    Lien permanent Catégories : Critiques, Littérature étrangère, Littérature francophone 2 commentaires 2 commentaires
  • La noblesse des parvenus

    livre J. Prévost.jpgLe sel sur la plaie de Jean Prévost, Zulma, 2009

    (par Jean-Pierre Longre)

    Dieudonné Crouzon est d’abord un intellectuel humilié : par la pauvreté, par la calomnie, par la lâcheté de ses camarades. Fort de ses études de Lettres et de Droit, rongé par la rage sociale, il quitte brusquement Paris pour Châteauroux, incarnation de la France profonde, où la soif de revanche le transforme en arriviste : le journalisme, l’imprimerie, la publicité, la politique… Il devient un notable local, un homme d’affaires de province qui, fortune faite et la crise des années 1930 aidant, pourra revenir savourer son ascension à Paris.

    Le sel sur la plaie fait partie de ces grands romans trop méconnus de l’entre-deux-guerres dont les protagonistes, tout en rappelant les héros des romans initiatiques du XIXe siècle, se construisent sur la modernité (encore très actuelle) d’un monde en pleine mutation. L’ambition de Crouzon peut faire penser à celle de Rastignac ou de Bel-Ami, mais elle est plus proche de celle de Julien Sorel, dont Jérôme Garcin, dans sa préface, affirme à juste titre qu’il est un « cousin germain ». Son ambition est intimement liée à ses états d’âme, et ses sentiments le guident davantage que la simple soif de fortune et de notoriété ; les femmes (l’Epervière, Mme Rougeau, Anne-Marie) ne sont pas, comme pour le Leroy de Maupassant, des échelons de l’ascension sociale, mais de sincères étapes amoureuses ; l’amour et l’amitié lui valent autant de déboires que de coups de chance… Bref, Crouzon est profondément humain, lui qui, selon les mots de son ami Boutin, philosophe et poète, garde « la seule noblesse, celle des parvenus ».

    Jean Prévost, mort prématurément dans la bataille du Vercors, n’a pas eu le temps de donner la pleine mesure de son talent. Ses beaux essais sur Stendhal ou Baudelaire, son abondante production journalistique, ses romans vifs et roboratifs appelaient une suite dont les balles nazies nous ont privés. Avec Le sel sur la plaie, nous avons non seulement le bonheur d’une réédition bienvenue, mais aussi la grâce d’une écriture alerte, incisive, dont la vigueur quasiment physique s’associe à la clairvoyance  psychologique, et qui depuis 1944 nous manque.

    www.zulma.fr

    voir aussi http://www.lesimpressionsnouvelles.com/jean_prevost_aux_avant_postes.htm

    Lien permanent Catégories : Littérature francophone 0 commentaire 0 commentaire
  • En librairie

    sherl2.jpg

    sherl3.jpg

     

     

     

     

     

     

     

    (Merci à la photographe !)

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Littérature jeunesse, Traductions & publications, Traduire 0 commentaire 0 commentaire
  • Sanguine

    sanguine.jpgSanguine
    de Cynthia Leitich Smith, traduction Blandine Longre
    Editions Intervista, parution octobre 2009

    Austin, Texas. Depuis la mort de ses parents, Quincie, lycéenne de 17 ans, gère le restaurant familial avec l’aide de son oncle. L’affaire périclitant, celui-ci lance l’idée d’un établissement thématique : Sanguini’s, un restaurant vampirique ! Quand le chef cuisinier est assassiné, tout bascule. Kieren, l’ami d’enfance de Quincie, est soupçonné. Entre thriller gothique et quête amoureuse, entre rire et terreur, sexe et sentiments, fantastique et réalité, SANGUINE est un roman fascinant qui porte à l’incandescence de façon très originale ce nouveau phénomène littéraire qu’est la « bit-lit » (la littérature qui mord) dont Twilight de Stephenie Meyer est le représentant romantique. Quincie, la narratrice, est une adolescente de son temps, résolument transgressive, pas du tout éthérée, une battante avec son franc-parler et ses désirs explicites. Le ton du roman est… mordant et débridé, volontiers ironique. SANGUINE aborde, sans pruderie mais sans vulgarité, la sexualité inhérente au thème du vampire, c’est-à-dire la part d’animalité qui est en nous. Il est d’une grande finesse dans l’analyse du processus ambigu de fascination-répulsion qui s’installe entre les proies et les prédateurs, les bourreaux et les victimes. Un roman résolument « young adults », pour grands ados de notre époque et pour adultes, qui séduira un très large lectorat.
    Titre original : Tantalize, paru aux USA en 2007


    Cynthia Leitich Smith, journaliste et écrivain, amérindienne de la tribu des Creeks, vit à Austin, Texas. Elle a publié de nombreux romans pour la jeunesse, des albums ainsi que des nouvelles, et se montre très active dans ce domaine (rep o rtages, articles, interventions, ateliers d’écriture, etc.). SANGUINE, son premier roman pour grands adolescents, a été très bien accueilli aux USA, certains l’ont surnommée « The Anne Rice for teen readers. »

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Traductions & publications, Traduire 0 commentaire 0 commentaire
  • Les Démoniaques

    demoniaques.jpg

    Les Démoniaques - Tome 1 - La Nuit des Ombres
    Simon Holt , Blandine Longre (traduction)
    Hachette Jeunesse, Collection Hors-série roman, septembre 2009

    4e de couv.
    Lorsque Margot découvre dans la librairie où elle travaille un vieux journal manuscrit intitulé "Les Démoniaques", elle est loin de prendre ce livre au sérieux. Avec son meilleur ami, Alex, fan comme elle de films d'horreur, ils décident alors d'invoquer les créatures infernales mentionnées dans le journal : des Vores, qui semblent pouvoir investir les corps de ceux qui ont peur et dont les âmes sont alors rejetées dans les limbes. Margot et Alex, sûrs de ne pas se laisser prendre, procèdent au rituel. Mais Henry, le petit frère de Margot qui se trouve à l'étage de leur maison, lui, a très peur
    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Traductions & publications, Traduire 0 commentaire 0 commentaire
  • Conan Doyle

    sherlockholmes.jpgL'aventure du ruban moucheté
    d'Arthur Conan Doyle - nouvelle traduction
    Christel Espié (Illustrateur) , Blandine Longre (Traducteur)
    Album - Broché
    éditions Sarbacane, octobre 2009

    4e de couv

    Une jeune femme affolée réveille à l’aube Sherlock Holmes et son ami Watson : sa sœur a péri brutalement dans des circonstances inexpliquées, tandis que son beau-père, homme violent et irascible, l’effraie de plus en plus… De Baker Street aux brumes de la campagne anglaise, une aventure du célèbre détective à l’atmosphère  ultra-britannique, illustrée de superbes peintures grand format.

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Traductions & publications, Traduire 2 commentaires 2 commentaires
  • Questionnaire de l'étrange

    nng_images.jpg

    Eric Poindron, dont on recommande vivement le blog, a questionné de manière bien étrange Anne-Sylvie Homassel, traductrice et auteure – on lira entre autres Lamont, recueil de nouvelles délicatement illustré par Stepan Ueding, paru récemment aux éditions du Visage vert, des fictions parfaitement opaques et inquiétantes, pourtant composées dans une langue limpide, précisionniste, peuplée de terreurs qui prennent des formes imprévisibles ; de même, on pourra découvrir la nouvelle Fox into Lady, parue dans le dernier numéro du Zaporogue (téléchargeable gratuitement, est-il besoin de le rappeler ?) en compagnie d'illustrations de Marc Brunier Mestas dont il faut visiter le blog.

    livre_l_544.jpgPour connaître le travail d'Anne-Sylvie Homassel dans le détail, une visite de son netvibes s'impose, de même que celle du blog du Visage Vert, revue littéraire publiée par les éditions Zulma et dont le dernier numéro comporte entre autres un bien beau dossier sur la sorcellerie concocté par Michel Meurger et la petite équipe dirigée par Xavier Legrand-Ferronnière, secondé par A-S. Hommassel et la traductrice Elisabeth Willemz.

    Rappelons aussi que Le Visage Vert est aussi une structure éditoriale (à ce propos, lire ce billet sur la petite édition, très justement intitulé Les nains aussi...) dont les publications peuvent être commandées en ligne.

    Le Visage vert est de nouveau l’invité de Bulles Noires / Bulles de rêve, samedi 4 juillet, à Radio Libertaire.

    Lien permanent Catégories : Edition, Littérature francophone, Sur le Web 2 commentaires 2 commentaires
  • Soyons Babyloniens

    babylonian_trilogy.jpg"Yellow: color of the sun, of blindness and summer. Color attached to the meaning of fear and fire. Too much yellow in a room can lead to mental confusion, schizophrenia or worse. On the other hand, it is said that if you dress up a baby in yellow clothes three days after he is born, luck will be with him all his life. Yellow is the color of the East and South. It is one of the three primary colors. It is only justice to start with it then."

    Extrait de The Babylonian Trilogy de Sébastien Doubinsky (PS Publishing, 2009), avec une introduction signée Michael Moorcock himself. Un triple roman foisonnant, ingénieusement construit, réjouissant kaléidoscope où tout semble pesé, pensé, calculé ; les différents niveaux de lecture et la variété narrative qu'il propose témoignent de l’ampleur du projet, tout comme l'habileté à naviguer entre les genres, entre dystopie, allégorie, polar, poésie, drames intimes de l'humaine condition et ce qui pourrait passer pour du réalisme (mais qui n'en est pas, l'auteur restant prudemment en-deçà, dans un monde à la fois familier et pourtant délibérément décalé). Une lecture hautement recommandable.

    D'autres extraits sont disponibles en ligne.

    Sur Sitartmag, un entretien avec Sébastien Doubinsky qui, non content d'écrire, de traduire et d'enseigner, est aussi le dynamique créateur du Zaporogue.

    Lien permanent Catégories : Edition, Littérature étrangère, Sur le Web 3 commentaires 3 commentaires
  • LE ZAPOROGUE #6

    zap6.jpgLe numéro 6 de la revue le Zaporogue, dirigée par l'irremplaçable Sébastien Doubinsky, est arrivé.

    On peut commander l'ouvrage en ligne ou le télécharger gratuitement.

    Au sommaire, poésie, nouvelles, illustrations, créations, etc.

    JERRY WILSON – THIBAULT DE VIVIES – ANDRÉ ROBÈR – CATHY YTAK TABISH KHAIR – MÉTIE NAVAJO – DÉBORAH REVERDY VS ENTORTILLÉE STEPAN UEDING – LIONEL OSZTEAN – LUC BARANGER – DANIEL LABEDAN – JEFF SYLVA – ALEX SCHREIBER – JONAS LAUTROP – JEAN-FRANÇOIS MARIOTTI ANNE-SYLVIE SALZMAN MARC BRUNIER MESTAS – JOHANNES HØIE –YANNIS LIVADAS BLANDINE LONGRE – ERIC BEAUNIE – CELINA OSUNA – FRANÇOIS BONNEAU – SOFIUL AZAM – MYRIAM GALLOT – OLE WESENBERG NIELSEN – CHRIS ROBERTS – OLGA ZERI.

    http://lezaporogue.hautetfort.com/archive/2009/06/22/le-zaporogue-6.html

    Le Visage Vert en cause ici http://www.zulma.fr/visagevert/?p=170

    Lien permanent Catégories : Edition, Littérature étrangère, Littérature francophone, Poésie, Revues, Sur le Web, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • En passant...

    lady.jpgMerci entre autres à tous ceux qui ont témoigné leur attachement à ce blog. L'endroit a beau rester muet ces temps, on peut retrouver posts variés, liens et/ou lectures ailleurs.

    In a Jumble (en vrac)

    http://inajumble.tumblr.com/ 

    Netvibes

    http://www.netvibes.com/blongre

    Et Sitartmag (mises à jour quotidiennes)

    http://sitartmaglesite.hautetfort.com/

    Lien permanent 4 commentaires 4 commentaires
  • Fermeture

    Fermeture de ce blog pour un temps indéfini. Merci à tous ceux qui l'ont suivi. Les anciens articles, billets et liens restent malgré tout en ligne.

    Bonne continuation à tous.

    B. Longre

    Lien permanent 18 commentaires 18 commentaires
  • L'école des loisirs, théâtre

    E114962.gifL'hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains de Philippe Dorin
    L'Ecole des loisirs, 2008

    Un homme et une femme occupent un espace scénique presque vide, où ils attendent que l’auteur veuille bien écrire leur histoire. À défaut, ils font connaissance, s’efforcent de s’inventer une vie, bon gré mal gré, d’effectuer quelques gestes quotidiens, d’accueillir deux enfants ; ainsi, leur quête identitaire prend peu à peu du sens, malgré l’absence supposée de l’auteur… Cette pièce, Molière du Spectacle jeune public 2008, parle finement de l’illusion théâtrale et des ficelles qui sous-tendent toute création dramatique (les personnages, loin d’être dupes, savent qu’ils ne sont que des personnages, aussi ne jouent-ils pas toujours le jeu…) et déconstruit en creux les clichés associés à des rôles figés (l’homme, la femme, les enfants) que ce soit dans l’univers théâtral ou dans le monde réel.

    E114975.gifLa morsure de l'âne de Nathalie Papin
    L'Ecole des loisirs, 2008

    Paco, un « égaré » entre la vie et la mort, se retrouve dans un espace hors du temps, où il croise plusieurs personnages : un âne qui fait office de guide, son fils qui vient lui demander de faire un choix (vivre ou mourir), une petite à naître qui aimerait être sa fille… En errance dans un purgatoire étrange, réinventé pour l’occasion, le protagoniste passe par diverses phases, jusqu’à se séparer de son enveloppe charnelle, pour se décider plus tard à la réintégrer et à revenir dans le monde des vivants. L’auteure s’efforce ici de mettre en mots et en scène le processus du passage de la vie à la mort (et vice-versa) de façon métaphorique, mais l’ensemble, malgré ses qualités, reste fort abstrait et, sans être morbide, manque un peu de fantaisie.

    (B. Longre)

    Ces articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 245 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

     

    D'autres chroniques

    Lien permanent Catégories : Littérature jeunesse, Revues, Théâtre - lire & voir 0 commentaire 0 commentaire
  • Un peu de théâtre

    9782742777815.gifMoi et ma bouche, de Denis Lachaud, illustrations Patrick Fontana
    Actes Sud-Papiers, Heyoka jeunesse, 2008

     

    Pièce créée sur scène en octobre dernier, Moi et ma bouche donne la parole à Pauline, adolescente plongée dans un long coma (« enfermée à l’intérieur d’elle-même »), mais aussi à certains de ses organes : sa bouche, ses yeux, ses oreilles et son cerveau. Les dialogues qui s’instaurent entre elle et eux lui permettent de tromper son ennui, tandis que grâce à son cerveau, elle revit certains souvenirs (dont l’accident qui l’a mené sur ce lit d’hôpital), et parvient peu à peu à reprendre contact avec le monde extérieur. Le procédé rappelle En voiture Simone, de Luc Tartar (Lansman jeunesse, 2006), où les cinq sens de la jeune héroïne étaient personnifiés. Si Denis Lachaud traite la thématique avec moins de fantaisie, le ton reste léger. Les phrases sont brèves, sobres et vont à l’essentiel sans pourtant se départir de poésie, via les séquences oniriques qui succèdent aux scènes des deux mondes de Pauline.

     

    9782070616176.gifThomas More ou L'homme libre de Jean Anouilh
    Gallimard jeunesse, Scripto, 2008

     

    Thomas More (1478-1535) auteur de l’Utopie (1516), s’opposa, par fidélité à ses principes (et au pape), à la volonté royale, ce qui lui valut d’être condamné à mort par Henry VIII. Figure historique qui a inspiré une autre pièce célèbre (A Man for All Seasons de Robert Bolt, 1954), More incarne ici l’homme libre qui jamais ne plie, prêt à se sacrifier, à l’instar d’Antigone, au nom de ses principes et de ce que lui dicte sa conscience. Publiée en 1987 à La Table Ronde, peu de temps avant la mort d’Anouilh, cette pièce est rééditée en Scripto, visiblement à l’attention des grands collégiens ou des lycéens, sans que cette parution propose pour autant d’appareil critique (hormis une brève biographie de Thomas More en fin d’ouvrage) – ce qui est regrettable, vu la complexité des questions éthiques et politiques abordées et les nombreuses références au contexte historique.

     

     

    9782070618316.gifJe vais au théâtre voir le monde
    de Jean-Pierre Sarrazac, illustrations Anne Simon

    Giboulées, collection Chouette penser ! 2008

     

    Cet ouvrage entre essai et documentaire propose un panorama diachronique (mais non linéaire) et générique du théâtre en tant qu’art du spectacle, « du présent et de la présence » ; hormis le retour sur les origines grecques du théâtre, l’auteur offre des tentatives de réponses à des questions rarement abordées : pourquoi aller au théâtre ? Seulement pour se divertir ? Pourquoi la comédie ? La tragédie ? Quels éléments distinguent le roman du théâtre ? De la même façon, on comprendra comment le théâtre est toujours « action », qu’il y a « des » théâtres, chacun s’inscrivant dans une société donnée, et que le spectateur sera nécessairement impliqué dans une représentation. Une lecture stimulante, dans une prose simple qui n’exclut cependant pas le développement d’idées complexes et paradoxales.

     

    (B. Longre)

     

    couv245_grand.jpgCes articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 245 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

     

    D'autres chroniques

    Lien permanent Catégories : Littérature jeunesse, Revues, Théâtre - lire & voir 0 commentaire 0 commentaire
  • Pause

    Longue pause pour ce blog, malgré sa présence dans le dernier numéro du Magazine des livres, parmi "20 blogs incontournables". De même, dans le numéro précédent, on ira lire l'excellent dossier consacré à la littérature pour la jeunesse, concocté par Anne-Sophie Demonchy. Une autre information : le dernier numéro du magazine Griffon se concentre autour des écrits de Claire Ubac, qui m'a proposé d'en écrire l'éditorial. Plus d'informations ici.

    Je tâche de reprendre du service prochainement, en dépit de nombreux travaux en cours.

     

    Lien permanent 2 commentaires 2 commentaires
  • Zaporoguons - ter...

    celina.jpgLes éditions du Zaporogue, passerelle dont j'ai déjà parlé ici et là, se dotent d'une vitrine :

    http://lezaporogue.hautetfort.com/

    Derniers titres parus : COLLECTION DE SOMBREROS par Thomas Vinau et HAPPINESS IS A RUMOUR par Ole Wesenberg.

    J'incite aussi à aller découvrir, entre autres, la poésie de Celina Osuna.

    Lien permanent Catégories : Edition, Littérature étrangère, Littérature francophone, Sur le Web 1 commentaire 1 commentaire
  • A paraître, le 5e tome des Chroniques des Temps Obscurs

    CTO5fr.jpgà paraître le 4 mars 2009

    Chroniques des Temps Obscurs
    Tome 5 - Le serment

    de Michelle Paver
    traduction de l'anglais B. Longre
    Hachette roman jeunesse.

    Lorsque son « cousin » Bale est tué par Thiazzi, l’un des derniers Mangeurs d’âme, Torak jure de le venger. Accompagné de son amie Renn, jeune apprentie-mage, il part aussitôt à la poursuite du terrible Mage. Au cours de leur quête, ils vont peu à peu s’enfoncer dans la Forêt Profonde. C’est un lieu sombre, mystérieux… et dangereux depuis que les Clans qui y vivent ont perdu la raison

    Sur le site de l'éditeur

    Recension du tome 4

    http://www.michellepaver.com/

    http://www.torak.info/

    Lien permanent Catégories : Littérature jeunesse, Traductions & publications 1 commentaire 1 commentaire
  • Suite au billet précédent...

    J'ai reçu hier soir une réponse fort courtoise d'Emmanuelle Heurtebize, directrice éditoriale des éditions 10-18, qui s'excuse de son silence (suite à un premier message de ma part envoyé en janvier) et de ce "dérapage incontrôlé " qui n'est pas dans les habitudes de la maison. Elle s'engage à corriger cette 4e de couv lors de la prochaine réimpression de l'ouvrage - nouvelle 4e de couv en ligne dès aujourd'hui ; en outre, elle m'a proposé d'ajouter un extrait de mon article assorti de la source. Je me réjouis de cette saine résolution de l'affaire, et remercie l'éditrice d'avoir réagi, même tardivement.

    Je remercie aussi tous ceux qui m'ont apporté leur soutien et me l'ont fait savoir, soit dans les commentaires de ce blog, soit par mail, soit sur Facebook, et tout particulièrement Grégoire Leménager pour son éclairant papier sur Bibliobs (ce dernier,  contacté hier après-midi, m'avait devancée).

    Je n'oublie par Gilda pour son billet d'hier et Pascale pour son billet d'humeur, indirectement lié au débat, et qui revient sur l'idée parfois pernicieuse de gratuité. Mes divers articles paraissent soit sur l'internet, soit dans des revues papier, mais j'ai conscience qu'il est plus simple (et tentant ?) de faire un copié-collé que de reproduire un article papier - il n'empêche que la pratique est répandue dans les deux cas (et je ne parle pas des journalistes et critiques qui se contentent de paraphraser 4e de couv. ou argumentaires presse, phénomène inverse et lui aussi fort répandu) et qu'il est nécessaire de faire preuve de vigilance face à ces dérives.

    Lien permanent Catégories : Critiques, Edition, Littérature étrangère 14 commentaires 14 commentaires
  • Plagiaires anonymes

    Je ne sais qui est chargé d'imaginer les 4e de couverture chez 10-18... en revanche, je sais exactement d'où vient celle de Doppler, d'Erlend Loe, roman d'abord paru aux éditions Gaïa en 2006 (traduction J.-B. Coursaud). Je ne vais pas épiloguer, mais vu que la pratique ne semble pas gêner l'éditeur (que j'ai évidemment contacté mais qui n'a pas daigné me répondre), autant en faire profiter le plus grand nombre – qui sait, cette façon de faire pourrait peut-être encourager d'autres maisons d'édition en panne d'inspiration à procéder de même. En attendant, je vous laisse juges.

    La 4e de couv (qui, décidément, est bien rédigée, même si elle manque légèrement d'étoffe à mon goût...)

    "Qui est réellement ce Doppler ? Un irrécupérable ahuri ? Un asocial invétéré ? Ou un sage, qui a bien raison de fuir travail, épouse, enfants et d'aller trouver refuge dans la forêt proche d'Oslo ? Après un vol plané lors d’une promenade à vélo, le monde de ce brave père de famille de la middle class norvégienne bascule. Physiquement, tout va bien, mais mentalement, c’est une révélation : Doppler veut rompre avec la civilisation. Il décide d’aller vivre dans les bois et érige un système de valeurs dont le premier commandement est le suivant : fuir l’application humaine. Aussi, quand son épouse lui impose la garde partagée de leur fils, comment va-t-il bien pouvoir réagir ?"

    1834871177.jpgExtrait d'un article paru en 2006 dans Sitartmag (remis en ligne depuis peu, à l'occasion de la parution du roman en 10-18... on appréciera l'ironie de la chose).

    Qui est réellement ce Doppler qui donne son nom au quatrième roman d’Erlend Loe publié en français et qui, soit dit en passant, nous fait tant rire ? Un irrécupérable ahuri ? Un asocial invétéré ? Ou tout simplement un sage, qui a bien raison de fuir travail, épouse et enfants, d’aller trouver refuge dans la forêt proche d’Oslo et d’adopter un jeune élan comme seul compagnon ? Certes, Doppler reconnaît ouvertement sa misanthropie en admettant ne pas aimer les gens (surtout les Norvégiens…) et son départ s’accorde à la logique jusqu’au-boutiste qu’il a décidé de suivre désormais. Avide de silence, il vit depuis six mois dans la forêt où il a planté sa tente dans un coin tranquille et érige petit à petit un système de valeurs dont le premier commandement est le suivant : fuir l’application humaine, qui caractérisait la vie étriquée qu’il menait avant, faite de petites obsessions matérielles et de préoccupations déshumanisantes, vécue au rythme des Teletubbies, héros de son fils téléphage, ou des élucubrations tolkieniennes de son adolescente de fille. (…) Et quand son épouse (qui est parfois venue lui rendre visite – Doppler est admirablement membré, il ne s’en cache pas !) lui annonce tout de go qu’elle est enceinte, lui pose un ultimatum, ou lui impose la garde partagée de Gregus, leur fils de quatre ans, comment va-t-il réagir ? (B. Longre, 2006)

    Bon, est-il besoin de rappeler ceci ?

    Droits de reproduction des articles et propriété intellectuelle : " Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque." (Article L.122-4 du Code de la Propriété Intellectuelle)

    pbayard.jpgAprès, il est fort possible qu'on me reproche d'avoir pratiqué le plagiat par anticipation, notion introduite par l'OULIPO et que Pierre Bayard a choisi de réhabiliter et de prolonger dans un livre aussi sérieux qu'amusant, érudit que facétieux. (Le Plagiat par anticipation, Ed. de Minuit, 2009) Certes, il ne s'agit là que d'un simple article, mais ce qui est valable pour une création hautement littéraire ne pourrait-il aussi l'être de n'importe quel autre type de texte ? Il reste que je suis plutôt contente d'apprendre a posteriori que j'ai pu travailler par anticipation pour le compte des éditions 10-18, prestigieuse maison à qui l'on doit tant de bons livres.

    Lien permanent Catégories : Critiques, Edition 48 commentaires 48 commentaires
  • Du côté des blogs

    Plusieurs blogs ont fait leur apparition ces temps, dont ceux-ci.

    Le making-of d'Ammi, un album illustré de Françoise Malaval et Patrice Favaro
    http://ammi-editionsmassala.hautetfort.com/

    Mon p'tit mot m'a dit - une invitation à mognoter, par Martine Falgayrac
    http://mognoter.blogspot.com/

    Anne Mulpas, en résidence à la médiathèque de Cormontreuil (51), ouvre un blog intitulé L'être en lettres
    http://alphabetre.over-blog.com/

    Les 7 mains - Sept auteurs pour un même blog : Stéphane Beau, Jean-Claude Lalumière, Fabrice Lardreau, Claire Le Cam, Bertrand Redonnet, Emmanuelle Urien et Marc Villemain.
    http://lesseptmains.canalblog.com/

    Lien permanent Catégories : Edition, Littérature francophone, Littérature jeunesse, Sur le Web 0 commentaire 0 commentaire
  • Souvenirs contre oubli

    block.jpgHistoire de l’oubli de Stefan Merrill Block
    traduit de l’anglais par Valérie Malfoy, Albin Michel, 2009

     

    « A place where nothing was remembered and so nothing was lost »

     

    Fresque sur la filiation et la transmission combinant tous les ingrédients que l’on attend d’un roman bien dosé, entre émotion et érudition, Histoire de l’oubli se fonde sur quatre récits morcelés, parallèles, alternés, puis croisés et nous mène en un seul mouvement de l’histoire à la préhistoire, de la génétique au fantastique, du pouvoir des histoires transmises oralement à la puissance de l’imagination, du microcosme au macrocosme, des affres de l’adolescence à la dégénérescence intellectuelle qui accompagne parfois la vieillesse… Une complexité qui ne doit pas rebuter le lecteur, qui découvre en temps voulu ce qui rapproche Abel, ermite texan de 70 ans, bossu de naissance, qui vit sur ce qui reste de la ferme familiale, et Seth, adolescent solitaire qui, à 14 ans, a compris que sa mère souffrait d’une forme rare et héréditaire de la maladie d’Alzheimer ; une situation qui incite le jeune homme à reconstruire empiriquement l’histoire génétique de sa mère, malgré les secrets et les non-dits qui polluent l’histoire familiale. Car Seth peut aussi compter sur des récits réinventés et transmis de génération en génération : l’histoire intercalée de la cité d’Isadora, monde parallèle intemporel, fascinant, reflet paradisiaque du nôtre, où les habitants sont dépourvus de mémoire.

     

    La multiplicité des voix narratives et le désordre chronologique délibéré (à l’image du chaos qui règne dans nos cerveaux saturés de souvenirs plus ou moins fiables…) invitent le lecteur à reconstruire un puzzle impeccablement élaboré ; l’on passe ainsi d’une intrigue à l’autre sans effort, prenant plaisir à comprendre comment tout fait peu à peu sens. Fils conducteurs inévitables de ce beau roman, l’idée de mémoire, constamment fouillée – une mémoire toujours sélective (« We remember what we want to remember ») – et la place accordée au souvenir dans le temps présent.

    Lire aussi un entretien avec l'auteur, qui signe là son premier roman :
    http://www.albin-michel.fr/pages/interview/mblock/interviewmb.html

     

    Lien permanent Catégories : Critiques, Littérature étrangère 0 commentaire 0 commentaire
  • Rien de gratuit

    glu.jpgGlue, d'Irvine Welsh
    traduit de l’anglais par Laura Derajinski - Au Diable Vauvert, 2009 (2001 Jonathan Cape)

     

    Décidément, on est en droit de se demander si Irvine Welsh se lassera un jour des cités écossaises et de leurs populations déshéritées, que les auteurs littérairement corrects oublient souvent... Après un roman qui narrait les souffrances d'un policier purement haïssable (Une ordure), l'auteur revient à ses premières amours, dans la droite lignée du fameux Trainspotting ou du moins connu Marabou stork nigthmares, pour le pire et le meilleur.


    Là encore, Welsh décrit l'existence de gens qui ne penseraient même pas à s'acheter un bouquin (et encore moins l'un des siens) et l'histoire en elle-même n'a rien que de très ordinaire : le récit d'une quadruple amitié, de l'enfance (difficile, on s'en doute) à la trentaine (non moins difficile, mais pour d'autres raisons), des années 70 à notre époque. Carl Ewart (futur DJ) est un peu rêveur, grand timide, le seul à avoir eu un père capable de l'élever ; Billy Birrel, le plus solide des quatre, a la tête sur les épaules (futur boxeur) ; Andrew Galloway, le malchanceux de la bande, est entraîné malgré lui dans une spirale désastreuse (futur junkie) ; et enfin, Terry Lawson, obsédé sexuel, intellectuellement limité mais fidèle en amitié (futur loser). Les quatre amis vivent de multiples aventures sordides (hooliganisme, chasse aux filles, beuveries diverses, petits cambriolages ou larcins et vacances à l'étranger) et tentent de faire vivre des rêves, quand ils parviennent à en avoir, pour toujours se retrouver face à la glaçante réalité.

     

    Au-delà de l'excellente structure narrative (toujours élaborée avec soin, l'auteur donnant la parole à de multiples personnages) et du charme du langage (l'écriture mime encore les caractéristiques phonétiques du milieu décrit), on retiendra surtout la démarche sociale de l'ensemble : Irvine Welsh affirme que ce qu'il raconte correspond bien à une réalité occultée, celle de toute une partie de la population écossaise (on pourrait élargir à la Grande-Bretagne) qui vit dans un dénuement matériel et culturel inimaginable ; un quart-monde qui a ses propres lois (le père de Carl les lui énonce très souvent), comme la fidélité en amitié... Une substance incroyablement tenace (de la glue) qui lie les quatre copains, même lorsque leurs vies prennent des directions différentes.

     

    Glue est ainsi la peinture hyperréaliste (on retrouve le penchant de l'auteur pour le grotesque) et crue d'un univers en marge, où tout ce qui représente l'autorité, de l'école à la police en passant par les pompiers, est nié, rejeté ; une fresque sociale et humaine qui prouve que le talent de Welsh pour observer puis retranscrire ne s'est pas émoussé. Il est vrai toutefois que son incapacité à décrire avec le même talent le reste du monde au-delà de la cité écossaise est un sérieux handicap pour son inspiration et que certains chapitres peuvent apparaître comme de la (bonne) redite. Et cependant, il est difficile de se lasser de ces romans tant les dialogues y sont truculents, tant l'humour y est toujours aussi noir et tant l'amour du romancier pour ses personnages transparaît tout du long ; et lorsque l'on a dépassé le stade de la provocation (scatologie et pornographie), on perçoit les aspects symboliques de l'ensemble qui nous font dire que rien de ce que Welsh écrit n'est gratuit... 

     

    (B. Longre)

     

    www.audiable.com

    www.irvinewelsh.net

    Lien permanent Catégories : Critiques, Littérature étrangère 1 commentaire 1 commentaire
  • Araluen - la série

    araluenpoche1.jpgAinsi que je l'indiquais récemment, le tome 4 des aventures de Will, apprenti Rôdeur, vient de paraître, accompagné de la parution en poche du tome 1.

    J'ai découvert récemment plusieurs mentions et recensions de la série sur le net. D'abord sur le site La feuille charbinoise (merci à Cathy pour le lien !), mais aussi sur le site d'une librairie québécoise, et sur le site de Citrouille.

    Quant au tome 1, il figure dans la sélection d'un prix que je découvre.

    Sur le site officiel de la série, on ira aussi voir les différentes publications et leurs couvertures...

    L'Apprenti d'Araluen
    tomes 1 à 4
    de John Flanagan
    (traduction de l'anglais, Australie, B. Longre) - Hachette roman jeunesse.

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Sur le Web, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire
  • Lectures théâtrales - BIS

    pommerat.jpgPinocchio de Joël Pommerat, illustrations d'Olivier Besson

    Actes Sud papiers - collection Heyoka jeunesse, 2008

     

    On pourrait croire l’histoire usée jusqu’à la corde et pourtant, Joël Pommerat signe un Pinocchio résolument optimiste et innovant, en particulier du point de vue de la langue ; une interprétation où l’humanité du pantin n’est pas engendrée par un phénomène magique, mais se construit « tellement progressivement que même le père ne s’en était pas rendu compte ».

    La construction suit toutefois la trame de l’original, tout en adoptant un rythme énergique et en proposant des dialogues enlevés, souvent amusants, voire insolents. Un « présentateur » fait office de récitant, ce qui permet de faire le lien entre les épisodes et de planter les différents décors.

     

    adkeene.jpgL’apprenti, de Daniel Keene
    traduction de l’anglais (Australie) Séverine, Magois

    Éditions Théâtrales - jeunesse, 2008

     

    L’Apprenti se penche intelligemment sur la relation entre les pères et leurs fils, par le biais d’une amitié choisie entre Pascal, un quadragénaire qui n’a pas vu son père depuis longtemps et Julien, 12 ans, qui regrette qu’on ne puisse choisir son père idéal… Le sien, indifférent, ne lui convenant pas, il a décidé d’enseigner à Pascal (malgré les réticences de celui-ci), l’art d’être père. Ils apprennent à se connaître à mesure que les mois passent, lors de promenades et de rendez-vous dans des lieux variés. Naît une belle complicité, dont on sait pourtant qu’elle ne serait pas la même si Pascal était le père véritable du garçon… Un décor épuré, « non réaliste » (ainsi que l’indique l’auteur) sert de cadre à cette intrigue bien bâtie et d’une grande finesse psychologique.

     

    madani.gifErnest ou comment l’oublier d’Ahmed Madani

    L’école des loisirs, théâtre, 2008

     

    Marie-Louise et Yvonne, deux vieilles artistes de cirque, vivent dans l’attente de l’improbable retour de l’homme aimé, Ernest, et passent leur temps à se chamailler plus ou moins gentiment ; ce qui ne les empêche pas de se soutenir mutuellement quand l’une perd la mémoire ou que l’autre ne tient plus sur ses jambes. Leurs souvenirs les entraînent sur les pistes qu’elles ont connues, quand elles étaient Miss Lévitos et Melle Saltarella, tandis que dans le présent, elles s’escriment à balayer la poussière (préfigurant leur fin proche) qui s’accumule étrangement autour d’elles, envahissant l’espace scénique. Un duo attachant, dont la paradoxale vivacité réjouit le lecteur, et qui rappelle par instants (à travers la thématique de l’humain face à la mort) la pièce de Suzanne Van Lohuizen, Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir (L’Arche éditeur, 2006).

     

     (Blandine Longre, décembre 2008)

     

    revue244.jpgCes articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 244 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

    les autres numéros : les sommaires des numéros des deux dernières années sont consultables en ligne. Les numéros des années précédentes ont été numérisés et sont consultables en texte intégral sur le site. 

    http://www.editionstheatrales.fr/

     

    http://www.ecoledesloisirs.fr/index1.htm

     

    http://www.actes-sud.fr

     

     

    Lien permanent Catégories : Critiques, Littérature étrangère, Littérature francophone, Revues, Théâtre - lire & voir 0 commentaire 0 commentaire
  • RectoVerso, revue

    rectoverso4.gifLa revue Recto/Verso est un espace de travail et d’échange autour de l’étude de la création littéraire et artistique. Dévouée à la jeune recherche internationale dans l’étude de la genèse des œuvres et des manuscrits d’écrivains, dans différents domaines littéraires, linguistiques et artistiques, Recto/Verso est une revue interdisciplinaire et quadrilingue. Elle publie des articles en anglais, français, espagnol et italien et se compose de cinq rubriques - « Cahiers de genèse », « Rendez vous », « Passerelles », « Marges » et « Apprentissages ».

    Le numéro 4 vient de paraître, intitulé "Mauvais genres".

    Le sommaire 

    "Du roman noir à la littérature de jeunesse, de la science-fiction au roman sentimental ou policier, cette littérature, pour faire l’objet, depuis de nombreuses années, d’études scientifiques, reste prise dans le spectre du genre à contraintes. Souvent abordée sous l’angle exclusif du procédural ou de l’archétypal, elle peine à s’extraire, malgré la diversité de ses réalisations, du carcan des mauvais genres, ceux-là même qu’on fréquente sans (trop) le dire, et qu’on hésiterait en principe à interroger dans le cadre d’une recherche génétique. (...) Au cœur de ce numéro, l’importance prise par la réflexion théorique de la section « Passerelles » met justement en lumière la question de la valeur. Quels sont les codes socioculturels et historiques, les implicites qui entravent la pleine jouissance de cette littérature ? Alors même que seul le plaisir de la lecture semblerait à même de sauver ces mauvais genres, il apparaît que sous la contrainte, la liberté de la création sourde, comme une évidence plus éclatante encore d’avoir été longtemps contenue – sinon retenue. À ce titre, l’entretien avec Blandine Longre permet de mesurer, du côté de l’auteur, cette évidence de la création en littérature jeunesse, là où il serait trop facile de ne voir que la mise en œuvre d’un cahier des charges plus ou moins invariant." (Editorial, Guillaume Bellon)

    http://www.revuerectoverso.com/

     

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Littérature francophone, Littérature jeunesse, Revues, Sur le Web, Traduire 3 commentaires 3 commentaires