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littérature - Page 4

  • Les Démoniaques

    demoniaques.jpg

    Les Démoniaques - Tome 1 - La Nuit des Ombres
    Simon Holt , Blandine Longre (traduction)
    Hachette Jeunesse, Collection Hors-série roman, septembre 2009

    4e de couv.
    Lorsque Margot découvre dans la librairie où elle travaille un vieux journal manuscrit intitulé "Les Démoniaques", elle est loin de prendre ce livre au sérieux. Avec son meilleur ami, Alex, fan comme elle de films d'horreur, ils décident alors d'invoquer les créatures infernales mentionnées dans le journal : des Vores, qui semblent pouvoir investir les corps de ceux qui ont peur et dont les âmes sont alors rejetées dans les limbes. Margot et Alex, sûrs de ne pas se laisser prendre, procèdent au rituel. Mais Henry, le petit frère de Margot qui se trouve à l'étage de leur maison, lui, a très peur
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  • Conan Doyle

    sherlockholmes.jpgL'aventure du ruban moucheté
    d'Arthur Conan Doyle - nouvelle traduction
    Christel Espié (Illustrateur) , Blandine Longre (Traducteur)
    Album - Broché
    éditions Sarbacane, octobre 2009

    4e de couv

    Une jeune femme affolée réveille à l’aube Sherlock Holmes et son ami Watson : sa sœur a péri brutalement dans des circonstances inexpliquées, tandis que son beau-père, homme violent et irascible, l’effraie de plus en plus… De Baker Street aux brumes de la campagne anglaise, une aventure du célèbre détective à l’atmosphère  ultra-britannique, illustrée de superbes peintures grand format.

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  • Questionnaire de l'étrange

    nng_images.jpg

    Eric Poindron, dont on recommande vivement le blog, a questionné de manière bien étrange Anne-Sylvie Homassel, traductrice et auteure – on lira entre autres Lamont, recueil de nouvelles délicatement illustré par Stepan Ueding, paru récemment aux éditions du Visage vert, des fictions parfaitement opaques et inquiétantes, pourtant composées dans une langue limpide, précisionniste, peuplée de terreurs qui prennent des formes imprévisibles ; de même, on pourra découvrir la nouvelle Fox into Lady, parue dans le dernier numéro du Zaporogue (téléchargeable gratuitement, est-il besoin de le rappeler ?) en compagnie d'illustrations de Marc Brunier Mestas dont il faut visiter le blog.

    livre_l_544.jpgPour connaître le travail d'Anne-Sylvie Homassel dans le détail, une visite de son netvibes s'impose, de même que celle du blog du Visage Vert, revue littéraire publiée par les éditions Zulma et dont le dernier numéro comporte entre autres un bien beau dossier sur la sorcellerie concocté par Michel Meurger et la petite équipe dirigée par Xavier Legrand-Ferronnière, secondé par A-S. Hommassel et la traductrice Elisabeth Willemz.

    Rappelons aussi que Le Visage Vert est aussi une structure éditoriale (à ce propos, lire ce billet sur la petite édition, très justement intitulé Les nains aussi...) dont les publications peuvent être commandées en ligne.

    Le Visage vert est de nouveau l’invité de Bulles Noires / Bulles de rêve, samedi 4 juillet, à Radio Libertaire.

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  • Soyons Babyloniens

    babylonian_trilogy.jpg"Yellow: color of the sun, of blindness and summer. Color attached to the meaning of fear and fire. Too much yellow in a room can lead to mental confusion, schizophrenia or worse. On the other hand, it is said that if you dress up a baby in yellow clothes three days after he is born, luck will be with him all his life. Yellow is the color of the East and South. It is one of the three primary colors. It is only justice to start with it then."

    Extrait de The Babylonian Trilogy de Sébastien Doubinsky (PS Publishing, 2009), avec une introduction signée Michael Moorcock himself. Un triple roman foisonnant, ingénieusement construit, réjouissant kaléidoscope où tout semble pesé, pensé, calculé ; les différents niveaux de lecture et la variété narrative qu'il propose témoignent de l’ampleur du projet, tout comme l'habileté à naviguer entre les genres, entre dystopie, allégorie, polar, poésie, drames intimes de l'humaine condition et ce qui pourrait passer pour du réalisme (mais qui n'en est pas, l'auteur restant prudemment en-deçà, dans un monde à la fois familier et pourtant délibérément décalé). Une lecture hautement recommandable.

    D'autres extraits sont disponibles en ligne.

    Sur Sitartmag, un entretien avec Sébastien Doubinsky qui, non content d'écrire, de traduire et d'enseigner, est aussi le dynamique créateur du Zaporogue.

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  • LE ZAPOROGUE #6

    zap6.jpgLe numéro 6 de la revue le Zaporogue, dirigée par l'irremplaçable Sébastien Doubinsky, est arrivé.

    On peut commander l'ouvrage en ligne ou le télécharger gratuitement.

    Au sommaire, poésie, nouvelles, illustrations, créations, etc.

    JERRY WILSON – THIBAULT DE VIVIES – ANDRÉ ROBÈR – CATHY YTAK TABISH KHAIR – MÉTIE NAVAJO – DÉBORAH REVERDY VS ENTORTILLÉE STEPAN UEDING – LIONEL OSZTEAN – LUC BARANGER – DANIEL LABEDAN – JEFF SYLVA – ALEX SCHREIBER – JONAS LAUTROP – JEAN-FRANÇOIS MARIOTTI ANNE-SYLVIE SALZMAN MARC BRUNIER MESTAS – JOHANNES HØIE –YANNIS LIVADAS BLANDINE LONGRE – ERIC BEAUNIE – CELINA OSUNA – FRANÇOIS BONNEAU – SOFIUL AZAM – MYRIAM GALLOT – OLE WESENBERG NIELSEN – CHRIS ROBERTS – OLGA ZERI.

    http://lezaporogue.hautetfort.com/archive/2009/06/22/le-zaporogue-6.html

    Le Visage Vert en cause ici http://www.zulma.fr/visagevert/?p=170

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  • En passant...

    lady.jpgMerci entre autres à tous ceux qui ont témoigné leur attachement à ce blog. L'endroit a beau rester muet ces temps, on peut retrouver posts variés, liens et/ou lectures ailleurs.

    In a Jumble (en vrac)

    http://inajumble.tumblr.com/ 

    Netvibes

    http://www.netvibes.com/blongre

    Et Sitartmag (mises à jour quotidiennes)

    http://sitartmaglesite.hautetfort.com/

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  • L'école des loisirs, théâtre

    E114962.gifL'hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains de Philippe Dorin
    L'Ecole des loisirs, 2008

    Un homme et une femme occupent un espace scénique presque vide, où ils attendent que l’auteur veuille bien écrire leur histoire. À défaut, ils font connaissance, s’efforcent de s’inventer une vie, bon gré mal gré, d’effectuer quelques gestes quotidiens, d’accueillir deux enfants ; ainsi, leur quête identitaire prend peu à peu du sens, malgré l’absence supposée de l’auteur… Cette pièce, Molière du Spectacle jeune public 2008, parle finement de l’illusion théâtrale et des ficelles qui sous-tendent toute création dramatique (les personnages, loin d’être dupes, savent qu’ils ne sont que des personnages, aussi ne jouent-ils pas toujours le jeu…) et déconstruit en creux les clichés associés à des rôles figés (l’homme, la femme, les enfants) que ce soit dans l’univers théâtral ou dans le monde réel.

    E114975.gifLa morsure de l'âne de Nathalie Papin
    L'Ecole des loisirs, 2008

    Paco, un « égaré » entre la vie et la mort, se retrouve dans un espace hors du temps, où il croise plusieurs personnages : un âne qui fait office de guide, son fils qui vient lui demander de faire un choix (vivre ou mourir), une petite à naître qui aimerait être sa fille… En errance dans un purgatoire étrange, réinventé pour l’occasion, le protagoniste passe par diverses phases, jusqu’à se séparer de son enveloppe charnelle, pour se décider plus tard à la réintégrer et à revenir dans le monde des vivants. L’auteure s’efforce ici de mettre en mots et en scène le processus du passage de la vie à la mort (et vice-versa) de façon métaphorique, mais l’ensemble, malgré ses qualités, reste fort abstrait et, sans être morbide, manque un peu de fantaisie.

    (B. Longre)

    Ces articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 245 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

     

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  • Un peu de théâtre

    9782742777815.gifMoi et ma bouche, de Denis Lachaud, illustrations Patrick Fontana
    Actes Sud-Papiers, Heyoka jeunesse, 2008

     

    Pièce créée sur scène en octobre dernier, Moi et ma bouche donne la parole à Pauline, adolescente plongée dans un long coma (« enfermée à l’intérieur d’elle-même »), mais aussi à certains de ses organes : sa bouche, ses yeux, ses oreilles et son cerveau. Les dialogues qui s’instaurent entre elle et eux lui permettent de tromper son ennui, tandis que grâce à son cerveau, elle revit certains souvenirs (dont l’accident qui l’a mené sur ce lit d’hôpital), et parvient peu à peu à reprendre contact avec le monde extérieur. Le procédé rappelle En voiture Simone, de Luc Tartar (Lansman jeunesse, 2006), où les cinq sens de la jeune héroïne étaient personnifiés. Si Denis Lachaud traite la thématique avec moins de fantaisie, le ton reste léger. Les phrases sont brèves, sobres et vont à l’essentiel sans pourtant se départir de poésie, via les séquences oniriques qui succèdent aux scènes des deux mondes de Pauline.

     

    9782070616176.gifThomas More ou L'homme libre de Jean Anouilh
    Gallimard jeunesse, Scripto, 2008

     

    Thomas More (1478-1535) auteur de l’Utopie (1516), s’opposa, par fidélité à ses principes (et au pape), à la volonté royale, ce qui lui valut d’être condamné à mort par Henry VIII. Figure historique qui a inspiré une autre pièce célèbre (A Man for All Seasons de Robert Bolt, 1954), More incarne ici l’homme libre qui jamais ne plie, prêt à se sacrifier, à l’instar d’Antigone, au nom de ses principes et de ce que lui dicte sa conscience. Publiée en 1987 à La Table Ronde, peu de temps avant la mort d’Anouilh, cette pièce est rééditée en Scripto, visiblement à l’attention des grands collégiens ou des lycéens, sans que cette parution propose pour autant d’appareil critique (hormis une brève biographie de Thomas More en fin d’ouvrage) – ce qui est regrettable, vu la complexité des questions éthiques et politiques abordées et les nombreuses références au contexte historique.

     

     

    9782070618316.gifJe vais au théâtre voir le monde
    de Jean-Pierre Sarrazac, illustrations Anne Simon

    Giboulées, collection Chouette penser ! 2008

     

    Cet ouvrage entre essai et documentaire propose un panorama diachronique (mais non linéaire) et générique du théâtre en tant qu’art du spectacle, « du présent et de la présence » ; hormis le retour sur les origines grecques du théâtre, l’auteur offre des tentatives de réponses à des questions rarement abordées : pourquoi aller au théâtre ? Seulement pour se divertir ? Pourquoi la comédie ? La tragédie ? Quels éléments distinguent le roman du théâtre ? De la même façon, on comprendra comment le théâtre est toujours « action », qu’il y a « des » théâtres, chacun s’inscrivant dans une société donnée, et que le spectateur sera nécessairement impliqué dans une représentation. Une lecture stimulante, dans une prose simple qui n’exclut cependant pas le développement d’idées complexes et paradoxales.

     

    (B. Longre)

     

    couv245_grand.jpgCes articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 245 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

     

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  • Pause

    Longue pause pour ce blog, malgré sa présence dans le dernier numéro du Magazine des livres, parmi "20 blogs incontournables". De même, dans le numéro précédent, on ira lire l'excellent dossier consacré à la littérature pour la jeunesse, concocté par Anne-Sophie Demonchy. Une autre information : le dernier numéro du magazine Griffon se concentre autour des écrits de Claire Ubac, qui m'a proposé d'en écrire l'éditorial. Plus d'informations ici.

    Je tâche de reprendre du service prochainement, en dépit de nombreux travaux en cours.

     

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  • Zaporoguons - ter...

    celina.jpgLes éditions du Zaporogue, passerelle dont j'ai déjà parlé ici et là, se dotent d'une vitrine :

    http://lezaporogue.hautetfort.com/

    Derniers titres parus : COLLECTION DE SOMBREROS par Thomas Vinau et HAPPINESS IS A RUMOUR par Ole Wesenberg.

    J'incite aussi à aller découvrir, entre autres, la poésie de Celina Osuna.

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  • A paraître, le 5e tome des Chroniques des Temps Obscurs

    CTO5fr.jpgà paraître le 4 mars 2009

    Chroniques des Temps Obscurs
    Tome 5 - Le serment

    de Michelle Paver
    traduction de l'anglais B. Longre
    Hachette roman jeunesse.

    Lorsque son « cousin » Bale est tué par Thiazzi, l’un des derniers Mangeurs d’âme, Torak jure de le venger. Accompagné de son amie Renn, jeune apprentie-mage, il part aussitôt à la poursuite du terrible Mage. Au cours de leur quête, ils vont peu à peu s’enfoncer dans la Forêt Profonde. C’est un lieu sombre, mystérieux… et dangereux depuis que les Clans qui y vivent ont perdu la raison

    Sur le site de l'éditeur

    Recension du tome 4

    http://www.michellepaver.com/

    http://www.torak.info/

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  • Suite au billet précédent...

    J'ai reçu hier soir une réponse fort courtoise d'Emmanuelle Heurtebize, directrice éditoriale des éditions 10-18, qui s'excuse de son silence (suite à un premier message de ma part envoyé en janvier) et de ce "dérapage incontrôlé " qui n'est pas dans les habitudes de la maison. Elle s'engage à corriger cette 4e de couv lors de la prochaine réimpression de l'ouvrage - nouvelle 4e de couv en ligne dès aujourd'hui ; en outre, elle m'a proposé d'ajouter un extrait de mon article assorti de la source. Je me réjouis de cette saine résolution de l'affaire, et remercie l'éditrice d'avoir réagi, même tardivement.

    Je remercie aussi tous ceux qui m'ont apporté leur soutien et me l'ont fait savoir, soit dans les commentaires de ce blog, soit par mail, soit sur Facebook, et tout particulièrement Grégoire Leménager pour son éclairant papier sur Bibliobs (ce dernier,  contacté hier après-midi, m'avait devancée).

    Je n'oublie par Gilda pour son billet d'hier et Pascale pour son billet d'humeur, indirectement lié au débat, et qui revient sur l'idée parfois pernicieuse de gratuité. Mes divers articles paraissent soit sur l'internet, soit dans des revues papier, mais j'ai conscience qu'il est plus simple (et tentant ?) de faire un copié-collé que de reproduire un article papier - il n'empêche que la pratique est répandue dans les deux cas (et je ne parle pas des journalistes et critiques qui se contentent de paraphraser 4e de couv. ou argumentaires presse, phénomène inverse et lui aussi fort répandu) et qu'il est nécessaire de faire preuve de vigilance face à ces dérives.

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  • Plagiaires anonymes

    Je ne sais qui est chargé d'imaginer les 4e de couverture chez 10-18... en revanche, je sais exactement d'où vient celle de Doppler, d'Erlend Loe, roman d'abord paru aux éditions Gaïa en 2006 (traduction J.-B. Coursaud). Je ne vais pas épiloguer, mais vu que la pratique ne semble pas gêner l'éditeur (que j'ai évidemment contacté mais qui n'a pas daigné me répondre), autant en faire profiter le plus grand nombre – qui sait, cette façon de faire pourrait peut-être encourager d'autres maisons d'édition en panne d'inspiration à procéder de même. En attendant, je vous laisse juges.

    La 4e de couv (qui, décidément, est bien rédigée, même si elle manque légèrement d'étoffe à mon goût...)

    "Qui est réellement ce Doppler ? Un irrécupérable ahuri ? Un asocial invétéré ? Ou un sage, qui a bien raison de fuir travail, épouse, enfants et d'aller trouver refuge dans la forêt proche d'Oslo ? Après un vol plané lors d’une promenade à vélo, le monde de ce brave père de famille de la middle class norvégienne bascule. Physiquement, tout va bien, mais mentalement, c’est une révélation : Doppler veut rompre avec la civilisation. Il décide d’aller vivre dans les bois et érige un système de valeurs dont le premier commandement est le suivant : fuir l’application humaine. Aussi, quand son épouse lui impose la garde partagée de leur fils, comment va-t-il bien pouvoir réagir ?"

    1834871177.jpgExtrait d'un article paru en 2006 dans Sitartmag (remis en ligne depuis peu, à l'occasion de la parution du roman en 10-18... on appréciera l'ironie de la chose).

    Qui est réellement ce Doppler qui donne son nom au quatrième roman d’Erlend Loe publié en français et qui, soit dit en passant, nous fait tant rire ? Un irrécupérable ahuri ? Un asocial invétéré ? Ou tout simplement un sage, qui a bien raison de fuir travail, épouse et enfants, d’aller trouver refuge dans la forêt proche d’Oslo et d’adopter un jeune élan comme seul compagnon ? Certes, Doppler reconnaît ouvertement sa misanthropie en admettant ne pas aimer les gens (surtout les Norvégiens…) et son départ s’accorde à la logique jusqu’au-boutiste qu’il a décidé de suivre désormais. Avide de silence, il vit depuis six mois dans la forêt où il a planté sa tente dans un coin tranquille et érige petit à petit un système de valeurs dont le premier commandement est le suivant : fuir l’application humaine, qui caractérisait la vie étriquée qu’il menait avant, faite de petites obsessions matérielles et de préoccupations déshumanisantes, vécue au rythme des Teletubbies, héros de son fils téléphage, ou des élucubrations tolkieniennes de son adolescente de fille. (…) Et quand son épouse (qui est parfois venue lui rendre visite – Doppler est admirablement membré, il ne s’en cache pas !) lui annonce tout de go qu’elle est enceinte, lui pose un ultimatum, ou lui impose la garde partagée de Gregus, leur fils de quatre ans, comment va-t-il réagir ? (B. Longre, 2006)

    Bon, est-il besoin de rappeler ceci ?

    Droits de reproduction des articles et propriété intellectuelle : " Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque." (Article L.122-4 du Code de la Propriété Intellectuelle)

    pbayard.jpgAprès, il est fort possible qu'on me reproche d'avoir pratiqué le plagiat par anticipation, notion introduite par l'OULIPO et que Pierre Bayard a choisi de réhabiliter et de prolonger dans un livre aussi sérieux qu'amusant, érudit que facétieux. (Le Plagiat par anticipation, Ed. de Minuit, 2009) Certes, il ne s'agit là que d'un simple article, mais ce qui est valable pour une création hautement littéraire ne pourrait-il aussi l'être de n'importe quel autre type de texte ? Il reste que je suis plutôt contente d'apprendre a posteriori que j'ai pu travailler par anticipation pour le compte des éditions 10-18, prestigieuse maison à qui l'on doit tant de bons livres.

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  • Souvenirs contre oubli

    block.jpgHistoire de l’oubli de Stefan Merrill Block
    traduit de l’anglais par Valérie Malfoy, Albin Michel, 2009

     

    « A place where nothing was remembered and so nothing was lost »

     

    Fresque sur la filiation et la transmission combinant tous les ingrédients que l’on attend d’un roman bien dosé, entre émotion et érudition, Histoire de l’oubli se fonde sur quatre récits morcelés, parallèles, alternés, puis croisés et nous mène en un seul mouvement de l’histoire à la préhistoire, de la génétique au fantastique, du pouvoir des histoires transmises oralement à la puissance de l’imagination, du microcosme au macrocosme, des affres de l’adolescence à la dégénérescence intellectuelle qui accompagne parfois la vieillesse… Une complexité qui ne doit pas rebuter le lecteur, qui découvre en temps voulu ce qui rapproche Abel, ermite texan de 70 ans, bossu de naissance, qui vit sur ce qui reste de la ferme familiale, et Seth, adolescent solitaire qui, à 14 ans, a compris que sa mère souffrait d’une forme rare et héréditaire de la maladie d’Alzheimer ; une situation qui incite le jeune homme à reconstruire empiriquement l’histoire génétique de sa mère, malgré les secrets et les non-dits qui polluent l’histoire familiale. Car Seth peut aussi compter sur des récits réinventés et transmis de génération en génération : l’histoire intercalée de la cité d’Isadora, monde parallèle intemporel, fascinant, reflet paradisiaque du nôtre, où les habitants sont dépourvus de mémoire.

     

    La multiplicité des voix narratives et le désordre chronologique délibéré (à l’image du chaos qui règne dans nos cerveaux saturés de souvenirs plus ou moins fiables…) invitent le lecteur à reconstruire un puzzle impeccablement élaboré ; l’on passe ainsi d’une intrigue à l’autre sans effort, prenant plaisir à comprendre comment tout fait peu à peu sens. Fils conducteurs inévitables de ce beau roman, l’idée de mémoire, constamment fouillée – une mémoire toujours sélective (« We remember what we want to remember ») – et la place accordée au souvenir dans le temps présent.

    Lire aussi un entretien avec l'auteur, qui signe là son premier roman :
    http://www.albin-michel.fr/pages/interview/mblock/interviewmb.html

     

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  • Rien de gratuit

    glu.jpgGlue, d'Irvine Welsh
    traduit de l’anglais par Laura Derajinski - Au Diable Vauvert, 2009 (2001 Jonathan Cape)

     

    Décidément, on est en droit de se demander si Irvine Welsh se lassera un jour des cités écossaises et de leurs populations déshéritées, que les auteurs littérairement corrects oublient souvent... Après un roman qui narrait les souffrances d'un policier purement haïssable (Une ordure), l'auteur revient à ses premières amours, dans la droite lignée du fameux Trainspotting ou du moins connu Marabou stork nigthmares, pour le pire et le meilleur.


    Là encore, Welsh décrit l'existence de gens qui ne penseraient même pas à s'acheter un bouquin (et encore moins l'un des siens) et l'histoire en elle-même n'a rien que de très ordinaire : le récit d'une quadruple amitié, de l'enfance (difficile, on s'en doute) à la trentaine (non moins difficile, mais pour d'autres raisons), des années 70 à notre époque. Carl Ewart (futur DJ) est un peu rêveur, grand timide, le seul à avoir eu un père capable de l'élever ; Billy Birrel, le plus solide des quatre, a la tête sur les épaules (futur boxeur) ; Andrew Galloway, le malchanceux de la bande, est entraîné malgré lui dans une spirale désastreuse (futur junkie) ; et enfin, Terry Lawson, obsédé sexuel, intellectuellement limité mais fidèle en amitié (futur loser). Les quatre amis vivent de multiples aventures sordides (hooliganisme, chasse aux filles, beuveries diverses, petits cambriolages ou larcins et vacances à l'étranger) et tentent de faire vivre des rêves, quand ils parviennent à en avoir, pour toujours se retrouver face à la glaçante réalité.

     

    Au-delà de l'excellente structure narrative (toujours élaborée avec soin, l'auteur donnant la parole à de multiples personnages) et du charme du langage (l'écriture mime encore les caractéristiques phonétiques du milieu décrit), on retiendra surtout la démarche sociale de l'ensemble : Irvine Welsh affirme que ce qu'il raconte correspond bien à une réalité occultée, celle de toute une partie de la population écossaise (on pourrait élargir à la Grande-Bretagne) qui vit dans un dénuement matériel et culturel inimaginable ; un quart-monde qui a ses propres lois (le père de Carl les lui énonce très souvent), comme la fidélité en amitié... Une substance incroyablement tenace (de la glue) qui lie les quatre copains, même lorsque leurs vies prennent des directions différentes.

     

    Glue est ainsi la peinture hyperréaliste (on retrouve le penchant de l'auteur pour le grotesque) et crue d'un univers en marge, où tout ce qui représente l'autorité, de l'école à la police en passant par les pompiers, est nié, rejeté ; une fresque sociale et humaine qui prouve que le talent de Welsh pour observer puis retranscrire ne s'est pas émoussé. Il est vrai toutefois que son incapacité à décrire avec le même talent le reste du monde au-delà de la cité écossaise est un sérieux handicap pour son inspiration et que certains chapitres peuvent apparaître comme de la (bonne) redite. Et cependant, il est difficile de se lasser de ces romans tant les dialogues y sont truculents, tant l'humour y est toujours aussi noir et tant l'amour du romancier pour ses personnages transparaît tout du long ; et lorsque l'on a dépassé le stade de la provocation (scatologie et pornographie), on perçoit les aspects symboliques de l'ensemble qui nous font dire que rien de ce que Welsh écrit n'est gratuit... 

     

    (B. Longre)

     

    www.audiable.com

    www.irvinewelsh.net

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  • Lectures théâtrales - BIS

    pommerat.jpgPinocchio de Joël Pommerat, illustrations d'Olivier Besson

    Actes Sud papiers - collection Heyoka jeunesse, 2008

     

    On pourrait croire l’histoire usée jusqu’à la corde et pourtant, Joël Pommerat signe un Pinocchio résolument optimiste et innovant, en particulier du point de vue de la langue ; une interprétation où l’humanité du pantin n’est pas engendrée par un phénomène magique, mais se construit « tellement progressivement que même le père ne s’en était pas rendu compte ».

    La construction suit toutefois la trame de l’original, tout en adoptant un rythme énergique et en proposant des dialogues enlevés, souvent amusants, voire insolents. Un « présentateur » fait office de récitant, ce qui permet de faire le lien entre les épisodes et de planter les différents décors.

     

    adkeene.jpgL’apprenti, de Daniel Keene
    traduction de l’anglais (Australie) Séverine, Magois

    Éditions Théâtrales - jeunesse, 2008

     

    L’Apprenti se penche intelligemment sur la relation entre les pères et leurs fils, par le biais d’une amitié choisie entre Pascal, un quadragénaire qui n’a pas vu son père depuis longtemps et Julien, 12 ans, qui regrette qu’on ne puisse choisir son père idéal… Le sien, indifférent, ne lui convenant pas, il a décidé d’enseigner à Pascal (malgré les réticences de celui-ci), l’art d’être père. Ils apprennent à se connaître à mesure que les mois passent, lors de promenades et de rendez-vous dans des lieux variés. Naît une belle complicité, dont on sait pourtant qu’elle ne serait pas la même si Pascal était le père véritable du garçon… Un décor épuré, « non réaliste » (ainsi que l’indique l’auteur) sert de cadre à cette intrigue bien bâtie et d’une grande finesse psychologique.

     

    madani.gifErnest ou comment l’oublier d’Ahmed Madani

    L’école des loisirs, théâtre, 2008

     

    Marie-Louise et Yvonne, deux vieilles artistes de cirque, vivent dans l’attente de l’improbable retour de l’homme aimé, Ernest, et passent leur temps à se chamailler plus ou moins gentiment ; ce qui ne les empêche pas de se soutenir mutuellement quand l’une perd la mémoire ou que l’autre ne tient plus sur ses jambes. Leurs souvenirs les entraînent sur les pistes qu’elles ont connues, quand elles étaient Miss Lévitos et Melle Saltarella, tandis que dans le présent, elles s’escriment à balayer la poussière (préfigurant leur fin proche) qui s’accumule étrangement autour d’elles, envahissant l’espace scénique. Un duo attachant, dont la paradoxale vivacité réjouit le lecteur, et qui rappelle par instants (à travers la thématique de l’humain face à la mort) la pièce de Suzanne Van Lohuizen, Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir (L’Arche éditeur, 2006).

     

     (Blandine Longre, décembre 2008)

     

    revue244.jpgCes articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 244 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

    les autres numéros : les sommaires des numéros des deux dernières années sont consultables en ligne. Les numéros des années précédentes ont été numérisés et sont consultables en texte intégral sur le site. 

    http://www.editionstheatrales.fr/

     

    http://www.ecoledesloisirs.fr/index1.htm

     

    http://www.actes-sud.fr

     

     

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  • RectoVerso, revue

    rectoverso4.gifLa revue Recto/Verso est un espace de travail et d’échange autour de l’étude de la création littéraire et artistique. Dévouée à la jeune recherche internationale dans l’étude de la genèse des œuvres et des manuscrits d’écrivains, dans différents domaines littéraires, linguistiques et artistiques, Recto/Verso est une revue interdisciplinaire et quadrilingue. Elle publie des articles en anglais, français, espagnol et italien et se compose de cinq rubriques - « Cahiers de genèse », « Rendez vous », « Passerelles », « Marges » et « Apprentissages ».

    Le numéro 4 vient de paraître, intitulé "Mauvais genres".

    Le sommaire 

    "Du roman noir à la littérature de jeunesse, de la science-fiction au roman sentimental ou policier, cette littérature, pour faire l’objet, depuis de nombreuses années, d’études scientifiques, reste prise dans le spectre du genre à contraintes. Souvent abordée sous l’angle exclusif du procédural ou de l’archétypal, elle peine à s’extraire, malgré la diversité de ses réalisations, du carcan des mauvais genres, ceux-là même qu’on fréquente sans (trop) le dire, et qu’on hésiterait en principe à interroger dans le cadre d’une recherche génétique. (...) Au cœur de ce numéro, l’importance prise par la réflexion théorique de la section « Passerelles » met justement en lumière la question de la valeur. Quels sont les codes socioculturels et historiques, les implicites qui entravent la pleine jouissance de cette littérature ? Alors même que seul le plaisir de la lecture semblerait à même de sauver ces mauvais genres, il apparaît que sous la contrainte, la liberté de la création sourde, comme une évidence plus éclatante encore d’avoir été longtemps contenue – sinon retenue. À ce titre, l’entretien avec Blandine Longre permet de mesurer, du côté de l’auteur, cette évidence de la création en littérature jeunesse, là où il serait trop facile de ne voir que la mise en œuvre d’un cahier des charges plus ou moins invariant." (Editorial, Guillaume Bellon)

    http://www.revuerectoverso.com/

     

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  • Lectures théâtrales

    carel.gifInséparables ! de Fanny Carel
    L’école des loisirs, théâtre, 2008

     

    Violette et son frère Bruno sont aux prises avec Nasta, une abominable marâtre qui a tué leurs parents ; refusant de les voir grandir, elle affame délibérément les deux petits. Mais Violette n’y tient plus et les enfants prennent la fuite. L’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre ne suffira pas à les sauver des griffes de Nasta, et il faudra l’intervention d’un roi pour qu’enfin ils puissent vivre en paix.
    Dans cette pièce inspirée de nombreux contes, la résilience enfantine (ou simplement humaine) est à l’honneur. Le conte s’achève avec la mort de la sorcière, incarnation du mal et de la cruauté, mais aussi de la part sombre de la maternité (quand elle maintient volontairement les enfants dans un état de dépendance alimentaire). Ces ramifications psychanalytiques fort intéressantes (qui satisferont les lecteurs adultes) témoignent de la richesse des niveaux de lecture de ce texte.

     

    milovanoff.jpgLa carpe de Tante Gobert de Jean-Pierre Milovanoff, illustrations de Lino

    Actes Sud papiers - collection Heyoka jeunesse, 2008

     

    Selon son père, Philippon pourrait être « le meilleur élève du collège », s’il n’était pas un cancre… Pour le remettre dans le droit chemin, on envoie le garçon en vacances forcées chez Tante Gobert, une « femme rude et imprévisible » qui n’a qu’une obsession depuis 30 ans : pêcher le plus beau poisson du lac situé devant sa masure. Au fil des rencontres – un lutin, une carpe, un peintre, une jeune fille, un pêcheur – la tante revêche se radoucit… Mais Philippon mûrit-il vraiment ? Rien n’est moins sûr. Cette histoire fantaisiste, agréablement illustrée, entrecoupée de chansons, est une comédie légère qui célèbre avant tout l’insouciance de l’enfance : « Enfant, on reste un enfant / Pas moyen de faire autrement, On s’amuse et on attend / Le jour où l’on sera grand / Pour regretter le bon temps », ainsi que l’affirme l’un des chants.

     

    gauthier.gifUne jeune fille et un pendu de Philippe Gauthier

    L’école des loisirs, théâtre, 2008

     

    Dans un décor indéfini dominé par un vieux chêne, Marc, une corde autour du cou, voit arriver Déborah, une jeune fille aux jambes ensanglantées. Tandis que le garçon tâche de lui transmettre sa passion pour les chiffres (et son besoin compulsif de compter tout ce qui lui tombe sous la main, des feuilles aux flocons de neige), Déborah lui apprend à danser. Ils s’attachent l’un à l’autre au fil des saisons, jusqu’au jour où un certain Pierre entre en scène...
    Le texte, qui met en contact deux souffrances, est composé dans une langue familière, aux phrases brèves, coupantes. La vie, la mort, l’amour s’enchevêtrent entre tragédie et légèreté, tandis que les corbeaux qui s’insinuent entre les scènes, commentant les activités des humains ou vivant leur propre vie (avec ses querelles, ses amitiés ou ses attachements) participent de la tonalité parfois très irrévérencieuse de l’ensemble ; une impertinence qui, au-delà du sort tragique des personnages et de la thématique, nous arrache quelques sourires.

     

     (Blandine Longre, décembre 2008)

     

    Ces articles ont paru en compagnie de quelques autres dans le numéro 244 de La Revue des livres pour enfants (La Joie par les livres / BNF, décembre 2008)

    les autres numéros : les sommaires des numéros des deux dernières années sont consultables en ligne. Les numéros des années précédentes ont été numérisés et sont consultables en texte intégral sur le site. 

    http://www.ecoledesloisirs.fr/index1.htm

     

    http://www.actes-sud.fr

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  • Un auteur à ses lecteurs

    spielberger4.jpgDepuis le 1er janvier, l'écrivain Christophe Spielberger (Touché !, Editions du Seuil, Otto le puceau, Florent Massot) propose aux internautes de lire gratuitement ses derniers romans inédits, à partir de son site où les textes sont consultables sur écran, mais également imprimables en intégralité. Selon l’auteur, cette démarche n’est pas une fin en soi et ne saurait se substituer au travail de l’éditeur (dont il espère à nouveau bénéficier un jour), mais elle représente le moyen de permettre à ses lecteurs de continuer à le suivre, voire de le découvrir avant de se rendre en librairie, où plusieurs de ses ouvrages restent disponibles.

    Pour bénéficier de cette bibliothèque en ligne, il suffit de contacter l’auteur à partir de la page d’accueil de son site afin d’obtenir un accès personnel à une vingtaine de textes, parmi lesquels cinq romans.

    Christophe Spielberger est l'auteur de plusieurs romans dont On part, et d'un ouvrage intitulé La vie triée.
    On pourra lire quelques chroniques le concernant dans Sitartmag.

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  • Le Visage Vert - bis

    Je parlais récemment de la revue de littérature Le Visage Vert et de son numéro 15.

    Romain Verger, que l'on retrouve aussi ici, lui consacre un bel article dans Sitartmag.

     

    Le Visage vert , revue de littérature, n° 15 (éditions Zulma, responsable de la rédaction : Xavier Legrand-Ferronnière)

     

    Pour information : Le Visage Vert est édité par l'association Le Visage Vert depuis 1995. Le n° 1, auto-édité, est épuisé, mais un retirage est envisagé. Les numéros 2 à 13 — coédités avec les Éditions Joëlle Losfeld — ne sont plus disponibles en librairie, mais on peut les commander directement auprès du Visage Vert, au numéro, ou sous forme de collection « complète ». Enfin les numéros les plus récents (14 et 15) sont coédités avec les Éditions Zulma et donc disponibles en librairie. A partir de cette année (2008) le Visage Vert propose une collection d'ouvrages.

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  • Karpe diem...

    karmasutra.jpgKarma Sutra, 30 positions à fantasmer
    de Maïa Brami et Barroux

    Magellan & Cie, 2008

     

    Caractérisé par un humour léger et un ton vivifiant, cet ouvrage atypique, unique en son genre, énumère des positions sexuelles fantasques tout en égrenant quelques conseils (à ne pas suivre pour certains !) permettant de jouir au mieux de la rencontre amoureuse et/ou charnelle…

    Les textes, courts poèmes subtils qui évitent habilement l’écueil de la vulgarité, décrivent chaque acrobatique position (de celle du petit-beurre à celle du bourdon ardent…), et sont accompagnés d’illustrations graphiquement sobres, qui suggèrent plus qu’elles ne montrent – et, quand elles montrent, la fantaisie l’emporte haut la main. Attention, ne vous méprenez pas sur l’objectif de ce beau livre, qui prend le contrepied des guides et autres manuels susceptibles d’éradiquer toute spontanéité : ici, la lecture stimule avant tout le cerveau et l’imagination de chacun.
    (B. Longre, janvier 2009)

     

     

    Afin de mieux saisir la démarche des auteurs, quelques question posées à Maïa Brami, qui a bien voulu y répondre.

     

    Maïa Brami, comment est né ce projet ? De quelles envies ?

    Ce projet est né autour d’une table, dans un Café. Barroux et moi étions en train de travailler à un album jeunesse — « Goûte au moins » ed. Circonflexe, 2005 — quand il m’a confié son envie de dessiner des hommes et des femmes… tous nus ! Il a alors joint le geste à la parole et en découvrant son croquis sur la nappe un peu « naïf » proche du dessin d’enfant, j’ai compris que notre projet serait certes érotique mais traité sous un angle drôle et poétique. Dans une société où les cartes de St Valentin ont été remplacées par des canards vibrants, nous avons eu envie de rappeler aux gens que le désir est avant tout affaire d’imagination. D’où la phrase d’exergue tirée du film culte des Frères Cohen — The Big Lebowski : « Les gens oublient que le cerveau est la plus grande zone érogène », réplique lancée par le producteur de films porno joué par Ben Gazzara. 

     

    De quelle façon avez-vous procédé ? Les textes d’abord, les illustrations venant ensuite, ou bien l’inverse ou dans le désordre ?

    Après avoir parcouru le véritable Kama Sutra — hautement instructif et surtout d’une grande poésie ! —, je me suis dit qu’il serait amusant d’inventer des positions infaisables, surréalistes. Et très vite, je me suis aperçue qu’en prenant les mots au pied de la lettre — « s’envoyer en l’air » par exemple —, on arrivait à des situations cocasses. Chacun a ensuite apporté de l’eau au moulin. Nous avons essayé de veiller à ce qu’il y en ait pour tous les goûts ! De l’écriture proprement dite, je me souviens surtout de mes éclats de rires toute seule devant mon écran d’ordinateur ! Après avoir imaginé une trentaine de positions, Barroux a pris ses plus beaux pinceaux pour en peindre quelques-unes dans un style élégant et épuré — contours noirs et lavis ocre. Nous sommes ensuite allés démarcher les éditeurs.

     

    Justement, comment ce projet a-t-il été accueilli par les éditeurs ? Avez-vous eu des retours plutôt positifs dans l’ensemble ?

    Dans l’ensemble, les éditeurs se  sont bien amusés à la lecture, mais tous nous ont répondu qu’il n’entrait dans aucune case — N’est-ce pas pourtant le propre de tout projet artistique ?! Cependant, nous avons eu le choix entre Magellan & Co et un éditeur de littérature érotique, mais ça aurait cantonné le livre à un public d’avertis.

     

    Il est rare de parler de sexualité de façon aussi décalée. Des ouvrages qui traitent du rapport amoureux vous ont-ils inspirée, stimulée ou irritée ?

    Je trouve absurde toutes ces émissions télés et ces journaux qui réduisent le sexe à un plaisir égoïste qu’il faut assouvir à tout prix et par n’importe quel moyen — commercial de préférence —  au risque d’être taxé d’anormal ! Le sexe est avant tout langage, dialogue, jeu amoureux fondé sur une écoute et un don mutuels, où l’on n’a jamais fini de se surprendre et de s’amuser.

     

    À travers vos publications, vous êtes généralement associée à la littérature jeunesse (tout comme l’illustrateur Barroux). Pensez-vous que cet ouvrage marque un tournant dans votre travail ?

    Un tournant ? Je ne pense pas. Chaque projet m’apprend et m’empêche de tomber dans la répétition. De son côté, Barroux a publié des carnets de voyage qui visent un public adulte et il a pas mal travaillé pour la presse. Vous savez, ce qui me motive avant tout, c’est d’écrire, peu importe l’âge du lecteur pourvu qu’il y en ait un !

     

    http://www.barroux.info

     

    http://www.editions-magellan.com/

     

    Maïa Brami est aussi l'auteure de Norma, de Neuf mois par moi, et de nombreux ouvrages pour la jeunesse.

     

     

    *********************************

     

    9mois.jpg9 mois par moi de Maïa Brami et Karine Daisay, La Martinière, 2007

    Maïa Brami et Karine Daisay ont concocté un ouvrage réalisé avec soin, poétique et innovant, qui se démarque du journal intime traditionnel ou des multiples guides existants, un livre-cahier qui tient davantage du carnet de bord ; elles proposent ainsi aux futures mères (et ce sans exclure les pères) de mettre en mots et en images l’expérience de leur grossesse, en offrant poésie, citations, recettes traditionnelles, et guide des prénoms (venus du monde entier) qui sort des sentiers rebattus. Les décors monochromes, discrètement rehaussés de collages et d’illustrations très sobres, qui évoquent pour la plupart vie végétale et animale, permettront de faire sien ce cahier où tout reste évidemment à écrire (et/ou à coller). Une belle incitation à la création, à la réflexion, à la rêverie et, plus tard, aux réminiscences.
    B. Longre (mars 2007)

    barroux.jpgMon poisson rouge de Barroux, Nathan, 2006

    Quoi de plus banal et d'ennuyeux qu’un poisson rouge qui tourne dans son bocal ? Ce n’est pourtant pas l’avis de Barroux, pour qui le poisson rouge peut devenir un fabuleux animal de compagnie… à condition de faire preuve d’imagination ! Le poisson en question est costaud, curieux et téméraire (mais pas trop…), il aime chanter, se déguiser, nager (de préférence en piscine), mais par contre, il mange comme un cochon, attrape des coups de soleils et a plutôt mauvaise mémoire… On peut le consoler quand il a peur la nuit et lui offrir son amour, ce qui lui permettra d’atteindre un âge canonique. Barroux signe là son premier ouvrage en tant qu’auteur-illustrateur, un album cocasse et décalé qui enchante les jeunes lecteurs ; de belles illustrations (entre peinture et gravure), des coloris vifs et contrastés, pour le portrait original d’un petit poisson en définitive très attachant…
    B.L. (février 2006)

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  • La burqua ne fait pas le moine

    burquette.jpgBurquette, de Francis Desharnais
    Les 400 coups, collection Mécanique Générale, 2008

     

    Un intellectuel québécois en quête d’idées nouvelles à explorer s’inquiète pour sa fille Alberte, « un chef-d’œuvre de superficialité », alors qu’il aimerait tant en faire une « grande intellectuelle », à son image. Afin de provoquer une contre-réaction selon lui nécessaire, il décide de lui imposer le port d’une… burqua. La jeune adolescente se plie difficilement à son nouveau « costume » et on la retrouve, d’une saynète à l’autre, dans diverses situations quotidiennes où l’habit est censé lui compliquer l’existence. Malgré ses réticences et ses tentatives de rébellion (certes de plus en plus marquées au fil du temps), le père ne cède pas, persuadé que cette expérience à la fois individuelle et sociale ne peut être que bénéfique. Et quand Alberte lui dit : « Sous ce drap et derrière ce grillage, je me sens inexistante, sans identité. Je crois que j’arrive à comprendre ce que vivent les femmes dont tu parles », le père rétorque avec un cynisme dont il n’a pas nécessairement conscience : « C’est très bien, ma chérie. Ça prouve que la leçon porte fruit. Dans un an, tu vas être un chef-d’œuvre de profondeur humaine. »…

     

    Dans cette bande-dessinée conçue comme une succession de strips et de gags souvent amusants, les deux protagonistes principaux sont observés et décrits par petites touches, avec beaucoup de justesse, des tiraillements de la fille (qui a peur de décevoir un père dont les exigences sont pourtant fort malsaines) à l’autosatisfaction d’un père tyran proprement insupportable qui, sous des dehors « tolérants », est pétri de préjugés. L’intelligence du propos se fonde sur la façon détournée d’aborder une pratique religieuse obscurantiste dont on connaît le symbolisme inégalitaire et les graves dérives : en la replaçant dans un contexte inhabituel, voire farfelu (en tout cas invraisemblable) et en l’extrayant du fait religieux lui-même, l’auteur la vide de ses significations et nous incite à prendre de la distance ; aussi, il parvient, par le biais de la dérision, à mettre en relief les absurdités inhérentes à la pratique, sans la dénoncer de manière brutale ni imposer un angle moraliste. Le dénouement, savoureux, est à la hauteur de ce qui précède, tout particulièrement quand la jeune Alberte, plus fine que son père le croit, réussit à se réapproprier le costume à sa façon et se réjouit d'aller vivre avec sa mère... strip-teaseuse !

     

    http://www.francisd.com/

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  • Le jeu troublant de l’existence

    dlachaud.jpgLe vrai est au coffre, de Denis Lachaud - Actes Sud, 2005 / Babel 2009

     

    Des parents aimants et une atmosphère familiale relativement paisible ne pourront empêcher le petit Thomas, qui démarre son récit à l’âge de cinq ans, de peu à peu glisser dans un monde parallèle, semi imaginaire, qui annonce de façon ténue la fracture identitaire à venir. Les indices offerts au lecteur sont d’abord maigres : la création, entre autres, d’une famille virtuelle avec son amie Véronique et ses poupées, un éparpillement de réalités qui se superposent dans l’esprit du jeune narrateur et qui n’inquiètent pas d’emblée, des jeux en surface innocents qui ouvrent pourtant la voie à un malaise plus ample, qui prend corps quand Thomas (Tom pour lui-même et Toto pour ses parents…) entre à l’école primaire, et devient le bouc émissaire d’une catégorie brutale d’élèves, prompts à tourner en dérision son comportement qu’ils disent efféminé.

    Car Tom n'est pas comme les autres, il est un enfant solitaire et curieux, fasciné par la grue du ferrailleur ou par les trains (dont le passage le terrorise pourtant chaque nuit) et l’alignement de voies de chemin de fer qui se croisent en bas de son immeuble : il s’approprie ce vaste espace au fil des années, rien qu’en l’observant depuis la fenêtre du plus haut palier de l'édifice. Un lieu où, justement, la vie de sa petite famille de poupées s’organise avec sérieux.

    L’écriture, d’abord lisse et comme patinée par le temps, régentant un récit dont le fil paraît limpide, se fissure à mesure que l’on se rapproche de l’événement central qui va conduire à une métamorphose confuse et troublante, passionnante. La narration nous autorise à démêler le vrai du faux - tout dépendra cependant du lecteur, de son degré d’aptitude à accepter la fiction et ses mises en abyme successives. S’instaure en sus un autre jeu, subtil et dérangeant, entre le lecteur et le narrateur tandis que l’énigmatique quête de Thomas, qui s’accompagne désormais d’un ardent désir de vengeance, se nourrit de la haine éprouvée pour tous les conformistes, une colère libératrice dirigée contre les enfants qui le martyrisaient et qui ont grandi maintenant : « tout leur est dû, ils se trouvent importants, drôles, spirituels, ils pensent que tout le monde rit de leurs blagues, ils pensent que même les tapettes rient de leurs blagues homophobes et les femmes de leurs blagues sexistes. »

    Cet étrange roman, dans lequel on entre sans se méfier, retranscrit habilement les hésitations d’une conscience qui ne sait quel chemin emprunter, entre le faire-semblant de l’enfance et le simulacre des adultes : le chemin de la réalité qu’imposent les autres ou bien celui de la réalité que l’on s’invente pour, justement, échapper aux autres et à l’uniformisation qui toujours guette.

     

    http://www.actes-sud.fr/index.htm

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  • Archivages... again.

    De "nouveaux" articles désormais en ligne sur la nouvelle version de sitartmag.

    colapinto3.jpgAbout the author, de John Colapinto - Fourth Estate, 2002

    Auteur en sursis - traduit de l’anglais par Cécile Arnaud - Belfond, 2003

     

    La poursuite de la célébrité peut se décliner de multiples façons, souvent sur le mode satirique. Avec About the author, les amateurs de suspense et d'humour trouveront leur compte, car ce premier roman (palpitant, admettons-le) ne manque pas d'efficacité (on serait tenté de dire "à l'américaine"). Mais sous des dehors de thriller littéraire un peu facile, le récit est avant tout une confession angoissée, écrite dans l'urgence par un homme qui a longtemps caché son jeu, et qui a donc beaucoup à nous apprendre : Cal Cunningham revient ainsi sur ses pas et raconte comment, fraîchement sorti de l'université, il s'installe à Manhattan dans l'espoir de devenir écrivain, mais surtout, "célèbre". LIRE LA SUITE

     

    kaikisen3.jpgKaikisen, retour vers la mer
    Satoshi KON
    - Casterman, collection Sakka, 2004

     

    S'inspirant d'une mythologie poétique qui prête à l'ondine (représentée ici sous les traits de la femme-poisson, telle que nous la connaissons) des pouvoirs sur la mer et ses créatures, Kaikisen se présente comme un manga émouvant, palpitant et engagé, dont l'action se déroule à Amidé, une petite ville côtière imaginée par l'auteur, et qui s'accroche à son passé tout en essayant de s'adapter à une modernité galopante, avec la promesse d'un essor économique sans précédent. L'histoire débute sur un œuf mystérieux dont Yôsuké, un jeune homme rêveur et respectueux des traditions, sera bientôt l'unique gardien, comme l'est encore son grand-père, prêtre Shintô. LIRE L'ARTICLE

    choe1.gifPoétique de la soif de Ch’oe Yun
    récits traduits du Coréen par l'auteure et Patrick Maurus - Actes Sud, 1999

    Dans cet ouvrage sont regroupés quatre récits écrits à différentes périodes, mais ayant pour dénominateur commun la Corée du "miracle économique" et les répercussions dévastatrices de ces changements sur l'individu et la société entière. Une tristesse ineffable semble adhérer aux êtres qui ont un profond sentiment de solitude dans des foules anonymes : ils intériorisent leurs émotions, ne parvenant pas à communiquer dans un monde clos et oppressant. Par bonheur, l'écriture ouvragée de Ch'oe Yun leur permet d'exister et de révéler leurs peurs et leurs rêves, leurs lâchetés et leurs courts bonheurs : une écriture alambiquée, une prose empreinte d'une poésie mouvementée qui illumine les récits. LIRE LA SUITE

    christophedufosse1.gifL'heure de la sortie de Christophe Dufossé
    Denoël, 2002 - Folio Gallimard, 2004

    Les enseignants seraient-ils des créatures à part ? A en croire Christophe Dufossé, ils formeraient une catégorie atypique, une espèce sclérosée et obnubilée par des relents d'enfance, et pourtant en tous points génétiquement semblables aux autres humains... C'est du moins le point de vue, non pas tant énoncé qu'esquissé, qui domine ce sombre roman. L'histoire est racontée par l'esprit en perdition d'un jeune professeur de français, Pierre Hoffman, qui porte un regard désabusé, cynique mais aussi très amusant sur la profession, une vision amère mais teintée de drôlerie du microcosme de la salle des profs de son collège : des descriptions et des remarques peu flatteuses qui sonnent juste de bout en bout, en dépit d'un penchant à noircir allègrement le tableau. LIRE LA SUITE

    charlesmasson3.jpgSoupe froide de Charles Masson
    Casterman, Écritures, 2003

    Quand frappe l'hiver, on a tous quelques pensées fugaces pour les plus démunis ; les journaux et les radios se chargent de nous le rappeler et entonnent une litanie (c'est la faute à la froidure...) qui, à force d'être répétée, perd de son sens et devient, comme beaucoup d'autres sujets, une façon de combler le vide. La mauvaise conscience refait surface, mais tout s'efface très vite des esprits qui habitent des corps à l'abri du froid, de la faim et de la déchéance. L'ouvrage de Charles Masson est exemplaire, car il force le lecteur à l'intimité d'un rude face à face... LIRE LA SUITE

     

    genevievebrisac6.jpgAngleterre, de Geneviève Brisac
    Médium de L’Ecole des Loisirs, 2005

     

    Les parents d’Adélaïde décident de l’envoyer en séjour linguistique sans l’avoir consultée au préalable (pour des raisons d'abord obscures), la toute jeune fille est révoltée – et se plie malgré tout à l’autorité parentale… Quand elle arrive en Angleterre, elle va de surprises en déconvenues, portant un regard critique sur tout et sur tous – transformant ainsi certaines scènes au demeurant banales en une comédie très acide : la famille d’accueil en prend pour son grade, mais les Français qui l’accompagnent aussi. LIRE LA SUITE

     

    deltenre1.jpgLa cérémonie des poupées de Chantal Deltenre - Maelström, 2005

    Tout fait sens dans ce palpitant roman, d’un bout à l’autre du récit de Keiko qui relate son séjour au Japon – un pays qu’elle ne connaissait pas en dépit de ses origines. Elle le découvre aux côtés de Pierre, son ami français que la langue et la culture japonaises fascinent. Cela fait maintenant un an qu’ils se sont installés dans un petit appartement, à Tokyo, un lieu que Keiko s’est approprié avec une férocité dont elle seule a conscience (« m’arracher à l’appartement m’est devenu aussi douloureux qu’une amputation »), sacralisant secrètement l’endroit et engageant, au quotidien, un dialogue muet avec les objets et les meubles qui étaient déjà là lors de leur emménagement... LIRE LA SUITE

    loupsarbacane3.jpgUn LOUP peut en cacher un autre
    collectif d'illustrateurs - textes de François David - Sarbacane, 2006

    Après l’éléphant, un animal autrement plus ambivalent a été retenu par les éditions Sarbacane pour ce deuxième album grand format, qui réunit une trentaine d’illustrateurs, et dont le fil conducteur est une nouvelle fois offert par François David et ses poèmes – en regard de chacune des créations graphiques. Un bel éventail, donc, qui permet à la fois de (re)découvrir des artistes et d’observer le loup à travers le prisme d’univers imaginaires forcément très hétérogènes. LIRE L'ARTICLE

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  • D'album en album

    Quelques albums dont je tâcherai de parler prochainement, mais dont je recommande d'emblée la lecture.

    Regarde !
    de Christine Beigel, illustré par Carole Giblas-Odin. - Mouton-Cerise, 2008

    Un Pantin
    M.P. Rivière et Elisabeth Brami - Océan jeunesse, 2008

    Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer
    de Claude Ponti - Ecole des loisirs, 2008

    Au coin du fourneau
    d'Adrienne Barman, La Joie de lire, 2008

    regarde.jpg

     pantin.jpgcatalogueponti.jpgadrienne.jpg

     

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  • Harfang, revue de nouvelles

    Après un numéro centré sur Pierre Bordage, la revue Harfang, née en 1991 et dirigée par Joël Glaziou, poursuit sa route avec un numéro 33 paru en octobre dernier, consacré aux « prix de la nouvelle ». On y trouvera plusieurs textes, dont une énigmatique nouvelle de Marc Bernard (Quién sabe… ?), lauréat du prix de la nouvelle d’Angers 2008 (organisée par Harfang et l’association Nouvelles R) et une autre intitulée Contes d’auteur, signée Alain Kewes, qui relate une découverte littéraire de taille (doublée d’une aventure éditoriale fort ironique). On lira aussi des entretiens stimulants, dont l’un avec le même Alain Kewes, fondateur des éditions Rhubarbe. Ce dernier revient sur la genèse de sa maison d’édition et sur le premier texte publié (une délicieuse histoire en vers, du pur libertinage que je recommande vivement : Moi aussi), sur ses choix et les critères qui, pour lui, entrent en jeu, tout en précisant qu’il refuse de s’enfermer dans un genre spécifique et aime à publier également du « court hybride », des textes « qu’on range, faute de mieux, sous l’appellation ‘récit’, ‘carnet’ ou ‘prose courte’ », une façon « d’établir des ponts contre nature ».

     

    lire aussi

    La nouvelle de A à Z, ou troisième tour du monde de la nouvelle en langue française, de René Godenne - Editions Rhubarbe, 2008

     

    Et sur le genre et ses frontières.

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  • Quand Twain revisite le Paradis

    twain.gifLe blog du Visage Vert, loin d'être replié sur lui-même, propose quelques belles idées de lectures recensées ici, des ouvrages publiés par des éditeurs indépendants. On y trouve entre autres certains textes de Mark Twain, publiés par L'Oeil d'or.

    Lettres de la Terre, L'Oeil d'or, 2005 / Journal d'Adam et journal d'Ève, de Mark Twain
    L'Oeil d'or, 2004 -
    collection fictions & fantaisies - Traduction Freddy Michalski, ill. Sarah d'Haeyer
    The diary of Adam and Eve (Hesperus Press 2002)

    La véritable histoire d'Adam et Eve...

     

    Journal d'Adam et journal d'Ève réunit plusieurs textes peu connus de Mark Twain et dont les diverses publications s'étendaient jusqu'à lors de 1906 à 1962 en anglais. Tous ont en commun les deux ancêtres bibliques, revus et corrigés par le satiriste Twain, qui a imaginé les journaux intimes d'Adam et d'Eve, depuis leurs premiers jours au paradis jusqu'à leur chute, en passant par leur exploration de l'Eden et la découverte de l'arbre de la connaissance. En résulte une chronique à l'humour décapant, qui dérive en partie de la naïveté originelle des deux protagonistes et de la description de leurs tâtonnements intellectuels et empiriques, leurs conclusions (souvent erronées) et leurs questionnements sur le monde idyllique et totalement absurde dans lequel ils vivent : Eve s'étonne avec justesse qu'un tigre ou qu'un lion soit condamné à se nourrir de framboises ou de légumes, alors que leur mâchoire semble plutôt indiquer qu'ils sont destinés à être des carnivores... De même, Adam s'interroge sur l'origine de sa compagne, qui déclare avoir été créée à partir d'une de ses côtes, alors que ses côtes sont toujours bien en place... Celle qu'il nomme "la nouvelle créature" (en la gratifiant tout d'abord du pronom anglais "it", en lieu et place de "she") avec une pointe de misogynie (déjà !) l'agace par ses bavardages incessants et dérange sa solitude : elle le suit partout où il va, s'obstine à nommer les choses qu'ils rencontrent avant même que lui ait eu le temps de réfléchir à un nom... Twain accorde ainsi le pouvoir du verbe à Eve, qui pense que le mutisme d'Adam est dû au fait "que peut-être, il n'est pas très intelligent." Assurément, elle ne se trompe guère sur son compte, lui qui s'obstine à ne pas reconnaître ses propres enfants, les prenant d'abord pour de mystérieux poissons, puis des kangourous, et enfin des ours, pour enfin comprendre, bien des années plus tard, qu'ils sont des "garçons" ! Une façon d'insister sur l'ignorance crasse du premier homme mais aussi d'illustrer avec drôlerie les stades par lesquels passe chaque être humain, de la naissance à l'âge adulte.

    twain2.jpgL'humanité naissante selon Mark Twain peut se résumer ainsi : un homme peu curieux, acceptant son lot sans se poser trop de questions et déjà désireux d'éviter une compagne désignée par un créateur invisible, qui n'apparaît que sous forme de "voix" lointaine, (contrairement à Satan...) ; Eve est une femme active, impatiente de découvrir ce monde qu'elle explore sans relâche, charmante dans sa hâte à nommer tout ce qui croise son chemin et dans son entêtement à vouloir comprendre chaque phénomène (le feu, les étoiles ou l'instinct maternel...). Et pourtant, peu après la chute, Adam prend conscience de cette énergie bouillonnante et se dit qu'il pourrait en tirer profit (puisqu'il leur faudra maintenant travailler pour vivre...). Eve seule est consciente de la beauté qui les entoure (la femme est déjà poète, s'abreuvant de courtes phrases qu'elle compose spontanément), alors que son compagnon a une fâcheuse tendance à ne considérer les choses qu'à travers un prisme utilitariste...
    Ces textes amusants, subtils et semi-philosophiques abordent aussi des questions d'ordre générique et social, et, tout particulièrement, dénoncent en filigrane certains comportements typiquement masculins (qui auraient donc été véhiculés par la bible ?). Suivent quelques extraits "autobiographiques" de la main d'une Eve vieillie qui revient sur son "enfance" au paradis, se remémorant sa soif de savoir quand elle était encore une "scientifique", une rivale d'Adam et que tous deux recherchaient le sens du terme "mort" (bien entendu soufflé par le serpent ; Lettres de la Terre sont dédiées au "Journal de Satan"). Un autre passage ("Adam's soliloquy") voit Adam en visite au Musée d'histoire naturelle de New-York puis discutant avec une dame, l'une de ses descendantes, assise sur un banc...
    Dans cette « compilation», Twain joue (et se joue) des mythes bibliques et du conte de la genèse, tout en faisant montre d'un humour brillant : une relecture de la bible (et de ses incongruités, inhérentes à toute légende) particulièrement savoureuse et amorale, à la lumière des découvertes scientifiques de son temps, livrant de délicieux anachronismes darwiniens ou parsemant son Eden de quelques ptérodactyles ou autres brontosaures...

    (B. Longre)

     

    http://loeildor.free.fr/

     

    http://www.hesperuspress.com

     

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  • Le bonheur est dans la forêt

    doppler3.jpgDoppler d'Erlend Loe
    traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
    Gaïa, collection taille Unique, 2006 / parution en 10-18, janvier 2009

     

    Qui est réellement ce Doppler qui donne son nom au quatrième roman d’Erlend Loe publié en français et qui, soit dit en passant, nous fait tant rire ? Un irrécupérable ahuri ? Un asocial invétéré ? Ou tout simplement un sage, qui a bien raison de fuir travail, épouse et enfants, d’aller trouver refuge dans la forêt proche d’Oslo et d’adopter un jeune élan comme seul compagnon ? Certes, Doppler reconnaît ouvertement sa misanthropie en admettant ne pas aimer les gens (surtout les Norvégiens…) et son départ s’accorde à la logique jusqu’au-boutiste qu’il a décidé de suivre désormais. Avide de silence, il vit depuis six mois dans la forêt où il a planté sa tente dans un coin tranquille et érige petit à petit un système de valeurs dont le premier commandement est le suivant : fuir l’application humaine, qui caractérisait la vie étriquée qu’il menait avant, faite de petites obsessions matérielles et de préoccupations déshumanisantes, vécue au rythme des Teletubbies, héros de son fils téléphage, ou des élucubrations tolkieniennes de son adolescente de fille.

    Cette exclusion volontaire est le résultat d’un long processus mental, d’une crise existentielle qui ne fait que débuter, d’un dégoût progressif d’une vie sans joie, où le moindre geste était régi par un perfectionnisme effréné, où toujours il fallait prouver (à soi et aux autres) ses compétences : « Pendant des décennies, j’ai pataugé dans cette mare d’application (…) J’ai respiré de l’application et, peu à peu, j’ai perdu la vie. » Ainsi, pour faire contrepoids, Doppler a décidé de ne plus rien faire… ou presque ; de se prélasser sous sa tente ou près d’un feu de camp, de rêvasser ou de penser à son père, mort quelques mois plus tôt, se contentant de vivre de rapines, du troc ou de la chasse. Son élan et lui s’amusent comme des fous sous leur tente, mais il lui faut cependant se ravitailler de temps à autres – et malheureusement côtoyer brièvement quelques spécimens de l’espèce humaine. Et quand son épouse (qui est parfois venue lui rendre visite – Doppler est admirablement membré, il ne s’en cache pas !) lui annonce tout de go qu’elle est enceinte, lui pose un ultimatum, ou lui impose la garde partagée de Gregus, leur fils de quatre ans, comment va-t-il réagir ? Quand son ascétisme fera naître d’autres vocations, parviendra-t-il à échapper à ses pathétiques admirateurs ? Car en dépit de son entêtement et de tout ce qu’il peut affirmer sur sa détestation d’autrui, Doppler n’est pas un « méchant » ; ce serait presque tout le contraire... il se montre très attachant et s’attache lui-même aux autres, contre son gré. À l’instar de Jonathan Swift (“Je hais et je déteste cet animal qu'on appelle homme encore que je puisse aimer de tout mon coeur John, Peter, Thomas.»), c’est en groupe que Doppler déteste l’être humain.

     

    doppler1.jpgAu-delà du parcours singulier et atypique de Doppler, grand philosophe des temps modernes, sorte de Bouddha en quête d’un éveil improbable quittant la chaleur du foyer familial pour aller chercher ailleurs des questions et des réponses, et au-delà de la loufoquerie délibérée du récit, l’auteur expose en filigrane quelques maux qui frappent notre époque – consumérisme outrancier, accumulation de biens matériels, aveuglement des illusoires échappatoires qu’offrent la culture de masse et ses avatars - ou, tout simplement, la condition qui frappe l’humain en tant qu’être social.

    Au pragmatisme de son épouse, le narrateur oppose une logique qui n’appartient qu’à lui et quand la réalité cherche à le rattraper, il reste fidèle à lui-même, osant ce que jamais il n’aurait osé faire par le passé. Doppler est un personnage qui fait office de fou – au sens noble du terme : celui qui entend déciller les yeux du lecteur par sa posture extrême et sans compromis, et pourtant jamais morale, et dit tout haut ce que l’on n’ose même penser… Hormis ces salutaires réflexions que nous impose Doppler, le roman a le grand mérite de divertir le lecteur, page après page, de situations ubuesques en épisodes invraisemblables (quoique…), d’expériences malencontreuses en rebondissements inopinés. Erlend Loe a créé là une importante figure humanisante de la marge qu’on aura le bonheur de retrouver dans Volvo Trucks, paru il y a quelques mois.

     

    erlendloe.jpghttp://www.gaia-editions.com

     

    www.10-18.fr

     

     

    du même auteur :
    Autant en emporte la femme traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud - Gaïa, collection taille Unique 2005

    Maria & José (illustrations de Kim Hiorthøy) roman graphique traduit du norvégien par J-B. Coursaud - Gaïa 2005

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  • Une grande petite

    olga.jpgLe grand livre d'Olga, de Geneviève Brisac, illustrations Michel Gay - L'Ecole des loisirs, 2008

    Excellente idée que de rassembler les douze histoires d’Olga, la jeune héroïne imaginée par Geneviève Brisac il y a déjà quelques années (en 1990, pour être exact, date de sa première apparition dans la collection Mouche) dans un seul volume grand format d’une belle épaisseur, ponctué des esquisses de Michel Gay : pas moins de 420 pages d’aventures familiales qui mettent en scène une fillette, entre candeur et lucidité, toujours prompte à s’interroger et à enquêter (sur l’existence du Père Noël, dans Le Noël d’Olga), à remettre en question l’ordre des choses, à s’inquiéter de ce qui pourrait passer pour des broutilles aux yeux des adultes (quand il s’agit d’inviter des amies qui risquent de se moquer de sa maison « nid de souris », dans Olga fait une fête), ou à se révolter face à des injustices flagrantes – comme dans Olga et les traitres (où l’arrivée d'une remplaçante terrifiante incite certains enfants à céder à la peur), Chaque histoire dévoile habilement les appréhensions, les bonheurs et les difficultés qui font grandir, à travers les expériences quotidiennes d’une petite fille volontaire et attachante, dans une famille ou la liberté d’expression prévaut. 
    (Blandine Longre, décembre 2008)

    http://www.ecoledesloisirs.fr/index1.htm

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  • Abrutissement généralisé

    debris.jpgDébris, de Dennis Kelly

    traduit de l’anglais par  Philippe Le Moine et Pauline Sales

    Editions théâtrales, Culturesfrance, collection Traits d'union, 2008

     

    « Pauvre maman. Elle n’avait pas compris que les gens dans le poste ne sont pas réels, ce n’est qu’un écran magique, les mots ne sont plus qu’une collection chaque jour plus abstraite de sons dans les airs. La réalité était bel et bien dans son ventre, la réalité grandissait là, c’était moi la réalité. Une enfant-plante suçant la mort par sa langue-pomme de terre – c’était ça la réalité. »

     

    Texte saisissant, Débris traite de la déliquescence familiale, sociale et humaine et examine avec acuité la manière dont les rapports (de force ou d'amour) entre les générations évoluent, corrompus par l’incommunicabilité, elle-même engendrée par la télévision, omniprésente : un mal déréalisant qui provoque la perte des repères, du sens et pire encore. Il s’agit là d’un théâtre essentiellement allégorique, où l’horreur des situations exposées sert avant tout à mettre l’accent sur les dysfonctionnements qui agitent les rapports humains, en particulier la relation parent-enfant.

     

    Ainsi, l’abandon du père par le fils dans la première scène, où l’inversion des rôles est amplifiée par le recours au symbolisme religieux : quand Michaël, 16 ans, assiste à la crucifixion volontaire de son père, puis quitte la pièce, laissant son père mourant, terrifié. Plus loin, on voit le même Michaël, enfant, devenir le père d’un bébé abandonné dans les ordures, qu’il baptise « Débris », et qu’il nourrira au sein ; ailleurs, Michaël et sa sœur Michelle tombent entre les mains avides d’un proxénète et se seraient pliés à ses exigences si leur père, éprouvant soudain un attachement animal pour sa progéniture, n’était pas venu les récupérer - même si, à d’autres occasions, les enfants sont niés, oubliés et que c’est l’abandon parental qui prime.

     

    La plupart des scènes, monologues ou duos, reposent sur un procédé similaire : des images successives visuellement frappantes, voire grotesques, des mots qui font mouche, implacables mais jamais gratuits, qui atteignent le monstrueux et l’impensable, et dont l’impact sur le lecteur/spectateur pourrait se rapprocher du théâtre brechtien, dans la mesure où ils cherchent aussi à déciller, à éveiller les consciences abruties ou en passe de l’être… L’auteur bâtit une vision décadente, pitoyable et noire de la petite humanité et de ses débris, comme une tentative de briser les cercles de la transmission intergénérationnelle et de la démission existentielle.
    (B. Longre, décembre 2008)

     

     

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    Dans le cadre de la Saison culturelle européenne (juillet – décembre 2008), les éditions Théâtrales et Culturesfrance coéditent une collection intitulée "Traits d'union", regroupant 27 pièces inédites, une pour chacun des pays européens, de l'Allemagne à la Suède.

     

    www.editionstheatrales.fr/traitsdunion

     

    http://www.editionstheatrales.fr/

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