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  • Gregory Corso en traduction

    A découvrir dans le dernier numéro du Black Herald, plusieurs poèmes de Gregory Corso accompagnés de leur traduction en français et d'une présentation (en VO et en VF) de Kirby Olson, auteur de Gregory Corso: Doubting Thomist (Southern Illinois University Press, 2002). Gregory Corso (1930-2001), poète américain, fut le plus jeune membre du noyau dur de la Beat Generation, proche de Jack Kerouac, d’Allen Ginsberg et de William S. Burroughs. Ses deux recueils les plus célèbres demeurent Gasoline (City Lights, 1958) et The Happy Birthday of Death (New Directions, 1960).

     

    “I leave paradise behind me

    My paradise squandered fully

    What dies dies in beauty

    What dies in beauty dies in me—”

     

    (On Pont Neuf, Gregory Corso - from The Happy Birthday of Death, 1960)


    ***


    “Je laisse le paradis derrière moi

    Mon paradis pleinement gaspillé

    Ce qui meurt meurt dans la beauté

    Ce qui meurt dans la beauté meurt en moi –”


    (Sur le Pont-Neuf, trad. B. Longre, The Black Herald, n°3, septembre 2012)


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    "Selon moi, la poésie de Corso associe le meilleur de la tradition imagiste américaine et le meilleur du surréalisme français. Aussi l’œuvre de Corso est-elle très proche de celle de son ami Frank O’Hara. En effet, ce dernier avait apparemment appris à associer le surréalisme français à la métrique variable et idiomatique de William Carlos William, le tout rédigé sur le ton de la conversation. Marjorie Perloff dit de Frank O’Hara : « ...O’Hara ne fut à même d’écrire les poèmes que nous considérons comme ses plus accomplis que lorsqu’il apprit à fusionner ces deux modes – adapter des images et des formes surréalistes à un idiome américain. » Une définition qui peut tout autant s’appliquer à Corso, lequel demeure l’un des grands secrets de la poésie américaine des années 1950 et au-delà, et presque certainement l’un des poètes américains les plus sous-estimés." Kirby Olson.



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  • "Liminal" - Michael Lee Rattigan

    Vient de paraître, le recueil de poésie Liminal, de Michael Lee Rattigan (Rufus books 2012). L'un des poèmes, accompagné de sa traduction en français, est disponible dans le dernier numéro du Black Herald

     

    "Shake the dry branch:

    scatter grain, unhusked

    on the heels of a hidden sun—

    the bone raised,

    flung

    airy monument

    of untold memory, future form."

    (from "Unshadowed" - M. Lee Rattigan)


    **


    "Secoue la branche sèche :

    éparpille le grain, mondé

    sur les talons d’un soleil caché –

    l’os dressé,

    projeté

                    monument aérien

    d’un souvenir indicible, forme à venir."


    ("Hors d'ombre" - extrait - trad. de l'anglais B. Longre)

     

    **

    Plus d'informations

    http://blackheraldpressblog.wordpress.com/tag/liminal/

    http://www.rufusbookspublishing.ca/authors/rattigan_michael_lee/liminal.html

    Pour commander l'ouvrage

    http://www.rufusbookspublishing.ca/orders/index.html

    Pour commander le Black Herald

    http://blackheraldpress.wordpress.com/buy-our-titles/

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  • "Le Monde de Charlie" ("Pas raccord") de Stephen Chbosky

    Le Monde de Charlie de Stephen Chbosky
    traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Blandine Longre
    Titre original : 
    The Perks of being a Wallflower
    Roman Exprim, Sarbacane, nov. 2012 (réédition)


    A l'occasion de la sortie en France du film The Perks of being a Wallflower (Le Monde de Charlie en VF, réalisé par Stephen Chbosky) en janvier prochain, adaptation du roman du même nom, les éditions Sarbacane (collection Exprim') rééditent la traduction française du roman (première édition 2008, Pas Raccord, traduit de l'anglais par B. Longre).

     

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    Quelques articles à propos du roman 

    un article de Madeline Roth

    un article d'Antoine Dole

    un article de Joannic Arnoi

     

    le site officiel du film http://perks-of-being-a-wallflower.com/

     

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  • À propos d’un thug

    À propos d’un thug

    de Tabish Khair

    traduit de l'anglais (Inde) par Blandine Longre (avec le concours du CNL)

    Les Editions du Sonneur, 2012 (The Thing about ThugsHarper Collins 2010)

     

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    "Qu’il est étrange de devenir ce qu’on n’est pas. Quelques histoires, quelques mots, suffisent-ils ? Notre emprise sur la réalité est-elle si faible, si précaire ? Les histoires – racontées par nous ou par d’autres – peuvent-elles nous transformer ainsi ? Et pour quelle raison avons-nous besoin de nous en revêtir – quelle que soit notre manière d’avoir prise sur la réalité, et quelle que soit cette réalité ? Est-ce donc ce à quoi nous nous résumons ? Des histoires, des mots, un souffle ?"

    C’est depuis la bibliothèque de son grand-père, à Phansa, petite ville imaginaire de l’état indien du Bihar, qu’un narrateur anonyme bâtit « le fantôme d’une histoire vraie », la trame d’une intrigue qui débute à Londres en 1837, à la veille du couronnement de la reine Victoria : à partir d’ouvrages divers (réels ou fictifs), d’une coupure de presse datée de 1839, d’un manuscrit épistolaire rédigé en persan et de ses propres réminiscences, le narrateur tisse des récits enchâssés qui enjambent temps et espace, dont celui d’Amir Ali, lequel a quitté son village natal du Bihar pour accompagner le capitaine William Meadows jusqu’à Londres. Ce dernier, tout particulièrement intéressé par la carrière de thug d’Amir Ali, lui demande de lui relater l’histoire de sa vie – Meadows souhaite en effet écrire un ouvrage destiné à instruire ses contemporains, Notes à propos d’un thug : caractère et circonstances. Meadows ignore cependant tout des véritables intentions d’Amir Ali… et ce sera au lecteur de démêler les fils du récit de ce dernier.

    tabish khair,thugs,traduction,blandine longre,le sonneur,man asian literary prize,cnl,thuggismeDans le même temps, Lord Batterstone, phrénologue renommé, charge John May, un individu qui a fait tous les métiers, de lui trouver des crânes et de les lui apprêter : peu importe leur provenance, il lui faut des crânes exceptionnels pour son « Théâtre de Spécimens phrénologiques », grâce auquel il parviendra enfin à prouver les différences inhérentes qui séparent les races et les cultures, et à réfuter les arguments de ses adversaires. La quête désespérée de John May le pousse peu à peu à commettre des actes qui provoquent sensation et terreur dans tout Londres. Bientôt, les soupçons se porteront sur Amir Ali – car qui d’autre qu’un Oriental, thug de surcroît, aurait pu commettre de telles abominations ?

    tabish khair,thugs,traduction,blandine longre,le sonneur,man asian literary prize,cnl,thuggismeÀ propos d’un thug subvertit les repères classiques du récit postcolonial, du roman victorien, du roman à sensation et plus particulièrement du roman policier, et brouille les frontières entre fiction, imagination et réalité en interrogeant sans répit les notions de vérité, d’authenticité et de crédibilité – historiques, identitaires, narratives – via la juxtaposition de fausses vérités et de vrais mensonges. Aussi le narrateur déstabilise-t-il volontairement le lecteur en mêlant éléments réels et fictifs ou pseudo-historiques : Notes à propos d’un thug : caractère et circonstances ducapitaine William Meadows, cité dès l’exergue et dont on découvre de nombreux extraits au fil du roman, s’inspire très librement d’un roman bien réel, lui : Confessions of a Thug de Meadows Taylor, publié en 1837 (Mémoires d’un Thug, traduit de l’anglais par Lucienne Escoube, disponible chez Phébus).

    tabish khair, thugs, traduction, blandine longre, le sonneur, man asian literary prize, cnl, thuggismeDe la même façon, la vérité historique du phénomène thugiste est déconstruite, non sans ironie, à travers le double récit d’Amir Ali (celui qu’il livre à Meadows, confronté à celui qu’il relate en persan dans un journal intime hybride), et permet ainsi de dévoiler fantasmes, clichés paternalistes et constructions faussées que les Britanniques et les puissances impérialistes en général ont entretenus, consciemment ou non, sur l’Inde et sur tout autre pays colonisé. Des procédés semblables mettent en lumière l’absurdité de la pseudoscience phrénologique (à travers le personnage de Batterstone, dont le fanatisme est sans bornes) et les préjugés engendrés par la notion de « races », l’auteur ridiculisant ces certitudes « scientifiques » et le « Dieu de la Raison » que ne cesse d’invoquer Meadows.

    tabish khair, thugs, traduction, blandine longre, le sonneur, man asian literary prize, cnl, thuggismeAinsi, Amir Ali, personnage insaisissable posté entre deux mondes, dont le rôle de témoin en terre étrangère n’est pas sans rappeler les Lettres persanes de Montesquieu, ne se réduit pas à l’archétype qu’il incarne aux yeux des puissants ou de l’ordre public : une fois les stéréotypes renversés, c’est lui qui passe pour un homme cultivé et sage, parlant mieux l’anglais qu’on ne le croit, se jouant de ceux qui le considèrent avec crainte, mépris ou bienveillance paternaliste. Outre la quête identitaire d’Amir (et de tant d’autres, comme le prouvent au fil du roman les précisions données sur les noms et les appellations de chacun, à la limite de l’obsession), À propos d’un thug se double une histoire d’amour presque invraisemblable (celle d’Amir et de Jenny, bonne à tout faire analphabète, nièce d’une vieille femme qui tient une fumerie d’opium) et développe sans relâche deux thèmes étroitement liés, ceux de la solitude et de la vengeance, dont Amir Ali est le catalyseur involontaire. L’auteur s’intéresse également de près aux « invisibles » de la cité londonienne et de ses bas-fonds, monde que l’on pénètre grâce au récit de Paddyji, vieil Irlandais opiomane marié à une ancienne ayah indienne, Qui Hy : lascars échoués en Europe, brigands de diverses origines, résurrectionnistes, bohémiens, mendiants, domestiques – individus dont on attend servilité et silence mais qui, dans leur univers parallèle, s’avèrent capables de prendre en main une enquête qui échappe à la sagacité des autorités policières et médiatiques, et de parfois faire montre de solidarité à l’égard de ceux qui leur ressemblent.

    tabish khair,thugs,traduction,blandine longre,le sonneur,man asian literary prize,cnl,thuggismeLe roman, en accumulant les niveaux de lecture, propose ainsi une intrigue polymorphe, kaléidoscopique et labyrinthique en parfaite adéquation avec la multiplicité des genres et des styles auxquels l’auteur rend hommage en même temps qu’il les transgresse (roman exotique, d’amour, policier, victorien, épistolaire, biographie romancée, etc.), ainsi qu’une réflexion filée sur la lecture, l’écriture et le langage (entre autres par le biais d’une langue émaillée de termes étrangers, en particulier hindoustanis, qui constamment rappellent les identités doubles et souvent disjointes de certains personnages). La fragmentation de surface fait sens à mesure que les récits morcelés se télescopent (à l’instar d’un précédent roman de Khair, Filming, Picador, 2007), donnant alors naissance à des parallèles insoupçonnés entre des personnages, des voix, des siècles, des contrées et des cultures en apparence divergents, des bas-fonds du Londres victorien nimbé de brouillard à nos villes modernes et cosmopolites. 


    tabish khair,thugs,traduction,blandine longre,le sonneur,man asian literary prize,cnl,thuggismeEn construisant le récit sous nos yeux depuis une bibliothèque fantomatique, le narrateur élabore un roman délibérément livresque, érudit, dans lequel s’entrelacent en permanence d’autres récits, histoires, romans : ceux qui l’ont inspirés (de Dickens à Wilkie Collins, en passant par Mayhew, Peter Ackroyd, Conrad ou Austen), ceux qui s’écrivent à l’intérieur du roman (dont l’ouvrage du capitaine Meadows ou le journal épistolaire d’Amir Ali), ceux qui sont physiquement présents (les Œuvres complètes de Shakespeare, bible d’un pacha antillais des bas quartiers) ou encore les étonnants fragments poétiques et religieux inscrits sur les parois d’une grotte dissimulée sous la ville de Londres, œuvre monumentale d’Ustad, vieil ermite indien : « le plafond est entièrement couvert d’extraits du Coran et de vers de poètes tels que Mir Taqi Mir et Wali Mohammed Wali  – la belle écriture cursive, argent, or et blanc, ouvre ses ailes sur la pierre et le plâtre, les agitant comme un oiseau pris dans un filet, emplissant la salle d’un bruit silencieux. Des fragments sophistiqués de cultures perdues se sont fondus pour créer cette volière d’alphabets hurlants, muets, en appui sur les ruines d’un esprit… »

     

    tabish khair,thugs,traduction,blandine longre,le sonneur,man asian literary prize,cnl,thuggismeLe roman, d’abord paru en Inde (4th Estate, Harper Collins) a été sélectionné pour The Hindu Best Fiction Prize, The Man Asian Literary Prize 2010 et le DSC Prize for South Asian Literature, 2012. Il paraîtra aux États-Unis en juillet 2012 (Houghton Mifflin Harcourt).

    Tabish Khair est aussi l’auteur de Filming (Picador, 2007), de The Bus Stopped (Apaiser la poussière, les Éditions du Sonneur, 2010, traduit de l’anglais par B. Longre, avec le concours du CNL).

    Pour se procurer l'ouvrage 

    editionsdusonneur.com/produit.php?ref=Khair-Thugs&id_rubrique=7

    recherche.fnac.com/ia584150/Tabish-Khair

     

    EXTRAITS DE PRESSE

    Thugs makes for intellectually satisfying reading, by virtue of its redoubtable research and excellent atmospherics. By reintroducing imagination to the Indian novel in English without sacrificing relevance, Khair has done us all a favour.” (The Wall Street Journal, August 27, 2010)

    “Partly, perhaps, the world Khair creates seems so real because foggy Victorian London is so well entrenched in the imagination. However, much more is due to Khair's own peculiar genius. He is a renowned poet, and like many poets before him, has a rare gift for prose. He can, in a few words, a brief alliterative phrase, conjure up a picture, inspire horror, pity, fear or love. He has also crafted a novel full of suspense where the various strands of mystery, human relationships and crime are expertly woven into one absorbing and fast-moving tale. This is a book that deserves to stand the test of time and join the other masterpieces of Victorian London.” (India Today, Aug 30, 2010)

    “As the story swings from India to England and voice to voice, Khair peoples the trans-Atlantic landscape with a string of edgy and wondrously inventive characters, most of whom emerge from the gloomy shadows and stinking, muck-laden by-lanes of London. Lying, cheating, murdering and beheading, they shuffle through the pages in a miasma of odours, eccentricities and transgressions. (…) thuggee is soon overtaken by English skulduggery and therein lies Khair's triumph: his evocative recreation of the seedier side of Victorian England. His research, and his elegant use of it, are both meticulous and skillful; you can smell those odorous, dingy by-lanes, see those shady figures through the London fog that seems to envelop much of this story.” (The Hindu, Oct 03, 2010)

     

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