Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mort de l’Utopie - Paul Stubbs

Death of Utopia

After A Piece of Waste Land, Francis Bacon, 1982

 

‘O dark dark dark. They all go into the dark’

T.S. Eliot

 

On this horizon that overshadows all,

above the last known clump of Eliot’s

 

world, between the human reeds and

the beached broken pelvis of the wind,

 

snag still the last few

pages of his book…

 

(the grave-mould from the burial of what

false god now falling from the palms?)

 

—upon a jut of always steaming earth,

where tomorrow man, for the last time,

 

will arrive, to give birth to it:

his eschatological foetus;

 

in end-times, when Hell is certain, and

Eliot, not Christ, he rots back onto the

grass…

 

 

saltz5-27-09-23.jpg 

A Piece of Wasteland, Francis Bacon, 1982

 

 

Mort de l’Utopie

D’après Un coin de Terre gaste, Francis Bacon, 1982

 

« Ô noir noir noir. Tous s’en vont dans le noir »

T.S. Eliot

 

Sur cet horizon qui éclipse tout,

au-dessus de la dernière motte connue

 

du monde d’Eliot, entre les roseaux humains et

le pelvis échoué et brisé du vent,

 

sont encore piégées les quelques

dernières pages de son livre…

 

(l’humus de la sépulture de quel

dieu illusoire s’effritant à présent entre les paumes ?)

 

– sur une saillie de terre toujours fumante,

que, demain, pour la dernière fois, l’homme

 

atteindra afin de lui donner naissance :

à son fœtus eschatologique ;

 

dans les temps ultimes, quand l’Enfer sera certitude, et

qu’Eliot, non le Christ, il retombera en putréfaction dans

l’herbe…

 

 

 

© Paul Stubbs, 2011.

© Blandine Longre 2013, pour la traduction française.

Poème publié en février 2014 dans Les Carnets d’Eucharis, N° 2 (2014)

http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/archive/2013/12/17/les-carnets-d-eucharis-annee-2014-5249489.html

http://www.recoursaupoeme.fr/revue-des-revues/les-carnets-deucharis-version-papier-opus-2/m-c-masset

 

Paul Stubbs, poète britannique (né en 1969 à Norwich), est l’auteur de trois recueils, The Theological Museum (Flambard Press, 2005), The Icon Maker (Arc Publications, 2008), The End of the Trial of Man (Arc Publications, à paraître) et de deux longs poèmes : Ex Nihilo (Black Herald Press, 2010) et Flesh, (Black Herald Press, 2013). À son actif, également, diverses pièces de théâtre et un recueil d’essais portant sur Arthur Rimbaud, The Carbonized Earth, ainsi que des critiques et des poèmes publiés en revues. Il codirige la revue de littérature bilingue The Black Herald.
http://paulstubbspoet.wordpress.com

Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Poésie, Revues, Traductions & publications 0 commentaire 0 commentaire

Les commentaires sont fermés.