Crucifixion (triptych, 1965)
After Francis Bacon
1.
A woman, unscripted, she bends into her
flesh; fidgeting, squirming, contorted:
As if the molten-metal from the mould
of the swastika
it was being intravenously fed into her
veins…
While Satan, upon his sunbed, grins.
2.
Arms pinioned, the epoch is suspended.
From the ripped-open gut spills the
detritus of the century:
fragments of a failed despot’s
speech, a bishop’s vertebrae,
bomb-shells etc
– A crucifixion also begins to stop.
3.
Two journalists, at lectern, in court:
Idly discuss the cricket game or the
gas-chambers.
“I am moving” cries the Nazi behind them,
“back through the death-throes of my sins!”
– God, out of frame, indifferent:
force-feeding him the ashes
of the survivors of Auschwitz.
© Paul Stubbs
(The Icon Maker, Arc Publications, 2008)
Crucifixion (triptyque, 1965)
D’après Francis Bacon
1.
Une femme, improvisée, elle se replie sur sa
chair ; s’agite, se tortille, se contorsionne :
Comme si le métal fondu du moule
de la croix gammée,
on le lui injectait par
intraveineuse…
Tandis que Satan, sur son lit à bronzer, affiche un large sourire.
2.
Les bras cloués, l’ère demeure suspendue.
De ses tripes déchirées, se déversent
les détritus du siècle :
le discours fragmenté d’un despote
déchu, les vertèbres d’un évêque,
des obus etc.
– une crucifixion commence elle aussi à prendre fin.
3.
Deux journalistes, au pupitre, au tribunal :
discutent nonchalamment du match de cricket ou des
chambres à gaz.
« Je repars », s’écrie le Nazi posté derrière eux,
« en arrière, et traverse les affres mortelles de mes péchés ! »
— Dieu, hors-cadre, indifférent :
l’oblige à avaler les cendres
des survivants d’Auschwitz.
(translation © B. Longre)