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patrice beray

  • "Que prenne fin l’exil en la terre étrangère !" Benjamin Fondane

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    Que prenne fin l’exil en la terre étrangère !

    Non de ceux qui sont étrangers sur une terre étrangère,

    ni étrangers parmi les étrangers,

    étranger pour lui-même,

    car l’homme n’est pas chez lui sur cette terre,

    étranger où qu’il aille,

    cette terre n’est pas à lui, avec ses lèvres de sel,

    ses entrailles de métaux bouillants, sa laitance de pétrole,

    ses yeux de pierre ponce

    et cette pression vivace qui gonfle ses seins et les vide

    – cette terre n’est pas à lui

    les poissons sans oreilles ni les oiseaux sans langue,

    ni la lumière lisse du bonheur,

    les choses de clarté ni les choses de nuit

    — cette terre n’est pas à lui tout arrosée d’étoiles,

    secouée de séismes qui montent à sa gorge

    toute pleine d’une eau qui fonce sous ses pieds

    – terre vorace et carnivore…

     

    extrait de L’Exode (1942), Benjamin Fondane (1898-1944)

     

    Le mal des fantômes, Nouvelle édition. Établie par Patrice Beray et Michel Carassou, avec la collaboration de Monique Jutrin. Liminaire d'Henri Meschonnic, Verdier poche, 2006)

    http://editions-verdier.fr/livre/le-mal-des-fantomes/

     

     

    Ailleurs en ligne

    David Gascoyne et Benjamin Fondane

    http://temporel.fr/David-Gascoyne-et-Benjamin-Fondane,588

    Un article de Patrice Beray

    https://blogs.mediapart.fr/patrice-beray/blog/130308/fondane-poete-au-mal-des-fantomes

    Société d'études Benjamin Fondane

    http://www.benjaminfondane.com/

    Association Benjamin Fondane

    http://www.benjaminfondane.org/association-benjamin-fondane.php

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  • Jos Roy, De suc & d'espoir - revue de presse

    DE SUC & D’ESPOIR
    JOS ROY
    Poèmes choisis - recueil bilingue

    With Sap & Hope
    Selected Poems
    Translated from the French by Blandine Longre with Paul Stubbs - bilingual collection

    Black Herald Press, 2014
    54 pages - 10 € / £8 / $14 / ISBN  978-2-919582-08-2

    Pour en savoir plus
    http://blackheraldpress.wordpress.com/books/de-suc-despoir-with-sap-hope-jos-roy/

    pour se procurer l'ouvrage
    http://blackheraldpress.wordpress.com/buy-our-titles/

     

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    "C’est peut-être, dans ce magnifique court recueil (20 poèmes) d’une incroyable densité ce qui m’impressionne le plus et que je préfère : ce travail constant de la matière, forme et fond, ce rapport à la fois sensuel et énergique au palpable, à ce qui « grouille & / se débat » (p. 24), à ce « quelque chose à cueillir dans la foison / des vies » (p. 30) – car tout est vie, dans cet univers très personnel, même le plus mort, en apparence, tel ce fossile (p. 24) que ranime la parole poétique : « je lui parle / et j’observe ses charpentes frissonner absorber / recomposer ce que devant moi il présente / réordonnancer le monde depuis les paroles qui naissent du corps-mien ». Rien de facile, rien qui ne déconcerte : poésie de très haute exigence, au goût de solitude, écrite, on le sent bien, à l’écart des mondanités urbaines, méditative, tout à la fois violente et tendre pour les choses, ciselée." Lionel-Edouard Martin (mai 2014)

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    "Pas un mot qui ne soit pas à sa place sur ces pages : Jos Roy parvient là à faire coïncider ce qu’était et devrait demeurer le poème, c’est-à-dire une parole chantée, avec sa trace physique et sonore sur la fine épaisseur de la page, « tempsclouéd’espace ». La poète nourrit son œuvre des couches mémorielles et du cortège terrestre et céleste, et lui donne en cela toute l’épaisseur, la moelle, la chair même qu’elle convoque (au sens fort) dans le dernier poème du recueil : « à la fin / sous le texte / percé des clavicules / on observe les os la fine épaisseur / de viande la très fine / épaisseur d’histoire / l’infime épaisseur du lieu ». Infime, très fine épaisseur, oui, mais épaisseur d’un « mur [qui] s’étage » et n’étouffe pas le feu de la parole."   Claire Laloyaux (mai 2014)

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    « Après avoir fait découvrir aux lecteurs français les textes du poète écossais W.S. Graham, les éditions Black Herald publient De suc & d’espoir, un premier et très beau recueil de Jos Roy. Un ensemble composé d’une vingtaine de poèmes denses et incarnés, d’une écriture qui fouaille la langue, la laisse grouiller, proliférer, se replier et se rapetisser pour se clapir au plus dense de la matière, et bourgeonner, irradier enfin en "trépignement de carbone". Tout est dans le titre, concentré dans le suc, expansé dans l’espoir, "plaie d’infini" faite d’éclat et d’esquive… » Romain Verger (mai 2014)

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    Rien n’est acquis, rien n’est simple. Si « on conçoit un / lieu commun », loin des clichés rassurants, il aura quelque chose à voir avec la sauvagerie et l’exil. Le langage poétique de Jos Roy, dans sa complexité, sa densité, dans ses spirales, ses allers-retours, nous rappelle que le « voyage », s’il vaut la peine d’être vécu, n’est pas toujours de tout repos, et qu’il faut compter avec « la valeur brute du chant ». Jean-Pierre Longre (juin 2014)

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    "Reste la promesse. Et un livre de poèmes peut précisément non pas l’accomplir mais la susciter, l’émouvoir en un souffle. Car la promesse n’est pas tout à fait de ce monde, à moins qu’elle ne soit « la matière du monde / animée d’un tremblement de lèvre » comme l’écrit Jos Roy, dans De suc & d’espoir. (...) C’est une typographie livrant bataille qui interfère sur la page d’écriture de Jos Roy : poésie pour l’œil, agglutinant les mots, les composant « gouttàgoutte », et d’un même tenant poésie de bouche à oreille, trouvant à emplir cette voix de tous les signes d’oralité (ponctuation, coupes des vers...) pour que la traverse l’adresse (l’« appel ») qui hante De suc & d’espoir..." Patrice Beray (Mediapart, juin 2014)

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    “Elle hèle, avec grâce, tour à tour, la pensée, le rêve, l’être, la forcemuette en somme. Elle invoque « la formecontre qui contre & pousse où pousse l’appel quelque part retiré dans la gorge ». Elle fouaille l’esprit de sa dévorante poésie. Verve d’une ardente douceur dans laquelle se perçoit tantôt une pudeur ou une fragilité. Souvent même sa voix semble se briser, comme une vague sur la grève. Un sanglot en reflux. Nul atermoiement, nulle mièvrerie, sans sucrerie, ni complainte. Son poème se situe aux antipodes de la pesanteur. (…) La dame basque a la jouissance rebelle, le goût des lettres fiévreuses, de la langue indomptée. Existence enracinée dans les marges, aux horizons émancipés, au verbe dévergondé par l’emblématique esperluette chère au poète et écrivain américain E. E Cummings bientôt convoqué au détour d’un vers de saison. Canal historique. Lignée revendiquée.” Zoé Balthus (septembre 2014) 

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