Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

critique littéraire

  • De la Chine à la France et vice-versa...

    shanghai.jpgLa Revue littéraire de Shanghai, animée par Tang Loaëc (fondateur de La Vénus littéraire, qui signe aussi la rubrique L’Enfer sur Bibliobs), Cécile Oberlin (la webmistress) et Fabienne Trunyo (qui partage son temps entre France et Chine) a pour objectif avoué d' « ouvrir un espace propice à la réinvention d’une vie littéraire mettant en résonance la langue française et une réalité chinoise mithridatisée par le creuset Shanghaien. » Une belle passerelle, donc, qui permet des échanges fructueux et promet de belles choses : des articles critiques consacrés principalement à la littérature chinoise et à ses interactions avec la culture française, des nouvelles, des dossiers. On ira lire, entre autres, Mingong, un texte émouvant de Tang Yi-Long (nom chinois et de plume de T. Loaëc), ou Les pyjamas de Shanghai, jolie chronique de Fabienne Trunyo - des suggestions non exhaustives...

    http://www.shanghai-litterature.com

    « Les références à la France abondent à Shanghai, qui revendique de nouveau son rang de Paris de l’Orient. Le cœur de la ville est hanté par les fantômes de la concession française, qui mettent tant de grâce à raviver ses souvenirs et à inspirer parfois son avenir.
    Les mondes de l’art, de l’architecture, de l’économie aussi portent les marques renaissantes d’une passion française pour Shanghai, faite de fascination et d’affinité. Dans une ville dont la puissance tellurique et le tourbillon humain sont d’une brutalité qui peut inspirer ou éteindre le mouvement de l’écriture, la renaissance d’une réalité littéraire nourrie à la confluence de la langue française et de la Chine ne se décrète pas.
    Cette réalité littéraire existe parce que des gens écrivent en français, à Shanghai ou sur Shanghai. Elle existe aussi parce que des écrivains chinois encouragent à la traduction de leur œuvre et à sa diffusion en français, dont nous voulons aussi nous faire écho. Elle existe enfin parce que des départements de littérature française dans les universités chinoises portent encore un regard sur une littérature française qu’il nous appartient collectivement de continuer de faire vivre. »
    (Les fondateurs)

    Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Littérature francophone, Revues, Sur le Web 1 commentaire 1 commentaire
  • Du nouveau sur Jibrile

    1587524871.jpgJibrile, revue de critique littéraire et politique, est dirigée par Frédéric DUFOING (philosophe et politologue) et Frédéric SAENEN (Agrégé en langues et littératures romanes, auteur et critique - entre autres pour Sitartmag... quelle chance !), depuis mai 2003, à Liège. Au sommaire, "analyses de fond et parole pamphlétaire, argumentation cohérente et implication personnelle".

    http://www.revuejibrile.com/

    On pourra lire deux ajouts récents : une rencontre avec Célia Izoard, à propos de l'ouvrage collectif "La Tyrannie technologique" (Éditions L’Échappée) et une série de "kinochroniques" signées Frédéric Dufoing.

    Pour découvrir plus avant la revue, on se reportera à cet article.

    Lien permanent Catégories : Littérature francophone, Revues, Sur le Web 1 commentaire 1 commentaire
  • De la critique

    f91877b89e1a5ffd288c5165df6a15bc.jpgJ'ai récemment découvert cette note sur le blog de Vincent Cuvellier, auteur jeunesse (pour plus d'informations, lire l'entretien en ligne et cet article).

    "Alors voilà une critique de mon nouveau livre... houlà, ils m'aiment pas, eux ! ça fait dix livres qu'ils me démolissent!  j'aime particulièrement le: "L’intérêt éducatif indéniable de ce roman, est malheureusement contrebalancé par le style littéraire employé. Pour aborder ce thème important, l’auteur a choisi de s’adresser aux enfants dans un vocabulaire très familier, truffé de gros mots, qu'il considère être le leur... "

    et l'auteur de donner ce lien : www.choisirunlivre.com/fiche_lecture.php5?livre_id=9286 qui mène sur le site intitulé "Choisir un Livre".

    En réaction à son post, Anne Percin, elle aussi auteure jeunesse, écrit :

    cf34330f7e966e52110128e4565cdb26.jpg" Salut Vincent ! je me sens tout à fait solidaire, ayant subi la même attaque de la part de ces mystérieux "critiques". www.choisirunlivre.com/fiche_lecture.php5?livre_id=7881 
    article où j'ai appris avec stupeur que mon roman était une sorte de traité de la masturbation masculine, écrit dans une langue "très relâchée". Et l'auteur de ce commentaire (ChB = Christine Boutin ?) de citer dans son article les deux ou trois seules phrases qui pouvaient voir en effet quelque chose de cru, tout le reste étant, de l'avis général, très pudique... Bref. Là où j'ai ri, c'est en lisant leur critique au sujet de mon 2eme roman..."

    Que des lecteurs lambdas donnent leur point de vue sur des ouvrages qu'ils ont lus n'a rien de gênant en soi, au contraire (la diversité de la critique est source de débat), mais que ces personnes qui ne signent pas leurs commentaires (les recensions sont signées par des initiales) s'érigent en "prescripteurs" ou critiques littéraires (on les retrouve en "prescripteurs" plus ou moins officiels sur un site de vente en ligne bien établi sur la toile) laisse dubitatif...

    Justement, qui sont ces "mystérieux" auteurs qui ne signent pas leurs avis ? Sur leur site, on trouve cette brève présentation : "Parents, bibliothécaires, enseignants, près de 30 personnes toutes actives auprès des enfants. Les comités de lecture sont présents en province et à Paris."
    Leur motivation ? "Donner le goût de lire ! Répondre à la demande croissante de conseils des parents et des éducateurs en général, ainsi que des enfants, en les informant sur le contenu des livres qui paraissent."

    Autant dire qu'on reste sur sa faim. Par ailleurs, il suffira de lire quelques-unes de leurs prétendues critiques, émaillées de jugements à l'emporte-pièce et adoptant un ton moralisateur d'un autre âge (j'ose espérer...) pour se faire une idée de leur ouverture d'esprit, de leur professionnalisme et de la rigueur de leurs analyses.

     

    Quelques exemples en vrac (voir aussi ceux qu'a relevés Vincent), d'ouvrages que je pense bien connaître.

    4047e4eece67cb801e8a1cbbb9d2e1d1.jpgSur On n'aime pas les chats de François David et Géraldine Alibeu (Sarbacane), voici ce que "CHB" nous dit, "Cette fable sur l'intolérance et la différence est difficile d'accès pour les enfants. Elle fait référence à des situations qu'ils ignorent. Les illustrations sont agressives et expriment une grande violence. Les adultes comprendront le message mais peuvent choisir de le transmettre par d'autres moyens moins perturbants. "

    Illustrations "agressives" ? C'est un point de vue... Mais en quoi ? Sur quels arguments se fonde ce jugement ? "perturbant" ? De savoir que le racisme épidermique est une absurdité ?

    Pour ma part, j'ai dû passer à côté de quelque chose en lisant cet admirable album, dont je parle ici : www.sitartmag.com/chats.htm
    (Quelle inconscience de l'avoir partagé avec mes enfants !)

     

    Sur Jeu Mortel de Moka (Medium de l'école des loisirs), voici ce qu'on lira (cette fois signé par "HB")
    "La violence des situations, le manque de respect d’autrui ainsi que la volonté de blesser avec cruauté celle qui n’est pas de son milieu social, pour en arriver au meurtre, ne permettent pas de donner à lire ce livre aux adolescents (...) l’absence de culpabilité, de remords ou de pardon devant le meurtre, ne peuvent laisser le lecteur indifférent. Même si l’actualité nous en donne parfois une telle image, les adolescentes ne sont pas aussi perverses."

    Ah bon ? Honte sur moi, qui l'ai conseillé ici : www.sitartmag.com/moka.htm 

     

    Plus fort encore (et là, on dépasse le cadre de la simple morale pour atteindre des sommets dignes des censeurs américains dont je parlais précédemment), sur Lady, ma chienne de vie de Melvin Burgess, paru chez Gallimard (Scripto), et qui obtient un zéro pointé (si ! Ils osent !)
    "Il est inadmissible qu'un ouvrage de ce type, faisant l'apologie des plus bas instincts, soit le "nec plus ultra" proposé par cette nouvelle collection, présentée avec éloge par l'éditeur qui nous annonce des grands textes de qualité. On reste très mal à l'aise, pensant que les adolescents méritent mieux !

    "CHB" termine en beauté : "A ne pas acheter, à oter des bibliothèques et à mettre à la poubelle."
    (tant qu'à faire, l'auteur de cette charmante diatribe devrait peut-être ajouter qu'il faudrait y jeter aussi l'auteur et brûler le tout).

     

    Je ne vais pas plus loin, parce que j'en ai un peu assez de perdre mon temps à lire des textes aussi pathétiques, et parce qu'on aura saisi quelles valeurs sous-tendent ses pseudo analyses, qui véhiculent une vision réductrice de l'enfance, de l'adolescence et de la littérature (encore faudrait-il qu'ils sachent ce qu'on entend par là). Allez, juste une dernière, histoire de rire de la (touchante ? Alarmante, plutôt) naïveté de lecteurs/commentateurs anonymes, assez dévoués pour nous transmettre leur bonne parole.

    5ac6c442a5270db6dc3db41b4afa49fc.jpgA propos de Je me marierai avec Anna de Thierry Lenain (illustré par Aurélie Guillerey, chez Nathan Jeunesse, Première Lune)
    "Dans cette histoire, la mère n’a pas une attitude constructive du tout : elle ne sanctionne rien et n’explique pas pourquoi deux filles ne peuvent pas se marier ensemble. Elle contente de se mettre en colère, puis de confectioner un gâteau au chocolat pour se faire pardonner. Quant au père, il ne va même pas expliquer à sa fille pourquoi deux femmes ne peuvent pas avoir d’enfant ni seule ni ensemble! Et Cora ne s’est pas sentie comprise par ses parents. Ce livre n’apporte aucune réponse à l’enfant qui se trouve dans une situation analogue, ni à celui qui ne la vit pas personnellement... ni aux adultes qui chercheraient une explication afin d'aider un enfant. "

    Merci à "IV" pour cette lecture certainement sincère, mais en tout cas si naïve que même de très jeunes lecteurs ont compris qu'il fallait aller au-delà des apparences. (et je passe sur les allusions chargées de relents homophobes - car justement, le sujet n'est pas celui que l'on croit...) J'en parle ici : www.sitartmag.com/thierrylenain.htm

     

    Pour les parents démunis (qui sont apparemment la cible de "Choisir un livre"), un conseil : faire confiance aux sites suivants (liste non-exhaustive) et à leurs publications.

    http://lsj.hautetfort.com

    La Joie par les livres

    Pour finir, un conseil à Vincent Cuvellier : qu'il tâche de soigner son français (ça suffit, les "gros mots" !) dans ses prochains livres, histoire de voir si c'est pour cette seule raison qu'ils ont pris ses textes en grippe...  Quant aux autres ouvrages victimes de ce comité de vigilance, que leurs auteurs n'hésitent pas à se manifester...

    Lien permanent Catégories : Littérature jeunesse 7 commentaires 7 commentaires