Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

marguerite yourcenar

  • "J'ai atteint le centre."

    Marguerite Yourcenar, feux, lecture

    "Je ne tomberai pas. J'ai atteint le centre. J'écoute le battement d'on ne sait quelle divine horloge à travers la mince cloison charnelle de la vie pleine de sang, de tressaillements et de souffles. Je suis près du noyau mystérieux des choses comme la nuit on est quelquefois près d'un coeur."

    Marguerite Yourcenar, Feux (Gallimard, 1974)

     

    *

    Feux est une suite de nouvelles, de proses lyriques, presque de poèmes, inspirés par une certaine notion de l'amour. Alternant avec des notes sur la passion amoureuse, on y trouve les histoires de Phèdre, d'Achille, de Patrocle, d'Antigone, de Léna, de Marie-Madeleine, de Phédon, de Clytemnestre, de Sappho.

    « Dans Feux, où je croyais ne faire que glorifier un amour très concret, ou peut-être exorciser celui-ci, écrit l'auteur, l'idolâtrie de l'être aimé s'associe très visiblement à des passions plus abstraites, mais non moins intenses, qui prévalent parfois sur l'obsession sentimentale et charnelle : dans Antigone ou Le choix, le choix d'Antigone est la justice ; dans Phédon ou Le vertige, le vertige est celui de la connaissance ; dans Marie-Madeleine ou Le salut, le salut est Dieu. Il n'y a pas là sublimation, comme le veut une formule décidément malheureuse et insultante pour la chair elle-même, mais perception obscure que l'amour pour une personne donnée, si poignant, n'est souvent qu'un bel accident passager, moins réel en un sens que des prédispositions et les choix qui l'antidatent et qui lui survivront. » (présentation de l'éditeur)

    http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-Imaginaire/Livres-CD/Feux

    Lien permanent Catégories : Lectures, Littérature francophone 0 commentaire 0 commentaire
  • L'homme couvert de dieux

    Marguerite Yourcenar, Fata Morgana, littérature, allégorieL’homme était assis au bord du fleuve.
    C’était aux premiers jours des siècles. L’homme était nu, velu, fauve, avec d’énormes os saillants sous la peau brune que tigraient des plaques de boue. Avec ses jarrets faits pour la course, ses yeux faits pour l’affût, ses mains exercées pour la prise, ses mâchoires façonnées pour mordre et moudre la proie, l’homme était semblable aux bêtes. Il avait d’elles les instincts simples, la défiance, les brusques terreurs irraisonnées qui hantent les solitudes. Il était fort. Il ignorait sa force. Il avait peur des nourritures inconnues, des choses nouvelles, des fauves plus robustes que lui, des insectes qui harcèlent le chasseur endormi, des vers qui mangent le chasseur mort. Des pensées, peu nombreuses, se construisaient lentement, par fragments, sous son front très bas.

    Marguerite Yourcenar, L’homme couvert de dieux (Fata Morgana, 2011, dessins de Philippe Hélénon, postface d’Achmy Halle – première parution dans L'Humanité du 13 juin 1926.)

    http://www.fatamorgana.fr/livres/l-homme-couvert-de-dieux


    Lien permanent Catégories : Lectures, Littérature francophone 0 commentaire 0 commentaire