Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Harry Potter

bd0effa481915fdd9d35a15ee3804c62.jpgJ'ai appris hier (merci à Anne) une chose dont j’avoue avoir du mal à me remettre… Albus Dumbledore, mentor d’Harry Potter, aurait été gay (là n’est pas le problème) et je ne m’en serais pas rendue compte – même en ayant lu le septième et dernier tome ? (Tome réussi dans l’ensemble, en dépit d’un épilogue superflu…) Soit je suis passée à côté d’indices essentiels, soit ces mêmes indices n’existent pas… (N’ayant cependant pas le temps de me replonger dans les ouvrages, qu’on n’hésite pas à me signaler une quelconque allusion qui aurait pu m’échapper…)

La créatrice de Potter a révélé l’orientation sexuelle du vieux sorcier il y a quelques jours. La plupart des fans (je ne parle pas des simples lecteurs, mais des fanatiques) sont paraît-il ravis, et la communauté gay se réjouit (ce n’est pas le cas des intégristes de tous bords, mais on sait que de ce côté, la série était de toute façon déjà conspuée et mise à l’index – entre autres pour satanisme – comme quoi, il n’y a pas que les accros à Potter qui confondent réalité et fiction…)

Il reste qu’on se demande ce qu’une révélation de ce genre peut bien apporter à l’humanité… surtout quand on sait que les livres ne contiennent rien pour confirmer les dires de l’auteure. En revanche, il est fort dommage qu’un auteur cherche à imposer a posteriori des interprétations sur tel ou tel personnage… les romans devraient se suffire à eux-mêmes. Libre ensuite au lecteur d’imaginer ce qui lui chante selon ce que le texte lui évoque. Un auteur est en droit de parler de ses romans, mais est-il censé faire l’exégèse de ses propres écrits ? Pourquoi pas. Encore faut-il que cela ait un quelconque intérêt…

 

On lira aussi l'analyse que Joannic Arnoi en fait sur son blog (après avoir proposé une traduction d'un article relatant LE coming-out dans le détail). Il écrit très justement : "D'un autre côté, cette façon naïve de "traiter" un personnage de fiction comme s'il était un être de chair et d'os est typiquement américaine. Comme est aussi très connotée cette reprise ultra sérieuse par la principale agence d'information US, et la multiplication des réactions de par le monde. Aujourd'hui, il semblerait qu'un personnage "virtuel", de par la puissance du dispositif médiatique dans lequel il s'insère, soulève des passions qui n'ont rien de virtuel."

 

db94879c19e12791d42e654cf81f0d12.jpgJustement, Joannic Arnoi propose aussi une analyse fouillée de Point de côté, roman d'Anne Percin (T. Magnier) que j'aime moi aussi beaucoup et dont je parle sur Sitartmag. Le narrateur est homosexuel, mais là n'est pas le plus important à mes yeux.

A propos du même roman, lire aussi le petit débat spontané (et instructif) qui avait eu lieu sur le site de Ricochet.

 

Lien permanent Catégories : Littérature étrangère, Littérature jeunesse, Sur le Web 4 commentaires 4 commentaires

Commentaires

  • Merci pour cette réaction et ces références à mon blog. Je confirme que la série entière des Harry Potter ne présente strictement aucune piste claire venant étayer la déclaration à posteriori de Joan Rowling. C'est un acte parfaitement extérieur aux livres, à moins de considérer que du point de vue des personnages adolescents, pour l'économie romanesque, cette caractéristique devait être proprement invisible. Compte tenu des thèmes du septième volume, il me semble que l'auteur aurait pu incorporer cette révélation si elle l'avait souhaité. Par conséquent, j'ai dû mal à trouver cette péripétie socialement ou artistiquement significative. Mme Rowling n'a pas pris beaucoup de risques.
    Petite précision : concernant le narrateur de Point de côté, je me suis bien gardé (à dessein) dans ma présentation de lui attribuer une "identité" sexuelle quelconque, d'abord parce que c'était trahir le roman, son esprit, et ensuite parce qu'il eut été dommage d'anticiper le récit d'une éclosion progressive.

  • Nous sommes donc d'accord !
    Concernant le roman Point de côté, en disant que l'identité sexuelle du narrateur n'a pas d'importance, je sous-entend que c'est d'abord l'éveil à l'amour et à la vie qui compte ici - et non l'objet de l'amour lui-même. Il est vrai que le désigner ainsi d'emblée est réducteur, et que j'aurais dû le taire ici... étant donné que je n'en parle pas dans l'article en ligne (volontairement), ou à peine.

  • JK Rowling avait déjà signalé que Dumbledore était gay lors de la révision d'un script pour le cinéma (voir article du Times http://entertainment.timesonline.co.uk/tol/arts_and_entertainment/books/article2702644.ece ), à l'occasion d'ajouts intempestifs des scénaristes , qui lui attribuaient un amour de jeunesse féminin. Comme on le voit dans le tome 7 (attention si vous ne l'avez pas encore lu, n'allez pas plus loin) sa passion de jeunesse eut Grindelwald pour objet. Il est vrai que rien dans le roman ne permet de distinguer amitié gay ou non; de toute façon, who cares ?

  • J'ai affaire à une spécialiste ! Merci pour tes lumières - les agences de presse qui se sont emballées lors de la récente révélation sont encore plus ridicules que je pensais...
    Who cares, indeed ?

Les commentaires sont fermés.