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  • « Pays d’êtres humains et non d’individus » (Cioran)

    Capture d’écran 2015-05-23 à 16.18.04.png"En 1941, installé à Paris, Cioran se transforme. Séduit un temps par le brutal apparat de la « Garde de fer » roumaine et par la force nazie, il se transforme et opte plus ou moins implicitement et très heureusement pour le camp adverse. Cette « métamorphose » se laisse entrevoir dans De la France, petit livre écrit au crayon, exhumé, traduit à un moment où, vieux de 68 ans, il reste d’une singulière actualité. « Livre charnière », « ode à la France », comme l’écrit Alain Paruit dans sa présentation, l’ouvrage marque une frontière : entre totalitarisme et libéralisme (au sens politique), entre roumain et français (la langue roumaine est parsemée d’expressions françaises), entre hymne à la grandeur et éloge de la décadence…
    Car Cioran, opérant des comparaisons avec d’autres pays, développe le paradoxe suivant : la France est grande, et la preuve en est sa décadence immuable. Selon le processus d’écriture qui lui est cher, les fragments de pensées s’agglutinent, s’additionnent, entraînant le doute et la conviction. Chaque lecteur y trouve son compte, s’arrêtant à son gré sur des termes récurrents (« ennui, cafard, décadence, XVIIIe siècle, goût, sociabilité, raison, expérience, progrès, mesure »…) définissant la France selon Cioran, cette France de l’esprit contre le cœur, où le culte du repas tient lieu de liturgie quotidienne, et dont la perfection tient à des « riens ». « Pays d’êtres humains et non d’individus », « la France est une occasion éclatante de vérifier les expériences négatives ».
    À l’heure où quelques politiciens en mal de popularité cherchent à définir une identité « nationale », il est bon de lire cet hymne à la France étrangère écrit par un de ces immigrés à qui nous devons de magnifiques pages de notre patrimoine littéraire. Écoutons rêver le petit Roumain : « Y a-t-il au monde un pays ayant eu autant de patriotes issus d’un autre sang et d’autres coutumes ? […] N’avons-nous pas aimé la France avec plus d’ardeur que ses fils, ne nous sommes-nous pas élevés ou humiliés dans une passion compréhensible et toutefois inexplicable ? N’avons-nous pas été nombreux, en provenance d’autres espaces, à l’embrasser comme le seul rêve terrestre de notre désir ? Pour nous qui arrivions de toutes sortes de pays, de pays malchanceux, la rencontre d’une humanité aboutie nous séduisait en nous offrant l’image d’un foyer idéal. » L’illusion opère toujours." 

    extrait de Une belle voyageuse, Regard sur la littérature française d’origine roumaine, de Jean-Pierre Longre (éditions Calliopées, 2013). Cet extrait concerne l'ouvrage De la France, de Cioran (Traduction du roumain revue et corrigée par Alain Paruit. Éditions de l’Herne, 2009.)

     

    Pour commander l'ouvrage :
    http://www.calliopees.fr/e-librairie/fr/essai/71-une-belle-voyageuse-jean-pierre-longre-9782916608303.html

    à lire également, dans le n°5 du Black Herald, un entretien inédit avec Emil Cioran (entretien accordé en 1986 au philosophe et écrivain Bensalem Himmich)
    http://blackheraldpress.wordpress.com/2015/04/14/entretien-avec-emil-cioran-interview-with-emil-cioran-bensalem-himmich/

     

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  • Une belle voyageuse...

    Une belle voyageuse
    Regard sur la littérature française d’origine roumaine
    Jean-Pierre Longre
    Calliopées, 2013

     

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    Juillet 1990­: à l’invitation d’une amie née en Transylvanie, Jean-Pierre Longre, après avoir traversé une Europe en pleine métamorphose, arrive en Roumanie, dans ce pays qui vient de sortir d’une longue période de dictatures et de s’ouvrir à la liberté de circuler, de créer, d’accueillir. Frappé, comme d’autres visiteurs, non seulement par l’hospitalité, mais aussi par la francophilie des habitants, par leur connaissance précise de la langue, de la culture et de l’histoire de la France – les livres avaient été pour eux une échappatoire, un refuge, une ouverture vers le passé et l’avenir – il lie amitié avec plusieurs Roumains, de ceux qui le reçoivent à cette époque. Une amitié qui ne s’est pas relâchée, entretenue par de nombreuses visites de part et d’autre.

    Cet ouvrage est issu de plusieurs années de fréquentation assidue de la littérature roumaine d’expression française ou, pour une moindre part, traduite en français, fréquentation dont Jean-Pierre Longre a tenté de rendre compte dans des articles de fond et dans des notes de lecture. Ainsi est mis en valeur le caractère à la fois durable et dynamique d’une littérature qui a enrichi le patrimoine francophone et européen – et qui continue à l’enrichir.

    Universitaire et critique, Jean-Pierre Longre a enseigné la littérature française et francophone du XXe siècle à l’Université Jean Moulin de Lyon. Collaborateur de diverses revues, il a publié plusieurs études sur des écrivains contemporains, dont Raymond Queneau.


    http://jplongre.hautetfort.com/


    Autres parutions de l’auteur : http://jplongre.hautetfort.com/about.html


    Pour commander l’ouvrage

    http://www.calliopees.fr/e-librairie/fr/essai/71-une-belle-voyageuse-jean-pierre-longre-9782916608303.html

    http://www.calliopees.fr/

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