Discours contre Dieu, Sade, préface d'Aymeric Monville, Ed. Aden 2008
Cette compilation d’extraits de l’œuvre sadienne regroupe les textes athées de l’auteur, tirés des romans - en particulier de La Nouvelle Justine - où la « chimère d’un dieu », dont l’existence est impossible à prouver, revient sans cesse, comme l’un des fondamentaux de la pensée de l’auteur : une philosophie rationnelle (l’athéisme étant un « combat pour la rationalité », comme le rappelle le préfacier) et matérialiste (la nature étant « matière en action », Discours de Dolmancé, dans La Philosophie dans le boudoir) que Sade construit avec cohérence au fil de ses écrits argumentés, de réfutations en virulentes démonstrations qui n’ont rien perdu de leur impact, comme en témoigne cette exhortation à la raison : « Faibles et absurdes mortels qu’aveuglent l’erreur et le fanatisme, revenez des dangereuses illusions où vous plongent la superstition tonsurée, réfléchissez au puissant intérêt qu’elle a de vous offrir un Dieu, au crédit puissant que de tels mensonges lui donnent sur vos biens et vos esprits, et vous verrez que de tels fripons ne devaient annoncer qu’une chimère… » (Fantômes). B. Longre
Dans la même collection, vient de paraître Jean Meslier, curé et fondateur de l’athéisme révolutionnaire, Introduction au mesliérisme - extraits de son œuvre présentés par Serge Deruette.
On ira aussi lire L'athéisme expliqué aux croyants de Paul Desalmand (Le navire en pleine ville, collection Avis de tempête).
Commentaires
Ah, merci pour tout ça !
Dommage, mille fois dommage, que je n'ai pas de traduction polonaise. Quelle oeuvre salvatrice, pourrais-je alors offrir à mon pays d'accueil vacillant sous ce qu'il croit être un antidote à l'usurpation "communiste": l'obscurantisme de la Cour de Rome.
Cordialement
D'après mes souvenirs anciens de lecteur, la partie "bite et cul" de la philosophie dans le Boudoir est plutôt amusante au début (et carrément sordide à la fin, où ça vire à la séance de torture). Quand à la partie "religion" c'est vraiment très bête et méchant, pas vraiment une nourriture pour l'esprit... je comprends mal qu'on porte aujourd'hui cette littérature de chiottes et qui se revendiquait comme telle au pinacle. On trouve davantage matière à réflexion dans l'Antechrist de Nietzsche ou l'Essence du christianisme de Feuerbach, pour s'en tenir au 19è siècle ou cette question était plus d'actualité qu'aujourd'hui.